dictionnaire français

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DICTIONNAIRE
FRANÇAIS
-
KIRUNDI
2e édition
Thierry de SAMIE
DICTIONNAIRE
FRANÇAIS
- KIRUNDI
2e édition
L 'HARMA TT AN
@
L'HARMATTAN, 2009
5-7, rue de l'École-Polytechnique;
http://www.librairiehannattan.com
[email protected]
harmattan] @wanadoo.fr
ISBN: 978-2-296-09185-6
EAN: 9782296091856
75005 Paris
PRESENTATION
DU DICTIONNAIRE FRANÇAIS - KIRUNDI
Le Dictionnaire Français
Kirundi a été entrepris à partir de la
mission de coopération effectuée au Burundi de 1974 à 1978 en même
temps que le Dictionnaire Kirundi - Français des Constituants
Nominaux, dont il constitue un développement.
Notre seconde édition, plus étendue que la précédente, renferme près
de quatre mille deux cent trente entrées lexicales comprenant en français
des substantifs, des adjectifs, des adverbes et des verbes, en kirundi des
constituants nominaux et des constituants verbaux, dont les données
scientifiques d'une relative complexité ont contribué à son élaboration
La présentation de ce dictionnaire bilingue vise à imprégner le lecteur
des différentes conceptions linguistiques qui le sous-tendent. L'emploi
d'une terminologie propre aux sciences du langage montre une variété
de phénomènes qui sans doute échapperont au lecteur profane, mais
qu'il est possible d'aborder malgré leur complexité apparente.
Elle a pour but aussi de les rendre explicites d'une manière
progressive en indiquant d'abord la situation du kirundi, en décrivant
ensuite l'orthographe utilisée, en expliquant enfin l'économie qui régit le
fonctionnement du dictionnaire et la logistique qui sert d'appui à la
réalisation de notre entreprise lexicographique.
-
1. La situation du kirundi
Le kirundi, qui a pour nom vernaculaire IKIRUVNDI, est la langue
nationale et officielle du Burundi. Il est parlé sur toute l'étendue de ce
pays d'Afiique Centrale par environ huit millions et demi d'habitants
appartenant aux groupes ethniques hutu, tutsi et twa. Mais les
différences internes, régionales ou socio-culturelles apparaissent peu
marquées.
Le kirundi fait partie du groupe des langues bantu et appartient à la
zone J méridionale d'après les modifications que l'amcaniste A. E.
Meeussen a apportées à la classification de M. Guthrie. L'étude
scientifique du kirundi s'inscrit dans le cadre de la bantouistique qui, par
l'importance de sa tradition comparatiste, a influencé d'une manière
indéniable la linguistique afticaine.
Cependant la description synchronique d'une langue africaine vaut
actuellement plus que l'ampleur d'une synthèse proposée pour la
reconstitution d'un bantu commun. A ce titre, un hommage mérité doit
être rendu à A. E. Meeussen qui a réalisé un remarquable travail sur le
kirundi, comme en témoigne son ouvrage l'Essai de Grammaire Rundi.
2- L'ortho2raohe du kirundi
2-1. L'alohabet ohonolo2iaue du kirundi
Le système phonématique qu'emploie l'ensemble des linguistes
afticanistes œuvrant au Burundi a été adopté pour le kirundi depuis les
travaux de A. E. Meeussen, parce qu'il demeure très proche des
principes qui régissent l'Alphabet Phonétique International (APl).
Les quelques variations signalées entre la transcription phonologique
et l'orthographe en vigueur dans la communauté scientifique relèvent
des usages trop ancrés pour ne pas «exclure une orthographe
rigoureusement phonétique» (Bureau d'Education Rurale, Inventaire
des difficultés de transcription du kirundi, Bujumbura, Burundi, 1976,
inédit).
Depuis A. E. Meeussen, les linguistes notent la longueur vocalique au
moyen du redoublement: II, EE, AA, 00, UU par opposition à l, E, A,
0, U dont la quantité vocalique est brève. Cependant la proposition de
A. Coupez et de A. E. Meeussen de ne pas noter la longueur pour la
voyelle appuyée à ton bas a été retenue; car la longueur est automatique
dans cette position (La notation pratique de la quantité vocalique et de
la tonalité en rundi et en rwanda, Orbis X, 1961, pages 428 à 433).
