3 L3 brochure pédagogique 2015 2016

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ENSEIGNEMENTS DE TROISIEME ANNEE
DE LICENCE PHILOSOPHIE
2015-2016
1er semestre
PHILOSOPHIE GENERALE – SEMESTRE 1
Lundi 14-16h
Éric MARQUER, Connaissance et probabilité
Que veut-on dire lorsque l’on qualifie une opinion ou un événement de « probable » ? Ce
mot a-t-il dans les deux cas le même sens ? Faut-il distinguer connaissance et probabilité,
ou bien y a-t-il un sens à parler de connaissance probable ? La possibilité d’une estimation
des probabilités conduit-elle à nier le hasard ? Telles sont les questions que nous
aborderons dans ce cours.
Bibliographie
Textes classiques
Aristote, Topiques, Organon V, trad. J. Tricot, Paris, Vrin, 2004.
Arnauld et Nicole, La logique ou l’art de penser, ed. D. Descotes, Paris, Champion, 2014.
Hume, Traité de la nature humaine, trad. P. Baranger et P. Saltel, Paris, GF-Flammarion,
1995 (Livre 1, troisième partie, « De la connaissance et de la probabilité »).
Hume, Enquête sur l’entendement humain, trad. M. Malherbe, Paris, Vrin, 2008, section VI.
Laplace, Pierre Simon, Essai philosophique sur les probabilités (éd. De 1825), Paris,
Christian Bourgois Editeur, 1986.
Leibniz, L’estime des apparences, 21 manuscrits de Leibniz sur les probabilités, la théorie
des jeux, l’espérance de vie, Paris, Vrin, 1995.
Leibniz, Nouveaux Essais sur l’entendement humain, Paris, GF, 1993 (IV, 2 et 16).
Locke, Essai sur l’entendement humain, trad. Coste, éd. P. Hamou, Paris, Le livre de Poche,
2009 (livre IV, chapitres 14 à 17).
Pascal, Pensées, Fragment 233 (éd. Brunschvicg).
Autres ouvrages et articles
Bouveresse, L’homme probable. Robert Musil, le hasard, la moyenne et l’escargot de
l’histoire, Paris, Editions de l’Eclat, 1993.
Carnap, R., « The Two Concepts of Probability : The Problem of Probability », Philosophy
and Phenomenological Research, Vol. 5., No. 4. (Jun., 1945), p. 513-532.
Hacking, I., L’émergence de la probabilité, trad. M. Dufour, Paris, Seuil, 2002.
Hacking, I., The Taming of Chance, Cambridge University Press, 1990.
Musil, R., L’homme sans qualités, trad. P. Jaccottet, Paris, Seuil, 2004.
Shapiro, B., Probability and certainty in Seventeenth-Century England. A Study of the
Relationship between Natural Science, Religion, History, Law, and Literature, Princeton
University Press, 1983.
Lundi, 18h30- 20h30
Paul RATEAU, L’identité
Sur quels principes la pensée s’appuie-t-elle pour juger que deux choses numériquement
distinctes sont pourtant les mêmes, qu’une chose est ce qu’elle est, ne peut pas être et ne
pas être en même temps ? Mais encore : qu’est-ce qui demeure exactement et qu’est-ce qui
change ? L’objet de ce cours est d’étudier les diverses acceptions de l’identité et les critères
sur lesquels se fonde le jugement d’identité (sont-ils les mêmes dans le cas d’un corps
matériel et dans le cas d’une personne ?).
L’enjeu de cette notion est à la fois logique, métaphysique, moral, puisqu’il ne s’agit pas
seulement des réquisits de l’énonciation ou du jugement vrai(e) (A est A ; x est identique à
y), mais de ce qui fonde ce discours dans les choses mêmes, notamment au regard des
personnes tenues, tout au long de leur existence, pour responsables de leurs actes. Si tout
ce qui existe est soumis au devenir, si un homme peut en arriver à oublier son passé et
jusqu’à son propre nom, l’identité est-elle réelle ou n’est-elle qu’une fiction, une illusion sur
nous-mêmes et sur un monde auquel nous cherchons désespérément à donner ordre et
unité ?
Le cours s’appuiera notamment sur le recueil de textes édité par Stéphane Ferret,
L’identité (Garnier-Flammarion, 2011).
Mardi, 13h-15h
Guy-Félix DUPORTAIL, L’intersubjectivité
La quête d’une réponse à la question de l’intersubjectivité nous donnera l’occasion d’une
confrontation entre, dans un premier temps, la problématique Hégélienne de la formation
historico-dialectique d’un Esprit (Geist) et la problématique Husserlienne de la constitution
orientée d’une communauté culturelle à partir d’un monde premier dont le monde culturel est
l’horizon. Puis, dans un second temps (au second semestre), avec Lévinas, Kierkegaard et
Habermas, nous verrons comment les critiques contemporaines de la phénoménologie de
l’Esprit et de la phénoménologie transcendantale permettent de reprendre à nouveaux frais
ces questions.
Premier semestre : on sait que la Phénoménologie de l’Esprit fut présentée par Hegel
comme la science de l’expérience de la conscience. Mais, passée la section « Raison », le
cheminement de l’Esprit n’est plus celui d’une conscience individuelle, mais celui d’une
expérience historique. Toutefois, le dépassement de la conscience par l’Esprit, passe par les
expériences malheureuses de la conscience accédant à l’universel. Aussi, la
phénoménologie de Hegel, sans être une phénoménologie de la conscience est une
phénoménologie qui reste dans l’élément de la conscience.
Sur ce terrain une rencontre avec la phénoménologie husserlienne de la conscience est
possible, et même nécessaire. Nous l’organiserons à partir d’une lecture patiente du tome I
de la Phénoménologie de l’Esprit (sections conscience de soi et raison) ainsi que des
Méditations Cartésiennes de Husserl. Nous opposerons dès lors la problématique de la
reconstitution dialectique d’une totalité brisée, à celle de la constitution de l’intersubjectivité à
partir d’un monde premier égologique.
Mardi 14h30-16h30
Florencia di Rocco, Le langage : une approche analytique
L’objectif de ce cours est de revisiter quelques propositions de la philosophie du langage, à
partir du tournant wittgensteinien –souvent mécompris– jusqu’à l’école analytique anglosaxonne (Quine, Strawson, David Lewis). Nous lirons quelques propositions analytiques en
laissant apparaître en filigrane la théorie « classique » du langage –de la modernité
lockéenne jusqu’à Frege- : la notion des jeux de langage, la substitution du sens par l’usage,
le principe de non-clôture conceptuelle, la notion des familles de ressemblance, l’idée de
schème conceptuel, l’indétermination de la traduction et la relativité des ontologies, les
notions d’analyse, de réseau de concepts et de gamme conceptuelle, ainsi que les règles
conversationnelles d’accommodement –de présupposés, de permissibilité et des trais
saillants–. Nous montrerons comment ces différentes perspectives sur le langage –ordinaire,
idéal– aboutissent à une trivialisation ou, bien au contraire, à une refondation de la
métaphysique.
Bibliographie minimale :
David Lewis, « Compter les points dans un jeu de langage », Philosophie du langage (II):
sens, usage et contexte, Vrin, 2011
Gottlob Frege, « Sens et dénotation », « Concept et objet », Ecrits Logiques et
philosophiques, Editions du Seuil, 1994
John Locke, Livres II et III, Essai sur l’entendement humain, Broché, 2009
Ludwig Wittgenstein, Recherches Philosophiques, Gallimard, 2014
Strawson, Analyse et métaphysique, Vrin, 1985
Willard Van Orman Quine, « Parler d’objets », « Relativité de l’ontologie » et Introduction de
Sandra Laugier, Relativité de l’ontologie et autres essais, Aubier, 2008
Mercredi 11h-13h
Ronan de CALAN, Théories critiques de la littérature:
A partir de la fin du XIXe siècle, la littérature, qui détenait encore le monopole de la
représentation synthétique du monde social et de la psychologie individuelle, rencontre ses
plus grands concurrents dans les sciences humaines élevées à l'état positif: l'histoire tout
d'abord, mais aussi la sociologie, la psychologie et particulièrement la psychanalyse. Non
seulement ces disciplines isolent la littérature, influent sur elle, mais elles s'en emparent
comme d'un objet de science. Naissent alors les premières théories critiques de la littérature:
critiques au sens où elles interrogent les conditions historiques, sociales, psychologiques de
possibilité de la littérature, de ses formes, de ses thèmes, etc. Critiques aussi dans la
mesure où elles ne se satisfont pas des critères purement internes fournis par la littérature
elle-même pour l'évaluation des œuvres littéraires, que ceux-ci soient de nature poétique,
rhétorique, esthétique, etc. On tentera donc de dresser une généalogie et un panorama de
ces théories critiques de la littérature et de leurs principales problématiques, du tout premier
XXe siècle à nos jours.
Bibliographie indicative:
G. Lanson, Essais de méthode, de critique et d'histoire littéraire (1900 et sq.), Hachette
Freud, S., [1924].1985. « Petit abrégé de psychanalyse ». In : Résultats, idées, problèmes II.
Paris : PUF. Freud, S.,[1908]. 1985. « Le créateur littéraire et la fantaisie ». In : L’inquiétante
étrangeté et autres essais. Paris : Gallimard. Freud, S., [1917]. 1985. « Une difficulté de la
psychanalyse ». In : L’inquiétante étrangeté et autres essais. Paris : Gallimard. Freud, S.,
[1907]. 1986. Le délire et les rêves dans la Gradiva de W.Jensen. Paris : Gallimard. 20
Freud, S., [1909]. 1973. « Le roman familial des névrosés ». In : Névrose, psychose et
perversion. Paris : PUF.
G. Lukacs: La théorie du roman (1920), Tel Gallimard
W. Benjamin, Baudelaire (1940), La Fabrique.
Th. Adorno, Notes sur la littérature (1930 et sq.), Champs, Flammarion.
J.-P. Sartre, Qu'est-ce que la littérature? (1947), Gallimard; Baudelaire (1946), Gallimard;
Mallarmé (1951), Gallimard; L'idiot de la famille (1971-1973), Gallimard.
G. Dumézil, Du mythe au roman, PUR, 1970
M. Robert, Roman des origines, origines du roman, Grasset, 1972.
J. Dubois, L'institution de la littérature, Nathan, 1978.
P. Bourdieu, Les règles de l'art, Genèse et structure du champ littéraire, Seuil, 1992.
HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE – SEMESTRE 1
Groupe 1 : Mardi 10-13h - Cavaillès
Pauline KOETSCHET
Introduction à la philosophie arabe médiévale : quelques grands problèmes.
Ce cours propose de livrer quelques clés pour appréhender et comprendre les
débats philosophiques qui s'exprimèrent en langue arabe du IXe au XVe siècle. De
Bagdad à Tunis en passant par Hamadan et Cordoue, il propose un parcours
décloisonné, fondé sur des textes appartenant principalement à la tradition héritée de
la philosophie grecque, mais aussi à la théologie et aux sciences. Il s'efforcera de
présenter à travers ces textes les grandes figures de la philosophie arabe médiévale
et esquissera leur influence sur le Moyen-Âge latin.
Bibliographie succincte :
- Averroès, Le discours décisif, trad. Marc Geoffroy, Paris, GF-Flammarion, 1996.
- Averroès, L'Islam et la Raison (textes traduits par M. Geoffroy), Paris, GFFlammarion, 2000.
- Al-Fârâbî, Philosopher à Bagdad au Xe siècle, (textes traduits par Stéphane
Diebler), Paris, Le Seuil, , 2007.
- Razi, La médecine spirituelle, trad. Rémi Brague, Paris, GF-Flammarion, 2003.
- Adamson, Peter, et Taylor, Richard C., The Cambridge Companion to Arabic
Philosophy, Cambridge University Press, 2005.
- Koetschet, Pauline, La philosophie arabe, Paris, Le Seuil, 2011.
- De Libera, Alain, La philosophie médiévale, Paris, PUF, 1993.
Groupe 2 : Mercredi 9h-12h, Cavaillès
Véronique DECAIX
Introduction à la philosophie médiévale latine: « Qu’est-ce que penser au MoyenÂge ? »
Depuis Descartes, il nous semble naturel de concevoir la pensée comme l’opération
d’un sujet, un ego cogitans. Ce cours d’introduction à la philosophie médiévale se
propose de retracer les infléchissements singuliers que les médiévaux (Abélard,
Maître Eckhart, Guillaume d’Ockham …) apportent à la question « Qu’est-ce que
penser ? ». À la croisée de la psychologie et de la théologie, au cœur de la
métaphysique, se noue le problème de la personnalité intellectuelle : « Qui
pense ? », ou plutôt, « qu’est-ce qui pense en nous ? ». En explorant la variété des
problématiques et les innovations majeures au Moyen Âge, ce cours fournira un
panorama de la philosophie de cette période. Ce sont des questions telles que celles
de l’essence de l’homme, de son unité, de son statut entre Dieu et bêtes, tout comme
celle de la béatitude qu’il peut espérer en ce monde, qu’il conviendra d’examiner.
Bibliographie :
Note : La connaissance du latin n’est pas requise. Le cours fournira toutes les
traductions utiles et les instruments nécessaires à la compréhension des textes
médiévaux.
Flasch, K., Introduction à la philosophie médiévale, 2e édition augmentée d’une
postface, Fribourg, Vestigia, 2010
Gilson, É., La Philosophie au Moyen Âge. Des origines patristiques à la fin du XIVe
siècle, (1e édition 1949), rééd. Paris, Payot, 1988
Libera (De), A., Penser au Moyen Âge, Paris, Seuil, Point Essais, 1996
Libera (De), A., La Philosophie médiévale, réédition, Paris, PUF, Quadrige, 2014
Groupe 3 : Mercredi12h30-15h30, Lalande
Aurélien ROBERT
L’éthique d’Aristote : la vertu, le bonheur et le raisonnement pratique
L’éthique d’Aristote revient sur le devant de la scène philosophique depuis plusieurs
années, notamment en bioéthique, mais ces lectures contemporaines font
généralement subir à la pensée aristotélicienne des distorsions importantes, qui sont
le plus souvent le résultat d’une relative ignorance de sa technicité. Il s’agira donc
d’examiner quelques-uns des concepts centraux de l’éthique aristotélicienne (la vertu
ou excellence, le bien, le bonheur ou encore la structure du raisonnement pratique),
afin de saisir sa singularité dans le champ de la philosophie antique, notamment par
rapport à Platon. Pour ce faire, nous étudierons principalement l’Ethique à
Nicomaque et, dans une moindre mesure, l’Ethique à Eudème. Ce n’est qu’au terme
de ce travail que nous pourrons poser à nouveaux frais la question des
prolongements contemporains de l’éthique aristotélicienne.
Bibliographie :
Aristote, Éthique à Nicomaque, traduction et présentation par Richard Bodéüs,
Flammarion, Paris, 2004.
Pierre Aubenque, La prudence chez Aristote, Paris, PUF, 1963.
Sarah Broadie, Ethics with Aristotle, Oxford, Oxford University Press, 1994.
(Une bibliographie plus complète sera distribuée en début de semestre)
Groupe 4 : Jeudi 8h-11h, Halbwachs
Dimitri EL MURR
Lecture de la République de Platon
La République de Platon est un dialogue dont la notoriété ne doit pas faire oublier le
caractère extraordinaire. Pour s’en convaincre, il suffit de considérer les deux thèses
suivantes que le dialogue cherche à fonder : 1) n’en déplaise à Thrasymaque, un
homme juste, enchaîné, battu et méprisé, considéré par tous comme suprêmement
injuste, est plus heureux qu’un homme injuste, bénéficiant de la plus haute réputation
de vertu ; 2) seul le gouvernement des philosophes est à même de garantir le
bonheur et l’unité de la communauté politique. En lisant la République de Platon et
en suivant la généalogie de la cité idéale, éclairant la structure de l’âme juste, nous
nous demanderons quels arguments Platon apporte en faveur de ces deux thèses.
Une bibliographie sera distribuée en début de semestre. Pour l’heure, il faut (re)lire la
République, par exemple dans l’excellente traduction de P. Pachet : Platon, La
République, trad. P. Pachet, Paris, Gallimard, « Folio-Essais », 1993.
Groupe 5 : Vendredi 8h-11h Lalande
Jean SALEM
Histoire du matérialisme
« Matérialisme » est un terme relativement récent, datant de la fin du XVIIe
siècle, qui n’en sert pas moins à qualifier des doctrines bien antérieures. Il faut même
attendre La Mettrie, au milieu du XVIIIe siècle, pour qu’un philosophe en vienne à se
proclamer ouvertement « matérialiste ».
