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POSITION PAPER ENDETTEMENT DES ENTREPRISES FAMILIALES : VERS UN NOUVEAU PARADIGME ? JANVIER 2015
RÉSUMÉ
Déterminer le niveau dendeement optimal a
toujours relevé de la quête du Graal, tant pour
les entreprises que pour le monde académique.
Dans le contexte actuel de baisse de la rentabilité
des entreprises réduisant à due concurrence
lautonancement, de raréfaction des ressources
nancières consécutives à la crise nancière et à
la nouvelle réglementation prudentielle (Bâle III),
les entreprises familiales en quête de croissance,
sont confrontées à une problématique
structurante : les caractéristiques intrinsèques
des entreprises familiales justient-elles un niveau
dendeement structurellement inférieur à celui
observé dans les entreprises non familiales ?
Pour traiter cee problématique, il est nécessaire
de repenser la théorie nancière moderne en
considérant deux dimensions additionnelles : la
pérennité de lentreprise et celle de son contrôle.
Dès lors, le traditionnel critère de décision de
la structure nancière reposant sur le couple
rendement-risque est relégué au second plan, la
double contrainte de pérennité étant prioritaire
sur toutes les décisions.
Cee approche à quatre dimensions modie
également les critères de choix de modes de
nancement, les impacts des coûts dagence, de
la gestion de lasymétrie dinformation et par
là même, le traditionnel ordre de priorisation
(autonancement, dees puis capitaux propres)
des entreprises non familiales.
La double contrainte de pérennité de
lentreprise et de son contrôle se traduit par
une très forte aversion au risque de faillite. Ainsi,
lorsque lautonancement nest plus susant,
laugmentation de capital auprès de la famille
est privilégiée an de ne pas diluer le contrôle
familial. Si cee augmentation de capital familial
nest pas possible, alors le recours à la dee (dans
lordre de révélation dinformation croissant,
cest-à-dire, lemprunt bancaire, les placements
privés puis la dee obligataire) est envisagé.
Laugmentation de capital, le nancement
hybride ou lintroduction en bourse ne sont
considérés quen dernier ressort, la crainte de
la dilution supplantant parfois toute référence
objective.
Face à la restriction du crédit proposé par les
banques, parfois pour des raisons réglementaires
(Bâle III), de nouveaux modes de nancement
devraient se développer spéciquement pour
les entreprises familiales an dintégrer cee
double contrainte de pérennité de lentreprise et
de son contrôle, tels que le nancement hybride
de quasi fonds propres sans ouverture du capital
(OBSAR réservé aux commandités par exemple)
ou les émissions obligataires mutualisées.
Dans le nouveau contexte historiquement bas
des taux dintérêts où certaines entreprises
familiales se nancent (emprunts obligataires ou
investissements privés) à un coût inférieur à 1%
par an sur une période de 5-7 ans, le paradigme
de la détresse nancière devient probablement
moins contraignant. Dès lors, nous pouvons
nous demander si les entreprises familiales ont
susamment intégré ce nouvel environnement.
En dautres termes, sont-elles susamment
endeées ?
Une Publication EDHEC Business School
Financial Analysis and Accounting Research Centre & EDHEC Family Business Centre