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I INTRODUCTION
Le travail présenté dans ce rapport a porté sur deux thèmes qui seront traités
séparément : l’étude des polarons dans les transistors à effet de champ et l’exploration des
propriétés vibrationnelles des multiferroïques.
L’industrie microélectronique ne s’intéresse plus seulement aux semi-conducteurs
standards (Si, Ge, SiC…) mais aussi aux semi-conducteurs organiques. L’objectif de ces
derniers n’est pas de concurrencer les semi-conducteurs standards dans leurs
domaines classiques d’applications: la conductivité des organiques est en effet très inférieure
à celle des inorganiques, mais d’apporter une alternative. Les organiques sont peu chers, très
modulables et facilement intégrables à d’autres systèmes. Ils sont aujourd’hui le fruit
d’importantes recherches d’un point de vue fondamental et applicatif. Pour améliorer les
propriétés de transport on peut doper les matériaux organiques de deux manières différentes :
soit chimiquement, soit en appliquant un champ électrique via un transistor à effet de champ.
Cette dernière technique présente l’avantage d’être réversible et non invasive. D’un point de
vue fondamental, il est également nécessaire de comprendre la nature du transport dans ces
matériaux. En effet, il n’est pas encore établi si ce transport est un transport de bande ou
assisté par phonons. La dernière interprétation est actuellement la plus favorisée. Notre but est
d’apporter au travers de la diffusion inélastique de la lumière des informations sur
l’interaction entre les charges et les vibrations des molécules. La détection de polarons
permettrait de remonter au terme de couplage entre les deux et ainsi contribuer à la
compréhension des phénomènes de transport dans les matériaux organiques. Nous avons tout
d’abord élaboré des transistors à effet de champ avec des épaisseurs d’organique de quelques
monocouches présentant des caractéristiques de transport très proche de celles obtenues dans
la littérature. Par la suite nous avons mené à bien plusieurs mesures qui n’ont pas permis pour
l’instant de détecter la présence de polarons.
La deuxième partie de ce travail a été consacrée à l’étude des multiferroïques en
particulier BiFeO3. Les multiferroïques présentent simultanément des propriétés magnétiques
et ferroélectriques et font l’objet d’un regain d’intérêt dû non seulement à l’aspect
fondamental de la coexistence des deux phases en apparence antagonistes, mais aussi à leur
potentiel d’utilisation dans des dispositifs de l’électronique de spin. Récemment, il a été
démontré que les deux paramètres d’ordre sont couplés et donc que l’application d’un champ
électrique peut affecter l’état magnétique du système. Sur le plan fondamental, il est très
intéressant de tenter de comprendre les interactions mises en jeu. Dans le but d’observer