Fiches techniques sur l'Union européenne - 2017 1
L'UNION EUROPÉENNE ET SES
PARTENAIRES COMMERCIAUX
À la suite de la crise économique et financière mondiale de 2008, l'Union a accéléré l'abandon
de la production de produits à forte intensité de main-d'œuvre et de faible valeur pour se
spécialiser dans les biens de marque de plus grande valeur. La persistance de certaines
barrières commerciales fait toutefois obstacle aux efforts des exportateurs européens. Afin de
les surmonter et de créer des conditions de concurrence égales pour ses entreprises, l'Union
négocie actuellement un certain nombre d'accords de libre--échange.
BASE JURIDIQUE
L'article 207 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (traité FUE) définit la
politique commerciale commune comme une compétence exclusive de l'Union européenne.
POSITION CENTRALE DE L'UNION
L'Union est la première économie au monde et elle représente plus de 20 % du produit
intérieur brut mondial (PIB)[1]. Grâce à la taille de son PIB (14 000 milliards d'euros) et à
l'ouverture de son marché intérieur, qui représente 2 415 milliards d'euros d'exportations et
2 188 milliards d'euros d'importations[2], l'Union joue un rôle central dans le modelage du
système commercial mondial, essentiellement en prenant une part active au façonnage de
l'Organisation mondiale du commerce (OMC). L'ouverture économique apporte, et continuera
à apporter, des avantages considérables à l'Union, étant donné que plus de 30 millions
d'emplois en son sein dépendent du commerce extérieur[3] et que 90 % de la croissance
économique mondiale au cours des quinze prochaines années devraient être générés en dehors de
l'Europe[4]. De nouveaux acteurs économiques et progrès techniques ont radicalement modifié
la structure et les modalités du commerce international. Le recours généralisé aux technologies
de l'information permet notamment d'échanger des biens et des services qui ne pouvaient pas
l'être auparavant. Le commerce extérieur a enregistré une croissance phénoménale au cours des
vingt dernières années, atteignant des niveaux sans précédent. Aujourd'hui, l'économie mondiale
est extrêmement intégrée et les chaînes d'approvisionnement mondiales ont en grande partie
remplacé le commerce traditionnel de biens finis.
La mondialisation et les effets persistants de la crise financière mondiale ont une incidence
négative sur les résultats économiques de l'Union. Pourtant, à certains égards, l'économie de
[1]«European Union Trade and Investment 2014» (disponible uniquement en anglais), Commission européenne, 2014,
p. 3, consulté le 11 janvier 2016, http://trade.ec.europa.eu/doclib/docs/2014/january/tradoc_152062.pdf
[2]«EU position in world trade» (disponible en anglais uniquement), Commission européenne, consulté le
17 décembre 2015, http://ec.europa.eu/trade/policy/eu-position-in-world-trade/
[3]«Le commerce pour tous: Vers une politique de commerce et d'investissement plus responsable», 2015, p. 8,
consulté le 11 janvier 2016, http://trade.ec.europa.eu/doclib/docs/2015/october/tradoc_153846.pdf
[4]«Le commerce pour tous: Vers une politique de commerce et d'investissement plus responsable», 2015, p. 8,
consulté le 17 décembre 2015, http://trade.ec.europa.eu/doclib/docs/2015/october/tradoc_153846.pdf
Fiches techniques sur l'Union européenne - 2017 2
l'Union fait preuve d'une résilience remarquable par rapport à celle d'autres pays industrialisés
et la part qu'elle représente dans le PIB mondial baisse moins rapidement que celle du Japon et
des États-Unis. L'Union a également été en mesure de maintenir une position relativement forte
dans le commerce de biens, tout en renforçant son rôle dominant dans le commerce des services.
RÔLE DE LA COMMISSION ET DU PARLEMENT EUROPÉEN
Le commerce international est l'un des premiers secteurs dans lequel les États membres de
l'Union ont accepté de céder leur souveraineté à l'Union. En conséquence, ils ont chargé la
Commission de traiter, en leur nom, les questions liées au commerce, y compris les négociations
sur les accords commerciaux internationaux. En d'autres termes, l'Union, agissant sous la forme
d'une entité unique, négocie les accords commerciaux tant bilatéraux que multilatéraux au nom
de tous ses États membres. Comme le prouve son bilan au sein du système de règlement des
différends de l'OMC, l'Union fait preuve d'une capacité remarquable en matière de défense de
ses propres intérêts dans le cadre des litiges commerciaux internationaux. L'Union a également
recours à des instruments commerciaux internationaux pour promouvoir ses valeurs et politiques
et tente d'étendre ses propres pratiques réglementaires au reste du monde. En effet, la «promotion
des valeurs européennes», notamment les Droits de l'homme, le développement durable, la
bonne gouvernance et le respect de l'environnement, constitue l'un des trois piliers de la nouvelle
stratégie commerciale de l'Union intitulée «Le commerce pour tous».