Cela ne nous empêchera nullement de retracer, après F. A. Lange, après
F. Engels et bien d’autres, les grandes lignes d’une histoire du matérialisme, depuis
les Présocratiques jusqu’à nos jours. Quatre grands « moments » à prévoir : 1/ Les
Présocratiques. 2/ L’atomisme ancien. 3/ Le matérialisme dans les temps modernes
(XVIIe-XIXe siècles). 4/ Le matérialisme aujourd’hui. — Chemin faisant, à l’aide de
nombreuses données historiques et textuelles, nous tâcherons bien entendu de
répondre à la principale des questions qui sera posée durant ces séances : Qu’estce que le matérialisme philosophique ?
Bibliographie indicative
Généralités
[1] BLOCH (O.-R.), Le Matérialisme, Paris, P. U. F. (‘Que sais-je ?’), 1985.
[2] BLOCH (O.-R.), Matière à histoires, Paris, Vrin, 1997.
[3] LANGE (F. A.), Histoire du matérialisme et critique de son importance à notre
époque, trad. franç. B. Pommerol : Paris, 1877.
Atomisme antique
[4] DUMONT (J.-P.), DELATTRE (D.) et POIRIER (J.-L.), Les Présocratiques, Paris,
Gallimard (Bibl. de la Pléiade), 1988 [notam. les p. 729 à 936].
[5] CONCHE (M.), Épicure, Lettres et Maximes, introd., texte et trad. avec notes,
Villers-sur-Mer, Éd. de Mégare, 1977 ; rééd. : P. U. F. (‘Épiméthée’), 1987.
[6] LUCRÈCE, De la nature / De rerum natura (trad. J. Kany-Turpin), Paris, Aubier,
1993, rééd. GF Flammarion : 1997.
Voir également :
[7] HIPPOCRATE, Connaître, soigner, aimer. Le Serment et autres textes, choisis
dans le Corpus hippocratique, Paris, Éd. du Seuil (coll. ‘Points’), 1999.
[8] BRUN (J.), L’Épicurisme, Paris, P. U. F. (‘Que sais-je ?’), 1959.
[9] CONCHE (M.), Lucrèce et l’expérience, présent., choix de textes et bibliogr.,
Paris, Seghers (‘Philosophes de tous les temps’), 1967 ; rééd. Éd. de Mégare,
1981.
[10] SALEM (J.), Démocrite. Grains de poussière dans un rayon de soleil, Paris, Vrin,
1996.
[11] SALEM (J.), L’Atomisme antique. Démocrite, Épicure, Lucrèce, Paris, Hachette
(Livre de Poche / Références), 1997.
XVIIIe siècle
[12] DIDEROT (D.), Le Rêve de d’Alembert (présentation par Colas Duflo), Paris,
Éditions Garnier-Flammarion, 2002.
[13] BOURDIN (J.-C.) (textes choisis et présentés par), Les matérialistes au XVIIIe
siècle, Paris, Petite Bibliothèque Payot / Classique, 1996.
[14] DESNÉ (R.) (textes choisis et présentés par), Les matérialistes français de 1750
à 1800, Paris, Buchet / Chastel, 1965.
[15] PLÉKHANOV (G.), Essais sur l'Histoire du Matérialisme [1896], I. D’Holbach ;
II. Helvetius ; III. Marx, Paris-Moscou, Éditions sociales-Éd. du Progrès, 1983.
Matérialisme marxiste
[16] ENGELS (F.), Anti-Dühring [1877-1878], Paris, Éditions Sociales, 1963.
[17] ENGELS (F.), Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande
[1866)], Paris, Éditions sociales / La Dispute, 2001.
[18] LÉNINE (V. I.), Matérialisme et empiriocriticisme [1909], Paris, Éditions sociales /
La Dispute, 1990.
XXe siècle
[19] CHANGEUX (J.-P.), L’Homme neuronal, Paris, Hachette, 1983.
[20] ENGEL (P.), Introduction à la philosophie de l’esprit, Paris, La Découverte, 1994.
[21] MOSER (P. K.) et TROUT (J. D.) éd., Contemporary Materialism: A Reader.
New York, Routledge, 1995.
[22] VITZTHUM (R. C.), Materialism: An Affirmative History and Definition. Amhert,
New York, Prometheus Books, 1995.
Texte philosophique en langue étagère
Sylvie TRUFFET
Ce cours proposera une lecture suivie du texte de Hume : Dialogues Concerning
Natural Religion. Chaque séance sera consacrée à l’examen d’un dialogue qui sera
lu, traduit puis commenté en français. A cette fin, les étudiants doivent se procurer le
texte anglais dans l’édition mentionnée en bibliographie. L’objectif des cours sera de
comprendre les tensions/difficultés/paradoxes entre l’empirisme/le scepticisme de
Hume et sa réflexion aussi virulente que polémique sur la religion et la croyance
religieuse. Sur quel fondement épistémologique devons-nous voir en lui « ce grand
infidèle » qui choquait tant le clergé écossais? En quoi consiste réellement l’hérésie
de Hume ?
Eléments de bibliographie : L3
Hume: Dialogues concerning natural religion. Edited, with an introduction by R.H
Popkin
Hume: Enquête sur les principes de la morale, Paris, Flammarion, 1991.
Hume : Enquête sur l’entendement humain, poche, 2014.
Leroy, André-Louis : David Hume, PUF, 1953.
Philippe Crignon : John Rawls, A Theory of Justice
Il s'agira, dans le cadre d'un enseignement de philosophie en langue anglaise,
d'étudier l'oeuvre fondatrice de John Rawls, A Theory of Justice, afin de
comprendre les principes qui ont déterminé une partie importante de la
philosophie politique contemporaine depuis quarante ans, autour de la "justice
sociale". On étudiera les chapitres les plus décisifs de l'ouvrage, en rappelant
au besoin les points problématiques qui auront conduit Rawls à des mises au
point et des corrections, ainsi que les aspects discutés voire contestés venant
d'auteurs contemporains.
L'ambition de ce cours est triple : donner accès à la pensée de John Rawls
dans sa langue d'origine, acquérir une compétence de lecture de l'anglais
philosophique, approcher les problèmes philosophiques de la traduction.
Bibliographie sélective :
Guillarme, Bertrand, Rawls et L’égalité démocratique, Paris, PUF, 1999.
Munoz-Dardé, Véronique, La justice sociale. Le libéralisme égalitaire de
John Rawls, Paris, Armand Colin, 2005.
Audard, Catherine (dir.), John Rawls : politique et métaphysique, Paris,
PUF, 2004.
Picavet, Emmanuel, Théorie de la justice. Première partie. Commentaire,
Paris, Ellipses, 2001.
Éric Marquer
Traduction et commentaire de Hume, A Treatise of Human Nature, Book II « Of the
Passions », Part III, « Of the will and direct passions ».
Édition de référence pour le cours : David Hume, A Treatise of Human Nature, ed.
with an introduction by Ernest C. Mossner, Penguin Classics, 1984.
Bibliographie
Ouvrages d’introduction à la philosophie
complémentaire sera disponible sur l’EPI.
de
Hume.
Une
bibliographie
Brahami, F., Introduction au Traité de la nature humaine, Paris, PUF, 2003.
Cléro, J.-P., Hume, Paris, Vrin, 1998.
Cléro, J.-P., La philosophie des passions chez David Hume, Paris, Klincksieck, 1985.
Deleuze, G., Empirisme et subjectivité, Paris, PUF, 1953.
Garret, D., Hume, Routledge, Londres-New York, 2015.
Le Jallé, É., Hume et la régulation morale, Paris, PUF, « Philosophies », 1999.
Malherbe, M., La philosophie empiriste de David Hume, Paris, Vrin, (1976), 2001.
Michaud, Y., Hume et la fin de la philosophie, Paris, PUF, 1983.
Norton, D.F. (ed.), The Cambridge Companion to Hume, Cambridge University
Press, 1993.
Quinton, A., Hume, Paris, Point Seuil, 2000.
Jocelyn Benoist : Austin, Sense and Sensibilia
Sense and Sensibilia recueille l’enseignement de John Langshaw Austin sur la
perception. Le philosophe y discute les théories des sense-data, et en réalité, au-delà,
toute théorie philosophique qui prétendrait mettre en évidence un sens du
« réellement vu » soustrait au jugement. Pour lui, le perçu constitue éminemment
un objet de jugements possibles, divers et variés, sans pour autant qu’il y ait de sens
à traiter la perception elle-même comme un jugement. Son analyse, fondée sur la
prise en compte fine de ce que nous disons du perçu en des occasions à chaque fois
déterminées, déstabilise en général la mythologie philosophique suivant laquelle la
perception serait elle-même faite de représentations, conceptuelles ou nonconceptuelles.
Les débats contemporains en philosophie de la perception ont rendu sa pleine
actualité à cette critique austinienne, dont la lettre mérite donc une attention accrue.
Nous lirons, traduirons et commenterons ensemble ce classique de la philosophie
contemporaine de la perception.
Source primaire, à se procurer :
John Langshaw Austin : Sense and Sensibilia, reconstructed from the manuscript
notes by G. J. Warnock, Oxford, Oxford University Press, 1962.
Outil de première nécessité :
Le langage de la perception, tr. fr. de Sense and Sensibilia par Paul Gochet, revue par
Bruno Ambroise, Paris, Vrin, 2007. L’Introduction, par Bruno Ambroise et Sandra
Laugier, fournit une aide précieuse à la lecture.
Pour approfondir :
Sandra Laugier : « La perception est-elle une représentation ? », in Jacques
Bouveresse et Jean-Jacques Rosat (éds.), Philosophies de la perception, Paris, Odile
Jacob, 2003, p. 291-312.
Charles Travis : Le Silence des Sens, tr fr. Bruno Ambroise, Valérie Aucouturier, Layla
Raïd, Paris, Ed. du Cerf, 2014.
Jocelyn Benoist : Le Bruit du Sensible, Paris, Ed. du Cerf, 2013.
Camille Lacau St Guily
Cours TPLE espagnol deuxième et troisième années (Paris I-Panthéon Sorbonne)
Sujet : Philosophie espagnole contemporaine
Bref descriptif :
Ce cours qui s’articule en deux temps (traduction et commentaire de texte) porte sur la
spécificité de la philosophie espagnole contemporaine. Nous tenterons de nous départir de
schèmes intellectualistes pour penser la philosophie espagnole, dans l’une de ses singularités,
une pensée vivante et poétique. Nous devrons, pour une part, nous excentrer de la
métaphysique « pure », car l’Espagne ne semble pas avoir produit de philosophie stricto
sensu, de système. Cependant, cette philosophie existe si l’on accepte de reconnaître que la
philosophie peut être un artisanat poétique ou esthétique. Le Logos de la philosophie
contemporaine espagnole est profondément musical, intrinsèquement dansant.
Bibliographie :
Bergamín, José, La decadencia del analfabetismo. La importancia del demonio, Santiago de
Chile, Madrid, Cruz del Sur, 1961.
Bergamín, José, Obra esencial, Madrid, Turner, 2005.
García Bacca, Juan David, Filosofía en metáfora y parábolas. Introducción literaria a la
filosofía [1945], México: Editora Central, 1964.
García Bacca, Juan David, Filosofía de la música, Barcelona: Anthropos, 1990.
García Lorca, Federico, Obras Completas III. Prosa, edición de Miguel García-Posada,
Barcelona, Galaxia Gutenberg-Círculo de Lectores, 1997.
Ortega y Gasset, José, Obras Completas, Tomo I (1902-1915), Tomo II (1916), Tomo III
(1917-1925), Tomo IV (1926-1931), Tomo V (1932-1940), Tomo VI (1941-1955), Tomo VII
(1902-1925) Obra póstuma, Tomo VIII (1926-1932) Obra póstuma, Tomo IX (1933-1948)
Obra póstuma, Tomo X (1949-1955) Obra póstuma, Madrid, Taurus, 2008-2012.
Unamuno, Miguel (de), Obras Completas, Madrid, Turner, 1995-1996.
Zambrano, María, Obras reunidas, Madrid, Aguilar, “Col. Estudios Literarios”, 1971.
Zambrano, María, Hacia un saber sobre el alma [1934], Madrid, Alianza Tres, 1993.
Zambrano, María, Filosofía y poesía [1939], Alcalá de Henares, Ediciones de la Universidad,
Fondo de cultura económica, Biblioteca Premios Cervantes, 1993.
Zambrano, María, Pensamiento y poesía en la vida española [1939], Madrid, Ediciones
Endymion, 1996.
Consulter le dossier:
Camille Lacau St Guily, « Pour un regard nouveau porté sur la “ philosophie espagnole ” »,
préface au dossier spécial « Philosophie et Espagne-Espagne et philosophie », Cahiers de
civilisation
espagnole
contemporaine,
n° 12,
2014,
[En
ligne],
URL :
http://ccec.revues.org/4993
Dominique Couzinet - Latin
Dante Alighieri, Monarchia
Dans le Banquet (Convivio), Dante Alighieri (1265-1321) utilisait les instruments
de la philosophie aristotélicienne pour faire de la philosophie morale la science
architectonique et affirmer l’autonomie de la philosophie à l’égard de la théologie
comme de l’ordre politique. Dans la Monarchie (Monarchia), « par sa défense d’une
autonomie de l’ordre politique, [il] tire les dernières conséquences de l’entrée
d’Aristote en Occident » (Ruedi Imbach), et formule trois thèses fondamentales : « Il
pensait que la justice et la paix pouvaient être garanties pour la totalité du monde
chrétien, seulement par l’établissement d’un seul dirigeant universel. Deuxièmement,
il maintenait que Dieu avait identifié l’empereur romain pour jouer ce rôle. Enfin, que
tout empereur recevait son autorité universelle directement de Dieu, sans médiation
papale, ce qui le rendait indépendant de toute juridiction papale et de tout contrôle
papal » (Diego Quaglioni). Nous verrons en quoi ces thèses se nourrissent d’une
réflexion sur la philosophie théorique et pratique d’Aristote que Dante élargit à un
questionnement sur « la fin universelle du genre humain vivant en société »
(Monarchia, I, III, 8 ; Convivio, IV, IV, 1).
Éléments de bibliographie
Éditions et traductions
Dante Alighieri, Opere, Vol. II a cura di Marco Santagata, Convivio, Monarchia,
Epistole, Egloghe, a cura di G. Fioravanti, D. Quaglioni, C. Villa, G. Albanese, Milano,
Mondadori, 2014 (« I Meridiani »).
Dante Alighieri, Monarchia, edizione commentata a cura di Diego Quaglioni, Milano,
Mondadori, 2015 (« i Meridiani paperback »), p. CXLIV-520 [édition en poche du
précédent].
La Monarchie, dans Dante, Œuvres complètes, traduction et commentaires par
André Pézard, Paris, Gallimard (Bibliothèque de la Pléïade), 1965.
Monarchia, lateinisch/deutsch, Einleitung, Übersetzung und Kommentar von Ruedi
Imbach und Christoph Flüeler, Stuttgart, Reclam, 1989.
* La Monarchie, trad. par Michèle Gally, précédé de « La modernité de Dante » par
Claude Lefort, Paris, Belin, 1993 ; 2010 [édition disponible qui sera utilisée.
Comporte le texte latin].
La Monarchie. trad. par François Livi, dans Dante, Œuvres complètes, sous la
direction de Christian Bec, Paris, Librairie Générale Française, 1996.
Études et instruments de travail
Étienne Gilson, Dante et la philosophie, Paris, Vrin, 1939 ; 1953 1972.
Étienne Gilson, Les Métamorphoses de la Cité de Dieu, Paris, Vrin, 1952 [chap. 4 :
« L’Empire universel »].
Ruedi Imbach, Dante, la philosophie et les laïcs, Fribourg-Paris, Le Cerf, 1996.
Ruedi Imbach, « De Boèce de Dacie (v. 1260) à Dante (1265-1321) : la philosophie
morale et politique de l’aristotélisme radical », dans Histoire raisonnée de la
philosophie morale et politique. Le bonheur et l’utile, Alain Caillé, Christian Lazzeri,
Michel Senellart (eds.), Paris, La Découverte, 2001, p. 191-201.
Gennaro Sasso, Dante, l’imperatore e Aristotele, Roma, Istituto Palazzo Borromini,
2002.
