Le ghetto de Varsovie

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LEYZOUR Alexandra
TSTTG
Introduction
I. La création du Ghetto de Varsovie
L’idéologie nazie : le Juif
Les conditions de création du ghetto
II. La vie dans le ghetto
Le lieu
La population
Les conditions de vie
Le conseil juif, judenrat
Les déportations progressives
III. Le soulèvement du ghetto
Les causes de cette insurrection
Le soulèvement du ghetto
La fin du ghetto
Conclusion
Bibliographie
Après l’invasion de la Pologne, le 1er septembre 1939 par les troupes
allemandes, la Pologne capitule le 27 septembre 1939. Alors que la population
polonaise vit dans la peur et le doute, les nazis mettent en place leur politique et
commencent très rapidement à persécuter les Juifs.
Pourquoi créer un ghetto ?
En 1939, Varsovie comptait 1 300 000 habitants dont 380 000 Juifs. Dès l’hiver
1939-1940, les Juifs furent contraints à certaines règles imposées par les Allemands :
obligation de porter un brassard avec l’étoile de David, identification des magasins
juifs sur leurs vitrines, obligation de rendre les radios, interdiction de monter dans
les trains…
Le 12 octobre 1940 (jour de la fête juive Yom Kippour) les juifs furent informer
de la création d’un ghetto, c’est-à-dire un quartier qui est réservé et imposé à une
minorité éthnique, juive en locurance, coupé de tout contact avec l’extérieur. Il fut
créer pour rassembler les juifs de Varsovie et les alentours. Il n’était qu’en fait une
étape transitoire pour les déportations vers les camps d’extermination.
Pourquoi et dans quelles conditions les Juifs se sont-ils laissés diriger progressivement
vers les camps de la mort ?
I. L’idélologie nazie : le Juif
Hitler pensait qu’il y avait forcément un responsable à tous les malheurs du
monde, ce responsable était pour lui, la « juiverie internationale ».
Sa haine envers les juifs est présentée dans son livre écrit en prison, « Mein Kampf ».
La théorie de « Mein Kampf » va vite être appliquée avec les lois de Nuremberg qui
furent proclamées le 15 septembre 1935.
Ces lois eurent lieu 2 ans après l'arrivée au pouvoir des nazis. C'est d'ailleurs
en 1933 qu’a lieu le premier boycott important des commerçants juifs. La même
année des lois furent votées pour interdire aux Juifs l'accès à certaines professions. Ils
n'avaient plus le droit d'exercer dans l'administration, la magistrature,
l'enseignement, la médecine, les métiers de la presse, du théâtre, de la radio et du
cinéma. En 1938 débutèrent les premières attaques violentes contre les Juifs (la « nuit
de cristal »)
Par la suite, des suppléments aux lois de Nuremberg furent rajoutés. Ces
suppléments obligeaient les Juifs à prendre des noms clairement "sémites", des
timbres spéciaux devaient figurer sur les passeports Juifs, les Juifs étaient obligés de
porter l'étoile jaune de David et les biens des familles juives furent confisqués.
Au début de 1942, les tueurs des Einsatzgruppen (unités mobiles d’extermination)
avaient éliminé à la mitrailleuse un million et demi de Juifs. Cela n'était pas un
moyen suffisament efficace pour tuer un maximum de Juifs en un temps limité. En
effet, ce moyen était trop désordonné, trop lent, et d'un coût trop élevé en munitions.
C'est pourquoi les nazis ont mis en place une politique appelée la " Solution finale ",
qui a été décidée au cours d'une conférence tenue à Wannsee, près de Berlin, le 20
janvier 1942.
II. Les conditions de création du ghetto :
Pour faire appliquer leur idéologie en Pologne et plus principalement Varsovie,
les nazis se souciaient principalement de concentrer les Juifs dans l’ancien quartier
juif, qui ne contenait qu’à peine 60 000 personnes. Leur projet était donc de créer un
ghetto pour les juifs de Varsovie et des alentours.
