Chiara Lubich Centre Mouvement des Focolari
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Cela nous fait comprendre que Marie était tellement nourrie de l’Écriture qu’elle avait l’habitude,
en parlant, d’utiliser ses mêmes mots.
Laurentin dit : « (Dans) le cantique (du Magnificat) chaque membre de phrase est l’écho d’un
passage de la Bible… Nous y voyons Marie tellement pénétrée de la Parole de Dieu qu’elle en est l’écho
sonore. Ainsi nous ne devons pas nous étonner si Dieu, (à l’Annonciation) lui répond de la même manière
(par l’intermédiaire de l’Ange). À la Vierge nourrie des Écritures, le messager divin parle le langage des
Écritures »
.
L’originalité de Marie était - même si à un degré de perfection unique chez elle - de répéter le
Christ, la Vérité, la Parole, ce que tout chrétien devrait faire avec la personnalité que Dieu lui a donnée.
Cette manière de voir Marie Parole de Dieu nous est toujours apparue riche de conséquences et de
considérations.
Il suffit de penser au dialogue œcuménique.
L’avoir vu ainsi, avec l’âme, nous attira à Elle et naquit en nous un amour nouveau pour Elle.
Amour auquel Elle répondit évangéliquement en se manifestant plus clairement à nous telle
qu’Elle était : MÈRE DE DIEU. Théotokos.
Donc pas seulement la jeune fille de Nazareth, la plus belle créature du monde, le cœur qui
contient et surpasse tous les amours des mamans du monde, mais : la Mère de Dieu.
Une toute petite intuition de ce mystère suffit pour nous laisser sans parole, adorant Dieu, lui
rendant grâce pour avoir autant fait en une créature.
Marie nous dévoila d’elle - non sans une grâce de Dieu - une dimension qui nous était restée
jusque-là complètement inconnue.
Oui., car auparavant nous considérions Marie par rapport au Christ et aux saints de même que
dans le ciel - pour établir une comparaison - nous voyons la lune (marie) par rapport au soleil (le Christ)
et aux étoiles (les saints). Désormais non la Mère de Dieu embrassait, comme un immense ciel bleu, le
soleil lui-même, Dieu lui-même.
Nous étions stupéfaites de la grandeur de Marie, comme si nous la découvrions pour la première
fois.
Marie est en effet Mère de Dieu parce qu’elle est mère de l’humanité de l’unique Personne du
Verbe qui est Dieu et qui a voulu se faire homme. Cependant on ne peut jamais penser au Verbe en le
séparant du Père et de l’Esprit Saint. Jésus lui-même, fils de Marie, dit à Philippe qui lui demande de lui
montrer le Père : "Qui m’a vu a vu le Père… Je suis dans le Père et le Père est en moi" (Jn 14, 9-10).
Marie que nous contemplions contenue dans la Trinité, nous apparaissait aussi contenant, d’une
manière toute particulière, à cause de son Fils, la Trinité.*
[...]
Dieu, dans son amour infini pour cette créature privilégiée, s’était d’une certaine manière
"rapetissé" devant elle.*
R. Laurentin, La Vergine Maria, Roma 1970, terza edizione, P. 44.
* « Ainsi la maternité divine consiste fondamentalement en cette relation ontologique singulière de la personne de
Marie à la Personne du Verbe (en sa distinction, puisque seul le Verbe s'est incarné). Tout l'ensemble des relations de
grâce (qui sont des relations interpersonnelles) entre Marie et le Verbe d'abord, mais aussi entre Elle et les deux autres
Personnes, se sont développées à partir de là » : J.H. Nicolas, Synthèse dogmatique, Paris 1985, P-470.
* Saint Grégoire de Nysse, dans son homélie sur l'Annonciation, dit en s'adressant à Marie : « Le Seigneur est avec toi !
( ... ) Le fils dans le sein du Père, le Fils unique de tes entrailles, le Seigneur, de la manière que Lui seul sait, tout en
tous et tout en toi ! ( ... ) » : Gregorio di Nissa, Omelia dell'Annunciazione, PG 62, 765766, in AA.VV., Lodi alla
Madonna, cit., p. 26.