On notera en kirundi un phénomène de conditionnement très répandu
dans les langues bantu. La voyelle est en effet longue quand elle est en
position appuyée, si elle est précédée d'un groupe comprenant une
consonne et une semi-voyelle, ainsi dans KUMWERA «raser pour », ou
si elle est suivie d'un groupe comprenant une nasale et une autre
consonne, comme dans KUBANGA « arquer ».
Nous ne mentionnons pas non plus l'allongement des voyelles en
position dans le cas des outils grammaticaux, comme les prépositions
par exemple, même s'ils sont séparés des constituants, puisqu'il est
considéré comme un fait syntagmatique; c'est le cas de MU NZU «dans
la maison».
6
Sur le plan des consonnes on observe les faits suivants. Les
graphèmes J et C notent respectivement la fticative sonore /zJ et
l'affiiquée représentée par le groupe de deux consonnes: l'occlusive
dentale sourde et la fticative prépalatale sourde. L'orthographe du
kirundi emploie aussi quatre digrammes : PF et TS respectivement pour
les affriquées Ipf/ et Its!, SH pour la fticative prépalatale sourde et NY
pour la nasale palatale.
Le graphème Y enfin représente la semi-voyelle /j/ (cff ci - dessous
le tableau des graphèmes et des digrammes du kirundi).
brèves
E
A
0
U
EE
AA
00
UU
voyelles
II
longues
-
-
semI voyelles
e--
W
--
sourdes
K
occlusives
sonores
nasales
B
D
M
N
sourdes
consonnes
G
NY
SB
H
fricatives
Z
sonores
R
vibrante
affriquées
PF
1~f)
Tableau des graphèmes et des digrammes du kirundi
7
2-2. La notation de la Quantité vocalique
Il est d'abord préférable d'adopter la notation de la quantité des
voyelles brève et longue, préconisée en 1959 par A. E. Meeussen dans
l'Essai de Grammaire Rundi (pages 9 à 15). Le système est conçu d'une
manière très simple, puisqu'il suffit de redoubler la voyelle quand elle
est longue.
Cette solution, qui permet de noter les tons d'une manière
économique et rationnelle, résout à elle seule de nombreuses difficultés.
La quantité vocalique distingue entre autres les formes verbales
couramment employées, comme GUSESA « creuser» (-E-, voyelle
brève) et GUSEESA «répandre un liquide» (-EE-, voyelle longue).
2-3. La notation des tons
Pour A. E. Meeussen, «bien qu'il n'y ait que deux niveaux de
hauteur essentiels (bas et haut), il y a trois tonèmes fondamentaux: ton
bas, ton haut antérieur, ton haut postérieur... En outre, une syllabe
longue peut avoir un quatrième ton, plus rare, le ton haut double»
(Essai de Grammaire Rundi, page 16).
Le ton haut est noté par l'accent aigu. Le ton bas à l'opposé est
caractérisé dans la notation par l'absence d'accent; il apparaît «tout
entier au niveau bas» sur les voyelles brèves (l, E, A, 0, V) et longues
(fI, FE, AA, 00, UV) (Essai de Grammaire Rundi, page 16).
Le ton haut antérieur consiste en une descente précédée d'une montée
préparatoire de la syllabe précédente; il se manifeste sur les voyelles
brèves (i, É, A, 6, V) et longues (il, ÉE, AA, 60, (jV) (Essai de
Grammaire Rundi, page 16).
Le ton haut postérieur combine dans une et même syllabe une montée
d'abord assez rapide, pu~s p!us len!e, et une desce!1te ~apid~; il }ouc~e
les voyelles brèves (l, E, A, 6, V) et longues (fI, EE, AA, 00, UU)
(Essai de Grammaire Rundi, page 16).
Le ton haut double, qui est caractérisé dans la notation par deux
accents aigus, n'apparaît
que sur les voyelles longues (ii, ÉÉ, AA, 66,
uV) (Essai de Grammaire Rundi, page] 6).
Un seul signe diacritique permet alors d'indiquer la pertinence
linguistique de ces différents tons: l'accent aigu, qui représente la
position du ton haut et détermine la cohérence du système de notation
tonale rencontré dans le Dictionnaire Kirundi -- Français des
8
Constituants Nominaux (cft ci - dessous le tableau de la notation tonale
du kirundi).
