Ce qu’il y a à atteindre, c’est la connaissance du sens de l’existence, à travers la sagesse
omnisciente, et de développer un amour et une compassion embrassant toutes les créatures de
l’univers.
Cette réalisation de la sagesse et de l’amour-compassion est l’état d’éveil ou d’illumination.
Quelles sont les pratiques (méditations, visualisation de mandalas, mantras…) du
bouddhisme tibétain qui permettent l’évolution spirituelle ? Quelles en sont les
fonctions ?
Il existe une multitude de pratiques dans le bouddhisme. Au sujet de la méditation, il faut tout
d’abord établir la pacification du mental. Ensuite, il est important de développer une
conscience claire de la réalité des phénomènes, extérieurs ou intérieurs à l’esprit.
Toutes les techniques de méditations, avec ou sans support, ont pour but de réaliser la nature
essentielle de l’esprit qui est au-delà de toute confusion et ignorance. C’est uniquement dans
le silence intérieur que l’on peut développer cette dimension de sagesse et d’ouverture
altruiste. Mais, il est nécessaire de recevoir les instructions d’un guide spirituel qualifié afin
d’éviter tout obstacle sur la voie spirituelle. Dès que l’on a reçu les initiations et les
enseignements d’un lama, on doit les mettre en pratique afin de les actualiser en soi-même.
Quelles sont les qualités intérieures à développer en soi ?
Il y a de nombreuses qualités à développer en soi et principalement les quatre qualités
infinies que sont l’amour, la compassion, la joie et l’équanimité.
L’amour infini, c’est souhaiter que tout les êtres soient heureux et créer toutes les causes et
conditions pour le bonheur d’autrui.
La compassion infinie, c’est souhaiter que tous les êtres ne soient plus malheureux, et créer
toutes les causes et conditions afin d’éliminer la souffrance d’autrui.
La joie infinie, c’est souhaiter constamment que les êtres soient toujours heureux et plus
jamais malheureux.
L’équanimité infinie, c’est développer toutes les qualités sans aucune discrimination quelles
qu’elles soient (raciale, religieuse, nationale, sexuelle ou autre)
Peut-on suivre l’enseignement bouddhiste en étant chrétien ?
Etant donné que le bouddhisme est la voie de la tolérance, de la non-violence et de l’anti-
sectarisme, tout le monde peut le pratiquer sans aucune distinction. Je connais
personnellement quelques moines et prêtres chrétiens qui sont initiés au Yoga et au Zen. Bien
que n’appartenant pas à leur religion, je me situe souvent proche de toutes. A mon sens, la
nature du Bouddha et celle du Christ sont essentiellement indifférenciées.
Le bouddhisme comme le christianisme enseignent l’amour et la compassion. En quoi
l’enseignement et la vision du monde sont-ils différents ?
Dans les religions monothéistes ou polythéistes, on considère qu’il y a un Dieu créateur et
des créatures qui tendent vers lui.
Dans le bouddhisme, il n’y a pas cette dualité. Lorsque l’on atteint l’état d’Eveil ou de
Bouddha, on devient « un » avec la réalité ultime, quel que soit le nom qu’on lui donne, qui
est au-delà des concepts d’ego et de non-ego. Tous les êtres participent du divin, qui est
intrinsèquement en chacun d’entre nous.
Quel message personnel donneriez-vous en conclusion ?