« Suite au décret du 13 septembre 1940 sur les limitations de séjour dans le
Gouvernement Général, il sera créé dans la ville de Varsovie un quartier d’habitation Juif,
dans lequel devront résider les Juifs habitant la ville de Varsovie et ceux qui y
emménageront encore. »
Le chef du district de Varsovie, Dr. Fischer, 2 octobre 1940
Les Polonais juifs et non juifs obéissaient et n’osaient pas se plaindre car la peur
était trop forte, la peur surement de désobéïr et d’aboutir à sa propre mort et celle de
sa famille. Cette peur était justifiée, en effet, les nazis, pour se faire obéïr utilisaient la
force, la peur, la violence… Aucun écart n’était accepté, les gens devaient suivre ce
que les nazis leur demandaient sans rien dire.
C’est donc dans ces conditions que le ghetto s’est crée, dans la peur où tout
espoir de s’opposer aux nazis était impensable.
I. Le lieu
Tous les Juifs devaient emménager dans les quartiers déstinés au ghetto, tous
les autres habitants quitter ces quartiers. Quand le « déplacement » fut terminé, le
ghetto fut verrouillé par la police.Le ghetto était formé par le centre de la ville de
Varsovie. Il représentait environ 4 km² pour 500 000 personnes.
« Le quartier d’habitation Juif est séparé du reste de la ville par des murs pare-feu et
l’érection de murs qui coupent les rues en deux. Les fenêtres, les portes ont été murées et
les surfaces non-bâties fermées par des ouvrages de maçonnerie. Les murs ont 3 mètres
de haut et sont encore rehaussés d’un mètre par du fil de fer barbelé. En outre, des
rondes de police motorisée et de police montée assurent la surveillance. »
Waldemar Schön, responsable du « déplacement » à Varsovie, 20 janvier 1941
Le ghetto était entouré de murs de 3 mètres de haut puis prolongés de 1 mètre
par des barbellés afin d’éviter toute tentative d’évasion. Quiconque tentait d’en sortir
risquait de se faire fusiller sur place par les gardes.
Au premier plan, Varsovie « libre » et au second plan, le
ghetto
Mur servant à isoler le ghetto du monde
II. La population
La seule population touchée par l’emprisonnement dans le ghetto, est la population
juive. Ce qui représente environ 30% de la population de Varsovie, la population
juive de Varsovie était la plus grande communauté juive de toute la Pologne avant la
guerre. Le ghetto renfermait environ 380 000 juifs de Varsovie même et environ
120 000 des alentours de Varsovie.
III. Les conditions de vie
Dans les ghettos, les conditions de vie étaient difficiles et invivables. Le froid,
l’entassement, le chômage, la perte des repères, la sous-alimentation et la maladie ont
fait très rapidement énormément de morts. Beaucoup de personnes étaient affaiblies
et petit à petit, croiser un cadavre dans la rue ne choquait plus personnes même les
plus jeunes.
L’Auto assistance sociale juive organisait des collectes dans les rues pour aider les
plus pauvres.
Une personne, allongée, morte dans une des rues du ghetto
« Sur le trottoir, un garçon mort. A côte, trois garçons réparent des rênes avec de la
ficelle. Un coup d'oeil sur le mort, ils s'éloignent de quelques pas sans interrompre
leur jeu.»
Journal du ghetto, Janusz Korczak, 1942
(Janusz Korczak était un très célèbre médecin et pédagogue juif polonais. Directeur d'un orphelinat dans le
ghetto, il suivit ses enfants dans la déportation et la mort le 5 août 1942)
Une minorité de personnes du ghetto eurent la possibilité de travailler, offrant
à ceux-ci un minable salaire, à peine de quoi manger, voire aucun salaire juste un
repas. Cette possibilité fut tout de même un véritable privilège.
