La spirale à insectes est un exemple
d’aménagement qui favorise l’im-
plantation des auxiliaires de cultures.
Sa structure en pierres, montées en
forme de spirale, permet d’emmaga-
siner la chaleur, ainsi on peut cultiver
certaines plantes aromatiques necta-
rifères méditerranéennes, sur un sol
maintenu désherbé manuellement.
Des bestioles très diverses ont la pos-
sibilité de nicher dans les interstices
entre les pierres et sur le sol sec.
Informations et formations sur
les auxiliaires de cultures :
Le saviez-vous ?
POUR ALLER PLUS LOIN !
M Chinery, Insectes de France et d’Europe
occidentale, Flammarion.
JN Reboud, Les insectes entomophages, ACTA.
JP Thorez, Le guide du jardinage biologique, Terre
Vivante.
V Albouy, Le jardin des insectes, Delachaux et
Niestlé
Ce document a été réalisé avec le soutien du :
Les insectes représentent la grande majorité
des animaux connus (près de 80 % !).
La France compte près de 40 000 espèces,
presque autant que les espèces de vertébrés de
la planète !
Seule une faible part des insectes cause des
dommages aux cultures, aux denrées alimentaires,
au bois d’œuvre et de charpente. Tandis que
la majorité se compose de prédateurs, qui
chassent d’autres insectes. Et parmi eux se
trouvent de nombreux auxiliaires.
Dans le même ordre d’insectes, on peut donc
trouver des ravageurs et des auxiliaires.
C’est le cas des punaises. Ne tuez donc pas
systématiquement ces insectes, mais sortez
plutôt vos loupes !
Selon le stade de développement de l’insecte,
son régime alimentaire évolue : une larve
peut être carnivore, puis se transformer en
un adulte nectarivore. Exemple : certains
syrphes, chrysopes, parasites. Il est donc
essentiel de fournir des sites d'alimentation
pour chaque stade.
Un insecte auxiliaire comme une larve de
coccinelle (Coléoptère) mange plusieurs
dizaines de pucerons par jour. Elle fait partie
des insectes spécialistes d’un groupe de
ravageurs (les pucerons). Par contre, d’autres
insectes auxiliaires sont des généralistes
comme les chrysopes (Névroptère) qui
s’attaquent à divers pucerons, cochenilles,
acariens, chenilles, psylles et aleurodes.
Les insectes ne sont pas les seuls auxiliaires
de cultures, les oiseaux (ex : mésanges, rouge-
queue...), les mammifères (ex : chauve-souris,
hérisson), les amphibiens, les reptiles, les
acariens (ex : Phytoseidae) peuvent être, de
précieux aides.
Les relations entre les plantes et les insectes évoluent depuis plusieurs dizaines de millions
d’années et sont aujourd'hui très diversiées : le mutualisme, comme la pollinisation ou la
symbiose sont à bénéce réciproque. Mais il existe aussi le commensalisme (à bénéce non
réciproque) comme le mimétisme (insectes imitant des végétaux) ; l'antagonisme comme le
parasitisme (un organisme tire prot de l'autre), l'herbivorie ou les plantes insectivores sont
encore d'autres exemples connus.
Les interactions tri-trophiques impliquent trois organismes différents ; par exemple, lorsqu'une
plante, endommagée par des ravageurs, émet des signaux chimiques pour attirer certains
prédateurs ou parasitoïdes du ravageur. Elle signale ainsi la présence d’une proie ou d’un hôte
potentiel.
Arthropologia propose des for-
mations pour les profession-
nels (espaces verts, jardiniers,
agriculteurs, étudiants...) pour
appréhender ce monde si parti-
culier des insectes, des plantes
sauvages et de leur environne-
ment. Des notions théoriques
et des sorties pratiques sur les
insectes auxiliaires de cultures
permettent à chacun d’appren-
dre à reconnaître ces précieuses
aides. Nous organisons égale-
ment des sorties tous publics,
des ateliers, des expositions ou
des conférences.
N’hésitez pas à nous contacter.
ARTHROPOLOGIA
60, rue du Jacquemet
69890 La Tour de Salvagny
internet : www.arthropologia.org
04 72 57 92 78
Et les syrphes ?
Qui n’a jamais vu ces insectes au vol stationnaire
parfait, dont la live évoque généralement une
guêpe ou une abeille ?
Les syrphes, de l’ordre des diptères ("mouche"),
sont de précieux auxiliaires : leurs larves sont,
selon les espèces, aphidiphages (se nourrissent
de pucerons), parasites ou détritiphages,
tandis que tous les adultes participent à la
pollinisation des eurs. Plus de 500 espèces
en France !
