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 Privée de cholestérol, la tumeur de la prostate fera moins la
maligne Le cholestérol est un facteur de risque associé au cancer de la prostate. Ainsi, réduire l’apport en cholestérol au
niveau de la tumeur semble être une voie thérapeutique prometteuse. Pour cela, nous nous intéressons aux LXRs
qui sont des protéines connues pour contrôler la quantité de cholestérol.
Le contexte
Le cancer de la prostate est le plus fréquent chez
l’homme ainsi que la troisième cause de décès
par cancer. L’âge moyen de diagnostic est de 72
ans mais certains hommes sont atteints plus
précocement. Ce cancer se développe à partir
de cellules qui se multiplient de manière
incontrôlée et restent au sein même de l’organe
pendant un temps relativement long. Quand la
maladie s’aggrave, les cellules cancéreuses vont
coloniser d’autres organes en formant des
métastases principalement au niveau des os et
du cerveau. Cellules
normales
Cancer
localisé
1) Schéma de l’évolution du cancer
Mise à part la chirurgie, l’approche
médicamenteuse la plus utilisée est le traitement
anti-hormonal qui consiste à priver les cellules
cancéreuses d’hormones* nécessaires à leur
croissance. Cependant, ces cellules développent
une résistance à ce traitement, on parle alors
d’échappement thérapeutique. Les traitements
utilisés ensuite sont principalement la
radiothérapie et la chimiothérapie visant à
bloquer la multiplication des cellules et
provoquer leur mort. Ces traitements présentent
toutefois des complications telles que des
troubles urinaires ou de l’érection.
Plusieurs facteurs de risque à la fois génétiques,
liés à l’âge et environnementaux sont associés à
ce cancer. L’équipe du Pr. Jean-Marc Lobaccaro
s’intéresse plus particulièrement à l’influence des
habitudes alimentaires et notamment la
consommation importante en cholestérol*.
En effet, le cholestérol semble être un acteur clé
dans le cancer de la prostate. Le cholestérol aiderait les cellules cancéreuses à
survivre et à se développer. Il semble donc
fondamental de réduire l’apport en
cholestérol au niveau de la tumeur.
Les LXRs, de nouveaux acteurs dans la
lutte contre le cancer de la prostate?
Les récepteurs nucléaires* LXRs (Liver X
Receptors) sont des protéines qui contrôlent la
quantité de cholestérol dans l’ensemble de
l’organisme. Ainsi, ils stimulent des protéines qui
d’un côté empêchent le cholestérol d’entrer dans
la cellule et de l’autre côté favorisent sa sortie.
Leur action vise donc à diminuer la quantité de
cholestérol dans la cellule ce qui en fait des
molécules d’intérêt thérapeutique. Ainsi,
plusieurs études montrent que l’activation des
LXRs provoque une diminution de la croissance
des tumeurs chez la souris.
Notre laboratoire a pu démontrer que des
molécules pharmacologiques qui activent les
LXRs provoquent l’arrêt de la multiplication et
la mort des cellules cancéreuses. Par ailleurs, des
souris qui ne possèdent pas de LXRs et nourries
avec un régime mimant l’alimentation riche en
cholestérol, développent les premières étapes du
cancer de la prostate. Ces résultats suggèrent
ainsi que les LXRs protègent la prostate de la
mise en place du cancer en contrôlant la
quantité de cholestérol dans la cellule. •  Quand les LXRs sont absents
LXRs
Multiplication des
cellules de la prostate
•  Quand les LXRs sont activés
LXRs
Mort des cellules
cancéreuses
2) Rôle bénéfique des LXRs dans le cancer
Un modèle de souris pertinent
Notre
projet vise à apporter de nouvelles Pten
informations sur les LXRs dans un modèle de
souris développant un cancer de la prostate
proche de celui retrouvé chez l’homme.
Ces souris présentent une modification
génétique provoquant la perte de la proteine
Pten. Or lorsqu’elle est présente, cette protéine
a un rôle de garde-fou empêchant les cellules de
« dériver ». La perte de Pten est retrouvée très
fréquemment dans les tumeurs de la prostate
chez l’homme, ce qui rend ce modèle de souris
très proche dans l’évolution de la maladie de la
situation des patients. Nous avons ainsi pu observer que les LXRs sont
mobilisés dans les différentes étapes du cancer. Il
s’agit maintenant de comprendre la cause et les
conséquences de cette mobilisation.
Plusieurs stratégies sont en cours d’étude sur ces
souris:
•  Quand les LXRs sont activés
LXRs
Pten
Observe-t-on un recul du cancer?
•  Quand les LXRs sont absents
Pten
LXR
Observe-t-on une aggravation du
cancer?
3) Résumé des stratégies d’étude
L’activation des LXRs par une molécule
pharmacologique dans les souris modèles de
cancer de la prostate est actuellement en cours.
Les premiers résultats concernant l’absence des
LXRs dans ce modèle de souris, semblent
montrer une aggravation du développement
de la tumeur avec des cellules qui se multiplient
plus et l’apparition potentielles de métastases
pulmonaires. La présence des LXRs exerce bien un effet
bénéfique dans le cas des tumeurs prostatiques.
L’homme et la souris: même combat?
Quid des LXRs chez l’homme?
A ce jour, aucune donnée n’est disponible sur les
LXRs chez l’homme. La comparaison de
plusieurs études réalisées sur des tumeurs
prostatiques humaines montre que certaines
molécules contrôlées par les LXRs sont
modifiées. Il est donc important de vérifier si les LXRs sont
modifiés chez l’homme. Si c’est le cas, cela
confirmera l’intérêt de cibler les LXRs pour
lutter contre le cancer de la prostate. A plus
long terme, un traitement médicamenteux
pourrait être envisagé. De plus, l’intérêt des tumeurs pour le cholestérol
n’est pas limité à la prostate. Cette approche
thérapeutique s’ouvre donc vers d’autres
cancers comme le sein , le colon et le
glioblastome.
Besoin d’un petit éclairage?
Hormone: substance active circulant dans le
sang et exerçant un rôle de messager
chimique.
Cholestérol: lipide présent dans la plupart des
tissus jouant un rôle central dans la structure
des cellules. Il est fabriqué par l’organisme
majoritairement dans le foie et peut être
apporté par des aliments tels que les œufs, le
beurre, le lait entier…
Récepteurs nucléaires: protéines qui
nécessitent d’être activées pour exercer leur
action dans le noyau des cellules sur leurs
différents gènes cibles.
Julie DUFOUR
UMR CNRS 6293 INSERM U1103 Rôle des récepteurs des oxystérols LXRs
dans le cancer de la prostate dans un
modèle de souris présentant une
invalidation du suppresseur de tumeur
pten dans l’épithélium prostatique
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