Convergence nominale et convergence réelle des nouveaux États

Analyses Économiques
DP N° 45 Juillet 2004
Convergence nominale et convergence réelle des nouveaux États membres (NEM)1
L'entrée dans l'Union européenne le 1er mai 2004 de dix nouveaux État membres (NEM) est le résultat de plus
d'une décennie de progrès et de réformes qui ont transformé de façon radicale ces économies. Pour autant, cet
élargissement se distingue des précédents par des écarts de développement beaucoup plus marqués entre
anciens et nouveaux membres. Pour évaluer leur processus de rattrapage, on distingue habituellement deux sor-
tes de «convergence» : la convergence «nominale» et la convergence «réelle».
La notion de convergence nominale peut être appréhendée facilement puisqu'elle faitférence aux cinq critères
de Maastricht, immédiatement observables, à savoir l'inflation, les taux d'intérêt de long terme, les déficit et
dette publics, et la stabilité du taux de change nominal. La notion de convergence réelle est moins rigoureuse-
ment définie, et fait référence à la convergence des niveaux de vie, des niveaux de productivité et des structures
économiques.
Les critères de convergence nominale ont été élaborés au début des années 90 pour des pays ayant atteint plus
ou moins le même degré de développement ; ils ne sont donc pas forcément adaptés aux spécificités des écono-
mies en rattrapage. Un problème délicat d'arbitrage se pose, pour les NEM, entre les deux types de conver-
gence, dont les objectifs peuvent parfois entrer en conflit.
La convergence nominale, et en particulier la baisse de l'inflation, a été nécessaire pour permettre la stabilisation
macroéconomique. Depuis quelques années, la convergence nominale a été privilégiée parce qu'elle apparaît
comme une condition pour l'adoption de la monnaie unique, que les NEM envisageaient à un horizon rappro-
ché. Même si l'horizon semble à présent s'éloigner (la Pologne, la République tchèque, et plus récemment la
Hongrie ont décidé de reporter cette adoption aux alentours de 2010), l'entrée dans la zone euro reste un choix
stratégique pour beaucoup des nouveaux membres de l'Union. Ainsi, les progrès réalisés ont été spectaculaires :
la plupart des critères de Maastricht pourraient être respectés dans un futur assez proche, avec cependant des
finances publiques qui sont et resteront sous pression dans les années à venir. A cet égard, la convergence nomi-
nale des futurs membres semble plus avancée qu'elle ne l'était pour des pays comme l'Espagne, la Grèce,
l'Irlande ou le Portugal cinq ans avant qu'ils n'adoptent la monnaie unique.
Dans le même temps, la convergence réelle des NEM doit encore progresser. Même si la croissance économi-
que de ces pays est plus dynamique que celle de l'UE15, les niveaux de PIB par habitant mesurés en parité de
pouvoir d'achat (ppa) ou de productivité sont très inférieurs à ceux constatés dans l'Union européenne. Les
écarts avec la moyenne de l'UE15 sont pour la plupart des pays notablement plus grands que ceux constatés
pour l'Espagne, la Grèce ou le Portugal au moment de leur adhésion. Contrairement à la convergence nominale,
la convergence réelle est un processus de long terme puisqu'il faudra sans doute plusieurs décennies à ces pays
pour se rapprocher de la moyenne de l'Union. Le conflit entre convergence nominale et réelle peut se manifes-
ter sous diverses formes sur une période aussi longue.
La convergence nominale peut s'effectuer au détriment de la convergence réelle et la freiner au lieu de l'accélé-
rer. Une politique monétaire trop restrictive destinée à contrer les effets inflationnistes liés au rattrapage nuirait
à la croissance et à l'emploi. Une réduction drastique des dépenses publiques d'investissement pour réduire les
déficits publics serait contradictoire avec les besoins d'infrastructures très importants qui caractérisent les éco-
nomies en transition et pourrait empêcher les NEM de bénéficier pleinement des transferts européens alloués
au titre de la politique régionale.
1. Ce document a été élaboré conjointement par la Direction de la Prévision et de l’analyse économique et ne reflète pas nécessairement la position du
Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie.
2
L'adoption de l'euro fait partie des instruments dont
disposent les NEM pour rattraper les niveaux de vie
observés dans l'UE15. L'entrée dans l'euro ne sera
cependant possible qu'après la satisfaction d'un cer-
tain nombre de critères, dits de convergence nomi-
nale, qui portent sur l'évolution des prix, des taux
d'intérêt, du taux de change, de la dette et des déficits
publics. A court terme, ces critères ne favorisent pas
forcément la convergence réelle des NEM vers le reste
de l'UE15. La question du rythme de convergence
nominale à privilégier peut donc se poser.