Les espèces à larves aphidiphages :
Les femelles pondent leurs œufs à proxi-
mité des colonies de pucerons ; une fois
écloses, les larves mangeront plusieurs
dizaines de pucerons par jour.
Lorsque ces insectes attaquent vos plan-
tes, patientez quelques jours, vous obser-
verez les syrphes, et autres prédateurs,
faire un gros travail. Mais il faut avoir un
jardin accueillant pour ces insectes. Favo-
risez donc la vie dans l'environnement des
cultures, pour que les auxiliaires accom-
plissent entièrement leur cycle de vie !
Syrphe écrit butinant
Carabe doré ou Jardinière
Coccinelle à sept points
Textes et réalisation : Hugues MOURET, Arthropologia
Photos : H. MOURET, D. BOURGEOIS, Arthropologia
L. SCHWAB, L. BARBU, Arthropologia
Spirale à insectes
Pour en savoir encore plus :
Maintenir la biodiversité
dans le Grand Lyon
Les insectes auxiliaires
du jardin
Au cours de l’évolution, les plantes ont développé des
défenses physico-chimiques contre leurs ravageurs, tandis
que les insectes ont acquis des défenses et des résistances.
Laissons donc agir les plantes et les insectes, et apprenons
à tirer avantage des interactions qu’ils développent depuis
si longtemps !
Hôtel à hyménoptères
Larves de syrphe
dévorant des pucerons
Syrphe ceinturé en vol stationnaire
Syrphe éristale butinant
Les ravageurs sont des
organismes qui se nourrissent
des plantes cultivées, des stocks
alimentaires ou du bois de
construction.
Les auxiliaires agissent de
manière antagoniste à celle des
ravageurs.
Parmi les insectes auxiliaires de
cultures, on peut distinguer :
- Les prédateurs des ravageurs.
Ces chasseurs, spécialisés ou
généralistes, possèdent des armes
adaptées à la capture de leurs
proies : des pattes ravisseuses,
un stylet ou un dard venimeux.
Certaines espèces chassent des
proies pour nourrir leurs larves.
Définitions
- Les parasitoïdes des ravageurs pondent un ou
plusieurs œufs selon l’espèce, dans ou sur leur hôte
(au stade œuf ou larve). Les larves commencent par
manger les parties non vitales (réserves de graisses) de
l'hôte et finissent par le tuer. Rapidement apparaît alors
une nouvelle génération, qui se met aussi prestement,
en chasse de nouveaux hôtes. De nombreux petits
hyménoptères parasitent des pucerons, des chenilles...
Comment attirer
ces auxiliaires de cultures ?
L'installation d'auxiliaires dans son jardin dépend
de plusieurs facteurs ; pour accomplir leur cycle, les
auxiliaires ont besoin de sources de nourriture variées
(souvent différentes selon le stade de développement),
mais également d'abris (nuit) et de zones de refuge
(hiver, été), en résumé d'un jardin diversifié en
essences, en micromilieux...
Pour obtenir un milieu favorable :
Diviser les jardins en micromilieux : créer de nombreux
petits recoins
- Laisser des coins de jardin en friche (toute l’année) : plusieurs mètres carrés disséminés
permettent d'héberger de nombreuses espèces d’insectes.
- Préserver des friches, bandes fleuries et enherbées, comme abris et sources d'alimentation de
certains adultes ou comme réserves de proies alternatives pour
les prédateurs.
- Préserver ou créer des boisements (haies et bosquets) avec des
plantes indigènes (originaires de la région), diversifiées, comme
sources de pollen et de nectar pour les auxiliaires adultes.
- Préserver ou créer des mares et points d'eau pour que les animaux
puissent boire....
- Créer des abris et refuges en laissant des tas de bois mort, des arbres
morts, des tas de feuilles, de pierres, des tuiles....
Installer des nichoirs.
- Dans son jardin potager : pratiquer des plantations
mixtes et la rotation de cultures, éviter les grandes
surfaces de même espèce et associer les cultures
(défense, stimulation réciproque).
Et dans nos jardins ?
Pour qu’un jardin fonctionne, il faut le comprendre
comme un véritable écosystème, dans lequel des
auxiliaires de cultures régulent les populations de
ravageurs. Ainsi, une prolifération intempestive
indique généralement un déséquilibre entre les
ravageurs et leurs ennemis naturels. Sans contraintes,
les ravageurs peuvent se multiplier rapidement et
causer des dégâts importants aux cultures. Il faut
donc repenser notre manière de jardiner et on doit se
demander : que manque-t-il à mon jardin pour que les
auxiliaires de cultures soient présents ?