Enciclopedia dantesca : en ligne sur le site Treccani.it
On trouvera une bibliographie exhaustive des éditions, traductions et études sur la
Monarchie,
sur
le
site
« Dante
Medieval
Archive
DaMA » :
http://dama.humnet.unipi.it/index.php?id=50
Dominique Couzinet - Italien
Marsile Ficin, El libro dell’amore (1544)
Dans El libro dell’amore (De l’amour), Marsile Ficin (1433-1499), le représentant
principal du platonisme florentin, donne sa propre traduction, en italien, du
commentaire sur le Banquet de Platon qu’il avait initialement rédigé en latin
(Commentarium in Convivium Platonis de amore), comme c’était le cas de tous les
livres de philosophie à l’époque. Il s’agit là de son œuvre la plus connue, dont la fortune a
largement dépassé le domaine philosophique, en direction de l’art et de la littérature. Ficin y
expose sa philosophie sous une forme plus concise et moins technique que dans la
Théologie platonicienne (Theologia platonica). Nous lirons cet ouvrage dans sa version
italienne qui précise et enrichit le texte latin d’origine et constitue à ce titre un livre à part
entière ; nous en commenterons des passages choisis, à titre d’introduction au platonisme de
la Renaissance, mais aussi comme un témoignage de tout premier ordre du mouvement de
rédaction de la philosophie en langue vulgaire qui apparaît au XIIIe siècle pour
s’affirmer aux XVIe et XVIIe siècles. En l’absence d’études spécifiques sur la version
italienne, on indique celles consacrées à la version latine d’origine.
Édition de référence
Marsilio Ficino, El libro dell’amore, a cura di Sandra Niccolini, Firenze, Olschki, 1987.
* On utilisera le texte disponible en ligne sur le site www.bibliotecaitaliana.it
Texte latin et traduction
Marsile Ficin, Sur le Banquet de Platon ou de l’amour, présenté par Raymond
Marcel, Paris, Les Belles Lettres, 1956 [texte latin, traduction et commentaire à
consulter en bibliothèque. Lire l’introduction].
Marsile Ficin, Commentaire sur Le Banquet de Platon, De l’amour. Commentarium in
Convivium Platonis, De amore, texte établi, traduit, présenté et annoté par Pierre
Laurens, Paris, Les Belles Lettres, 2002 [nouvelle traduction disponible en librairie].
Quelques études
Paul Oskar Kristeller, Il Pensiero filosofico di Marsilio Ficino, (The Philosophy of M. F.,
New York, 1943), Firenze, Sansoni, 1953 ; 1988, p. 441-476.
Raymond Marcel, Marsile Ficin (1433-1499), Paris, Les Belles Lettres, 1958 ; 2007.
Daniel P. Walker, La Magie spirituelle et angélique de Ficin à Campanella (1958),
trad. Marc Rolland, Paris, Albin Michel, 1988 [voir les p. 19-77].
Cesare Vasoli, « Ficino, Marsilio », dans Biografia degli Italiani, Roma, Istituto della
Enciclopedia italiana, 1997, vol. XLVII, p. 393-395 (trad. fr. dans Centuriæ latinæ.
Cent une figures humanistes de la Renaissance aux Lumières offertes à Jacques
Chomarat réunies par Colette Nativel, Genève, Droz, 1997, p. 373-377.
Sebastiano Gentile, « Il ritorno di Platone, dei platonici e del “corpus” ermetico.
Filosofia, teologia e astrologia nell’opera di Marsilio Ficino, dans Le filosofie del
Rinascimento, Cesare Vasoli (ed.), Milano, Mondadori, 2000, p. 193-228 [en
particulier p. 201-205].
Maria-Christine Leitgeb, Concordia Mundi. Platons Symposion und Marsilio Ficinos
Philosophie der Liebe, [Wien], Holzhausen, 2010 [commentaire du texte latin].
Laurence Boulègue, « L’amor humanus chez Marsile Ficin. Entre idéal platonicien et
morale stoïcienne », Dyctinna, 4, 2007 en ligne: http://dictynna.revues.org/144
Revue
Accademia. Revue de la société Marsile Ficin, Lucca, Société Marsile Ficin, 1991, 1[sommaires consultables sur le site : /www.ficino.it/Accademia_n.htm]
Timothée Gautier
Présentation du cours de TPLE Grec Ancien
Le cours portera sur le livre X de l’Ethique à Nicomaque, qui traite du plaisir et du bonheur,
et de la relation que ces deux notions entretiennent avec la vie bonne. Qu’est-ce que le
plaisir ? Est-il une composante essentielle ou accidentelle de la vie bonne, et dans quelle
mesure contribue-t-il au bonheur ?
Dans le cadre de ces analyses, une attention toute particulière sera portée sur les dernières
pages du livre X, consacrées au rapport entre, la politique, et l’éducation au bien. Cela
permettra d’aborder les problèmes du mode spécifiquement humain d’accès à la vertu, et de la
place que joue le plaisir, dans le processus d’acquisition des bonnes habitudes, c’est à dire
dans le processus d’éducation.
Bibliographie
Si possible, se procurer l’édition grecque du texte d’Aristote (que l’on trouve chez Vrin.)
- Aristotelis, Ethica Niccomachea, Oxford Classical Texts, Oxford University Press.
Plusieurs traductions de l’Ethique à Nicomaque sont possibles :
- Ethique à Nicomaque trad. Tricot, Vrin, Paris, 1990.
- Ethique à Nicomaque trad. Bodéüs, GF Flammarion, 2004.
Bibliographie indicative pour la langue grecque
- « Dictionnaire Grec-Français », A. Bailly éd. Revue par L. Séchan et P. Chantraine nov.
1950.
- E. Ragon, A. Dain, Grammaire grecque, Nathan, 2001.
Une bibliographie plus détaillée pour le commentaire, sera distribuée en classe. Pour
commencer à se familiariser aux problématiques éthiques et politiques d’Aristote, on peut
lire :
- Bodéüs R. Le philosophe et la cité. Recherches sur les rapports entre morale et politique
dans la pensée d’Aristote. Paris, Les Belles Lettres, 1982.
Sur la problématique du plaisir :
- J. Gosling and C. Taylor, The Greeks on pleasure, Oxford, 1982.
Pour une approche plus générale de la philosophie aristotélicienne :
- Morel P.M. Aristote Paris, Flammarion, 2003.
Christian Bonnet
Lichtenberg, Sudelbücher
Professeur de physique à l’université de Göttingen, Georg Christoph Lichtenberg –
que Nietzsche tenait pour « l’un des rares prosateurs de langue allemande qui
méritent d’être relus sans cesse » – rédige de 1762 à sa mort en 1799 des
Sudelbücher (cahiers de brouillon ou de notes : de « sudeln » qui signifie
« griffonner ») dans lesquels il traite des sujets les plus divers, dans un style ironique
ou satirique qui en rend la lecture extrêmement plaisante. Adversaire résolu de toute
superstition, de tout fanatisme et de toute Schwärmerei, mais également éloigné de
l’optimisme naïf de certains de ses contemporains à l’égard des pouvoirs de la
raison, cet Aufklärer critique entend faire droit au sentiment et à l’affectivité.
Convaincu que « toute notre philosophie est rectification de l’usage du langage »
(Sudelbücher, H 146), il développe un rationalisme sceptique qui fait écho à nos
interrogations les plus contemporaines.
Nous traduirons et commenterons un choix de textes tirés de ces Sudelbücher
portant sur des questions philosophiques.
Indications bibliographiques : nous travaillerons sur l’édition de Wolfgang Promies :
Georg Christoph Lichtenberg, Sudelbücher, Munich, DTV, 2005. Un choix de textes a
été traduit en français par Charles Le Blanc : Georg Christoph Lichtenberg, Le miroir
de l’âme, Paris, Corti, 1997. Autre choix de textes traduits : Jean-François Billeter,
Lichtenberg, Paris, Allia, 2014.
La littérature secondaire en français sur Lichtenberg est peu abondante. Signalons
toutefois : Jean Mondot, Georg Christoph Lichtenberg, Paris, Belin, 2008 ; Albert
Schneider, Georg Christoph Lichtenberg, précurseur du romantisme, vol. 1 : L’Homme et
l’œuvre, Nancy, Société d’impressions typographiques, 1954 ; vol. 2 : Georg Christoph
Lichtenberg penseur, Paris, Les Belles Lettres, 1954 ; Rolf Wintermeyer, Lichtenberg,
Wittgenstein et la question du sujet, Paris, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2014. En
allemand : Albrecht Schöne, Aufklärung aus dem Geist der Experimentalphysik,
Lichtenbergsche Konjunktive, Munich, C. H. Beck, 1982 ; W. Promies, R. Vierhaus, A.
Hermann, J.P. Stern, H. Heißenbüttel, Aufklärung über Lichtenberg, Göttingen, Vandenhoeck
& Ruprecht, 1974. Et en anglais : J. P. Stern, Lichtenberg : a Doctrine of Scattered Occasions
Reconstructed from His Aphorisms and Reflections, Indiana University Press, 1959.
Épistémologie– SEMESTRE 1
Gaëlle Pontarotti
De la philosophie générale des sciences à la philosophie de la biologie
L’objectif de ce cours est de repenser quelques grandes questions de philosophie
générale des sciences à l’aune du cas particulier de la philosophie de la biologie. Il
s’agira plus précisément d’interroger la façon dont la philosophie de la biologie vient
apporter un nouvel éclairage sur des concepts fondamentaux tels que les lois de la
nature, la causalité et la réduction inter théorique. En effet, tandis que le philosophe
des sciences interroge de façon générale les concepts de loi de la nature et de
causalité, le philosophe de la biologie se demande s’il existe des lois distinctivement
biologiques ou une causalité propre aux êtres vivants, et s'intéresse à leurs
spécificités. A ce titre, il questionne notamment le statut des explications
fonctionnelles téléologiques, généralement bannies du discours scientifique. Par
ailleurs, alors que le philosophe des sciences se demande si la biologie est réductible à
la physique, le problème de la réduction inter théorique acquiert une dimension
particulière au sein des sciences du vivant. En proposant une analyse approfondie de
ces questions, cet enseignement constituera en définitive l’occasion de revoir des
concepts fondamentaux de l’épistémologie classique tout en explorant leur extension
dans un domaine d’application particulier.
Bibliographie
Barberousse A., Kistler M., Ludwig P., 2000, La philosophie des sciences au XXe
siècle, Paris, Flammarion.
Barberousse A., Bonnay D., Cozic M., 2011, Précis de Philosophie des sciences, Paris,
Vuibert.
Dawkins R., 1996, Le gène égoïste, trad. L. Ovion, Odile Jacob, Paris.
Hempel C., 1996, Eléments d’épistémologie, Paris, Armand Colin.
Hume D., 1983, Enquête sur l’entendement humain, trad. A. Leroy, Paris, GF
Flammarion.
Jacob F., 1970, La logique du vivant, Paris, Gallimard.
Kant E., 2000, Critique de la faculté de juger, trad. A. Philonenko, Paris, Vrin.
La bibliographie sera complétée par un ensemble d’articles distribués en cours.
HISTOIRE DES SCIENCES – SEMESTRE 1
Jeudi 14h-17h
Ronan de CALAN,
« Science(s) de la sexualité (1860-1940) »
On le sait au moins depuis les travaux de Michel Foucault : la sexualité devient objet
de science à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, si toutefois l’on prend des
repères historiques assez étroits. Mais est-ce bien d’une science dont on parle
(éventuellement ce qu’on appellerait la sexologie) ou plutôt d’un faisceau de
disciplines (biologie, médecine, psychiatrie, psychanalyse naissante, sociologie,
statistique, anthropologie) qui face à un objet nouveau soumis à la connaissance
scientifique – non la reproduction sexuée, ni l’hérédité, ni la génétique, mais les
comportements sexuels en tant que tels – face également à ce nouveau problème ou
ce nouvel ensemble de problèmes adressés à ou par la pensée de l’Etat (que l’on
évoque simplement la fameuse « hypothèse répressive » de Foucault), se
requalifient, s’affrontent, redéfinissent leurs frontières et leur rapport à la pratique ou
à la norme ? On s’efforcera dans le cours de rouvrir le dossier d’une ou de sciences
de la sexualité en se tournant vers les œuvres principales qui forment le canon déjà
hérétique en lui-même d’une discipline supposée (Krafft-Ebing, Freud, en Autriche,
Iwan Bloch, Magnus Hirschfeld et Albert Moll en Allemagne, Havelock Ellis en
Angleterre, Auguste Forel en France) et en les confrontant à d’autres discours
émanant de sciences concurrentes, liés à la même urgence de connaître et à une
autre moins avouable : celle d’agir sur les comportements.
Bibliographie introductive :
M. Foucault, Histoire de la sexualité, Gallimard, 3 tomes, 1976 sq.
T. Laqueur, La fabrique du sexe. Essai sur le corps et le genre en Occident (1990),
Gallimard, 1992.
V. Sigusch, Geschichte der Sexualwissenschaft, Campus Verlag, 2007.
B. McEwen, Sexual Knowledge. Feeling, Fact and Social Reform in Vienna,
Berghahn Books, 1900-1934.
E. R. Dickinson, Sex, Freedom and Power in Imperial Germany, Cambridge, 2014.
Vendredi, 15h-18h - Salle Cavaillès
Fréderic FRUTEAU DE LACLOS : La philosophie et les sciences humaines en France
au XXe siècle
La succession des paradigmes dans la « pensée française contemporaine » a représenté
une occultation toujours plus approfondie des nouages nombreux et riches qui s’étaient
produits dans l’entre-deux-guerres entre psychologie, épistémologie et philosophie. On verra
notamment comment, dans les années 1930, la phénoménologie importée d’Allemagne a été
utilisée par la génération montante pour contrer les doctrines des maîtres d’alors. On
retracera les difficultés rencontrées dans l’immédiat après-guerre par d’originales tentatives
d’hybridations entre la philosophie et les sciences de l’homme. On relèvera enfin que
l’avènement du structuralisme, loin de représenter l’acmé des relations entre sciences
humaines et philosophie, a consisté en la victoire d’un paradigme sur le foisonnement des
perspectives jusqu’alors envisagées.
Indications bibliographiques :
DELEUZE (Gilles), Différence et répétition, Paris : P.U.F., 1968.
- « À quoi reconnaît-on le structuralisme ? » (1972), L’Ile déserte et autres textes, Paris :
Minuit, 2002, pp. 238-269.
DUFRENNE (Mikel), « Coup d’œil sur l’anthropologie culturelle américaine », Cahiers
internationaux de sociologie, vol. 12, 1952, pp. 28-46.
- Pour l’homme, Paris : Seuil, 1968.
FOUCAULT (Michel), Les Mots et les choses. Une archéologie des sciences humaines,
Paris : Gallimard, 1966.
LYOTARD (Jean-François), La Phénoménologie, Paris : P.U.F., 1954.
- « Les Indiens ne cueillent pas les fleurs » (1965), Claude Lévi-Strauss, Paris : IdéesGallimard, 1979, pp. 49-92.
MEYERSON (Ignace), Les Fonctions psychologiques et les œuvres (1948), Paris : Albin
Michel, 1995.
RUYER (Raymond), Néo-finalisme (1952), Paris : P.U.F., 2012.
SARTRE (Jean-Paul), « Une idée fondamentale de la phénoménologie de Husserl :
l’intentionnalité » (1939), Situations, I, Paris : Gallimard, 1947, pp. 29-32.
–, L’Imaginaire, Paris : Gallimard, 1940.
Philosophie de l’art (esthétique)– SEMESTRE 1
L'œuvre d'art
Bibliographie commune à tous les enseignements :
Textes clés d’esthétique, Danièle Cohn et Giuseppe Di Liberti, Vrin, Paris 2012
Arasse, Daniel, Le détail, pour une histoire rapprochée de la peinture, Flammarion,
Paris, 2009
Benjamin, Walter, L'œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique,
traduction de l'allemand par Maurice de Gandillac revue par Rainer Rochlitz, Paris,
Gallimard, 2007*
Danto, Arthur Coleman, L’Assujettissement philosophique de l’art, trad. de l’anglais
par Claude Hary-Schaeffer, Paris, Éd. du Seuil, 1993.
Fiedler, Konrad, Sur l’origine de l’activité artistique, édition Danièle Cohn, Éditions
Rue d’Ulm, Paris, 2008.
Goodman, Nelson, Langages de l'art (1968), présenté et trad. par Jacques Morizot,
Paris, Hachette littératures, 2005. *
Hegel, Georg Wilhelm Friedrich, Cours d’esthétique, trad. par Jean-Pierre Lefevre et
Veronika von Schenck, Paris, Aubier, 1995. En particulier : Introduction, et Idée du
Beau**
Hegel, Georg Wilhelm Friedrich, Phénoménologie de l'esprit, trad. par Bernard
Bourgeois, Paris, Vrin, 2006.
Heidegger, Martin, L'origine de l'oeuvre d'art (1935-1936) dans Chemins qui ne
mènent nulle part, trad.par Wolfgang Brokmeier, Paris, Gallimard, 1992. *
Kristeller Paul Oskar (1905-1999), Le système moderne des arts : étude d'histoire de
l'esthétique (1951), trad. par Béatrice Han, Nîmes, J.Chambon, 1999.