L'Union est depuis toujours favorable à un système commercial international ouvert et équitable.
Elle n'a eu de cesse de s'efforcer de garantir l'intégration de tous les pays dans l'économie
mondiale, y compris par la suppression progressive des obstacles au commerce international.
Le Traité de Lisbonne a également renforcé le rôle du Parlement européen en en faisant
un colégislateur, sur un pied d'égalité avec le Conseil, en ce qui concerne les questions
relatives au commerce et à l'investissement. De plus, le traité a également conféré un rôle plus
actif au Parlement européen dans la négociation et la ratification des accords commerciaux
internationaux, puisque son approbation est désormais obligatoire.
POLITIQUE COMMERCIALE ET ORIENTATION
La communication de 2010 intitulée «Commerce, croissance et affaires mondiales» a fait du
commerce international l'un des piliers de la nouvelle stratégie Europe 2020, qui vise à rendre
l'Union plus verte et plus compétitive. La nouvelle stratégie accorde davantage d'importance aux
relations économiques extérieures de l'Union, qu'elle définit comme un moteur de la croissance
et de la création d'emplois, et reconnaît la nécessité d'une approche coordonnée des politiques
tant internes qu'externes de l'Union.
De même, la stratégie «Le commerce pour tous» renforce la politique commerciale de l'Union,
qu'elle considère comme le principal pourvoyeur de croissance, d'emplois et d'investissement,
et plaide en faveur d'une relance de l'OMC au moyen de la fixation des trois grands objectifs
suivants[5]:
confier à l'OMC un rôle central dans l'élaboration et l'application des règles dans tous les
secteurs du commerce international;
adopter une approche plus ciblée au sein de l'OMC, en traitant chaque question
individuellement et non plus selon la démarche actuelle de l'«engagement unique», qui
impose de convenir dans un même temps de tous les points à l'ordre du jour;
[5]«Le commerce pour tous: Vers une politique de commerce et d'investissement plus responsable», op. cit., p. 6.
Fiches techniques sur l'Union européenne - 2017 3
créer un mécanisme double qui permettrait à un sous-groupe de membres de l'OMC de
progresser sur un dossier donné, tout en laissant aux autres membres la possibilité de s'y
joindre à un stade ultérieur.
Le blocage des négociations multilatérales au sein de l'OMC sur le programme de Doha pour
le développement a poussé l'Union à trouver d'autres moyens de se procurer un meilleur accès
aux marchés des pays tiers. À cette fin, une nouvelle génération d'accords complets de libre-
échange (ALE), qui vont bien au-delà des réductions tarifaires et du commerce des biens, a été
mise en place.
Le premier de ces accords de nouvelle génération a été conclu avec la Corée du Sud; il est, depuis
sa ratification par le Parlement européen, appliqué à titre provisoire depuis le 1er juillet 2011.
L'accord commercial multilatéral entre l'Union européenne et le Pérou et la Colombie, appliqué
à titre provisoire depuis 2013, l'accord d'association avec les pays d'Amérique centrale, dont
le volet relatif au commerce est appliqué à titre provisoire depuis 2013, l'accord économique
et commercial global (AECG) UE-Canada, signé le 30 octobre 2016 lors du sommet -UE-
Canada, l'accord de libre-échange UE-Singapour, dont les négociations se sont conclues en
2014, et l'accord de libre-échange UE-Viêt Nam, dont les négociations se sont conclues en 2015,
témoignent tous de cette nouvelle politique.
Si la conclusion des négociations avec les États-Unis sur le partenariat transatlantique de
commerce et d'investissement (PTCI) et avec le Japon sur un accord de libre-échange demeure
une priorité stratégique, l'Union a également ouvert les négociations d'un accord de libre-
échange avec l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Indonésie et la Tunisie, et est attachée à engager
d'autres négociations avec les Philippines. Les négociations avec la Malaisie, la Thaïlande et
l'Inde reprendront dès que les conditions seront appropriées. L'Union a également amorcé des
négociations sur des traités bilatéraux d'investissement particuliers avec la Chine et le Myanmar
et examinera la possibilité d'engager des négociations similaires avec Taïwan et Hong Kong.
Des négociations avec l'Iran seront envisagées une fois que ce pays aura adhéré à l'OMC.
Les avantages de ces accords sont considérables. On prévoit une réduction de 50 % environ des
droits de douane moyens imposés aux exportations de l'Union. Ces accords de libre-échange
devraient contribuer à la croissance économique de l'Union en renforçant son PIB de 2 %[6]. La
finalisation de ces accords pourrait cependant nécessiter plusieurs années.
IMPORTATIONS ET EXPORTATIONS
L'Europe est le premier exportateur mondial de biens manufacturés et de services et constitue
le premier marché d'exportation pour environ 80 pays[7]. L'Union a échangé des biens avec le
reste du monde pour une valeur de 3 517 milliards d'euros en 2015[8].
