Au-delà de la barrière à l’achat, de nombreux freins tiennent à « la peur de l’ordi-
nateur et d’Internet ». Il existe une réelle barrière à l’usage de l’ordinateur liée à sa
manipulation et à la méconnaissance de ses bénéfices. La meilleure réponse possible
est l’information et la formation. La prise en compte de ce besoin de formation a
été intégrée dans le milieu scolaire et universitaire, elle ne l’est que très partiellement
dans le milieu professionnel et chez les retraités6.
Dans la déclaration faite à Riga en 2006, les ministres européens se sont fixé comme
objectifs de diviser par deux le nombre de personnes qui n’utilisent pas Internet et
n’ont pas de culture numérique, et de rendre les sites Web publics accessibles à 100 %
d’ici à 2010. Il est toujours triste de voir qu’à dix-huit mois de l’échéance, l’accessi-
bilité de nos sites publics ne dépasse toujours pas les 3 %…
Tim Berners-Lee, co-fondateur du Web, définit son accessibilité de la manière sui-
vante : « Mettre le Web et ses services à la disposition de tous les individus, quels que
soient leur matériel ou logiciel, leur infrastructure réseau, leur langue maternelle, leur
culture, leur localisation géographique, ou leurs aptitudes physiques ou mentales. »
Malgré cette définition très logique, le gouvernement, ainsi que beaucoup de chefs
d’entreprise, considèrent le sujet de l’accessibilité comme une matière technique
qui ne s’adresse qu’à une population restreinte… les personnes handicapées. Or un
respect des recommandations d’accessibilité apporte plusieurs bénéfices à tous. Il y a
d’abord une meilleure fidélisation des internautes. Des études américaines montrent
une augmentation de la fidélité de 10 points chez les internautes non handicapés.
De plus, des économies peuvent être réalisées lors du développement du site par
une méthodologie de projet normalisée, qui permet de gagner un temps précieux.
Plusieurs exemples en témoignent, comme ce grand site d’assurances français qui a
réduit de deux ans à six mois son délai de développement en intégrant l’accessibilité
en amont de la constitution dudit site. Ensuite, comme le contenu est bien structuré,
le site bénéficiera automatiquement d’un meilleur référencement dans les moteurs
6. Des initiatives ont été lancées dans le passé aboutissant à des formations variées et non coordonnées. Renaissance
numérique propose donc une formation diplômante, le « Passeport Internet », qui serait décliné en différents conte-
nus suivant le public, depuis le B2i (Brevet informatique et Internet) en primaire jusqu’à un diplôme pour adulte
reconnu sur un CV. Renaissance numérique incite à l’utilisation du droit individuel à formation pour se préparer
au Passeport Internet.
L’Internetpourtousestunenécessité