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l’exploitation totale et totalitaire de la nature » a, pour sa part, souligné le rôle du Cosmos
dans le processus de la constitution de la personne humaine. Pour lui, l’homme est une
relation (Cognatus sum, ergo sumus). N’ignorant pas le négatif dans les traditions africaines,
il s’appesantit plus sur les valeurs. Il y dégage une Éthique Écologique qui souligne le fait que
le sort de l’homme est lié à celui de la nature. L’homme n’est pas sauvé si la création tout
entière n’est pas sauvé peut-on dire. A la suite de ce panel quelques questions ont été posées
notamment sur le lien entre les mythes bibliques et les mythes africains, l’éclairage sur la
confiliation entre nous et toute la création dans le Christ.
La deuxième conférence du Père Joseph NDI-OKALLA, Professeur de Théologie et
de missiologie (Grand Séminaire de Nkolbisson / Université Catholique de l’Afrique
Centrale) a porté sur le thème suivant : « L’Impact de la Globalisation sur les cultures, la
Recherche scientifique et le développement en Afrique subsaharienne ». En quatre points,
l’orateur nous a donné l’essentiel de son message : Les prolégomènes herméneutiques, le
travail de repérages terminologiques, l’impact et les traces de la globalisation sur l’Afrique à
travers les récits et enfin les défis de la pensée et de l’action ecclésiale. L’interpellation du
Professeur NDI-OKALLA mérite d’être rappelée : « A quelle vie et à quel salut peut
prétendre la Conditio Humana Africana ». S’appuyant sur Fabien EBOUSSI BOULAGA et
Paul RICOEUR, il plaide pour une approche critique de la tradition. Celle-ci doit se situer
entre ces deux « topoi » : les espaces d’expérience et l’horizon d’attente. Dans l’effort de
l’innovation sémantique qui le caractérise, il appelle l’Afrique et tous les acteurs en présence,
hommes de culture, scientifiques, éducateurs, pasteurs à se mobiliser pour un profond
discernement et un dialogue avec les nouvelles cultures qui traversent la réalité africaine. Il
faut se reconcentrer pour cela sur la formation et l’éducation des personnes. Les ressources
d’une ecclésiologie sociale telle que mise en œuvre par le 2ème Synode Africain sont ici d’un
grand apport.
Le panel qui a suivi a donné lieu à deux exposés. Le Père Édouard ADE, Professeur de
Théologie dogmatique et de Sciences Humaines (Université catholique de l’Afrique de
l’Ouest / Centre de recherches en inculturation) « Globalisation, identité culturelle africaine et
bonne gouvernance » a attiré l’attention sur le caractère holistique de la culture qui devrait
l’ouvrir à une universalité articulant harmonieusement les différences. Mais si le phénomène
de la mondialisation procède inéluctablement au nivellement culturel, c’est parce qu’il s’est
opéré dans l’histoire des grandes cultures européennes l’oubli du sujet culturel dans sa texture
socio-historique réelle. L’Afrique doit rester attentive à cette question du sujet qui est à la fois
témoin du passé, du présent et de l’avenir.
Madame Agnès ADJAHO, Femme de culture et anciennement Consulteur du Conseil
Pontifical de la Culture, a d’abord attiré l’attention des participants sur l’adhésion facile et
rapide à des concepts sans un effort critique de leur contenu.
Elle a indiqué l’importance de l’Église dans la société civile comme une force de
construction des forces démocratiques, de conscientisation. L’Église selon Monseigneur
Albert Rouet, doit veiller sur la vision de l’homme qu’on nous propose.
Le rôle de la société civile devient celui de veilleur et d’éveilleur. Cela invite à veiller
sur la création et à s’engager dans le champ politique à la lumière de l’Évangile.
La troisième conférence est celle de son Exc. Mgr Jean MBARGA, Evêque d’Ebolowa
(Cameroun) et Consulteur du Conseil Pontifical de la Culture. C’est un appel à une théologie
africaine qui honore les exigences de la rationalité, et qui articule Africanité et universalité
En soulignant l’humanité de la théologie africaine, il nous rend attentif aux pièges qui guettent
le travail des théologiens africains. Il retient que la théologie africaine a une vocation