Notation tonale du kirundi
Niveaux de hauteur
de la tonalité
sur voyelle brève
TON BAS
f---
GUSESA, «creuser»
sur voyelle longue
GUSEESA,
« répandre
un liquide»
-
-
-
TON HAUT
Ton haut antérieur
GUK(;RA, « grandir»
GUK(;URA,
« enlever»
Ton haut postérieur
IGITUzA, « le fTelon»
IGITU(;ZA,
« le torse»
Ton haut double
-
BOOSE, «toUS»
L--
Tableau de la notation tonale du kirundi
2-4. Les remaraues de fonctionnement lineuistiaue
Nous ajoutons quelques précisions sur le système de fonctionnement
tonal. Afin de représenter le ton haut postérieur sur voyelle brève, nous
pouvons retenir la proposition de A. Coupez, en écrivant IGITUZÂ au
lieu de IGIT(;ZA adopté par F. M. Rodegem dans le Précis de
Grammaire Rundi (page 99). Le ton haut postérieur devient de cette
façon un ton haut antérieur qui se trouve reporté.
9
Par économie à haut rendement, nous ne redoublons pas la voyelle
même longue, lorsqu'elle est suivie d'une nasale et d'une autre
consonne: le verbe KUGENDA «s'en aller» par exemple.
Cependant le redoublement est nécessaire quand on doit représenter
les tons hauts antérieur et postérieur comme dans KUDOONDA « narrer
en détail» et INTAAMBA «l'hirondelle ».
De même il ne s'avère pas utile de préciser la quantité vocalique, si
une voyelle, généralement longue par position (ainsi dans KURONDA
« suivre»), est quelquefois prononcée brève par le locuteur, comme dans
lMARANKONI «l'oiseau ».
En outre dans les formes du type 'VYINA «danse », auxquelles F. M.
Rodegem dans le Précis de Grammaire Rundi (page 99) attribue un
accent grave VYiNA, nous avons jugé bon de le supprimer. La voyelle,
prononcée d'une manière brève même après une consonne suivie d'une
semi-voyelle, s'oppose à la longueur des formes verbales, telles que
TWABONA « nous voyions », MWABONA «vous voyiez» et VYABONA
«ils voyaient », due à un allongement par position sans le moindre
risque de confusion.
Par ailleurs F. M. Rodegem semble avoir révisé sa position
scientifique dans le Dictionnaire Rundi - Français, puisqu'il note la
même forme avec un ton haut antérieur sur voyelle brève, ainsi VYiNA,
ce qui ne modifie en rien la position adoptée pour le Dictionnaire
Français - Kirundi.
3. Les tvoes de constituants line:uistiaues en kirundi
Nous distinguons en kirundi deux types de constituants linguistiques,
le constituant nominal et le constituant verbal, que nous définissons à
partir du point de vue morpho - syntaxique.
3-1. Le constituant nominal
Le constituant nominal désigne toute unité linguistique apte à
assumer les fonctions non prédicatives dans la phrase verbale et la
fonction prédicative dans la phrase nominale (cft M. Houis, Plan de
ckscription systématique cks langues négro - africaines, in Afiique et
Langage n° 7, page 28).
Le constituant nominal comprend trois éléments fondamentaux qui
dans l'ordre de la lecture apparaissent ainsi: le préfixe de
substantivation, le classificateur ou préfixe de classe nominale et la base.
10
Dans l'exemple URUGERA, «la houe en pierre taillée », nous
dégageons
les trois éléments fondamentaux
U
-
RU
-
GERA, VIII, Sg
IPI. Le chiffre romain de I à X renvoie à la dizaine de genres
grammaticaux qui régissent les accords linguistiques du constituant
nominal et qui sont exposés ci - dessous dans les deux tableaux
récapitulatifs mentionnant pour chacun d'eux le nombre grammatical.