1. Des progrès considérables en termes de
convergence nominale, même si les
performances sont fragiles
1.1 La convergence nominale est très nette en ce qui
concerne l'inflation
Le processus de désinflation a été marqué dans les
NEM. Selon les pays, la tendance a été récemment
renforcée par le ralentissement économique, la stabili-
sation du taux de change, ou encore le maintien de
politiques monétaires restrictives dans certains pays.
La majorité des pays enregistrent aujourd'hui une
inflation inférieure à la valeur de référence du critère
de Maastricht.
Cependant il reste des sources potentielles de résur-
gence de l'inflation :
Des sources inhérentes aux économies en transi-
tion, ayant des effets de long terme :
Un rattrapage naturel des prix avec l'Union euro-
péenne, favorisé par l'adhésion et une meilleure
intégration commerciale. En 2002, le niveau des
prix relatifs (par rapport à une moyenne
UE15 = 100) variait de 43,5 pour la Slovaquie à
83,1 pour Chypre.
Source : Eurostat
Ce rattrapage des prix est lié en grande partie à
l'effet «Balassa» : selon cette approche, dans les
économies en transition, la productivité du secteur
exposé à la concurrence internationale (ou encore
des biens échangés) augmente plus vite que celle
du secteur abrité, entraînant une croissance des
salaires dans le secteur exposé. En raison de l'égali-
sation des salaires, liée à la mobilité sectorielle de la
force de travail, les salaires du secteur abrité vont
augmenter plus vite que la productivité dans ce
secteur, provoquant une hausse des prix relatifs
dans ce secteur qui va se répercuter sur le niveau
général des prix. Si l'effet Balassa semble moins
élevé que par le passé, il pourrait encore expliquer
jusqu'à 2 points d'inflation pour les NEM.
Les hausses marquées de salaires nominaux s'expli-
quent donc en partie par ce mécanisme. Mais
l'exemple récent de la Hongrie, où, en 2002, une
grande partie des salaires du secteur public a aug-
menté de moitié, provoquant une hausse globale
des salaires de près de 20%, montre que des effets
ponctuels peuvent amplifier la dynamique poten-
tiellement inflationniste des salaires.
Des sources ponctuelles ou ayant des effets de
court terme :
La poursuite de la libéralisation des prix et l'har-
monisation fiscale : les prix administrés peuvent
représenter une part importante du panier de
l'indice des prix ; la mise en conformité des taxes
indirectes(TVA, droits d’accises) devrait également
favoriser une hausse des prix après l'adhésion. La
Slovaquie par exemple devrait connaître un pic
transitoire d'inflation à 8,5% en 2004 (qui serait de
2,6% hors prix administrés).
Le critère nominal relatif à l'inflation ne permettant
pas d'isoler et d'exclure le surcroît d'inflation généré
par des facteurs structurels inhérents aux économies
en transition, son respect peut donc conduire à des
politiques monétaires inutilement restrictives.
– 2
3
8
13
18
23
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
République tchèque Estonie Hongrie
Lettonie Lituanie Pologne
République slovaque Slovénie Valeur de référence
Niveau des prix relatifs, UE15=100, 2002
UE15 100,0
Chypre 83,1
Slovénie 72,6
Pologne 57,4
Estonie 56,1
Hongrie 54,9
République tchèque 53,1
Lituanie 51,1
Lettonie 50,4
République slovaque 43,5
3
Tableau 1 : Indicateurs relatifs aux critères de Maastricht (2003)
(Les cases grisées indiquent une valeur au-dessus de la valeur de référence)
Les critères de convergence nominale
1) Stabilité des prix : sur une période d'un an avant examen, le taux d'inflation annuel ne devra pas dépasser de
plus de 1,5 point la moyenne des trois états membres de l'Union les moins inflationnistes.
2) Le déficit public devra être inférieur à 3% du PIB ou alors avoir baissé de façon substantielle vers ce seuil.
3) La dette publique devra être inférieure à 60% du PIB ou alors avoir baissé de façon substantielle vers ce seuil.
