HPE2 – Cours – r.foudi – suite et fin du cours (chapitre 1 bis) : D. Hume –Page 3 sur 6 - 2012/13
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Le fonds de travail disponible est donc : le surplus de main d’œuvre au-delà de la main
d’œuvre nécessaire à la production des subsistances). C’est la distribution de ce surplus entre
activités oeuvrant au bien être des particuliers (manufactures de luxe), et celles destinées au
service du Prince (ou public), qui permet la conciliation des intérêts.
D’où l’observation générale de Hume : « (…) Commerce et industrie ne sont réellement rien
d’autre qu’un stock de travail (…) ».
b) « Of Money » : la théorie quantitative de la monnaie (TQM)
Les fonctions de la monnaie
- D’une part, avec Hume, la confusion de la richesse avec le stock de métaux précieux
est définitivement révolue. Sa conception de la monnaie signe en est la cause. Contre
les tenants de la thèse de la « monnaie marchandise », Hume définit la monnaie
comme une « convention », c’est-à-dire « ce par quoi on commerce » et non ce « pour
quoi on commerce ». La monnaie signe (ou convention) a ainsi deux fonctions : -
mesure de la valeur, et intermédiaire des échanges. Elle est donc neutre.
Une citation (absente du doc cours) qui l’illustre le mieux est la suivante :
« Là où le numéraire est en très grande abondance, comme une très grande quantité de celui-
ci est nécessaire pour représenter une aussi grande quantité de biens, il ne peut avoir aucun
effet, ni en bien ni en mal, si l’on considère la nation en elle-même, pas plus que cela n’en
aurait d’opérer une modification sur un livre de comptes si, au lieu de la méthode arabe de
notation, qui ne demande qu’un petit nombre de caractères, on faisait usage de la méthode
romaine qui en demande beaucoup ».
Mais n’étudiant pas la valeur, Hume ne considère pas la troisième fonction, celle de « réserve
de valeur » (l’épargne sous toutes ses formes).
Aussi adopte t’il une conception subjective de la valeur des biens, déterminée par « les
sentiments et les passions de chaque personne ».
La TQM et le « paradoxe de Hume »
- D’autre part, l’auteur enrichit (théoriquement) la TQM par l’adjonction de variables :
l’inflation (∆p) est décomposée en (∆pb) et (∆pw), croissance des prix des biens et du
travail. Cette décomposition lui permet de décrire les « effets bénéfiques de
l’inflation. « Of money » contient un célèbre passage où l’auteur décrit (en termes de
périodes) l’effet bénéfique d’un afflux d’or aux mains de négociants, qui est
progressivement diffusé par la dépense dans l’économie, de classes en classes. La
croissance générale des prix des biens et du travail, qui en est le terme et l’extinction,
a néanmoins permis de dynamiser l’économie (emploi, revenus, dépense, épargne
etc..) dans ce que Hume appelle « la période intermédiaire ». Ce phénomène connu en
économie sous l’appellation « le paradoxe de Hume », est l’équivalent du « money
flush » de Vanderlint.
- Toutefois, comme Vanderlint il demeure un critique de la monnaie de crédit.
_c) La Théorie de l’équilibre automatique de la balance des comptes (TEABC)
Elargissant le principe quantitativiste à l’échelle internationale, comme Vanderlint, Hume en
vient à la description (à la manière de Cantillon), du mécanisme d’alternance des phases de
croissance (ou de prospérité) et de pauvreté des économies, considérées dans leurs relations
mutuelles. Il reformule ainsi la théorie de l’équilibre automatique de la balance des comptes,
mais sans considérer explicitement le problème du change.
Par conséquent, s’agissant de l’appauvrissement éventuel de l’un des pays, Hume l’impute à
la « la mendicité et à la paresse ». C’est que pour lui, l’emploi et l’ardeur au travail