Nombre
grammatical
Singulier
Préfixede Classificateur
Genres
Substantivation
grammaticaux
Base
Genre I
U-
-MU-
-RIMYI
Genre II
U-
-MU-
-HETO
-RI-
-Gi
I-
-@-
-Gi
I-
-KI-
-JUMBU
-N-
-KA
I-
-@-
-Fi
Genre VI
A-
-KA-
-RIMBI
Genre VII
U-
-BU-
-HÉRUUKA
Genre VIII
U-
-RU-
-GENDO
Genre IX
U-
-KU-
-BOKO
Genre X
A-
-HA-
-NTU
Genre III
I--
Genre IV
Genre V
11
Nombre
grammatical
Pluriel
Préfixede Classificateur
Genres
substantivation
grammaticaux
Base
Genre I
A-
-BA-
-RIMYI
Genre II
1-
-MI-
-HETO
Genre III
A-
-MA-
-Gi
Genre IV
1-
-Bl-
-JUMBU
-N-
-KA
1-
-0-
-Fi
Genre VI
U-
-TU-
-RIMBl
Genre VII
A-
-MA-
Genre VIII
1-
-N-
-G£<JVDO
Genre IX
A-
-MA-
-BOKO
Genre X
--
----
--------
Genre V
-
-HÉRUUKA
Tableaux des genres grammaticaux du constituant nominal
12
A ce type de constituant nous rattachons dans un sous - ensemble
l'adjectif qualificatif, qui assume la fonction de déterminant dans le
syntagme qualificatif: U - RU - GERA RU - r6 «la petite houe en
pierre taillée». L'adjectif peut aussi assumer toutes les fonctions
syntaxiques du constituant nominal lorsqu'il est muni du préfixe de
substantivation: U - RU - T6 « la petite ».
Les adjectifs qualificatifs du kirundi, au nombre exhaustif de trente
six, sont classés à partir de leur base verbo - nominale étant donné qu'ils
ne possèdent pas de classificateur défini par le lexique de la langue, ni de
préfixe de substantivation.
L'adjectif se compose d'un classificateur nominal et d'une base.
Ainsi dans l'exemple UMUGABO MUGlIFI, « l'homme de petite
taille », l'adjectif MUGUPI comprend le classificateur de genre I MUet la base -G(;P1. Le classificateur est fixé par les accords grammaticaux
de l'adjectif en genre et en nombre avec le constituant nominal (cft ci dessous le tableau des genres grammaticaux de l'adjectif).
Mais on parvient rarement à décomposer la base adjectivale en un
lexème verbo - nominal et en un ou deux suffixes de dérivation parce
qu'elle résulte dans quatre - vingts pour cent des cas d'une évolution
morphophonologique.
Lorsqu'un
redoublement
se produit, le
classificateur et la base sont concernés, puisque chaque long tiret
représente la position du classificateur.
Nous considérons également en kirundi le pronominal (terme que
nous préférons à celui de pronom) comme un constituant nominal, parce
qu'il assume les mêmes fonctions syntaxiques que ce dernier. Cependant
il est formé avec le classificateurverbal.
13
Nombre
e;rammatical
Genres
Singulier
Pluriel
Classificateur
Base
Classificateur
Base
Genre I
MU-
-CUFf
BA-
-(TUFf
Genre II
MU-
-CUFf
Mf-
-CUFf
Genre III
RI-
-C(JF]
MA-
-CUFf
Genre IV
KI-
-CU1<7
Bf-
-CUF]
N-
-G(;Fl
Zf-
-CUFf
grammaticaux
Genre V
N-
-CUFf
Genre VI
KA-
-CUFf
TU-
-CUFf
Genre VII
BU-
-CUFf
MA-
-CUF7
Genrevm
RU-
-CUFf
N-
-CUFf
Genre IX
KU-
-CUJ<7
MA-
-CUFf
Genre X
HA-
-CUFf
----
--------
Tableau des genres grammaticaux de l'adjectif
14
3-2. Le constituant verbal
Le constituant verbal désigne toute unité linguistique apte à assumer
la fonction prédicative dans la phrase verbale (cft M. Houis, Plan de
description systématique des langues négro - africaines, in Afrique et
Langage n° 7, page 42).
Le constituant verbal comprend trois éléments fondamentaux: le
classificateur ou préfixe de classe en accord grammatical avec le sujet, le
prédicatif et la base. Le prédicatif correspond à un préfixe employé
comme morphème grammatical de temps, parfois de mode, dans le
constituant verbal assumant la fonction prédicat. Avec la forme verbale
BARARIMA
«elles cultivent », nous retrouvons les trois éléments
fondamentaux:
BA
- RA - RIMA.