Lessing Gotthold Ephraim, Du Laocoon ou des frontières de la peinture et de la
poésie (1766), trad. de Courtine rev. et corr. Paris, Hermann, 1990. *
Nietzsche, Friedrich, La Naissance de la tragédie (1872), trad. par Michel Haar,
Philippe Lacoue Labarthe et Jean-Luc Nancy, Paris, Gallimard, 1977.*
Nietzsche, Friedrich, Le Cas Wagner suivi de Nietzsche contre Wagner, textes
établis par Giorgio Colli, et Mazzino Montinari, trad. de l'allemand par Jean-Claude
Hémery, Paris, Gallimard, 1980.
Panofsky, Erwin, L’Œuvre d’art et ses significations, trad. par Bernard Teyssèdre,
Paris, Gallimard, 1969.
Schiller, Friedrich von, Lettres sur l'éducation esthétique de l'homme (1795), trad. par
Robert Leroux, Paris, Aubier, 1992.
Schopenhauer, Arthur, Le monde comme volonté et comme représentation (18181819, 1844), trad. par A. Burdeau, Paris, Presses universitaires de France, 1992.
Valéry, Paul, L’Homme et la Coquille, Paris, Gallimard, 1982.
* Le cours s’appuiera plus particulièrement sur certains textes qui seront
étudiés au long du semestre avec l’enseignant. Une prise de connaissance
préalable est recommandée.
PHILOSOPHIE MORALE ET POLITIQUE – SEMESTRE 1
Sophie Laveran - philosophie politique
"corps et politique"
PRÉSENTATION
Si le concept de corps est spontanément associé à la philosophie de la nature ou
aux problématiques relatives à la subjectivité, il traverse également la tradition de la
pensée politique et ce, de diverses manières qu’il convient d’interroger.
En tant que lieu des passions et des appétits, le corps est d’abord au cœur de la
réflexion sur les conflits, la violence et la fondation d’un ordre socio-politique destiné
à les réguler. Quels sont les enjeux et les limites d’une telle assignation ?
Par ailleurs, le corps constitue une notion-instrument qui, par la médiation
d’analogies, d’intégrations ou de métaphores, fournit un modèle pour penser
l’organisation politique elle-même : ainsi la notion de « corps politique » occupe-t-elle
une place centrale dans nombre de textes fondateurs (notamment de la tradition
contractualiste). Quel sens donner à ces transpositions, ou à ces assimilations qui
opèrent des passerelles entre physique et politique ?
Enfin, l’expérience du corps propre, loin de se réduire à la sphère de l’intime, est
profondément engagée dans la culture et traversée par les institutions qui la
structurent : des régimes disciplinaires aux rapports d’assujettissement, du pouvoir
des normes aux mécanismes d’imitation, dans quelle mesure la vie du corps peutelle être comprise comme un espace hautement politique ?
BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE
Platon :
-
Gorgias, en particulier 464a-465d, 477e-479d, 504b-505c et 517b-519b
République, III, 403d-410a ; V, 462b-e
Aristote, Politiques, livre I
Hobbes, Léviathan, introduction, I, 13, 14 ; II, 21, 22, 23, 29
Spinoza, Éthique, III, 27à 35, IV, 18, 37 à 40, 45 ; Traité théologico-politique, III ;
Traité politique, I, VI
Rousseau, Du contrat social, en particulier I, 6, 7 ; II, 2, 4, 6 ; III, 1, 2, 10, 11
Marx, Capital, livre I, sections III et IV
Arendt, Condition de l’homme moderne, chap. III
Foucault :
-
Surveiller et punir, III, chap. 1 (« Les corps dociles »)
Histoire de la sexualité, tome I : La volonté de savoir, V (« Droit de mort et pouvoir sur la
vie »)
Jean - Fabien Spitz
« Problèmes de philosophie politique contemporaine »
Le cours portera sur quelques-uns des débats issus des thèmes majeurs développés dans Une
Théorie de la Justice de John Rawls : l’objet de la justice, la neutralité, le dilemme de l’égalité
et de la liberté, le multiculturalisme, les objections commmunautariennes, les objections
libertariennes et néo libérales, etc...
Bibliographie :
-John Rawls, Théorie de la justice ( points Seuil)
-John Rawls, Justice et démocratie (Points seuil)
-John Rawls, la justice comme équité ( La découverte, édition de poche)
-Robert Nozick, anarchie Etat et Utopie ( PUF-quadrige )
-Michael Sandel, le libéralisme et les limites de la justice –(Seuil )
-Philip Pettit, Républicanisme, une théorie de la liberté et du gouvernement ( gallimard, 2002)
-Will Kymlicka, La société multiculturelle ( une théorie libérale du droit des minorités ) (La
découverte)
Emmanuel Picavet
L'objectivité et la nature des faits en éthique.
Le rapport aux faits et à l’objectivité apparaît déterminant pour comprendre les
ambitions du discours moral et les soubassements des attitudes morales. Ce rapport
est déterminant pour évoquer la question de la validité des thèses et des arguments
dans ce champ.
La question de la validité n’est guère séparable de l’examen philosophique de la
nature des faits sur lesquels on peut se prononcer dans une perspective morale.
Existe-t-il des faits purement moraux, relevant d’une strate de la réalité qui serait
proprement éthique? Par rapport à cette problématique classique, les réflexions
venues de champs appliqués de l’éthique obligent à examiner la place à réserver au
contexte (historique, social, culturel) dans la formulation de jugements évaluatifs ou
prescriptifs, ce qui suscite des problèmes nouveaux qui méritent examen et qui
s'avèrent importants pour la délibération collective
Les travaux dirigés donneront l'occasion de commenter des textes classiques de la
tradition de la philosophie morale et d'aborder avec méthode certaines perplexités
éthiques du monde contemporain.
Bibliographie
- Aristote, Ethique à Eudème; Ethique à Nicomaque. Les Belles Lettres ou Vrin.
- Bergson (H.) Les deux sources de la morale et de la religion. Paris, Alcan,
- Blondel (E.) Le problème moral. Presses Universitaires de France.
- Kant, Fondements de la Métaphysique des mœurs. Delagrave ou Pléiade
(Gallimard).
- Kant, Critique de la raison pratique. Vrin ou Pléiade (Gallimard).
- Williams (B.) L’éthique et les limites de la philosophie. Paris, Gallimard.
- Ogien (R.) et Tappolet (C.) Les concepts de l’éthique. Faut-il être
conséquentialiste ? Paris, Hermann, 2008.
Mercredi 15H30-18H30 – Philosophie morale
Bertrand BINOCHE, Philosophie de l’ascétisme
Ce cours souhaiterait se demander comment l’ascétisme est devenu un objet philosophique
à part entière. L’hypothèse est que c’est tardivement, ainsi que l’atteste l’apparition même du
mot. Schopenhauer est celui qui promeut l’ascétisme au centre même de la réflexion
spéculative et cela irriguera le XIXe siècle jusqu’à Nietzsche qui s’en emparera à son tour
pour en faire une critique plus subtile que celle qu’on lui attribue couramment. Cette question
met en jeu la signification que l’on accorde au christianisme et à son rôle dans la
« civilisation » en même temps que le sens même de la morale en tant qu’elle assigne une
valeur au corps et à la jouissance.
Les deux principaux textes qui serviront de points de repère seront :
SCHOPENHAUER : Le monde comme volonté et représentation, livre IV, §68 et
suppléments, chapitre 48 (trad. Burdeau revue par Roos, Paris, PUF, 1966 ; trad. C.
Sommer et alii, Paris, Gallimard, 2009).
NIETZSCHE : La généalogie de la morale, III (trad. Hildenbrand/Gratien, Paris, GallimardFolio, 1985 ; trad. Wotling, Paris, Livre de poche, 2000 ; trad. Blondel et alii, Paris, GF,
2002).
PHILOSOPHIE DU DROIT – SEMESTRE 1
Jeudi 8 h-11h
Isabelle AUBERT, Les droits et la modernité
L’objectif de ce cours est d’interroger la modernité « libérale » en se penchant sur le
changement radical qu’elle introduit par rapport aux conceptions classiques du droit (qui
étaient centrées sur la régulation du corps social et héritaient d’une conception holiste du
droit naturel). Depuis le XVIe siècle jusqu’à aujourd’hui, en passant par l’époque
révolutionnaire des Déclarations de droits et des premières Constitutions écrites, la
modernité juridique n’a eu de cesse de donner davantage d’importance aux droits de
l’individu (dits droits subjectifs), tout en se heurtant à des critiques sévères (ces droits sont-il
« naturels » ?) et en présentant des paradoxes (ces droits sont-ils illusoires ?). Afin de mieux
comprendre les enjeux de la notion de droits, on montrera la rupture qu’introduisent les
réflexions sur le « sujet de droit », titulaire de droits et d’obligations (la scolastique
espagnole, l’école du droit naturel moderne, le contractualisme). Le moment de la
positivation des droits civils et politiques amènera à réinterroger ce qui les justifie et à
examiner les critiques qui leur ont été adressées. Enfin, on s’intéressera aux questions
soulevées par l’extension et la reformulation des droits fondamentaux au XXe siècle.
Bibliographie indicative
CARBONNIER, Jean, « La prolifération des droits subjectifs » in l’Etat de droit, Problèmes
politiques et sociaux, La documentation française, mars 2004, n° 898.
CONSTANT, Benjamin, « Les droits individuels » in Ecrits politiques, Paris, Folio-Essais,
1997.
BENTHAM, Jeremy, « Sophismes anarchiques » in Traité des sophismes politiques et des
sophismes anarchiques, Bruxelles, Société belge de librairie, 2003.
DWORKIN, Ronald, Prendre les droits au sérieux, trad. M.-J. Rossignol et F. Limare, Paris,
PUF, 1995.
DUGUIT, Léon, Manuel de droit constitutionnel, introduction, Paris, Boccard, 1923.
GAUCHET, Marcel, La révolution des droits de l’homme, Paris, Gallimard, 1989.
GROTIUS, Hugo, Le droit de la guerre et de la paix, trad. P. Pradier-Fodéré, Paris, PUF,
2012.
HABERMAS, Jürgen, Droit et démocratie, trad. R. Rochlitz et Ch. Bouchindhomme, Paris,
Gallimard, nrf, 1997.
HABERMAS, La constitution de l’Europe, trad. Ch. Bouchindhomme, Paris, Gallimard, nrf,
2012.
HOBBES, Thomas, Le Léviathan [1646], Paris, Dalloz.
JELLINEK, Georg, La déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Contribution à
l’histoire du droit constitutionnel moderne, trad. G. Fardis, Paris, Fontemoing, « bibliothèque
de l’histoire du droit et des institutions », 1902.
KANT, Métaphysique des mœurs, II, « Doctrine du droit », trad. A. Renaut, Paris, GF.
LOCKE, John, Second Traité du gouvernement civil [1689], Paris, PUF, épiméthée.
LOCHAK, Danièle, Les droits de l’homme, Paris, La découverte, coll. « repères », 2002.
MARX, Karl, Sur la question juive, trad. J.-F. Poirier, Paris, La fabrique, 2006.
VILLEY, Michel, Le droit et les droits de l’homme, Paris, PUF, 2008.
VITORIA, Francisco de, Leçons sur les Indiens et sur le droit de guerre, trad. M. Barbier,
Genève, Droz, 1966.
Mercredi 13h-16h
Julie SAADA, Introduction à la philosophie du droit : droits subjectifs et droits de
l'homme
Ce cours introduit aux grands courants de la philosophie du droit à partir de la question du
droit subjectif, de sa formation et de ses développements dans les droits de l'homme. Si de
manière générale le droit définit un ensemble de normes – qu'on les considère de source
naturelle, coutumière ou positive – règlant la conduite humaine, la question des droits forme
un tournant majeur dans la pensée juridique dès lors qu'est constitué un sujet de droit et que
sont octroyés aux sujets des libertés ou des biens fondamentaux qui, parce qu'ils sont
postulés inaliénables, peuvent être revendiqués ou opposés à l'Etat. L'objet de ce cours est
de s'interroger sur « la révolution des droits de l'homme » tout d'abord en situant ces
derniers dans une histoire de la pensée juridique, du droit objectif antique à l'invention du
droit subjectif et du sujet de droit à l'âge classique (1ere partie), puis en examinant les
critiques dont les droits de l'homme ont été l'objet, dans un large spectre allant des critiques
conservatrices aux contestations marxistes et post-marxistes, ainsi qu'un certain nombre de
débats contemporains (2e partie).
Bibliographie
Arendt H., Les origines du totalitarisme, Seuil, 1998.
Essai sur la Révolution, Gallimard, 1967.
Balibar E., La proposition d’égaliberté, PUF, 2010.
Beitz R., The Idea of Human Rights, Oxford University Press, 2009.
Bentham J., L’absurdité montée sur des échasses [Sophismes anarchistes], in Binoche B. &
Cléro J.-P., Bentham contre les droits de l’homme, PUF, 2007.
Burke E., Réflexions sur la Révolution de France, Hachette, 1989.
Dworkin R., Prendre les droits au sérieux, PUF, 1995.
Gauchet M., La révolution des droits de l’homme, Gallimard, 1989.
Griffin, On Human Rights, Oxford University Press, 2008.
Grotius H., Le droit de la guerre et de la paix, PUF, 2012.
Habermas J., Droit et démocratie, Gallimard, 1997.
Hobbes T., Léviathan, Sirey, 1971.
Jefferson T., Ecrits politiques, Les Belles Lettres, 2006.
Kant I., Doctrine du droit, GF, 1999.
Locke J., Second traité du gouvernement, PUF, 1994.
Moyn S., The Last Utopia. Human Rights in History, Harvard University Press, 2010.
Paine T., Les droits de l’homme, Belin, 1987.
Rousseau J.-J., Du Contrat social, GF, 2011.
Scott J. W., La Citoyenne paradoxale. Les féministes françaises et les droits de l'homme,
Albin Michel, 2008.
Villey M., La formation de la pensée juridique moderne, PUF, 2003.
– Le droit et les droits de l’homme, PUF, 2008.
Worms F., Droits de l'homme et philosophie. Une anthologie, CNRS Editions, 2009.
Matières de Sociologie– SEMESTRE 1
Laurence RAINEAU
Socio-anthropologie des objets techniques
Ce cours propose d’aborder la question environnementale contemporaine à partir de
l’anthropologie de la nature et de la socio-anthropologie des techniques. En
reprenant dans un premier temps les débats sur le rapport nature/culture en
anthropologie, nous chercherons à comprendre à quoi renvoient les notions
d’environnement, de nature, de sauvage, de domestique ou d’artificiel. Cela nous
conduira ensuite à réfléchir à la technique moderne comme expression et
matérialisation du rapport singulier de notre société à la nature. Car par
l’intermédiaire de la technique, nous agissons sur le monde, nous le façonnons et
nous en prenons connaissance. Enfin, nous nous intéresserons à la façon dont les
problèmes environnementaux sont appréhendés aujourd’hui, et aux différentes
réponses qui leurs sont adressées, en les resituant dans l’histoire de la pensée
écologique.
Bibliographie, cours « Socio-anthropologie des techniques et de l’environnement »
Anders Günther, L’obsolescence de l’homme. Sur l’âme à l’époque de la deuxième révolution
industrielle, Paris, Éditions de l’Encyclopédie des Nuisances, 2001.
Barbier Rémi, Bozonnet Jean-Paul, Dobré Michelle et al., Manuel de sociologie de l’environnement,
Presse de l’Université de Laval, 2012.
Bourg Dominique, Augustin Fragnière, La pensée écologique. Une anthologie, PUF, 2014
Descola Philippe, L’écologie des autres, l’anthropologie et la question de la nature, 2011, éditions
Quae
Descola Philippe, Par-delà nature et culture, Paris, Gallimard, « Bibliothèque des sciences
humaines », 2005.
Duclos Denis, « Qu’est ce que la divergence technologique ? », Mouvements, 2009/4, n°60, 2006, p.
92-97.
Dupuy Jean-Pierre, Pour un catastrophisme éclairé, Quand l'impossible est certain, Seuil, 2004.
Feenberg Andrew, (Re)penser la technique. Vers une technologie démocratique, Paris, La
Découverte/M.A.U.S.S, collection « Recherches », 2004.
Gras Alain, Grandeur et dépendance. Sociologie des macro-systèmes techniques, Paris, PUF, 1993
Gras Alain, Les macro-systèmes techniques, Paris, PUF, 1997
Gras Alain, Fragilité de la puissance. Se libérer de l’emprise technologique, Paris, Librairie Arthème
Fayard, 2003
Gras Alain, Le choix du feu. Aux origines de la crise climatique, Fayard, 2007
Heidegger Martin, La question de la technique, (1953), in Essais et conférences, Paris, Gallimard,
1958.
Illich Ivan, La convivialité, Paris, Seuil, 1973
Ingold Tim, The perception of the environment: essays on livelihood, dwelling and skill, London, 2000.