Les différentes formes de luttes naturelles permettent
de maîtriser le développement des ravageurs ; c'est
une alternative efficace à l’utilisation de pesticides.
Coléoptères prédateurs :
- Carabes - Vers luisants
- Staphylins - Coccinelles
Diptères prédateurs :
- Syrphes - Tachinaires
Hyménoptères prédateurs:
- Guêpes, frelons - Sphégiens
Autres arthropodes:
Mille-Pattes :
- Lithobie, scutigère...
Araignées :
- Orbitèles, tisseuses...
- Araignées-crabe, coureuses,
sauteuses...
Et n'oublions pas les nombreux
amphibiens, reptiles, oiseaux,
mammifères...
Hyménoptères parasitoïdes :
- Ichneumons - Braconides...
Névroptères
prédateurs :
- Chrysopes, Hémérobes
Hétéroptères prédateurs:
- Punaises
- Le rôle des
décomposeurs, ou
recycleurs, est aussi
primordial : ils transforment
la matière organique morte,
en substances assimilables
par les plantes.
Les scarabées bousiers,
comme certains asticots, se
nourrissent d'excréments.
D'autres consomment
encore les cadavres,
les végétaux morts et
pourrissant...
- Les pollinisateurs participent quant à eux, grâce au
transport du pollen des fleurs, à la formation de fruits
et donc des graines. Citons naturellement les abeilles
(près de 1000 espèces en France !) qui pollinisent 80%
des plantes sauvages et 70% des plantes cultivées en
Europe.
Parmi les mouches, il convient
de citer les tachinaires, souvent
trapues et pourvues de poils
hérissés, qui parasitent des
chenilles, des punaises...
Quelques gestes favorables aux
insectes auxiliaires de cultures :
- Ne pas utiliser de pesticides : les ennemis naturels
seraient aussi tués. Et une fois le milieu déséquili-
bré, les ravageurs et les adventices ne pourront que
proliférer !
- Ne pas brûler les végétaux, c'est inutile, polluant
(dégagement de CO2...) et très destructeur.
- Tondre le moins souvent possible et le moins ras
possible (surtout en été) et uniquement les surfaces
utiles ; insectes et autres bestioles sont broyés par la
tondeuse.
Un jardin trop « propre », aseptisé, est donc un milieu en total
déséquilibre, sans défense, propice à la prolifération des ra-
vageurs et adventices !
Dermaptères :
- Perce-oreilles
Gîte à chrysopes
Courtilière
Quelques dégâts sont parfois causés par des insectes auxiliaires, dégâts cependant négligeables
par rapport aux services gratuits rendus. Par exemple, les perce-oreilles peuvent, surtout l'été,
ronger quelques eurs ou se glisser dans les noyaux de fruits, mais au printemps, ils dévorent
essentiellement pucerons et petites chenilles des arbres fruitiers !
Staphylin odorant
Tachinaire
Copris, un bousier cornu Ichneumon
Chaque année, la France déverse plus de 75 000 tonnes de pesticides, dont évidemment une large
part (80 à plus de 90 % !) est larguée en pure perte ; en outre, presque 10 % des produits sont
utilisés par les jardiniers amateurs, qui épandent parfois 5, même 10 fois plus de produits au m²
qu'un agriculteur !
L'Institut Français de l'ENvironnement (IFEN, sous l'égide du Ministère de l'Environnement)
rapporte, en 2007, que 91% des eaux de surface et 59 % des nappes phréatiques contiennent des
traces de pesticides.
On continue pourtant à utiliser abusivement des pesticides (herbicides, insecticides...) chimiques
à large spectre, dont les effets sont dévastateurs sur la faune utile. Pour un traitement ciblant une
espèce d’insectes ravageurs, des dizaines, des centaines d’espèces d’insectes auxiliaires, selon les
produits, sont aussi atteintes.
Larve de ver luisant Syrphe sur lierre
Frelon
Perce-oreille
Épeire fasciée
Lithobie
Ichneumon
Réduve
Tachinaire hérisson
Anthidie femelle
Doryphore
Mouches domestiques Ammophile
Larve de chrysope
Chrysope
- Ainsi, nul besoin d’acheter des insectes auxiliaires pour votre jardin, il faut pratiquer autrement.
Utilisez ces conseils et bénéficiez de l'assistance spontanée de la nature de proximité...
Hétérotome
Larve de coccinelle
Eucère mâle
Abeilles sauvages
Dans la Nature, un équilibre existe entre les
ravageurs et les auxiliaires ; chaque ravageur
a souvent plusieurs ennemis naturels.
Les principaux groupes d’insectes auxiliaires :
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