Nous signalons deux cas particuliers, bien que leur formation relève
des constituants verbaux: l'infinitif, lorsqu'il reçoit la marque de
substantivation, et le participe, toujours préfixé de la marque de
substantivation, peuvent assumer les mêmes fonctions syntaxiques que
les constituants nominaux.
3-3. Les notions lineuistiques de base et de lexème
Sur le plan structural, les deux types de constituants linguistiques
possèdent à l'origine de leur formation un élément commun que nous
appelons la base. Le constituant verbal BARA GERA, « ils arrivent », et le
constituant nominal URUGERA, «la houe en pierre taillée », sont
formés à partir de la même base -GERA; nous parlons alors de base
verbo - nominale.
Mais comme cet élément commun se diversifie de plus en plus, nous
remontons à l'intérieur de la base, toujours complexe en kirundi, jusqu'à
la donnée irréductible servant de point de départ à la formation de tous
les constituants de la langue.
Nous l'avons nommée lexème plutôt que radical parce qu'en
apparaissant le noyau lexical de la formation elle traduit l'idée principale
du signifié et se distingue de la notion de morphème comme outil de
formation. Ainsi le constituant verbal BARA GERA «ils arrivent» est
formé à partir du lexème -GER-, avec les morphèmesBA-, -RA- et -A.
A cela nous ajoutons que la base, outre le lexème, comprend un
suffixe obligatoire soit flexionnel avec le constituant verbal, soit
dérivationnel avec le constituant nominal. Le suffixe flexionnel, toujours
en position finale, est pour le constituant verbal le seul suffixe d'emploi
15
obligatoire. La langue s'en tient aux trois suffixes flexionnels -A, -YE et
-E.
Eventuellement pour les deux types de constituants linguistiques, un
ou plusieurs suffixes dérivationnels facultatifs peuvent se placer entre le
lexème et le suffixe obligatoire. Bien que facultatifs, les divers suffixes
dérivationnels restent surtout un élément de la base verbo - nominale.
Seuls ou en série, ils fonctionnent avec la marque de l'intensif -AGIR-,
du statif -AM-, du réciproque -AN-, de l'applicatif -IR-, de l'inversif
-UR-, du passif -W-, du causatif -Y-, etc., comme dans les formes
nominale UBUSHIKIRO et verbale BARARIMlRA, prises en exemples
avec le suffixedérivationnel-IR- (cfr ci - dessous le tableau des suffixes
dérivationnels facultatifs).
16
Statif
-AB-AR-
-AMB-AM-ARAR-
-ANG-
---
I--
Associatif
-AN-
Contactif
-AT-
Intensif
- --
-
-ANAN-
-AGAN- -AGAR- -AGA T'-AGIR-AGUR-
Applicatif
---
-IR-IIR-
-IRIR-
-IRIZ-
-lRIIR-
Causatif
---
-y-IK-lSH-
-IIK-IISH--
Inversif
-UB-UK-UR- -URUR-UUR-
Passif
-w-
Basique
-H-
-UUB-UUK-URUZ- -URUUR-
-URUK-
- -
Tableau des suffixes dérivationnels facultatifs
17
4. L'économie du dictionnaire
4-1. Les entrées lexicales du dictionnaire
Ce dictionnaire bilingue repose sur l'hypothèse de travail qu'il y a
entre le français, langue source, et le kirundi, langue cible, des paires de
synonymes dont le rapport se définit par des règles formalisables.
Ainsi, pOUf chaque entrée lexicale du dictionnaire présentée en
caractères gras, telle que les substantifs, les adjectifs qualificatifs, les
adverbes et les verbes, une forme graphique différente est enregistrée et
classée selon l'ordre alphabétique du français.
La catégorie syntaxique à laquelle appartient l'entrée lexicale est un
facteur de distinction linguistique, que le déterminant précise pour les
substantifs au singulier par l'article masculin le ou par l'article féminin
la (parfois élidés), au pluriel par l'article les.
Manche (la) : 0. UKUBOKO. IX. Sg / Pl.
Manche (le) : 1. Le manche de pioche. UMUHiNI. II. Sg / Pl.