4) Taux d'intérêt à long terme : les taux d'intérêt nominaux à long terme (10 ans) sur la dette publique ne
devront pas dépasser de plus de 2 points la moyenne des trois États membres de l’Union les moins inflationnis-
tes.
5) Stabilité du change : chaque État membre devra avoir passé au minimum 2 ans dans le mécanisme de change
(MCE2) sans tension grave. En particulier, il ne devra pas avoir dévalué sur cette période. Les marges de fluc-
tuations du change sont limitées à ±15% autour de la parité centrale avec l'euro. Cependant, il est important de
distinguer les marges de fluctuation autorisées par le MCE2 et l'évaluation in fine de la stabilité du change : dans
ce dernier cas, le Traité ne précise pas l'ampleur des marges. En 1998, la Commission a utilisé ±2,25% pour éva-
luer la stabilité du change dans son analyse de convergence, mais ce chiffre n'a pas valeur juridique
Inflation 2003
(moyenne
annuelle en %)
Taux d'intérêt
long termea
a. Moyenne entre mars 2003 et février 2004, BCE et Commission.
Solde public 2003
(% du PIB)
Dette publique
2003 (% du PIB)
Change : fourchette
des variations maximales
par rapport à la valeur moyenne
01/06/01 – 31/05/03
Moyenne UE 15 2,0 4,2% 2,6 64,2
Valeur de référenceb
b. Moyenne des trois pays les moins inflationnistes de l’UE15, +1,5% pour l’inflation, 2% pour les taux d’intérêt à long terme.
2,7 6,2 % 3,0 60,0
Estonie 1,4 4,9%c
c. Dans le cas de l’Estonie, dont la dette publique est très limitée, il n’est pas possible d’identifier des obligations harmonisées à 10 ans suivant le
cadre statistique commun. Le meilleur indicateur permettant de l’approcher est le niveau moyen des taux d’intérêts appliqués aux nouveaux prêts
banquaires accordés depuis plus de cinq ans aux entreprises et aux ménages.
+2,6 5,8 Currency board / euro
Chypre 4,0 4,7% –6,3 72,2 [1,6% ; 1,6%]
Hongrie 4,7 6,5% 5,9 59,0 [6,1% ; 9,6%]
Lettonie 2,9 5,0% 1,8 15,6 [11,6% ; 11,5%]
Lituanie 1,1 5,2% 1,7 21,9 Currency board / euro
Malte 2,6 4,9% –9,7 72,0 [5,7% ; 3,8%]
Pologne 0,7 6,0% 4,1 45,4 [18,9% ; 18,6%]
République tchèque –0,1 4,2% 12,9 37,6 [9,4% ; 7,5%]
Slovaquie 8,5 5,0% 3,6 42,8 [4,9% ; 6,7%]
Slovénie 5,7 6,1% 1,8 27,1 [5,5% ; 4,4%]
4
1.2 Taux d'intérêt à long terme
La convergence des taux d'intérêt à long terme a éga-
lement été assez rapide, parallèlement à la désinflation
enregistrée dans ces pays et en raison d'anticipations
favorables liées à l'adhésion à l'Union européenne : en
moyenne, sur la période mars 2003-février 2004, tous
les pays avaient des taux longs inférieurs à la valeur de
référence de 6,2%, à l'exception de la Hongrie qui a
légèrement dépassé ce seuil (6,5%).
La convergence des taux longs est plus avancée que
celle de l’Espagne, la Grèce ou le Portugal quatre ans
avant leur entrée dans la zone euro : le différentiel
avec les taux longs allemands excédait alors 400 points
de base pour l'Espagne et le Portugal et plus de 1100
points de base pour la Grèce.
1.3 Les finances publiques restent un problème
majeur pour les NEM
Le creusement des déficits publics reste problémati-
que pour la plupart des NEM, même si la comparai-
son avec l'Espagne, la Grèce ou le Portugal cinq ans
avant l'adoption de la monnaie unique montre que la
situation est comparable, voire meilleure. Cette situa-
tion peut se justifier pour des pays en rattrapage en rai-
son de leurs besoins de financement et
d'investissements publics beaucoup plus importants
que les anciens membres de l'UE. En outre, les
niveaux de dette sont, pour la plupart, modérés. Le
critère des 3% n'apparaît donc pas nécessairement
compatible avec les marges de manœuvre budgétaires
dont ces pays ont besoin pour accélérer leur rattra-
page. Cette contrainte sera d'autant plus marquée à
l'avenir que les aides européennes seront condition-
nées par des co-financements au niveau des budgets
nationaux.
