
Sourly (‘If this, if that,’ said Francis sourly. ‘This sounds pretty haphazard to me.’)
Ce mot est un adverbe, il appartient à une classe lexicale ouverte. Le suffixe dérivationnel –ly
est typique de la classe des adverbes ; il permet de dériver des adverbes à partir d’adjectifs, ici
sour. Cet adverbe modifie la relation prédicative /He - say/, il en dit la manière. Cet adverbe
est gradable (very sourly est possible), tout comme l’adjectif dont il est dérivé.
Flat (Henry smoothed the crumpled map against the table with the flat of his palm.)
Il s’agit ici d’un nom, qui appartient donc à une classe lexicale ouverte, précédé d’un
déterminant (the). Le même mot pourrait, dans un autre contexte, être adjectif qualificatif. Le
nom est issu de l’adjectif flat par dérivation zéro (ou conversion). Il ne dit pas une qualité
(qu’on ne pourrait se représenter que comme liée à un référent), comme le ferait l’adjectif,
mais une entité concrète (une partie du corps, plus précisément une partie de la main).
You (‘There, you’re wrong,’ he said).
Ce mot est un pronom, il appartient à une classe lexicale fermée. Plus précisément, il s’agit
d’un pronom personnel de deuxième personne. Il a un antécédent : la personne qui vient de
parler, le co-énonciateur. Il référe à un participant de la situation d’énonciation.
Invisible (But luck? It’s invisible, erratic, angelic.)
Il s’agit d’un adjectif qualificatif, qui appartient donc à une classe lexicale ouverte. Sa
morphologie (terminaison en –ble), en est typique. L’adjectif est par ailleurs lié
syntaxiquement à it par l’intermédiaire de be, verbe équatif (il est attribut du sujet, une
fonction typique des adjectifs). D’un point de vue sémantique, il dit une qualité du référent
(dit par luck) ; il est lié à ce référent.
Plus précisément, il s’agit d’un adjectif descriptif. Il n’appartient pas vraiment aux catégories
de l’acronyme TAFCOM (taille, âge, forme, couleur, origine, matière), mais il se rapproche le
plus de la couleur : invisible dit qu’on ne voit pas – on est donc dans le domaine de la vision
(les couleurs se voient). Il est compatible avec les différentes fonctions possibles des adjectifs
(attribut, épithète, apposition), car il dit une signification focalisable. On peut attirer
l’attention sur le fait que le référent est invisible. Il s’agit bien en effet d’attirer l’attention, car
en réalité tout le monde sait que la chance (une idée abstraite) est invisble (ce sont les
manifestations de l’idée abstraite qui sont visibles). L’énonciateur attire l’attention de son
interlocuteur sur ce point car il veut le convaincre. Notons enfin que cet adjectif n’est pas
gradable : on ne peut pas dire *very invisible. Ceci s’explique par le fait que la signification
adjectivale n’est pas située sur un continuum : soit quelque chose est visible, soit il ne l’est
pas, surtout dans le cas d’une idée abstraite telle que luck. Il ne fait pas de doute que la chance
est invisible, elle ne peut pas être partiellement visible.
What (What could possibly be better from our point of view, than allowing Bunny to choose
the circumstances of his own death?)
What est ici un pronom interrogatif. Il appartient à une classe fermée. Sa morphologie en wh-
indique un vide d’information à combler, ce qui est éminement compatible avec le fait de
poser une question.
No (It’s no crime to be in the woods on a spring afternoon,’ Henry said.)
No est ici un déterminant, qui appartient à une classe lexicale fermée. Il précède un nom
(crime), et donne un renseignement sur l’actualisation du référent. C’est en effet la non
actualisation (non existence) de crime qui est dite.