2. Le manche de serpette. IKIRIiNDI. IV. Sg / Pl.
3. Le manche d'outil. UMUMEZO. II. Sg / Pl.
Odes (les): 0. AMAziNA. III. Pl .
Contrairement aux substantifs, les adjectifs qualificatifs placés
comme entrées lexicales ne sont suivis d'aucun déterminant. Et leurs
synonymes, dont le nombre est très restreint en kirundi, ne comportent
pas de préfixe de substantivation, que nous avons remplacé
graphiquement par un long tiret.
Beau: 0. -IIzA
Vivant: 0. -ZIMA.
Le kirundi emploie également le verbe comme équivalent de l'adjectif
qualificatif du français à l'aide du syntagme verbal qui correspond
généralement au verbe être employé avec cet adjectif qualificatif
Doux: 1. Etre doux. KUNÔGA.
18
Pauvre:
]. Etre pauvre. GUKENA.
Les verbes classés en entrées lexicales figurent toujours au mode
infinitif, comme leurs synonymes en kirundi affectés du préfixe verbal
KU- de l'infinitif.
Mesurer:
0. KUGERA.
Le préfixe verbal KU- peut subir le phénomène de dissimilation
consonantique avec GU- ou celui du glide avec KW-.
Planter: 0. GUSHINGA.
Refuser: 0. KwiIMA.
4-2. Les paires de svnonvmes du dictionnaire
L'entrée lexicale la manche et sa traduction en kirundi, UKUBOKO,
forment une paire de synonymes considérés comme renvoyant au même
référent. Les indications numérotées (0,0-1,0-2,
..., 1, 1-1, 1-2, ...,2,
2-1, 2-2, etc.) viennent spécifier le degré de synonymie entre l'entrée
lexicale du iTançais et sa traduction en kirundi: le même référent est
dénoté par le constituant nominal UKUBOKO de la langue cible, le
kirundi.
Manche (la) : 0. UKUBOKO. lX. Sg / Pl.
Ceci est signalé dans le Dictionnaire Français - Kirundi par le zéro
informatique (0, 0-1, 0-2, etc.), sous un classement alphabétique
simultané des constituants nominaux ou des constituants verbaux du
kirundi et, en dernière position, de ses éventuels emprunts.
Agilité (l'): 0-1. URUBAANGUTSI. VII. Sg.
0-2. UBUNyARUTSI. VII. Sg.
Lion (le): 0-1. INTAMBWE. V. Sg / Pl.
0-2. INTARE. V. Sg / Pl.
19
Saleté (la) : 0-1. lCO. III. Sg.
0-2. IMVYiRO. V. Sg / Pl.
0-3. UBUHOMA. VII. Sg.
0-4. UBUCAAFU VII. Sg. (Swahili).
0-5. UMUCAAFU II. Sg / Pl. (Swahili).
Grand: 0-1. -KUR [f.
0-2. -NiN!.
Monter: 0-1. GUHAGA.
0-2. GUSEGA.
0-3. KUDUUGA.
Les paires de synonymes établies dans la rubrique du zéro
informatique consistent en des traductions terme à terme, où
interviennent en kirundi soit des constituants nominaux ou verbaux
uniques, soit des syntagmes nominaux (J. et C. Dubois, Introduction à la
lexicographie: le dictionnaire. 1971, page 34).
Talent (le) : 0. UBWÉENGE. VII. Sg.
Unique: 0. -SA.
Vaincre: 0. GUTsi/NDA.
Tempérament (le) : 0. AMARAso Y'UMUNTU
Mais les autres indications numérotées, toutes supérieures à zéro (1,
1-1, 1-2, ..., 2, 2-1, 2-2, etc.), sont suivies d'une « paraphrase»
explicative ou restrictive et caractérisent des paires de synonymes
« chevauchant es ». Afin de pallier ce recouvrement partiel, il est proposé
« un ensemble de paraphrases qui sont toutes, séparément, des
paraphrases synonymes [de l'entrée lexicale], mais qui ne sont pas
synonymes entre eUes» (1. et C. Dubois, Introduction à la
lexicographie: le dictionnaire, 1971, page 66).
Ces paraphrases, classées alphabétiquement dans le Dictionnaire
Français - Kirundi sont présentées comme équivalentes aux entrées
lexicales du ftançais sous deux rédactions possibles.
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