Ingold Tim, Marcher avec les dragons, Zones sensibles, 2013.
Jullien François, Traité de l’efficacité, Paris, Grasset, 1996.
Jonas Hans., Le principe responsabilité, Paris, Champs-Flammarion, 1998.
Larrère Catherine et Raphaël, Du bon usage de la nature. Pour une philosophie de l’environnement,
Paris, Champs essais, 1997.
Larrère Catherine et Raphaël, Penser et agir avec la nature, La Découverte, 2015
Latour Bruno, Nous n’avons jamais été modernes : essai d’anthropologie symétrique, Paris, La
Découverte, 1991. 210 p.
Mauss Marcel, « Les techniques et la technologie » (1941/1948), in Nathan Schlanger ed., Marcel
Mauss. Techniques, technologie et civilisation, Paris, PUF, Quadrige, pp.409-419, 2012.
McDonough William et Braungart Michael, Cradle to Cradle. Créer et recycler à l'infini, Éditions
Alternatives, 2011
Olivier Laurent, Le sombre abîme du temps, Paris, Éditions du Seuil, 2008
Poirot-Delpech Sophie et Raineau Laurence (dir.), Pour une socio-anthropologie de l’environnement,
Tome 1 : Par-delà le local et le global, et Tome 2 : Regards sur la crise écologique, l’Harmattan, Paris,
2012
Schumacher E.F., Small is beautifull. Une société à mesure de l’homme (1973), Paris, Le Seuil, 1978
Viveiros de Castro Eduardo, Métaphysiques cannibales, Paris, PUF, 2012.
Wilhite Harold, Consumption and the transformation of everyday life, Palgrave macmillan, 2008
Winther Tanja, The impact of electricity, Development, Desires and Dilemmas, Bergahn Books, 2008
Yéza BOULHABEL-VILLAC
Socio-anthropologie : perspectives contemporaines
Ce cours vise à analyser un certain nombre de perspectives contemporaines en
matière de socio-anthropologie, autour de la question de ce qui fait le vivre
ensemble, dans une société dans laquelle les valeurs de l’individualisation et la place
centrale de l’individu sont mises en avant. On abordera cette question autour de
différentes entrées successives, qui illustreront la façon dont cette thématique est
retravaillée aujourd’hui en sciences sociales, et qui sont aussi un ensemble de points
de tension dans nos sociétés contemporaines : les relations entre individus et famille,
l’éducation et la question de l’égalité, l’intégration et les questions de discrimination,
la ville et la ségrégation spatiale, la pauvreté et la disqualification sociale.
BIBLIOGRAPHIE
R. Castel, La discrimination négative, Seuil, La République des Idées, 2007
F. Dubet, L’école des chances, Seuil, La République des Idées, 2004
F. Dubet, Injustices, l’expérience des inégalités au travail, Seuil, 2007
D. Lapeyronnie, Ghetto urbain; ségrégation, violence, pauvreté en France
aujourd’hui, Robert Laffont, 2008
D. Schnapper, La relation à l’autre, Gallimard, 1998
F. de Singly, Libres et ensemble; l’individualisme dans la vie commune, Nathan 2000
Mme MAESTRUTTI
« Sexe et genre »
Cet enseignement aura pour objectif de revenir sur quelques courants majeurs qui
ont parcouru la sociologie et l’anthropologie de la 2ème moitié du XXe siècle en
adoptant la perspective du genre.
L’enseignement vise à introduire l'étudiant/e à une réflexion socio-anthropologique
sur les thématiques des rapports entre les sexes, des constructions sociales,
culturelles et politiques des catégories du genre non comme des questions propres à
un champ particulier, mais comme des questions transversales qui interviennent
dans tous les domaines de la société. En concevant la différence masculin/féminin
comme une construction sociale, culturelle et politique, on analysera l’apport des
différentes tendances ou écoles de la sociologie et de l’anthropologie pour saisir un
des grands principes organisateur de la société.
Deux domaines de réflexion seront explorées à ces fins :
1) L’introduction du concept de genre (gender) et l’étude de la catégorisation par le sexe
selon les approches socio-anthropologiques.
Il s’agira d’explorer certains développements théoriques de l’épistémologie du genre et
l’émergence des théories des études du genre (Gender Studies). Une attention particulière sera
consacrée aux croisements entre disciplines (sociologie, anthropologie, philosophie, histoire)
et aux approches de recherche différents. En particulier, le débat entre naturalisation et
construction culturelle du sexe sera abordé par la prise en compte de la dimension corporelle
des différences de genre : c’est dans le corps que la dimension matérielle – le portement, la
posture, la manière d’agir et de parler – et celle symbolique – discours, classifications,
catégories – donnent forme aux « identités de genre » (codifiées ou multiples). Le point de
vue anthropologique a sûrement permis de poser certaines questions de manière plus
généralisée, c'est-à-dire moins centrées sur une seule culture et une seule conception de la
catégorisation par le sexe : tout comme l’idée de nature, la catégorisation par le sexe n’est pas
essentielle.
On analysera comment l’idée d’une pertinence de la prise en compte de la catégorisation par
le sexe émerge dans la pensée anthropologique, en choisissant un certain nombre d’auteurs
classiques (E. Durkheim, M. Mauss, E. E. Evans-Pritchard, C. Lévi-Strauss, M. Mead)
jusqu’à l’événement de la notion de genre et le passage de l’étude des femmes à l’étude de la
catégorisation par le sexe (G. Rubin, MacCormack et Strathern, Godelier, Mathieu, Héritier).
2) Natures, cultures, Identités. Perspectives critiques contemporaines.
En poursuivant dans l’analyse de la relation entre différence sexuelle et structures pratiques de
l’organisation sociale, on reviendra sur le pouvoir symbolique de l’idée de nature attribué à la
catégorisation par le sexe (C. Guillaumin, P. Touraille) et on prendra en considération les
perspectives critiques contemporaines qui ont contribué à ouvrir la notion d’identité de genre
à la complexité de la pluralité des phénomènes et des structures sociaux (H. Garfinkel, C.
West et D. H. Zimmerman). De l’émergence d’une pluralité de conceptions de la masculinité,
aux déclinations multiples à travers lesquelles les identités de genre structurent et se
structurent dans la vie sociale (travail, care, sexualité, famille, politique, violence), on obtient
une définition du genre comme forme de positionnement par rapport à des structures et des
pratiques fondamentales, mais organisées diversement, dans chaque société humaine.
BIBLIOGRAPHIE
Livres de consultation générale et très conseillée pour encadrer, approfondir ou élargir les
questions du cours :
L. Béréni, S. Chauvin, A. Jaunait, A. Revillard, Introduction aux Gender Studies,
Manuel des études sur le genre, éditions de Boeck, 2008
D. Chabaud-Rychter, V. Descoutures, A.-M. Devreux, E. Varikas (dir.), Sous les sciences
sociales, le genre, La Découverte, Paris, 2010
I. Théry, La distinction de sexe. Une nouvelle approche de l’égalité, Odile Jacob,
Paris, 2007
I. Clair, Sociologie du genre, 128, Armand Colin, Paris, 2012
E. Dorlin, Sexe, genre et sexualités, PUF, Paris, 2008
Des indications bibliographiques supplémentaires seront données au cours du cours
et du TD (certains textes seront disponibles sur l’EPI).
En cours pour :
Valérie Souffron et Yéza Boulahbel
Pratique de l’enquête sociologique
Logique – SEMESTRE 1
Cours : Pierre Wagner
T.D. : Giulio Guerrieri
Le cours de logique de L3, conçu pour les étudiants philosophes, prend la suite de la
formation en logique donnée en L1 et en L2. Au premier semestre, l’objectif principal est
d’arriver à la démonstration du théorème de complétude pour la logique du premier ordre.
Pour cela, on enrichit les langages étudiés en L2 en introduisant des symboles de fonction et
on définit les modèles d’une théorie, en se familiarisant avec les formalismes logiques
couramment utilisés. Chemin faisant, on discute certains enjeux ou certaines applications
philosophiques du cours.
Bibliographie
D. Van Dalen, Logic and Structure, Springer, 5e éd., 2013.
Documents distribués en cours.
Mathématique – SEMESTRE 1
Andrew Arana
Philosophie de la logique L3
Complexité de preuve
Une activité centrale dans la pratique de logique est la solution de problèmes logiques au
moyen de preuves. Cette activité vise à soulager l'ignorance des questions logiques
particulières, de quelles conclusions viennent de quelles prémisses. Un critère minimal de
succès pour ce soulagement est une preuve qui justifie la croyance dans la réponse de la
solution. Pour ce faire, les logiciens limitent leurs investigations à des preuves logiquement
correctes. Cependant, la correction d’une preuve ne garantit pas que cette preuve est bon. Une
preuve correcte pourrait être trop complexe à suivre, comprendre, découvrir, ou copier afin de
répondre aux autres questions. Ainsi la complexité peut empêcher une preuve de
l'accomplissement de ses objectifs. Ce cours discutera la complexité de preuve à la lumière de
la question de ce qui est requis pour une preuve d'être bonne. Il visera à clarifier les façons
dont la complexité affecte la qualité de la preuve. Donc ce cours examinera les questions
suivantes: quel est-il de comprendre une preuve ? Quel est-il de suivre une preuve ? Quel estil de découvrir une preuve ? Est-il généralement plus difficile à comprendre les preuves
complexes que les preuves simples, et pourquoi ? À suivre les preuves complexes ? À
découvrir les preuves complexes ? Et enfin: comment mesurer la complexité de la preuve
d'une manière sensible à la pratique logique ?
Bibliographie indicative
Descartes, Règles pour la direction de l'esprit, 1629
Arnauld et Nicole, La Logique de Port-Royal, 1662
M. Detlefsen, « On an alleged refutation of Hilbert's Program using Gödel's First
Incompleteness Theorem ». Journal of Philosophical Logic 19(4):343-377, 1990
P. Pudlák, « The lengths of proofs ». Handbook of Proof Theory (ed. S. Buss), Elsevier, 1998
P. Caldon and A. Ignjatovic. « On mathematical instrumentalism ». Journal of Symbolic
Logic, 70(3):778– 794, 2005
G. Dowek, Les Métamorphoses du calcul, Le Pommier, 2007
SEMESTRE 2
PHILOSOPHIE GENERALE – SEMESTRE 2
Lundi 14-16h
Mathieu EYCHENIE, L’intentionnalité
Notre cours portera sur la notion d'intentionnalité en philosophie de la connaissance. Cettedernière sert, traditionnellement, à rendre raison de la relation que la pensée entretient avec
le monde : étant essentiellement intentionnelle, ou simplement dotée d'"intentions", la
pensée est dirigée vers quelque chose, et peut ainsi porter sur des étants extérieurs à elle.
Le cours prendra la forme d'une histoire des théories de l'intentionnalité, depuis leur lieu de
naissance, dans le traité De l'âme d'Aristote, jusqu'à leur reprise dans la phénoménologie
allemande (Husserl et Heidegger), en passant par leur élaboration médiévale. L'enjeu sera,
d'une part, d'identifier les problèmes qui découlent du recours à la notion d'intentionnalité en
philosophie de la connaissance (l'intention est-elle une certaine entité faisant office
d'intermédiaire entre la pensée et la réalité? Est-elle une propriété du "mental" ou des
choses? Peut-on penser une intentionnalité sans "contenu"? En quel sens constitue-t-elle
une relation? L'intentionnalité nous met-elle véritablement en rapport avec le monde ou nous
sépare-t-elle de lui?, etc.), et, d'autre part, de comprendre l'histoire des théories de
l'intentionnalité comme l'histoire de la "destruction" du sujet, de la redéfinition de la vérité, et
de la réélaboration de la question de l'être. Nous évoquerons également le devenir de la
question de l'intentionnalité dans la philosophie du langage ordinaire de Wittgenstein.
Bibliographie indicative :
- Aristote, De l'âme, traduction par R. Bodéüs, GF Flammarion, Paris, 1993 (ou :
traduction par J. Tricot, Vrin, Paris, 2002).
-Thomas d'Aquin, Questions disputées sur la vérité, Question X: L'esprit (De mente),
traduction par Kim Sang Ong-Van-Cung, Vrin, Paris, 1998.
- Husserl, "Vème Recherche logique : Des vécus intentionnels et de leurs
"contenus"", in Recherches logiques, Tome 2, Recherches pour la phénoménologie et la
théorie de la connaissance, Deuxième partie : Recherches III, IV et V, traduction par H. Elie,
A. L. Kelkel et R. Schérer, PUF, Paris, 1961.
- Heidegger, Etre et Temps (notamment les chapitres II, III, V et VI de la Première
section), traduction par François Vezin, Gallimard, 1986.
- Wittgenstein, Recherches philosophiques, traduction par F. Dastur, M. Elie, J.-L.
Gautero, D. Janicaud et E. Rigal, Gallimard, 2004.
- Valérie Aucouturier, Qu'est-ce que l'intentionalité?, Vrin, Paris, 2012.
- Dominique Janicaud (éd.), L'intentionnalité en question : entre phénoménologie et
recherches cognitives, Vrin, Paris, 1995.
- Alain de Libera, article "Intentio", in Dictionnaire du Moyen-Âge, sous la direction de
C. Gauvard, A. de Libera et M. Zink, PUF, Paris, 2002.
- Kim Sang Ong–Van–Cung, L'objet de nos pensées, Descartes et l'intentionnalité,
Vrin, Paris, 2012.
- Dominik Perler, Théories de l'intentionnalité au Moyen-Age, Vrin, Paris, 2003.
Lundi 16-18h.
Éric MARQUER, Conscience, mémoire, identité
Si la conscience et la mémoire jouent de toute évidence un rôle déterminant dans la
constitution de l’identité personnelle, quelle part revient à chacune d’entre elles ? Existe-t-il
entre la conscience et la mémoire une forme de concurrence, voire de lutte, ou bien la
conscience est-elle le prolongement de la mémoire ? C’est à ce problème que le cours
tentera de répondre, à partir de textes philosophiques (Montaigne, Locke, Leibniz, Hume…)
et littéraires (Cervantès, Proust, Dickens, Jane Austen…), en essayant de voir notamment le
rôle joué par le récit, l’écriture ou la fiction dans la constitution de l’identité personnelle.
Bibliographie
Montaigne, Essais.
Locke, Essai sur l’entendement humain, éd. P. Hamou, Paris, Le livre de Poche, 2009.
Locke, Identité et différence. L’invention de la conscience, éd. É. Balibar, Paris, Poche, 1998.
Leibniz, Nouveaux Essais sur l’entendement humain, Paris, GF, 1993.
Hume, Traité de la nature humaine, trad. P. Baranger et P. Saltel, Paris, GF-Flammarion,
1995 (Livre 1, quatrième partie, section VI « De l’identité personnelle »).
Hume, Enquête sur l’entendement humain, trad. M. Malherbe, Paris, Vrin, 2008.
Freud, Psychologie de la vie quotidienne, Payot, 2004.
Halbwachs, La mémoire collective, Paris, Albin Michel, 1997.
Halbwachs, Les cadres sociaux de la mémoire, Paris, Albin Michel, 1994.
Bergson, Matière et mémoire, Paris, GF, 2012.
Ricoeur, Soi-même comme un autre, Paris, Seuil, 1990.
Proust, A la recherche du temps perdu, éd. J.-Y. Tadié, Paris, Quarto Gallimard, 1999.
Mardi, 13h-15h
Guy-Félix DUPORTAIL, L’intersubjectivité
Second semestre : au-delà de la confrontation entre deux grandes phénoménologies de
l’intersubjectivité – celle de la totalité spirituelle se divisant et se reconstituant et celle de
l’ego transcendantal constituant autrui et les communautés intermonadiques supérieures –
nous aborderons une alternative contemporaine à ces deux modèles: celle développée par
Emmanuel Lévinas. En réintroduisant de façon radicale la transcendance de l’Infini dans la
pensée, Emmanuel Lévinas s’est opposé comme de l’intérieur à la philosophie hégélienne,
et par là-même, selon son propre dire, à la philosophie comme telle. Celle-ci soutiendrait en
effet, par principe, que «la transcendance est toujours à réduire», et qu’il faudrait avec elle
reconnaître que « le réel est raisonnable »1. En introduisant l’Infini dans la Totalité, ce qui
produit son excès, Lévinas a certes déclaré la guerre à la guerre, mais il a aussi substitué à
la reconnaissance hégélienne une relation immédiatement éthique à autrui, avant même tout
conflit possible. De même, Lévinas a prétendu retrouver, contre Husserl, les fondements
pathiques de l’intentionnalité objectivante dans l’érotisme du rapport à l’Autre.