« Depuis un an, la portion alimentaire est au-dessous de celle concédée à des détenus de droit
commun. Personne ne peut prétendre que les habitants du ghetto pourront continuer à travailler
encore longtemps avec la nourriture qui leur est attribuée (…). L’augmentation du taux de mortalité est
la preuve la plus éclatante de la situation alimentaire. »
Biebow, directeur de l’Administration du ghetto, 4 mars 1942
II. Le conseil juif, Judenrat
En octobre 1939, les nazis décidèrent de créer le conseil juif (judenrat) ayant
pour obligation de faire régner l’ordre et d’améliorer au plus possible les conditions
de vie des habitants du ghetto. Celui-ci était constitué de 24 membres. Malgré une
entrée de plus en plus restreinte de nourriture dans le ghetto, le conseil juif organisait
des cantines populaires. La soupe à l’eau quotidiennemment distribuée constituait
l’unique repas pour 120 000 personnes.
Hommes distribuant de la soupe à partir de grandes casseroles
Quelque temps après la création du conseil juif, l’occupant fit ordonner au
conseil juif d’organiser une police juive (Jüdisher Ordmungsdienst) en uniforme ayant
pour fonction de maintenir l’ordre.
La police juive, en uniforme avec une matraque à la main
III. Les déportations progressives
Les déportations commencèrent dès le 22 juillet 1942 où la première vague de
déportation se fit jusqu’au 12 septembre emmenant 300 000 juifs dans le camp de
Treblinka. Dès lors, les déportations se succédèrent avec 5000 voire 6000 juifs
déportés par jour. Le transport se faisait à chaque fois par train, où les juifs étaient
entassés les uns sur les autres ce qui provoquait une grande mortalité dans ces trains
de la mort.
Cette célèbre photographie, souvent recadrée sur le visage de l’enfant, n’a pas été prise dans le ghetto de
Varsovie. Retrouvée dans les archives nazies, ce cliché pris par l’occupant a sans doute été réalisé non loin
du ghetto. Par manque d’images, elle a pourtant servi à illustrer le drame de l’insurrection du ghetto.
« Jusu’à quand, combien de temps encore irons-nous comme des moutons à l’abattoir ? Pourquoi ne
bougeons-nous pas ? Pourquoi n’y a-t-il pas d’appel à s’enfuir ? D’appel à la resistance ? Cette
question nous tourmente tous, mais elle n’a pas de réponse parce que tout le monde sait que la
résistance, en particulier si un Allemand est tué, peut conduire au massacre d’une communauté
entière. »
Emmanuel Ringelblum, membre du conseil juif, 17 juin 1942
Mais rafles après rafles quotidiennes de déportation, les esprits commençaient
à anticiper un acte de résistance…
« Il ne fallait pas accepter la déportation ; il fallait descendre de la rue, tout incendier, franchir les
murailles. Oui, les Allemands se seraient vengés ; nous aurions eu des dizaines de milliers de
victimes, mais jamais 300 000. Cela ne doit pas se reproduire ; tout le monde doit se défendre contre
l’ennemi. »
Emmanuel Ringelblum, membre du conseil juif, 5 novembr
I. Les causes de cette insurrection
Suite aux arrestations continues, certains habitants du ghetto décidèrent de se
révolter. Malgré une défaite assurée, ils ont tout fait pour sauver leur honneur et
ainsi « mourir en combattant et non en souffrant comme Hitler l’a ordonné ». Au
cours du mois de septembre 1942, il ne restait plus que 70 000 juifs et en octobre, les
résistants du ghetto se réunissèrent pour créer l’organisation juive de combat (OJC).
Marek Edelman, dirigeant de l'Organisation Juive de
Combat
II. Le soulèvement du ghetto
Possédant peu d’armes comme quelques dizaines de revolvers en mauvais
état, des grenades et des cocktails Molotov fabriqués sur place, quelques fusils et un
seul pistolet-mitrailleur, l’OJC pratiqua tout de même des attentats, attaqua des S.S et
réussit à libérer des prisonniers. De plus, ils se préparaient à une résistance au cas où
les Allemands entameraient la déportation finale. C’est alors que le 19 avril 1943, à 4
heures du matin, des S.S et d’autres auxiliaires pénétrèrent dans le ghetto. Ils furent
accueillis par un déluge de feu venant des quatre coins des rues.