L'Union européenne, puissance commerciale —
Commerce de marchandises en 2015 (en millions d'euros)
Pays Exportations Importations Total Balance
commerciale
UE[9] 1 791 534 1 727 125 3 518 659 64 410
[6]«Comprendre les politiques de l’Union européenne: Commerce», Commission européenne, 2016, p. 5, consulté le
15 décembre 2016: http://bookshop.europa.eu/fr/trade-pbNA0216154/
[7]«EU position in world trade» (disponible en anglais uniquement), Commission européenne, consulté le 11 janvier
2016, http://ec.europa.eu/trade/policy/eu-position-in-world-trade/
[8]«Commerce international de biens», section 1: «Principaux résultats statistiques», Commission européenne,
Eurostat, http://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php/International_trade_in_goods/fr
[9]Flux commerciaux extérieurs avec des pays n'appartenant pas à l'UE-27.
Fiches techniques sur l'Union européenne - 2017 4
Chine[10] 170 484 350 424 520 909 – 179 940
États-Unis[11] 371 223 248 437 619 660 122 786
Japon[12] 56 550 59 768 116 318 – 3 217
Source: Commission européenne, 2015.
Les importations et les exportations ont augmenté par rapport à 2014, mais l'augmentation
a été plus importante pour les exportations (88 milliards d'euros) que pour les importations
(35 milliards d'euros). En conséquence, l'excédent commercial de l'UE-28 est passé de
11 milliards d'euros en 2014 à 64 milliards d'euros en 2015[13]. L'excédent commercial relatif
aux marchandises, qui s'élève à 179,4 milliards d'euros en 2015, a bénéficié de balances
commerciales positives en ce qui concerne les engins et les équipements de transport ainsi que
les produits chimiques et autres produits connexes. Les États-Unis sont demeurés, de loin, la
principale destination des biens exportés depuis l'Union en 2015, devant la Chine, la Suisse
et la Turquie.
Le total des importations a augmenté de 2,1 % en 2015 par rapport à 2014 et s'est établi à
1 726,5 milliards d'euros[14]. En 2014, la Chine était le premier fournisseur de marchandises de
l'Union, devant les États-Unis et la Russie.
L'Union est également chef de file mondial dans le commerce des services, lequel représente
plus de 50 % du PIB de chacun de ses États membres[15]. En 2014, l'Union a enregistré une
balance de 176,1 milliards d'euros dans les transactions de services avec le reste du monde,
puisque ses exportations se sont élevées à 764,9 milliards et ses importations à 602 milliards
d'euros[16]. Les échanges de services représentaient 28,7 % des importations de biens et de
services de l'Union en 2013[17]. Les États-Unis, les pays de l'Association européenne de libre-
échange (AELE) et l'Asie comptaient parmi les principaux partenaires de l'Union en ce qui
concerne les échanges de services. Selon les dernières données disponibles, les échanges
commerciaux de l'Union en matière de services se sont concentrés dans les trois catégories
suivantes: autres services commerciaux, transports et voyages.
INVESTISSEMENTS DIRECTS ÉTRANGERS DE L'UNION
L'Union est le premier investisseur mondial et l'un des principaux destinataires d'investissements
directs étrangers (IDE) en provenance d'autres pays. L'entrée en vigueur du Traité de Lisbonne
en 2009 a encore étendu la compétence exclusive de l'Union en matière de commerce
international, qui comprend désormais les IDE.
Part des IDE mondiaux en 2012 (%)
Pays Stock entrant Stock sortant
[10]«European Union, Trade in goods with China» (disponible en anglais uniquement), Commission européenne, http://trade.ec.europa.eu/doclib/
docs/2006/september/tradoc_113366.pdf
[11]«European Union, Trade in goods with USA» (disponible en anglais uniquement), Commission européenne, http://trade.ec.europa.eu/doclib/docs/2006/
september/tradoc_113465.pdf
[12]«European Union, Trade in goods with Japan» (disponible en anglais uniquement), Commission européenne, http://trade.ec.europa.eu/doclib/
docs/2006/september/tradoc_113403.pdf
[13]«Commerce international de biens», section 1: «Principaux résultats statistiques», Commission européenne, http://
ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php/International_trade_in_goods/fr
[14]Ibidem.
[15]«Commerce international de services», Commission européenne, consulté le 21 décembre 2015, http://
ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php/International_trade_in_services/fr
[16]«DG Trade Statistical Guide 2016» (disponible en anglais uniquement), Commission européenne, http://
trade.ec.europa.eu/doclib/docs/2013/may/tradoc_151348.pdf
[17]Entretien avec un fonctionnaire européen, DG Commerce, unité Commerce de services, Bruxelles,
21 décembre 2015.
Fiches techniques sur l'Union européenne - 2017 5
UE 34,2 % 45,5 %
États-Unis 26,5 % 35,7 %
Amérique latine 11,9 % 4,1 %
Chine 5,6 % 3,5 %
Japon 1,4 % 7,2 %
Source: Eurostat
Elina Viilup / Astrid Neyt
11/2016
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