Déficits et dettes publics, en % du PIB
2003 pour les NEM,
1994 pour Espagne, Irlande, Portugal, 1996 pour Grèce
* Pour la République tchèque, le système ESA fait apparaître en 2003
un déficit de 12,9% du PIB, en raison de la prise en compte de
garanties d'État. Hors cet effet «one-off», le déficit se serait élevé à 6%
du PIB.
Cependant, le creusement des déficits publics, com-
biné avec des déficits courants également élevés de
moins en moins couverts par les IDE, pose la ques-
tion de la soutenabilité de la politique des finances
publiques. La dette publique est certes encore sous le
seuil des 60% dans la plupart des économies, mais sa
dynamique est inquiétante dans un contexte de vieillis-
sement des populations : de 20% du PIB en 2002, la
dette publique en République tchèque pourrait attein-
dre 100% du PIB en 2010.
1.4 Les taux de change restent volatiles
Les NEM ont des régimes de change variés, allant de
la «caisse d'émission» ou «currency board»2 (Estonie et
Lituanie) aux régimes de changes flottants (Pologne,
République tchèque, Slovénie, Slovaquie), en passant
par des systèmes de changes fixes avec marges de fluc-
tuation (Hongrie et Chypre par rapport à l'euro, Let-
tonie par rapport au DTS du FMI), il est difficile
d’appliquer le critère de change au sens de Maastricht.
Les fluctuations maximales autour du cours moyen
avec l'euro sur les deux dernières années (cf. tableau 1)
peuvent toutefois nous donner une indication sur la
volatilité de ces monnaies. En tout état de cause, les
attaques spéculatives de 2003 en Hongrie, seul pays
avec Chypre ayant un régime très proche du MCE2, et
la chute consécutive de 17% du forint, ont donné un
avant-goût des difficultés auxquelles pourraient être
confrontées ces économies dans un environnement
contraint tel que le MCE2 dans un contexte de libre
circulation des capitaux.
2. La convergence réelle sera beaucoup plus
longue
2.1 Plusieurs décennies seront vraisemblablement
nécessaires pour combler le retard en termes de
PIB par habitant ou de productivité du travail
Malgré une croissance plus forte que celle de l'Union
européenne durant la dernière décennie, les NEM
conservent un retard marqué par rapport à l'UE15
puisque la moyenne pondérée des PIB / habitant
s'élève à 25% de la moyenne de l'UE 15 en euros, et à
50% si elle est mesurée en parité de pouvoir d’achat.
Les disparités sont fortes entre les pays les plus avan-
cés comme Chypre, Malte ou la Slovénie, qui s'appro-
chent des niveaux de la Grèce et du Portugal, et les
pays les moins avancés (Pologne, pays baltes).
–2,6%
6,3%
5,9%
9,7%
1,8% 1,7%
4,1% 6,0% 3,6%
1,8%
6,1%
2,0%
6,6% 7,4%
– 3%
– 1%
1%
3%
5%
7%
9%
11%
13%
Estonie
Chypre
Hongrie
Lettonie
Lituanie
Malte
Pologne
République
tchèque *
Slovaquie
Slovénie
Espagne
Irlande
Portugal
Grèce
– 30%
– 10%
10%
30%
50%
70%
90%
110%
130%
déficit public
(
en % du PIB
)
dette publique
(
en % du PIB
)
2. Forme la plus contraignante de changes fixes puisque toute la mon-
naie en circulation doit être exactement couverte par les réserves de
change ; la politique monétaire n'a plus aucune autonomie.
5
Source : Eurostat, p : prévison
A titre de comparaison, au moment de leur adhésion3,
le PIB par habitant (en ppa) de ces pays s'élevait à
environ 65% de l'UE9 pour la Grèce, 55% pour le
Portugal et 70% pour l'Espagne.
Contrairement à la convergence nominale, la conver-
gence réelle est un processus beaucoup plus long.
Selon la Commission, il faudra 7 ans à la Slovénie, 19
ans à la République tchèque, 24 ans à la Hongrie et 50
ans à la Pologne pour que ces pays atteignent 75% de
la moyenne de l'UE15 en termes de PIB par habitant
en ppa4. L'exemple des précédents élargissements,
avec d'une part l'arrêt du processus de rattrapage pour
la Grèce5 et d'autre part la trajectoire exceptionnelle
de l'Irlande qui enregistre aujourd'hui l'un des PIB par
habitant les plus élevés de l'UE15 montre que l'adhé-
sion à l'Union européenne ne provoque pas dans tous
les cas une accélération de la croissance, qui dépend
plus fondamentalement des politiques internes pour-
suivies.
