Théorie quantitative de la monnaie et la relation entre la base

06/02/2016 09:01Théorie quantitative de la monnaie et la relation entre la base monétaire, la masse monétaire et l'inflation
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21st June 2013
Dans ce nouveau cours d'économie monétaire, je vais tenter de vous expliquer dans un premier temps la théorie
quantitative de la monnaie ; pour ensuite se demander pourquoi, à l’heure actuelle, les assouplissements quantitatifs
effectués par les banques centrales ne créent pas d’inflation, le risque aujourd’hui étant plus déflationniste
qu’inflationniste.
Petite introduction sur la Théorie Quantitative de la monnaie
Le rôle de la monnaie (au niveau macroéconomique) est synthétisé dans une équation intitulée « théorie quantitative
de la monnaie » :
M*V=P*T
M représente la masse monétaire en circulation, V est la vitesse de circulation de la monnaie. Ce paramètre mesure
la rapidité avec laquelle une unité de monnaie (un billet par exemple) circule dans l’économie, c’est-à-dire le nombre
de transactions que va permettre de réaliser cette unité de monnaie au cours d’une période donnée. P représente le
niveau général des prix. Enfin T représente le volume de transactions.
Il existe une définition plus large de la théorie quantitative de la monnaie. Elle est représentée par l’équation
suivante :
M*V + M’*V’= P*T.
Cela revient à distinguer les espèces en circulation (M) des dépôts (M’) ainsi que leur vitesse de circulation
respective (V et V’) dans l’économie.
Tout cela, c’est bien gentil, mais à quoi cela sert-il?
La théorie quantitative de la monnaie est très utilisée pour comprendre l’inflation, et spécifiquement l’inflation par la
monnaie. Comme le remarque Pierre Bezbakh, « tout accroissement monétaire supérieur à celui de la production
réelle se traduira, pour une vitesse V et V’ constante, par un ajustement à la hausse de l’ensemble des prix tel que la
valeur globale des échanges soit égale à celle de la nouvelle quantité de monnaie en circulation ».
Ouf… et on peut reprendre son souffle parce que l’on n’a rien compris. Pour faire ultra simple (peut-être un peu
trop), si tu augmentes la quantité de monnaie plus vite que l’augmentation de la production pour une vitesse V
constante, tu te retrouveras avec de l’inflation.
Pourquoi n’avons-nous pas d’inflation à l’heure actuelle alors qu’une grande quantité de monnaie est imprimée
chaque jour ?
Il est difficile de répondre à cette question, tout simplement parce que la situation est inédite. La banque centrale
américaine imprime tous les mois 85 milliards de dollars; du jamais vue. Vous couplez cela avec la banque centrale
anglaise et la banque centrale japonaise qui impriment elles aussi depuis quelques temps des milliards et on peut
vraiment se demander comment tout cet argent ne crée pas de l’inflation. Pour vérifier qu’à long terme, l’inflation est
égale à la différence entre la croissance de l’offre de monnaie et celle de la production potentiellement anticipée,
vous devez comprendre le concept de base et masse monétaire.
La diérence entre la base monétaire et la masse monétaire
Il faut comprendre que la croissance de la base monétaire, c’est-à-dire l’offre de monnaie de la Banque Centrale,
peut être en totale contradiction avec la croissance de la masse monétaire (les billets et les dépôts ; pour faire
simple).
En effet, la relation entre monnaie et inflation est tellement complexe que les assouplissements quantitatifs ne
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conduisent pas automatiquement à de l’inflation, tout simplement parce qu’il n’y a pas de lien mécanique entre
monnaie et inflation.
Les assouplissements quantitatifs ont pour seules conséquences d’augmenter le bilan des banques centrales et de
la base monétaire. Ainsi, la BCE, la Fed ou la BoJ essayent de compenser les problèmes du système bancaire et
principalement des déficiences du système interbancaire par l’injection de liquidité via des LTRO ou des QE
(assouplissement quantitatif). Les banques centrales essayent, par ce système, de relancer le marché du crédit car
les banques ne se prêtent plus entre elles, donc l’économie du crédit ne marche plus, d’où une baisse de la
croissance. C’est typiquement ce que l’on a connu en 1929 et ce que Ben Bernanke, grand spécialiste de cette
crise, essaie d’éviter aujourd’hui. Pourtant si les injections de liquidité sont massives, le circuit bancaire a toujours du
mal à financer l’économie réelle puisque la frilosité des banques est à son paroxysme. L’excès de liquidité reste
donc uniquement dans la sphère financière entre les bilans de la banque centrale(BC) et celui des banques. Cette
monnaie ne circule pas, elle ne crée donc pas d’inflation.
Pour revenir sur le point important qu’est la relation entre base et masse monétaire, comprenez que la base
monétaire n’est que l’engagement de la BC envers les autres agents économique. La masse monétaire, quant à
elle, ne représente que les engagements des banques. Du coup, les billets et les pièces que nous connaissons
tous, ne représente qu’une infime partie de la masse monétaire.