Enfin, nous nous demanderons si le sens du sens – comme droiture éthique de la
signification – est bien hors langage comme le prétend Lévinas, ou bien s’il ne faut pas
rechercher dans le langage lui-même les fondements de la relation éthique dont parle
Lévinas. La rencontre de la philosophie de l’Esprit de Hegel et de la philosophie de la
communication de Habermas est elle aussi nécessaire pour répondre à cette question.
Habermas se positionne en effet comme l’héritier du jeune Hegel, le savoir absolu en moins.
Pour Habermas, il s’agit de penser ce qui est et, ce qui est, c’est une société dominée par la
rationalité instrumentale et les modèles de rentabilité immédiate. Dans ce nouveau contexte,
l’intersubjectivité se met en place dans et par les actes sociaux de la communication et sa
thématisation est indissociable d’une reprise des idéaux critiques du projet philosophique de
la modernité. Nous verrons dès lors comment les notions d’acte de langage, de situation de
parole idéale, d’émancipation, d’engagement illocutoire, de communauté de communication
et de critique de la société, s’imposent d’elles-mêmes dans cette nouvelle approche de la
relation intersubjective comme relation morale.
Bibliographie sommaire : Hegel, Phénoménologie de l’Esprit, livre I. (la conscience de soi
et la raison) ; Husserl, les Méditations Cartésiennes, (Cinquième méditation) ; Lévinas,
Totalité et Infini, Autrement qu’être ; Kierkegaard Crainte et Tremblement, Habermas,
Théorie de l’agir communicationnel, Livre I et II, Logique des sciences sociales et autres
essais, Morale et communication ; Apel, Transformation de la philosophie.
Mardi, 14h30-16h30
Stéphanie ROZA, De l’histoire dans la philosophie aux philosophies de l’histoire
En tant que récit du passé collectif, le discours historique en Occident remonte à
l’Antiquité ; mais il est plus difficile d’établir sans conteste le moment d’apparition d’une
véritable « philosophie de l’histoire ». Ce cours se présente comme une enquête sur les
manières successives dont les philosophes, à l’époque moderne, ont cherché à mettre les
faits historiques en ordre, à leur donner du sens : autrement dit, à faire la philosophie de
l’histoire, et ce, avant même que l’expression elle-même apparaisse à la fin du XVIIIe siècle.
On terminera en examinant les raisons de la critique des philosophies de l’histoire aux XIXe
et surtout au XXe siècle.
1
E.Lévinas, De Dieu qui vient à l’Idée. Paris, Vrin, 1998, p.126.
Machiavel, Discours sur la première décade de Tite-Live, Gallimard.
Bossuet, Sermon sur la Providence du 10 mars 1662, dans Œuvres, Gallimard, La Pléiade.
Mably, Observations sur l’histoire de France, Paris, Arnoux, 1794-1795.
Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, GF.
Condorcet, Tableau historique des progrès de l’esprit humain, INED.
Kant, Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, GF.
Hegel, Leçons sur la philosophie de l’histoire, Gallimard.
Marx et Engels, Manifeste du Parti Communiste.
H. Arendt, La crise de la culture, Gallimard.
B. Binoche, Les trois sources des philosophies de l’histoire (1764-1798), Hermann.
Mercredi 11h-13h
Jean-François BRAUNSTEIN, Naissance du normal
La notion de normalité est devenue un mode courant d’appréciation de l’expérience et le fait
d’être « normal » est assez habituellement valorisé. Il s’agit pourtant d’une idée fort récente.
L’usage du terme de « normal » ne date que du début du XIXe siècle mais il va rapidement
s’étendre, passant des domaines médical et pédagogique aux domaines statistique,
sociologique et juridique. La littérature s’en saisit également très tôt, par exemple dans
l’œuvre de Balzac. Comme le montre Ian Hacking, la question philosophique essentielle, qui
était pour les Lumières : « Qu’est-ce que la nature humaine ? », va devenir au XIXe siècle :
« Qui sont les gens normaux ?».
Ce n’est que plus tard que sera inaugurée une réflexion philosophique sur cette notion de
normal, et sur les notions connexes de normativité et de normalisation, d’abord dans le livre
classique de Canguilhem, Le normal et le pathologique, puis dans les œuvres de Foucault.
Ce sont les raisons de cette « extension du domaine du normal », les questions qu’elle
soulève et les possibilités de résistance à celle-ci qui seront étudiées dans ce cours.
Bibliographie
Œuvres
F. J. V. Broussais, De l’irritation et de la folie (1828), Paris, Fayard, 1986 (consultable sur
Gallica)
A. Quetelet, Sur l’homme et le développement de ses facultés ou Essai de physique
sociale (1835), Paris, Fayard, 1991 (consultable sur Gallica)
E. Durkheim, Les règles de la méthode sociologique (1894), Paris, Flammarion, 2010,
(consultable sur Classiques des sciences sociales)
G. Canguilhem, Essai sur quelques problèmes concernant le normal et le pathologique,
1943, éd. augmentée Le normal et le pathologique (1966), Paris, PUF, 2013
M. Foucault, Surveiller et punir (1975), Paris, Gallimard, 2014
M. Foucault, Les anormaux. Cours au Collège de France, 1975, Paris, Gallimard-Le Seuil,
1999
Etudes
J. Maily, La normalisation, Paris, Dunod, 1946
I. Hacking, The Taming of Chance, Cambridge, Cambridge University Press, 1990
E. Waltraud, Histories of the Normal and the Abnormal: Social and Cultural Histories of
Norms and Normativity, Abingdon/New York, Routledge, 2006
J. Link, Versuch über den Normalismus. Wie Normalität produziert wird, Göttingen,
Vandenhoeck & Ruprecht, 2006
S. Legrand, Les normes chez Foucault, Paris, PUF, 2007
G. Le Blanc, Canguilhem et les normes, Paris, PUF, 2008
P. Macherey, De Canguilhem à Foucault. La force des normes, Paris, La Fabrique, 2009
HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE – SEMESTRE 2
1. Christian BONNET
Histoire de la philosophie
L3, semestre 2,
mardi 10h-13h
salle Cavaillès
Schopenhauer critique de Kant
Schopenhauer, qui compare la lecture de Kant à l’opération de la cataracte et considère
qu’il en est le seul véritable héritier, estime – dans la préface de la première édition du
Monde comme volonté et comme représentation (1818) – que « la philosophie de Kant est la
seule avec laquelle il soit strictement nécessaire d’être familier » pour comprendre son livre
et conseille à son lecteur de commencer par lire l’Appendice du Monde consacré à la
« Critique de la philosophie kantienne ». C’est, en un sens, le conseil que nous nous
proposons de suivre, l’idée directrice du cours proposé cette année étant précisément
d’aborder Schopenhauer à partir de sa lecture critique de Kant.
BIBLIOGRAPHIE
Littérature primaire
– Kant, Critique de la raison pure, trad. Delamarre et Marty, Paris, Gallimard /Folio, 1990.
– Kant, Œuvres philosophiques, sous la direction de F. Alquié, 3 volumes, Paris, Gallimard
« La Pléiade », 1980-1986.
– Kant’s gesammelte Schriften, herausgegeben von der Königlich Preußischen Akademie
der Wissenschaften, 29 vol., Berlin, Walter de Gruyter, 1902-1983 [texte accessible en
ligne sur Domino].
– Schopenhauer, Le Monde comme volonté et comme représentation, trad. A. Burdeau
revue par Richard Roos, Paris, PUF, 1966 ; rééd. : Paris, PUF, 2004.
– Schopenhauer, De la quadruple racine du principe de raison suffisante, trad. J. Gibelin,
Paris, Vrin, 1983 ; et trad. François-Xavier Chenet, Paris, Vrin, 1997.
– Schopenhauer, Les deux problèmes fondamentaux de l’éthique, trad. Ch. Sommer, Paris,
Gallimard, Folio-Essais, 2009.
– Une édition des principaux textes de Schopenhauer en allemand est disponible sur
Domino : Arthur Schopenhauer: Hauptwerke. Electronic Edition.
Littérature secondaire et outils de travail
BOURIAU (Christophe), Schopenhauer, Paris, Les Belles Lettres, 2013.
EISLER (Rudolf), Kant-Lexikon, trad. A.-D. Balmès et P. Osmo, 2 vol., Paris, Gallimard,
collection « Tel », 2011.
FÉLIX (François), Schopenhauer ou les passions du sujet, Lausanne, L’Âge d’homme, 2008.
LEFRANC (Jean), Comprendre Schopenhauer, Paris, Armand Colin, 2002.
RAYMOND (Didier), Schopenhauer, Paris, Seuil, 1979.
RIBOT (Théodule), La Philosophie de Schopenhauer, Paris, Germer-Baillère, 1874.
ROGER (Alain), Le Vocabulaire de Schopenhauer, Paris, Ellipses, 1999.
ROSSET (Clément), Écrits sur Schopenhauer, Paris, PUF, 2001.
RUYSSEN (Th.), Schopenhauer, Paris, Alcan, 1911.
STANEK (Vincent), La Métaphysique de Schopenhauer, Paris, Vrin, 2010.
STANEK (Vincent), Le Monde comme volonté et comme représentation, livres I et II, Paris,
Ellipses, 2002.
VAYSSE (Jean-Marie), Dictionnaire Kant, Paris, Ellipses, 2007.
Des indications bibliographiques complémentaires seront données au début du cours.
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2. Katia GENEL
Histoire de la philosophie
L3, semestre 2,
mardi 9h-12h
Salle Lalande
Hannah Arendt
Hannah Arendt a écrit deux grandes œuvres qui ont fait sa renommée, Les origines du
totalitarisme (1951) et la Condition de l’homme moderne (1958). L’objectif de ce cours est de
comprendre la manière dont ces deux œuvres sont liées. Arendt analyse les régimes
totalitaires, les éléments qui ont conduit à leur avènement, ce qu’ils font à l’homme, et la
destruction du politique qu’ils opèrent. Elle redéfinit sept ans plus tard la condition humaine à
partir de la notion de pluralité ; elle mène une réflexion sur la vie active et notamment sur
l’action que la tradition philosophique a selon elle oubliée. Nous étudierons cette articulation
entre analyse du politique et réflexion anthropologique. Plus fondamentalement, il y a entre
les deux œuvres un travail intense sur la responsabilité de la tradition philosophique et sur
les sources idéologiques de la domination qui conduit Arendt à une étude de Marx. Nous
analyserons son usage peu orthodoxe de ce penseur du travail et de la praxis.
BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE
Hannah Arendt, Les Origines du totalitarisme (1951) : Sur l’antisémitisme, L’Impérialisme, Le
Système totalitaire, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 2002.
Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne, Paris, Presses-Pocket, 1988 (The Human
Condition, 1958) ou L’humaine condition, Gallimard, « Quarto », 2012.
Hannah Arendt, La Crise de la culture, trad. dir. par P. Lévy Paris, Gallimard, 1989 (ou in :
L’humaine condition, « Quarto »).
À titre posthume :
Hannah Arendt, La Nature du totalitarisme, trad. M.-I. Brudny de Launay, Paris, Payot, 1990.
Miguel Abensour, Hannah Arendt contre la philosophie politique ?, Paris, Sens&Tonka,
2006.
Anne Amiel, Hannah Arendt, politique et événement, Paris, PUF, 1996 ; La Non-philosophie
de Hannah Arendt. Révolution et jugement, Paris, PUF, 2001.
Étienne Tassin, Le Trésor perdu. Hannah Arendt, l’intelligence de l’action politique, Paris,
Payot, 1999.
Politique et pensée. Actes du colloque Hannah Arendt, Paris, Payot, 2004.
3. Denis KAMBOUCHNER
Histoire de la philosophie
L3, semestre 2,
mardi 9h-12h,
Salle Halbwachs
Foi et raison, de Montaigne à Leibniz
BIBLIOGRAPHIE
I. Textes de base
Montaigne, Essais (éd. Villey, PUF-Quadrige, ou Naya, Folio)
Descartes, Méditations Métaphysiques (éd. Beyssade, GF)
Pascal, Pensées (éd. Sellier, Livre de Poche)
Spinoza, Traité théologico-politique (éd. Appuhn, GF)
Malebranche, Conversations chrétiennes. Entretiens sur la métaphysique et la religion (éd.
Rodis-Lewis, Folio)
Bayle (P.), Pensées diverses sur la comète (éd. Bost, GF)
Locke, Essai sur l’entendement humain (trad. Coste, éd. Hamou, Livre de Poche)
Leibniz, Essais de théodicée (éd. Brunschwig, GF)
II. Autres sources classiques
Augustin, Confessions (Folio)
Thomas d’Aquin, Somme contre les Gentils, t. I (GF)
La Mothe Le Vayer (F.), Dialogues faits à l’imitation des Anciens (Fayard-Corpus)
Arnauld (A.), Textes philosophiques, éd. par D. Moreau (PUF)
Bayle (P.), De la tolérance (Commentaire philosophique) (Pocket)
III. Études
Hazard (P. ), La Crise de la conscience européenne (Livre de Poche-Références)
Israel (J.), Les Lumières radicales (éd. Amsterdam)
Libera (A. de), Raison et foi (Seuil)
Popkin (R.), Histoire du scepticisme, d’Érasme à Spinoza (PUF)
Scribano (E.), L’Existence de Dieu (Points-Seuil)
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4. Anne DURAND
Histoire de la philosophie
L3, semestre 2,
jeudi 8h-11h
salle Cavaillès
De Hegel aux Jeunes Hégéliens
À la mort de Hegel dans les années 1830, les Vieux Hégéliens, ses disciples,
soutiennent que la philosophie du maître est achevée et que : « Désormais, on n’en peut
plus considérer la progression que comme une rumination de sa propre méthode si
clairement et précisément indiquée par celui qui vient de nous quitter. » [E. Gans :
Vermischte Schriften (Berlin 1834), p.255. Oraison funèbre dans laquelle il décrit la
philosophie de Hegel]. Ces disciples feront de la philosophie du maître la justification
philosophique de l’État prussien et du christianisme, en ne distinguant pas la religion et la
philosophie dans leur contenu mais uniquement dans leur mode d’appréhension.
Or, c’est précisément dans le domaine religieux que des dissensions vont naître parmi
ceux qui se réclament de Hegel, notamment à partir de la Vie de Jésus de D. F. Strauss qui
bien qu’élève de Hegel, est loin de reprendre l’interprétation spéculative des évangiles de ce
dernier, et considère les évangiles comme des mythes qui expriment les désirs les plus
profonds des hommes.
Par suite, d’autres Jeunes Hégéliens, tels que Bruno Bauer ou Feuerbach, vont
effectuer une critique de la religion, d’abord au sein de la philosophie hégélienne, puis en se
démarquant d’elle de plus en plus. Il faut noter que, dans le contexte allemand des années
quarante, la critique de la religion possède un sens politique de remise en cause du pouvoir
en place. Remise en cause et opposition qui auront pour conséquence l’impossibilité de
mener des carrières universitaires, d’être confrontés à la censure, ainsi qu’un type particulier
d’échanges intellectuels et de propagation des idées : les revues et annales. C’est à partir de
ces débats menés d’abord sur le terrain religieux, que naissent les revendications politiques
de liberté, d’unité allemande et de démocratie que soutiennent les Jeunes Hégéliens et qui
mèneront à la révolution de 1848.
Il s’agira dans ce cours d’étudier :
1) l’héritage hégélien, la scission de l’école hégélienne, puis la critique du maître par les
Jeunes Hégéliens tels que Bauer, Bakounine, Hess, Ruge, Feuerbach et Marx ;
2) le contexte historique de ce mouvement (le Vormärz, 1815-1848) ;
et 3) les principaux concepts qui y sont liés, tels que l’histoire, l’aliénation,
l’anthropologie, la praxis et la réalisation de la philosophie, etc.
Une bibliographie sera fournie lors de la première séance.
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5. Marie-Dominique COUZINET
Histoire de la philosophie
L3, semestre 2,
mercredi 9h-12h
salle Cavaillès
Introduction à la pensée philosophique de Jean Bodin
Humaniste et juriste de formation, Jean Bodin (1529/30-1596) a marqué l’histoire de la
pensée politique par sa théorie de la souveraineté, et celle de la pensée économique par sa
théorie de la monnaie. Son Dialogue des religions, resté manuscrit jusqu’au XIXe siècle, est
devenu un classique de la littérature clandestine, tandis qu’il est aussi l’auteur d’un traité qui
confère des fondements théoriques à la chasse aux sorcières. On précisera les fondements
philosophiques et la méthode de ce représentant exceptionnel de la philosophie française de
la Renaissance : une philosophie de non-spécialistes pour des non-spécialistes, marquée
par l’humanisme et exposée aussi bien en français qu’en latin, dont l’intérêt pour la
réalisation pratique n’excluait pas une dimension théorique et religieuse qui se réalisait dans
la prophétie.
