L’ISLAM
L’Islam est né en Arabie, puis s’est répandu dans les régions arides du sud-méditerranéen : c’est une
religion du désert. Il a pénétré pacifiquement l’Afrique Boire, à travers le Sahara et, dans une
moindre mesure, par la partie côtière (Mauritanie) puis le Sahel (« rivage » en arabe ) dès le XIème
siècle.
Dans l’ensemble, les ethnies du Burkina Faso ont résisté farouchement et longuement à cette
pénétration étrangère. L’examen d’une carte contemporaine montre que le Pays constitue un îlot
fidèle à ses religions ou ayant, plus tardivement, adopté le Christianisme, entouré de populations
plus ou beaucoup plus musulmanes.
Les premières régions à connaître des conversions plus massives à partir du XVIème siècle, furent
celles qui subirent des invasions de peuples islamisés (ex : les Malinkés, les Dioula puis les Bambara)
ou celles où s’installèrent des populations musulmanes (ex : les Peuls après le XVIIIème siècle).
L’Islam fut au début une religion de Cour, de notables puis de commerçants. Ce qui lui a permis de
s’implanter est qu’elle n’a pas semblé condamner les pratiques des religions autochtones et
contrarier les coutumes ancestrales. De fait, l’Islam admet des apports de la part des populations et
dans cette partie de l’Afrique, nombreux sont les musulmans qui « adorent Dieu et
les ancêtres ». Pour certains croyants orthodoxes, la religion en Afrique Noire s’est
ainsi laissée débarrasser de certaines de ses valeurs pourtant essentielles à leurs
yeux.
A partir du XIXème siècle, l’Islam devint guerrier et conquérant, en particulier avec
les Peuls convertis durant le siècle précédent. Au Mogho (chez les Mossé), l’Islam
n’est arrivé qu’au XVIIIème siècle, par le sommet puisque c’est le Mogho-Naba
(« l’Empereur ») qui s’y est converti, à titre personnel et sans engager le royaume.
S’il existe un grand nombre de musulmans et de responsables religieux peu
instruits, ignorant la langue arabe et expliquant les textes avec leurs références
antérieures, mêlant ainsi Islam et traditions, d’autres ont étudié le Coran qu’ils
pratiquent dans une parfaite orthodoxie et une tolérance remarquable envers les
autres religions. Cette tolérance est probablement liée à la confrérie dominante
dans la région : la confrérie Tidjani dont un des enseignements (original) est :
« Dieu aime aussi les infidèles ».
(…) Parmi les confréries les plus répandues en Afrique Occidentale Noire vers
1850, citons :
• La Shadiliya, née à notre XIIIème siècle, très vivante au Maghreb
• La Qadriya, née à notre XIIème siècle (répandue par exemple chez les Malinkés)
• La Tidjaniya apparue à notre XVIIIème siècle (plutôt chez les Toucouleurs)
Tiré de
" Traditions et modernité au Burkina Faso"
Auteur : Les Amitiés Franco-Burkinabè
ed. L'Harmattan 2007
page 40
Les Amitiés Franco - Burkinabè : AFB
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avec leur aimable autorisation
Photo Musée de Manéga avec son autorisation