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Pour vous prouver que c'est bien la base monétaire qui a augmenté, regardons le même graphique en 2009 (ci-
dessous). On peut observer que la masse monétaire a augmenté de 200 milliards tandis que la base monétaire a
augmenté de 600 milliards, dû en grande partie à une explosion des réserves des IFM auprès de la banque centrale.
D’autres composantes de la masse monétaire ont aussi beaucoup variées, notamment les dépôt a vue qui ont
baissé de plus de 400 milliards. Nous avons aussi une belle hausse des dépôt à 3 mois qui ont augmenté d’environ
300 milliards.
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Dès lors, on comprend que l’assouplissement quantitatif augmente les réserves des IFM auprès de la BC et non la
masse. Pour que l’assouplissement puisse créer de l'inflation, il faudrait que la vitesse de circulation de la monnaie
augmente ou que l’argent des assouplissements quantitatifs se transforme en crédit et non en dépôt de banque
auprès de la BC. En effet, beaucoup oublient que la relation de la théorie quantitative de la monnaie dépend
fortement de la vitesse de circulation V. Ce paramètre, très important, ne doit pas être négligé pour comprendre les
risques tant déflationniste qu'inflationniste. La vitesse de circulation de la monnaie est mise en évidence par le
multiplicateur monétaire (M1/base monétaire) qui doit retrouver des niveaux d’avant crise, c’est-à-dire aux alentours
de 4,2 alors qu’il n’est aujourd’hui que de 3, pour que l'inflation puisse revenir.
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MQliRKoReo/UcR0zoAoJ_I/AAAAAAAAAp8/HGRI3pwvpAo/s1600/RDTFGH.png]
Tant que ce multiplicateur ne reviendra pas à la normale grâce à un retour du risque de crédit via l’arrêt de mise en
réserve, de mise en pension ou d’achat de dettes, la masse monétaire ne pourra pas augmenter. Le risque
inflationniste est donc nul tant que cela dure.
Le rôle des banques dans l’inflation ou la déflation
Dans un régime dit « normal », le M2 (voir graphique au-dessus), le PIB et la base monétaire évoluent en symbiose,
c’est-à-dire de manière corrélée. Dans un régime où il faut éviter une déflation (comme en 1929 et comme
aujourd’hui) la base monétaire augmente plus que le M2, que l’offre de monnaie et que le PIB. Du coup, les réserves
excédentaires des banques expliquent l’écart entre le M2 et la base monétaire. La banque centrale achète des actifs
des banques, il y a donc augmentation des réserves des banques, d’où l’idée de taxer les dépôts et réserves des
banques auprès des banques centrales (idée de la BCE) pour forcer les banques à prêter à l’économie.
Or les banques lors d’assouplissement quantitatif ont plusieurs choix :
- Soit utiliser les réserves supplémentaires pour augmenter l’offre de crédit et donc les dépôts car n’oublions pas
que les crédits font les dépôts et inversement.
- Soit racheter des actifs d’entreprises, de ménages ou d'Etat, ce qui entraine une hausse des dépôts.
- Soit décider de n’avoir que des réserves excédentaires envers la banque centrale.
A l’heure actuelle, c’est ce dernier choix qui est le plus mis en œuvre. Néanmoins, contrairement à ce que l’on
pourrait penser, toutes les options comportent des risques.
- Les banques continuent de mettre en réserves les excédents de monnaie banque centrale : le risque déflationniste
s’accroit.
- Les banques centrales éliminent au fur et à mesure l’excès de réserves des banques ce qui pourrait se traduire par
une possible chute des cours boursiers. Cependant, cela pourrait tout aussi bien démontrer que les banques sont
en meilleures santé et que l’économie repart.
- Les banques achètent des actifs, pouvant créer ou aider à la création de bulles.
- Les banques utilisent les réserves pour prêter plus à l’économie. Le risque déflationniste disparait mais un risque
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inflationniste apparait et pourrait être immense au vu des injections de liquidité.
Cependant, il ne faut pas se tromper la théorie quantitative de la monnaie n’est pas fausse et, dans sa manière
simplifiée tel que je vous la présente, elle ne permet pas d’expliquer toutes les relations entre masse, base
monétaire et inflation. Elle permet d’apporter une vision des problèmes que l’on a aujourd’hui : la vitesse de
circulation de la monnaie dans l’économie est bien faible et compense largement les injections de liquidité massives
des banques centrales.
Les perspectives inflationnistes sont donc loin devant nous et la déflation semble un risque bien plus important à
court terme.
Source flash économie de natixis
http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=59468 / http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=67450
Site de la banque centrale européenne : http://www.ecb.int/ecb/html/index.fr.html
Livre Inflation et désinflation de Pierre Bezbakh
Publié il y a 21st June 2013 par Raphael Lurois
Libellés: Analyse économique, Cours d'Economie
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