Chaque lundi, on va regarder une actualité du monde francophone.

Les Actualités du 4 avril, 2016 Tirée du huffingtonpost.fr
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Vocabulaire
Téléphonie mobile
Le service de santé
Un défi
abonnement
couverture universelle
Questions de l’article :
1. Selon l’article, pourquoi est-ce que les français ne vont pas utiliser les services de santé ?
2. Selon l’article, combien de personnes ont un portable de 4G en France?
3. Selon vous, pourquoi est-ce que l’espérance de vie augmente?
4. Est-ce que tu utilises les sites internet pour les problèmes de santé ?
5. Est-ce que les téléphones portables sont bons pour la santé?
Téléphonie mobile et service de
santé: la France va-t-elle progresser?
Publication: 31/03/2015 16h02 CEST Mis à jour: 31/03/2015 16h02 CEST
TECHNO - Et si le téléphone portable était bon pour la santé? Alors que l'impact des ondes
des antennes relais téléphoniques sur l'homme fait toujours débat, la France est loin de
saisir le potentiel des mobiles pour améliorer le service de santé proposé à sa population.
Pourtant, un des défis majeurs pour l'avenir du secteur de la santé est de savoir comment la
léphonie mobile peut compléter le dispositif de santé déjà en place.
Globalement, les européens sont en meilleure santé et vivent de plus en plus longtemps.
L'espérance de vie en Europe atteindra 82,5 ans en 2050. L'impact sur le service de santé est
évident et face à ce défi la téléphonie mobile pourrait jouer un rôle clé en permettant des
échanges à distance avec un médecin, l'envoi de messages de rappel pour les consultations,
la géolocalisation d'un patient à risque grâce à son téléphone... Cette technologie portable,
accessible, peu coûteuse et déjà massivement adoptée représente une belle opportunité pour
atteindre un autre niveau de service pour les patients. Cependant, si on analyse les données
diverses des pays européens, la France se trouve mal placée pour tirer les bénéfices de cette
technologie par rapport au secteur de la santé.
En France, le taux national d'abonnés aux mobiles bénéficiant de la 4G est relativement
faible. 42,3% des abonnements aux portables en France concerne le haut débit ce qui classe
le pays 13e en Europe sur ce critère derrière tous les pays européens majeurs sauf
l'Allemagne. Qui plus est, les jeunes semblent être plus demandeurs de la 4G alors que les
moins de 30 ans sont moins consommateurs d'informations santé. Or, cette technologie
serait plus avantageuse pour les personnes âgées, surtout en zone rurale, qui ne se déplacent
pas facilement et se trouvent parfois loin géographiquement des professionnels de la santé.
L'analyse européenne révèle d'importants écarts entre la France et les autres pays de l'Union
Européenne en ce qui concerne les minutes passées par mois sur son téléphone mobile.
Entre 2005 et 2012, la France a vu augmenter de 20 % la durée de ces communications alors
que la même augmentation en Roumanie atteint presque 300%. Aux Pays-Bas,
l'augmentation était d'environ 150%, en Bulgarie de plus de 200%. L'évolution en minutes
passées en ligne des français était la 4e plus faible de 27 pays européens. Si l'on utilise moins
le téléphone portable, le potentiel de cette technologie dans le secteur de la santé est
forcément compromis.
Les chiffres de cette étude paraissent conformes à la situation actuelle en France. Comme le
veut le dispositif, l'ensemble des dépenses de santé est pris en charge par une assurance
maladie obligatoire et publique. Par conséquent, l'adoption de la technologie mobile pour la
santé des particuliers ne fait pas partie des réflexes des français attachés à une couverture
universelle considérée comme un droit.
Habitués à pouvoir voir leur médecin ou un pharmacien sans problème, les français se
trouvent loin derrière plusieurs pays européens par rapport au pourcentage d'individus
utilisant internet afin de se renseigner sur des questions de santé. Entre 2007 et 2013 ce
chiffre a augmenté de moins de 40% en France: la 7e augmentation la moins forte sur 28
pays. En Roumanie, Irlande, Grèce, Lettonie et République tchèque, l'augmentation était de
plus de 100%. En Bulgarie, de plus de 200%. Le constat est que dans les pays tels que la
Bulgarie ou la Pologne où le système de santé est moins développé on adopte plus
facilement la technologie mobile dans ce domaine afin de contourner les défaillances du
système.
Quel sera donc l'Europe de demain par rapport à l'utilisation des téléphones portables dans
ce secteur? Les chiffres et leur évolution laissent penser que 4 scénarii sont possibles. Pour
les plus pessimistes, l'Europe vivra un scénario low-cost dans lequel des applications
mobiles peu fiables dans le domaine de la santé prolifèrent mais créent de la confusion chez
le particulier et chez les professionnels du secteur.
Pour les optimistes, l'avenir se place sous le signe de la transformation. Ce scénario des
meilleures pratiques se produit quand les services de santé disponibles sur les mobiles
améliorent les systèmes de santé sans faire augmenter les coûts de façon significative. Des
facteurs économiques, sociaux et culturels jouent également un rôle important dans cette
transformation et aujourd'hui la dimension technologique va plus vite que la capacité de
planifier des gouvernements.
Entre ces deux avis se situent les scenarii de la perturbation et de l'intégration. Le secteur
pourrait être perturbé dans les années à venir car bien que certaines applications santé
proposent un bon rapport qualité-prix, l'environnement légal et réglementaire reste
incertain. Les développeurs d'applications pourraient ainsi être victimes d'une législation
toujours en cours en Europe et aux Etats-Unis. Pour ceux qui croient en l'intégration, on
pourrait constater une meilleure qualité et plus d'efficacité dans le domaine de la santé
mobile quand les données des patients sont intégrées à un réseau reliant les différents
systèmes des cliniques et ceux d'autres établissements. Une telle intégration ferait
augmenter les coûts, surtout quand les systèmes de santé traditionnels cèdent de la place
aux services de santé sur mobile.
Peu importe le scenario qui deviendra demain réalité, les chiffres ne mentent pas : si la
France souhaite tirer le plus de profit possible du potentiel de la téléphonie mobile dans le
secteur de la santé elle doit agir, et rapidement.
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