Après de longues heures de combat, il y eut alors beaucoup de morts et deux
chars furent incendiés. Ce combat fut renouvelé le lendemain sans grand succès. La
moitié des combattants juifs périrent au combat, d’autres se suicidèrent
collectivement, et d’autres encore s’échappèrent par les égouts comme Marek
Edelman. Tous les survivants qui étaient capturés par les Allemands ont été
immédiatement exécutés.
Les habitants qui restaient avant cette insurrection se sont révoltés. Pourquoi
se sont-ils révoltés face à un ennemi beaucoup plus puissant qu’eux ? La raison est
simple : ils savaient qu'ils n'avaient aucune chance mais, quitte à mourir, autant le
faire dignement et librement.
Des juifs, capturés, sont alignés contre le mur pour être fusillés
Fumée sortant du ghetto
III. La fin du ghetto
Peu après la chute de l’insurrection, le ghetto fut entièrement rasé par les
Allemands. Le général Jünger Stroop déclara à la mi-mai 1943, « le Quartier juif de
Varsovie n'existe plus !» mais l’esprit du combat inégal et désespéré des résistants
reste vivant. Un camp de concentration fut érigé dans les ruines du ghetto.
Le 1er août 1944, la résistance qui s’était plus ou moins préparée tenta de
libérer Varsovie. Les forces soviétiques, étant qu’à quelques kilomètres de Varsovie,
n’avaient pas pu aider les résistants polonais ayant comme pretexte qu’ils devaient
retrouver leurs forces. L’insurrection fut maîtrisée par les Allemands le 2 octobre
1944. Les Allemands rasèrent le centre de la ville. Varsovie en ruines ne fut libérée
par l’Armée Rouge qu’en janvier 1945.
Le ghetto de Varsovie reste célèbre pour son insurrection. En effet, cet acte de volonté
d’être libre ou de combattre pour la liberté, quitte à y laisser la vie et sachant qu’ils
n’avaient aucune chance, attire l’admiration et le respect.
D’octobre 1940 à mai 1943, près de 500 000 juifs sont passés par le ghetto de Varsovie.
Environ 430 000 juifs furent déportés vers le camp d’extermination de Treblinka
principalement.
Dans le camp de Treblinka, 800 000 victimes furent exterminées soit plus de la moitié
venait du ghetto de Varsovie.
En 1939, l’Europe comptait 11 500 000 juifs. La Pologne fut le pays le plus touché par
la Shoah, celle-ci faisant plus de 5 185 000 victimes juives . En effet, 3 000 000 de juifs
polonais furent exterminés soit plus de la moitié du total de victimes de la Shoah
ainsi que plus de la moitié du nombre total de juif en Europe.
Aujourd’hui, après ce qu’il s’est passé, l’antisémitisme ne devrait plus exister. Mais
ce n’est pas le cas. Des actes antisémites, de la profanation à la violence, se répendent
partout dans le monde et malheureusement se multiplie de jour en jour...
Pour avoir des renseignements, j’ai utilisé plusieurs modes de ressources :
- Internet
http://lycees.ac-rouen.fr/fontenelles/tpe/1erel/groupe5/ghetto_varsovie.htm
http://perso.wanadoo.fr/d-d.natanson/ghetto_varsovie.htm
http://perso.wanadoo.fr/d-d.natanson/nombre_de_victimes.htm
http://www.lcr-rouge.org/archives/050103/retrovis.html
http://www.ghwk.de/franz/katalog/catfr4.htm
- Des livres
Larousse de la seconde guerre mondiale édition Larousse
- Un film
Le pianiste, un film de Roman Polanski avec Adrien Brody
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