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Source : Eurostat, p : prévison
A titre de comparaison, au moment de leur adhésion3,
le PIB par habitant (en ppa) de ces pays s'élevait à
environ 65% de l'UE9 pour la Grèce, 55% pour le
Portugal et 70% pour l'Espagne.
Contrairement à la convergence nominale, la conver-
gence réelle est un processus beaucoup plus long.
Selon la Commission, il faudra 7 ans à la Slovénie, 19
ans à la République tchèque, 24 ans à la Hongrie et 50
ans à la Pologne pour que ces pays atteignent 75% de
la moyenne de l'UE15 en termes de PIB par habitant
en ppa4. L'exemple des précédents élargissements,
avec d'une part l'arrêt du processus de rattrapage pour
la Grèce5 et d'autre part la trajectoire exceptionnelle
de l'Irlande qui enregistre aujourd'hui l'un des PIB par
habitant les plus élevés de l'UE15 montre que l'adhé-
sion à l'Union européenne ne provoque pas dans tous
les cas une accélération de la croissance, qui dépend
plus fondamentalement des politiques internes pour-
suivies.
La poursuite de la croissance des NEM, et donc leur
rythme de convergence réelle, dépendra donc des
caractéristiques de cette croissance et de leur capacité
à entreprendre des réformes destinées à en stimuler les
différentes composantes.
2.2 L'analyse de la croissance dans les NEM montre
une contribution importante de la productivité
globale des facteurs (PGF)
A moyen et long terme, la capacité de convergence
réelle des NEM peut s'apprécier en décomposant leur
croissance selon le modèle de Solow, c'est-à-dire entre
facteurs de production (travail et capital) et producti-
vité globale des facteurs (PGF), qui représente la par-
tie de la croissance due au progrès technique.
Les contributions à la croissance de ces trois différents
facteurs ont été estimées sur la période 1991-1999
dans une étude du FMI6 et montrent une croissance
fortement tirée par la productivité globale des facteurs
et une contribution négative de l'emploi. Dans une
première phase, les économies en transition ont
connu de profondes restructurations qui ont simulta-
nément accru la productivité et détruit des emplois. Le
processus de destruction / création de la croissance a
privilégié le premier terme, d'une manière assez simi-
laire à ce qu'a connu dans un premier temps un pays
comme l'Espagne après 1986.
Décompostion de la croissance annuelle
cumulée 1991-1999
Ce type de croissance est-il susceptible de perdurer ?
Pour cela, il convient d'analyser l'évolution probable
de ces trois facteurs.
– L'emploi reste un défi majeur des NEM
Le taux d'emploi moyen est de 56% en 2002, contre
64% dans l'UE, bien inférieur à l'objectif de Lisbonne7
Le taux de chômage, à 15% en moyenne en 2002, est
deux fois plus élevé que la moyenne de l'UE15.
Au début de la transition, le choc initial et les ajuste-
ments brutaux ont provoqué une chute brutale de
l'emploi. Entre 1989 et 1993, le nombre d'emplois a
baissé de près de 20% en Hongrie, Slovaquie et Slové-
nie. Le découragement de nombreux travailleurs à
chercher un emploi dans le secteur formel a contribué
à gonfler encore un peu plus le secteur informel, qui
est estimé entre 20% et 40% de l'emploi selon les
PIB
par habitant,
ppa,
UE15 =100, 2002
Productivité par
personne occupée,
ppa,
UE15=100, 2003
UE15 100,0 100,0
Espagne 86,0 95,6
Grèce 70,8 91,1
Portugal 70,8 64,4
Chypre 76,4 83,5
Malte 68,8 p 78,8
Slovénie 69,5 p 70,2
République tchèque 61,6 p 62,6
Hongrie 53,4 p 56,2
Slovaquie 47,2 p 61,0
Pologne 41,7 50,3
Estonie 40,1 p 44,3
Lituanie 39,8 p 46,8
Lettonie 34,8 p 38,7
3. Grèce : 1981 ; Espagne, Portugal : 1986.
4. Key structural challenges in the acceding countries, 2003, CPE.
5. Le PIB/habitant en ppa de la Grèce est passé de 65% de la moyenne
de l'UE10 en 1985 à 67% de l'UE15 en 2001. Entre ces mêmes
dates, le Portugal est passé de 55% à 70%, l'Espagne de 70% à 84%
et l'Irlande de 64% à 118%.
6. Peter Doyle, Louis Kuijs et Guorong Jiang (2001), Real conver-
gence to EU income levels, Central Europe from 1990 to the long
term, IMF Working paper.
En % Croissance cumulée PGF Capital Emploi
Rép. Tchèque 9,1 4,6 9,0 – 4,3
Hongrie 16,6 20,2 9,2 –11,1
Pologne 47,9 20,9 24,3 –1,6
Slovaquie 21,8 2,0 12,0 6,2
Slovénie 25,6 21,0 10,7 –6,4
UE15 (1999-2000) Moyenne annuelle 2,2 1,1 0,7 0,4
7. L'objectif de Lisbonne en termes de taux d'emploi est de porter
celui-ci à 70% pour le taux global (15-64 ans) d'ici 2010, 60% pour
les femmes et 50% pour les 55-64 ans.