Principaux ouvrages disponibles de Jean Bodin : Colloquium Heptaplomeres de rerum
sublimium abditis et arcanis (réimpression en fac-similé de l’édition L. Noack, 1857),
Stuttgart-Bad Cannstatt, 1966 — Œuvres philosophiques, éd. et trad. Pierre Mesnard, Paris,
1951 [Oratio, Juris universi distributio, Methodus] — I Sei libri dello stato (1583), éd.
Margherita Isnardi-Parente et Diego Quaglioni, 3 vol., Torino, 1964-1997 [traduction italienne
de l’édition de 1583, signalant toutes les variantes des éditions françaises de 1576 et 1583,
ainsi que les ajouts de l’édition latine, avec des notices bibliographiques consistantes, des
notes et des index] — De la Démonomanie des sorciers, suivie de la Réfutation des opinions
de Jean Wier (réimpression en fac-similé de l’édition de Paris, 1587), Paris, 1979 —
Selected Writings on Philosophy, Religion and Politics, éd. Paul L. Rose, Genève, 1980
[Lettre à son neveu, Consilium de institutione principis, Sapientiae moralis epitome,
Paradoxon, Lettre à Jean Bautru des Matras, Lettre de M. Bodin sur les occasions qui l’ont
fait rendre ligueur] — Exposé du droit universel (Juris universi distributio), trad. et comm.
S. Goyard-Fabre et al., Paris, 1985 — Colloque entre sept scavants qui sont de différents
sentiments des secrets cachés des choses relevées (traduction anonyme), éd. F. Berriot et
al., Genève, 1984 — Les Six livres de la République (1593), 6 vol., Paris, 1986 [avec
l’Apologie de René Herpin (1581) et la Réponse aux paradoxes de M. de Malestroit (1568)] –
Methodus ad facilem historiarum cognitionem, edizione, traduzione e commento a cura di
Sara Miglietti, Pisa, Edizioni della Normale, 2013 — Les Six livres de la République. De
Republica libri sex, Mario Turchetti (ed.), texte établi par Nicolas de Araujo, Livre I, Paris,
Classiques Garnier, 2013.
Bibliographies : Roland Crahay et al., Bibliographie critique des éditions anciennes de Jean
Bodin, Bruxelles, 1992 — Marie-Dominique Couzinet, Jean Bodin (Bibliographie des
Écrivains Français), Paris-Rome, 2001 [Études sur J. Bodin jusqu’en 2000]
The Bodin Project : http://www2.hull.ac.uk/administration/the-bodin-project.aspx [prend la
suite de la référence précédente]
EPISTEMOLOGIE – SEMESTRE 2
Max KISTLER, Philosophie de la psychologie
Nous retraçons quelques étapes de la réflexion du 20e siècle sur la nature de l’esprit et des
phénomènes mentaux, dans leur rapport avec le cerveau. Il s’agit de comprendre
l’articulation entre les phénomènes étudiés par la psychologie scientifique et accessibles à
l’intuition en première personne et les phénomènes cérébraux sous-jacents étudiés par les
neurosciences. Pour comprendre cette articulation nous partons des concepts de réduction
inter-théorique et de « survenance ». Nous examinons les obstacles conceptuels qui
semblent s’opposer à l’intégration du domaine de la cognition dans les sciences de la nature,
notamment la conscience phénoménale et l’intentionnalité. Puis nous examinons différentes
tentatives « naturalistes » de surmonter ces obstacles, notamment : le béhaviorisme
logique ; la théorie de l'identité selon laquelle les états mentaux sont identiques à des états
du cerveau ; l'éliminativisme qui soutient que tout le système conceptuel des états mentaux
est désuet et voué à disparaître au profit d'une conception neuro-scientifique ; le
fonctionnalisme qui conçoit les états mentaux grâce à l'analogie avec la machine manipulant
des symboles qu'est l'ordinateur. Le plan du cours et certains des textes étudies sont
disponibles sur l’EPI : https://cours.univ-paris1.fr/course/view.php?id=698.
Bibliographie : Manuels et recueils
- Paul M. Churchland, Matière et conscience, Champ-Vallon, collection milieux, 1999.
- Michael Esfeld, La philosophie de l'esprit, A. Colin, 2005.
- Jaegwon Kim, Philosophy of Mind, Boulder (Colorado), Westview Press, 1996/2006;
trad. Philosophie de l’esprit, Paris, Editions d’Ithaque, 2008.
- Denis Fisette et Pierre Poirier (dir.), Philosophie de l’esprit, vol. I : Psychologie du
sens commun et sciences de l’esprit, Vrin, 2002.
-
Denis Fisette et Pierre Poirier (dir.), Philosophie de l’esprit, vol. II : Problèmes et
perspectives, Vrin, 2003.
HISTOIRE DES SCIENCES – SEMESTRE 2
Ronan de Calan
« À la gauche de Freud. Psychanalyse et critique sociale en Europe centrale
(1918-1938) »
On rappellerait en vain l’un des verdicts de la critique contemporaine de la
psychanalyse : « science bourgeoise », ou pire, « idéologie de la bourgeoisie ». A
considérer l’état des lieux de la psychanalyse aujourd’hui, on aurait du mal à lui
reconnaître le statut de science, pas plus du reste celle de discipline tant elle semble
encore être attachée à un voire deux noms : Freud, Lacan. C’est un corpus, au
mieux, soit une, deux, quelques œuvres qu’on ne saurait arracher à leurs auteurs.
Or, non seulement la psychanalyse s’est constituée comme discipline, en particulier
pour la seconde génération d’analyste, celle née une vingtaine ou une trentaine
d’années après Freud, dans les années 1880-1890, et arrivée à maturité dans
l’entre-deux guerre, mais elle a eu l’ambition d’être une science, en se confrontant à
d’autres sciences constituées : la psychologie expérimentale, la Gestalttheorie, la
psychiatrie, la sociologie, etc. Cette confrontation a du reste été engagée par une
génération d’analystes largement convertis au socialisme, sous diverses formes, et
qui avaient l’ambition d’articuler psychanalyse et critique sociale. L’étiquette de
freudo-marxisme qu’on attribue à quelques uns d’entre eux de préférence à d’autres
(Fromm, Reich en tout premier lieu) rend mal compte d’un courant, d’une génération
même qui voulait bouleverser sa discipline. L’arrivée de Hitler au pouvoir porte un
coup d’arrêt définitif à cette ambition. On voudrait donc faire la chronique de cette
génération et des espoirs qu’elle a soulevés pour une discipline aujourd’hui bien malen-point.
Bibliographie indicative :
Pour une introduction au contexte général : E. A. Danto, Freud’s free clinics.
Psychoanalysis and Social Justice, 1918-1938, Columbia University Press, 2007.
On commentera ensuite notamment les œuvres des auteurs suivants, pour la
période concernée, dont certaines sont disponibles en langue française : Siegfried
Bernfeld (1892-1953) ; Helene Deutsch (1884-1982) ; Paul Federn (1871-1950) ;
Otto Fenichel (1897-1946) ; Erich Fromm (1900-1980) ; Edith Gyömröi (18961987) ; Imre Hermann (1889-1984) ; Istvan Hollos (1872-1957) ; Karen Horney
(1885-1952) ; Edith Jacobssohn (1897-1978) ; Gustav Landauer (18871945) ; Barbara Lantos (1894-1962); Bronislav Malinowski (1884-1942) ; Heinrich
Meng (1887-1972) ; Wilhelm Reich (1897-1957) ; Fritz Wittels (1880-1950).
Jean FICHOT, Sens, référence et existence
Présentation le thème principal du cours portera sur le problème de la référence et les
différentes analyses dont il a fait l’objet chez Frege, Meinong, Russell et d'autres auteurs. De
façon plus générale, ce sera l'occasion de présenter les enjeux de ce que peut être une
théorie de la signification. Si le temps et le public le permettent, une introduction aux
logiques avec prédicat d’existence sera proposée.
Bibliographie: des indications bibliographiques plus précises seront données en cours.
G. Frege, Les fondements de l'arithmétique, Seuil.
G. Frege, Ecrits logiques et philosophiques, Seuil.
G. Frege, Idéographie, Vrin.
B. Russell, Ecrits de logique philosophique, PUF.
B. Russell, Introduction à la philosophie mathématique, Payot.
A. Meinong, Théorie de l'objet et présentation personnelle, Vrin.
L. Linsky, Le problème de la référence, Seuil.
R.M. Sainsbury, Reference without referents, Oxford University Press.
D. Vernant, La philosophie mathématique de Russell, Vrin.
P. de Rouilhan, Russell et le cercle des paradoxes, PUF.
P. de Rouilhan, Frege, les paradoxes de la représentation, Minuit.
P. Potter, T. Ricketts (éd.), Frege, the Cambridge companion, Cambridge University Press.
N. Griffin (éd.), Bertrand Russell, the Cambridge companion, Cambridge University Press.
Philosophie de l’art (esthétique) – SEMESTRE 2
Danièle COHN, Catherine FRICHEAU Raphaëlle CAZAL aborderont
le même thème
« Le jugement esthétique et le goût »
Le jugement esthétique, en tant qu’appréciation portée sur les œuvres d’art,
constitue depuis tout temps les réflexions philosophiques sur l’art. Il n’est cependant
érigé en problème théorique propre qu’au XVIIIe siècle, dans un contexte historique
caractérisé par l’apparition des Salons (sous la forme à la fois d’expositions
publiques permettant une démocratisation du jugement, et de genre littéraire
constituant une première critique d’art). L’attention des théoriciens de l’art depuis
l’Antiquité portait en effet essentiellement sur le beau en soi, et non sur la notion
subjective de « jugement de goût ». Ce dernier, dans la mesure où la publicité des
salons permet la confrontation d’une multiplicité d’avis, pose un problème majeur,
auquel tâcheront de répondre les différents théoriciens qui traiteront du jugement
esthétique : celui de l’existence de critères du goût, voire d’une norme universelle du
goût, qui permettraient de donner un fondement au jugement esthétique, d’établir ses
conditions de possibilité et par là même d’assurer sa validité afin d’échapper au
relativisme. Cette question est particulièrement centrale et actuelle dans la mesure
où elle revient à se demander s’il est possible de tenir un discours valable sur les
œuvres d’art, tâche qui n’est autre que celle de l’esthétique elle-même (et de la
critique d’art : d’où l’intérêt qu’il y aura à considérer les écrits de Diderot, ainsi que de
Baudelaire, Zola, et de Walter Benjamin). À ce problème fondamental de l’objectivité
du jugement s’en ajoutent d’autres, qui lui sont corrélés : celui de la détermination
d’un « bon goût » et d’un « mauvais goût », d’une éducation possible du jugement,
mais aussi, sur un plan analytique, d’une différence éventuelle de statut des
jugements esthétiques évaluatifs et des jugements esthétiques descriptifs. Ce dernier
point ouvre à son tour sur une double question, celle de savoir ce qui rend ces
jugements « esthétiques », par différence avec les jugements éthiques d’une part, et
les jugements perceptifs d’autre part. Émerge corrélativement le problème de la
nature du plaisir inhérent au jugement esthétique, et du lien qu’entretient cet état
subjectif et affectif avec les propriétés esthétiques conférées à l’objet.
Nous tenterons de démêler ces différents problèmes à travers un examen
comparé des grandes thèses posées depuis le XVIIIe siècle jusqu’à l’époque
contemporaine : les théories intellectualistes (Leibniz, Baumgarten), du sens
esthétique (Shaftesbury, Hutcheson), physiologiques (Burke), réalistes empiriques
(Hume), et surtout la perspective synthétique kantienne tentant d’articuler subjectivité
et universalité. Nous en considérerons les prolongements possibles, tels que celui
opéré par les théoriciens allemands de l’empathie ou « Einfühlung » (Theodor Lipps),
et plus tard par Victor Basch, ainsi que les postures relativistes du XXe siècle
(Gérard Genette), et les réponses qui leur ont été apportées (Luigi Pareyson, Frank
Sibley (philosophe analytique), Robert Francès (esthétique expérimentale), Henri
Maldiney et Mikel Dufrenne (phénoménologie).
Bibliographie indicative commune à tous les enseignements :
Les livres marqués d’un astérisque sont à lire en priorité et il est recommandé
d’en prendre une connaissance préalable au cours.
Baudelaire, Charles, Salons (1845, 1846, 1859), dans Œuvres complètes, édition de
Claude Pichois, Paris, Pléiade/Gallimard, 1975, T.II. *
Benjamin, Walter, Le concept de critique esthétique dans le romantisme allemand
(1920), trad. par Philippe Lacoue-Labarthe et Anne-Marie Lang, Paris, Flammarion,
2008
Cassirer, Ernst, Ecrits sur l’art, éd. et postf. par Fabien Capeillères, présentation par
John M. Krois, textes trad. par Christian Berner, Fabien Cappeillères, Jean Carro, in
Ernst Cassirer, Œuvres, vol. 12, Paris, les Éd. du Cerf, 1995
Diderot, Denis, Essais sur la peinture, Salons de 1759, 1761, 1763, Paris, Hermann,
2007
Fiedler, Konrad, Aphorismes, éd. établie par Danièle Cohn, Paris, Images modernes,
2004
Genette, Gérard, éd., Esthétique et Poétique, Paris, Seuil, 1992
Hume, David, Essais sur l’art et le goût, introduction, traduction et notes par M.
Malherbe, Paris, Vrin, 2010 **
Hutcheson, Francis, Recherches sur l'origine de nos idées, de la beauté et de la
vertu (1725), trad. par Anne-Dominique Balmès, Paris, Vrin, 1991.
Kant, Emmanuel, Critique de la faculté de juger, trad. par Alexis Philonenko, Paris,
Vrin, 1974 **
Montesquieu, Essai sur le goût, postf. de Louis Desgraves. Suivi d'un texte de Jean
Starobinski, Paris, Rivages, 1993*
Shaftesbury Anthony Ashley Cooper, Lettre sur l'enthousiasme (1708), trad.,
présentation, dossier et notes par Claire Crignon-De Oliveira, Paris, Librairie
générale française, 2002
Starobinski, Jean, La Relation critique, Paris, Gallimard, 1970
Voltaire, Montesquieu, d'Alembert, Diderot, “ Goût”, Article de l’Encyclopédie *
Zola, Émile, Écrits sur l’art, Paris, Gallimard, 1991
PHILOSOPHIE MORALE ET POLITIQUE – SEMESTRE 2
Mercredi 15H30-18H30 – Philosophie morale
Bertrand BINOCHE, Le gouvernement de soi
Ce cours souhaiterait interroger la définition de la morale comme « gouvernement de soi ».
Cette formulation est naturellement issue des réflexions tardives de Michel Foucault, mais
elles ne peuvent se comprendre sans être rattachées au vieux problème de la discipline
exercée par soi-même sur son propre corps et les affects qu’il induit. Et ce problème
contraint à situer la morale au croisement de la religion et de la politique.
Les principaux textes qui serviront de point de repère seront :
Max WEBER : Sociologie de la religion (trad. I. Kalinowski, Paris, Champs Flammarion,
2006).
Michel Foucault : Histoire de la sexualité, tomes II et III, Paris, Gallimard, 1984.
Laurent Lavaud :
Qu’est-ce qui dépend de nous ? Réponses antiques et modernes- Laurent Lavaud –
L3- Vendredi 8h-11h (Philosophie morale)
Dans la philosophie antique, le cœur de l’existence éthique consiste à circonscrire
les rapports entre le moi et le monde : la vertu réside dans l’exercice d’une libre
souveraineté sur soi-même, que les coups du sort extérieurs ne sauraient menacer.
Tous les philosophes n’accordent pas cependant une confiance égale dans cette
souveraine autonomie du sage par rapport aux aléas de la fortune. Aristote, tout en
exposant les modalités de la constitution de l’excellence intérieure, qui est la
condition du bonheur, souligne que le sage lui-même peut être atteint et affecté par
les revirements soudains de la fortune. Les stoïciens en revanche font du soi éthique
une « citadelle intérieure », imperméable aux vicissitudes mondaines. Après avoir
exploré les différentes réponses que les philosophes antiques apportent à ce
problème de ce qui dépend en propre de la souveraineté du sage, on interrogera
certains retentissements modernes de ce questionnement : on évoquera ainsi
l’injonction cartésienne à « changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde » ou le
renouvellement de la problématique introduit par l’autonomie kantienne.
Jérôme Ravat :
Philosophie politique
La contestation politique
Ce cours a pour but d’étudier les motifs, les modalités et les fonctions que revêt la
contestation dans le champ politique. Le cours a pour point de départ l’idée selon laquelle la
contestation constitue un élément central de la vie démocratique. Dans ce cadre, la
contestation politique est à la fois structurante et créatrice : elle permet aux citoyens de faire
entendre leur voix, et rend possible la transformation des institutions et des pratiques.