La poursuite de la croissance des NEM, et donc leur
rythme de convergence réelle, dépendra donc des
caractéristiques de cette croissance et de leur capacité
à entreprendre des réformes destinées à en stimuler les
différentes composantes.
2.2 L'analyse de la croissance dans les NEM montre
une contribution importante de la productivité
globale des facteurs (PGF)
A moyen et long terme, la capacité de convergence
réelle des NEM peut s'apprécier en décomposant leur
croissance selon le modèle de Solow, c'est-à-dire entre
facteurs de production (travail et capital) et producti-
vité globale des facteurs (PGF), qui représente la par-
tie de la croissance due au progrès technique.
Les contributions à la croissance de ces trois différents
facteurs ont été estimées sur la période 1991-1999
dans une étude du FMI6 et montrent une croissance
fortement tirée par la productivité globale des facteurs
et une contribution négative de l'emploi. Dans une
première phase, les économies en transition ont
connu de profondes restructurations qui ont simulta-
nément accru la productivité et détruit des emplois. Le
processus de destruction / création de la croissance a
privilégié le premier terme, d'une manière assez simi-
laire à ce qu'a connu dans un premier temps un pays
comme l'Espagne après 1986.
Décompostion de la croissance annuelle
cumulée 1991-1999
Ce type de croissance est-il susceptible de perdurer ?
Pour cela, il convient d'analyser l'évolution probable
de ces trois facteurs.
L'emploi reste un défi majeur des NEM
Le taux d'emploi moyen est de 56% en 2002, contre
64% dans l'UE, bien inférieur à l'objectif de Lisbonne7
Le taux de chômage, à 15% en moyenne en 2002, est
deux fois plus élevé que la moyenne de l'UE15.
Au début de la transition, le choc initial et les ajuste-
ments brutaux ont provoqué une chute brutale de
l'emploi. Entre 1989 et 1993, le nombre d'emplois a
baissé de près de 20% en Hongrie, Slovaquie et Slové-
nie. Le découragement de nombreux travailleurs à
chercher un emploi dans le secteur formel a contribué
à gonfler encore un peu plus le secteur informel, qui
est estimé entre 20% et 40% de l'emploi selon les
PIB
par habitant,
ppa,
UE15 =100, 2002
Productivité par
personne occupée,
ppa,
UE15=100, 2003
UE15 100,0 100,0
Espagne 86,0 95,6
Grèce 70,8 91,1
Portugal 70,8 64,4
Chypre 76,4 83,5
Malte 68,8 p 78,8
Slovénie 69,5 p 70,2
République tchèque 61,6 p 62,6
Hongrie 53,4 p 56,2
Slovaquie 47,2 p 61,0
Pologne 41,7 50,3
Estonie 40,1 p 44,3
Lituanie 39,8 p 46,8
Lettonie 34,8 p 38,7
3. Grèce : 1981 ; Espagne, Portugal : 1986.
4. Key structural challenges in the acceding countries, 2003, CPE.
5. Le PIB/habitant en ppa de la Grèce est passé de 65% de la moyenne
de l'UE10 en 1985 à 67% de l'UE15 en 2001. Entre ces mêmes
dates, le Portugal est passé de 55% à 70%, l'Espagne de 70% à 84%
et l'Irlande de 64% à 118%.
6. Peter Doyle, Louis Kuijs et Guorong Jiang (2001), Real conver-
gence to EU income levels, Central Europe from 1990 to the long
term, IMF Working paper.
En % Croissance cumulée PGF Capital Emploi
Rép. Tchèque 9,1 4,6 9,0 – 4,3
Hongrie 16,6 20,2 9,2 –11,1
Pologne 47,9 20,9 24,3 –1,6
Slovaquie 21,8 2,0 12,0 6,2
Slovénie 25,6 21,0 10,7 –6,4
UE15 (1999-2000) Moyenne annuelle 2,2 1,1 0,7 0,4
7. L'objectif de Lisbonne en termes de taux d'emploi est de porter
celui-ci à 70% pour le taux global (15-64 ans) d'ici 2010, 60% pour
les femmes et 50% pour les 55-64 ans.
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