Le cours analysera précisément les multiples rôles que joue la contestation (dénonciation des
injustices, revendication des libertés individuelles, reconnaissance des minorités…) ainsi que
les formes individuelles et collectives que celle-ci peut revêtir dans la sphère publique,
(polémique, controverse, désobéissance civile, objection de conscience, insurrection…). Un
tel travail nécessitera notamment d’explorer les différents courants philosophiques contestant
de manière plus ou moins virulente l’autorité de l’Etat (marxisme, anarchisme, libéralisme,
libertarianisme…), ce qui nous conduira à examiner la question fondamentale de la violence
dans les mouvements contestataires.
L’analyse philosophique de la contestation politique, nourrie par des auteurs classiques et
contemporains, nécessitera par ailleurs une réflexion interdisciplinaire, faisant appel en
particulier aux sciences sociales. Le cours vise ainsi à articuler une réflexion générale sur les
fondements philosophiques de la contestation, et une analyse empiriques des processus
contestataires en situation.
Bibliographie indicative
Axel HONNETH, La lutte pour la reconnaissance, Paris, Cerf, collection « Passages », 2000.
Claude LEFORT, L’invention démocratique, Paris, Fayard, 1981.
John LOCKE, Traité du gouvernement civil, Flammarion, Coll. « Garnier Flammarion »,
1999.
Chantal MOUFFE, Le politique et ses enjeux. Pour une démocratie plurielle. Paris, La
Découverte/MAUSS, 1994.
Albert OGIEN, Sandra LAUGIER, Pourquoi désobéir en démocratie ? Paris, La Découverte,
coll. « textes à l'appui », 2010.
John RAWLS, théorie de la justice, Paris, Le Seuil, 1987, §57.
Max STIRNER, L’unique et sa propriété, La Table Ronde, Coll. « La petite vermillon »,
2000.
Henry David THOREAU, La désobéissance civile, Paris, Mille et une nuits, 1997.
En cours pour :
Jean Salem,
L'équilibre international
PHILOSOPHIE DU DROIT – SEMESTRE 2
Jeudi 8h-11h
Lyess Bouderbala
"le droit naturel ancien et moderne "
Il s’agira d’étudier l’évolution du concept de droit naturel. Le cours se
penchera premièrement sur la manière dont la philosophie grecque a érigé un droit
qui, bien qu’il semble ne résulter que de conventions passées entre les hommes,
puisse être dit naturel. Alors qu’il paraît manifeste que le droit puisse être réduit au
droit positif propre à chaque cité, nous verrons comment il a été possible d’affirmer
au contraire que le droit n’est ni contingent, ni particulier. Nous nous intéresserons à
la place occupée par l’idée d’un cosmos hiérarchisé et finalisé pour définir un droit
qui soit à la fois inscrit dans la nature humaine, conforme à elle, et qui résiste à la
variété des lois positives. Nous nous pencherons ensuite sur la rupture opérée par la
philosophie du droit du XVIIe siècle qui a conduit à une mutation du concept de droit
naturel. Le jusnaturalisme moderne, par opposition avec celui des anciens, fonde le
droit naturel sur ce que la raison théorique peut déduire avec évidence. La raison
perçoit des régularités dans la nature, dans l’ordre des choses, mais aussi dans les
comportements humains, ce qui l’autorise à déduire des lois qui ne soient pas
contingentes. C’est l’homme qui est désormais source de la normativité qu’il
découvre par l’exercice de sa raison.
Bibliographie indicative
Aristote, Les politiques
Éthique à Nicomaque
Barbeyrac, Écrits de droit et de morale
Bodin, Les six livres de la République
Burlamaqui, Principes du droit de la nature et des gens
Cicéron, De la République
Cumberland, Traités philosophiques des lois naturelles
Grotius, Du droit de la guerre et de la paix
Hobbes, Léviathan
Leibniz, Principes de la nature et de la grâce fondés en raison
Platon, La République
Protagoras
Les Lois
Pufendorf, Du droit de la nature et des gens
Thomas d’Aquin, Somme théologique
Lundi 8h-11h
Olivier Chassaing – Les normes du crime : philosophie du droit et justice pénale.
Descriptif :
La philosophie du droit s’est interrogée au XXe siècle sur les concepts de norme, de règle,
de sanction ou d’obligation, en prenant souvent le droit pénal pour point de départ, comme
noyau dur de tout système juridique. Au sein du positivisme juridique, qui définit le droit
comme le produit d’actes et de conventions, plusieurs tentatives pour saisir les normes
pénales se sont opposées, en faisant surgir de plus vastes questions sur la manière dont les
conduites sont régies par le droit. Ainsi, chez Kelsen, le droit pénal se trouve
paradoxalement dépourvu de véritables impératifs, de normes substantielles imposés aux
individus, et abrite seulement un certain régime de sanctions, de normes conditionnelles qui
ordonnent aux autorités judiciaires de punir, sous certaines conditions, les auteurs de
crimes. Le problème est alors de savoir si cet argument ne réduit pas indûment la définition
de la règle de droit, en niant que le droit détermine les conduites sociales, qu’il impose des
obligations aux individus, et que le crime en constitue la transgression. En réponse à cette
question, un autre théoricien positiviste, Hart, défend que la philosophie du droit doit tenir
compte des fonctions sociales de la peine, et ne pas réduire le droit à la seule activité des
tribunaux : lorsque le législateur érige certaines conduites en infraction, une forme
d’obéissance sociale est recherchée, et l’ignorer aboutit à déformer notre connaissance du
droit.
C’est ce problème que nous voudrions étudier ce semestre, en deux temps : nous
reviendrons tout d’abord sur le débat entre Kelsen et Hart, pour en étudier les sources (chez
Bentham, Holmes et Austin) et les répercussions au sein de la philosophie pénale. Puis,
nous essaierons d’en dégager les présupposés pour distinguer les mérites et limites du
positivisme juridique dans la connaissance des fonctions sociales de la peine, face à
certaines approches sociologiques et critiques du droit.
Bibliographie indicative :
AUSTIN, J., Lectures on Jurisprudence, Bristol, Thoemmes Press, 2002
BECCARIA, C., Des délits et des peines, Paris, Rivages, 2014 (ch. 1 à 20)
BENTHAM, J., Théorie des peines et des récompenses (disponible sur http://gallica.bnf.fr)
FOUCAULT, M., Surveiller et punir, Paris, Gallimard, 1975
-, La Société punitive, Paris, Seuil/EHESS, 2013
GUILLARME, B., Penser la peine, Paris, PUF, 2003
HART, H. L. A., Punishment and Responsibility, Oxford, Oxford University Press, 2008
-, Le Concept de droit, Bruxelles, Facultés universitaires de Saint-Louis, 2005, (ch. I,
II, III et V)
HOLMES, O. W. Jr., La voie du droit, Paris, Dalloz, 2014
KELSEN, H., Théorie pure du droit, Paris, Bruylant/L.G.D.J., 1999 (sections 1 à 6, 27 et 28)
-, Théorie générale du droit et de l’État, Paris, Bruylant/L.G.D.J., 1997 (ch. I à V)
ROUSSEAU, J. J., Du Contrat social, Paris, Flammarion, 2001 (L. I, ch. 5 à 8 ; L. II, ch. 1 à 8)
Matières de sociologie – SEMESTRE 2
1) Valérie SOUFFRON
« Socio-anthropologie et politique »
« Nous estimerions que nos recherches ne méritent pas une heure de peine si elles
ne devaient avoir qu’un intérêt spéculatif. », écrivait Durkheim. On partira de cette
affirmation pour montrer, à partir des pères fondateurs de la discipline, et des
partitions qu’ils posent, comment la sociologie se conçoit ou pas -et dans quelles
mesures- comme une science pour l’action politique, et comment les grandes figures
de la discipline ont pris éventuellement place dans les débats publics.
Le cours sera construit à partir de quelques grandes figures et théories de la
sociologie, depuis Saint Simon et Fourier, Durkheim et Weber, jusqu’aux sociologies
contemporaines de Elias, Bourdieu, Morin et Bauman.
NB : L’actualité des thèmes et auteurs traités en cours, ainsi que la mise à jour et les
références complètes de la bibliographie, sont à consulter directement sur les
Espaces Pédagogiques Interactifs.
BIBLIOGRAPHIE
Partie 1 : Les utopistes
Charles-Henri de Rouvroy, comte de Saint Simon
Un recueil de textes (extraits) est disponible sur « Les classiques des sciences
sociales » :
-
Physiologie sociale (textes réunis et présentés par Georges Gurvitch)
-
Sur l’auteur et/ou sa théorie : Juliette Grange, Saint Simon, Ellipses, 2005
Charles Fourier
Les textes de C. Fourier sont sur « Les classiques des sciences sociales ». Lire en
particulier :
-
Le Nouveau monde industriel et sociétaire
Théorie des quatre mouvements et des destinées générales – suivi du Nouveau monde
amoureux
Hiérarchie du cocuage
Fausseté des amours civilisés
Charles Fourier, Vers une enfance majeure – Textes sur l’éducation, réunis et
présentés par René Schérer, La fabrique éditions, 2006
Sur l’auteur et/ou sa théorie :
Roland Barthes, Sade, Fourier, Loyola, Seuil, 1971
J. Beecher, Fourier, Fayard, 1993
Patrick Tacussel, Charles Fourier, le jeu des passions, Desclèe de Brouwer, 2000
Sites : Le site de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier
(informations, biographie, bibliographie, articles spécialisés) : www.charlesfourier.fr ;
Le site du Familistère de Guise, le site de la Colonie de Condé-sur-Vesgre
Partie 2 : Les fondateurs
Emile Durkheim
-
Les règles de la méthode sociologique , PUF
Le suicide, PUF
Et pour aller plus loin : La science sociale et l’action (recueil d’articles), PUF (disponible
sur le site de l’UQAC)
Sur l’auteur et/ou sa théorie :
Marcel Fournier, Emile Durkheim (1858-1917), Paris, Fayard, 2007
Marcel Mauss
-
Essai sur le don, PUF (par exemple la nouvelle édition avec une introduction de Florence
Weber, ou l’édition classique : dans Sociologie et anthropologie, aux PUF)
-
Ecrits politiques – Textes réunis et présentés par Marcel Fournier, Paris, Fayard, 1997
Sur l’auteur et/ou sa théorie :
Marcel Fournier, Marcel Mauss, Paris, Fayard, 1994
Voir aussi le site du M.A.U.S.S (Mouvement Anti-utilitariste en Sciences Sociales)
Max Weber
Ces textes étant souvent disponibles dans plusieurs éditions, on ne précisera pas
ces dernières (sauf cas particuliers) :
-
Economie et société/1, Les catégories de la science
L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme
Le savant et le politique (préface de Raymond Aron), Plon, 1959
Essai sur la théorie de la science
La science, profession et vocation , suivi de Leçons wébériennes sur la science et la
propagande, par Isabelle Kalinowski, Paris, Agone, 2005
Sur l’auteur et/ou sa théorie :
Laurent Fleury, Max Weber, PUF, Que-sais-je ? n°3612, 2001
Jean-Marie Vincent, Max Weber ou la démocratie inachevée, Paris, Félin, 1998
(Félin poche, 2008)
Partie 3 : Les contemporains
Les éditions sont présentées de la façon suivante : édition et titre originaux, édition
en langue française, édition en poche
Norbert ELIAS
- La civilisation des mœurs, (Uber den prozess der zivilisation, 1969), 1973,
Calmann-Lévy, 2002, Pocket
- Qu’est-ce que la sociologie ? (Was ist Sociologie ? 1970), 1991, Editions de l’Aube,
1993 Pocket
-La société des individus (Die gesellschaft der individuen, 1987), 1991, Fayard, 1997,
Pocket
Sur l’auteur et/ou sa théorie :
Vingtième siècle – Revue d’histoire, n° 106, avril-juin 2010, « Norbert Elias et le
vingtième siècle – Le processus de civilisation à l’épreuve » , SiencesPo éditions
Nathalie Heinich, La sociologie de Norbert Elias, Repères, La Découverte
Zygmunt BAUMAN
- Modernité et holocauste, 2002, La Fabrique éditions (éd originale 1989), 2008,
Complexe
-La vie en miettes – Expérience postmoderne et moralité, (Life in fragments – Essay
on postmodern morality, 1995), 2003, Le Rouergue/Chambon et 2010, Hachette
Pluriel
- L’amour liquide – De la fragilité des liens entre les hommes (Liquid love, 2003),
2004, Le Rouergue/Chambon, et 2010, Hachette Pluriel
Edgar MORIN
-L’homme et la mort (1951), Le paradigme perdu : la nature humaine (1973),
Sociologie (1984), Pour rentrer dans le XXIe siècle (2004), Introduction à la pensée
complexe (2005), Science avec conscience (1990), La méthode (en deux volumes,
2008), Terre-patrie (2010)
2) Sophie POIROT-DELPECH
« Socio-anthropologie des techniques et de la connaissance »
Nous aborderons dans cet enseignement les techno-sciences comme un prisme à travers lequel
se manifeste la « totalité » du social et comme « problème » pour les sociétés contemporaines.
La perspective privilégiée cette année sera celle de la mémoire collective. Après un examen
de ce concept à travers différentes œuvres de Maurice Halbwachs, nous nous demanderons
dans quelle mesure et de quelles manières les techno-sciences contemporaines s’inscrivent
dans notre société comme une mémoire. Accessible à des étudiants non sociologues ou en tout
cas non avertis de sociologie, ce cours permettra également de réenvisager certaines œuvres
fondatrices de la sociologie et de l’anthropologie.
BIBLIOGRAPHIE
Marc Augé, Les formes de l’oubli, Payot, 1998
Georges Balandier, Dédale, Fayard
Chap.II, « Les chemins brouillés », p. 39-73
Marc Bloch, « Mémoire collective, tradition et coutume, à propos d’un livre récent »,
Revue de synthèse historique, t XL, n°118-120, 1925, p. 77-83
C. Castoriadis, L’institution imaginaire de la société, Le Seuil, Paris, 1975 : Chap.
« Le social historique »,
p. 233-303
Mary Douglas, De la souillure. Essais sur les notions de pollution et de tabou. Paris,
La Découverte
Mary Douglas, Comment pensent les institutions. Paris, La Découverte
Chap, « Les institutions se souviennent et oublient »
E. Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuse. PUF
E. Durkheim, M. Mauss, « De quelques formes primitives de classification », Année
sociologique, VI, (1901-1902), pp. 1 à 72
http://classiques.uqac.ca/classiques/mauss_marcel/oeuvres_2/oeuvres_2_01/classifi
cation_prim.html
Jean Duvignaud, Le don du rien, Stock, 1977
- « L’os et la chair », p. 179-149
Maurice Halbwachs
- Les cadres sociaux de la mémoire, Albin Michel,
- Topographie légendaire des évangiles en terre sainte, PUF, 1971
- La mémoire collective, Albin Michel, 1997
Jacques Goody, La raison graphique. La domestication de la pensée sauvage. Paris,
Minuit, 1979,
Chap. 5, à 8, p.140 à 245
François Hartog, Jacques Revel (dir) , Les usages politiques du passé, Revue
« Enquête » n°1, Editions de l’EHESS :
Avant-propos et introduction, p. 7-25 et choix d’un des articles
Jacques Le Goff, Histoire et mémoire, Folio Histoire, 1984
- « Passé /Présent », p. 31-52
- « Mémoire », p.105-174
André Leroi-Gourhan, « Le geste et la parole II : La mémoire et les rythmes », Albin
Michel, 1964
P. II : «Mémoire et technique» p. 9-79
Nicole Loraux, La cité divisée, L’oubli dans la mémoire d’Athènes, Payot, 1997
Pierre Nora, Les lieux de mémoire », T.1 , Gallimard, 1984
« Présentation » et « Entre mémoire et histoire », p. VII à XLVII. Choix d’une
contribution de lieu de mémoire.
S. Poirot-Delpech, Mémoire et histoire de l’automatisation du contrôle aérien.
Sociobiographie du CAUTRA, L’Harmattan, 2009
En cours pour :
Thierry Pillon et Yésa Boulahbel
Pratique de l’enquête sociologique
LOGIQUE – SEMESTRE 2
cours: Pierre Wagner
T.D.: Mattia Petrolo
Le cours du second semestre prolonge celui du premier semestre et le présuppose
acquis. Le programme comprend les points suivants : applications des théorèmes de
complétude et de compacité pour la logique du premier ordre, analyse logique de la
relation d’identité, la logique des définitions, la sémantique de Kripke pour la logique
intuitionniste, notions élémentaires de logique modale du premier ordre.
Bibliographie
D. Van Dalen, Logic and Structure, Springer, 5e éd., 2013.
Documents distribués en cours.
Philosophie de la logique – SEMESTRE 2
Andrew Arana
En cours
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