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Divers
La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - no295 - novembre-décembre 2004
Cinq générateurs de radiofréquence sont commercialisés en France,
avec et sans rétrocontrôle de la température. Il n’existe aucune étude
publiée comparant l’efficacité des différents générateurs. Les élec-
trodes pour le voile sont, pour la majorité, des appareils à usage
unique. Le traitement par radiofréquence vélaire ou turbinale
n’est pas codifié par la Sécurité sociale (électrodes et geste non
remboursés).
C
ONCLUSION
La radiofréquence est un traitement efficace et rapide du ronfle-
ment et de l’obstruction nasale dès lors que les patients sont bien
sélectionnés sur des critères fonctionnels (ronflement simple et
SAOS léger) et anatomiques (obstacle vélaire isolé, avec un espace
rétrovélaire large, chez un patient non obèse). Par rapport aux autres
thérapeutiques existantes, il s’agit d’une technique peu invasive,
reproductible, à la morbidité très faible. Son inconvénient est son
coût, le traitement étant hors nomenclature et donc à la charge
du patient. W
R
ÉFÉRENCES
1.
Blumen MB, Dahan S, de Dieuleveult T, Wagner I, Chabolle F. Le traitement
du ronflement par radiofréquence avec contrôle thermique (Somnoplasty). Ann
Otolaryngol Chir Cervicofac 2000;117:349-58.
2.
Sher AE, Flexon PB, Hillman D et al. Temperature-controlled radiofrequency
tissue volume reduction in the human soft palate. Otolaryngol Head Neck Surg
2001;125:312-8.
3.
Blumen MB, Dahan S, Fleury B, Hausser-Hauw C, Chabolle F. Radiofrequency
ablation for the treatment of mild to moderate obstructive sleep apnea. Laryngo-
scope 2002;112:2086-92.
4.
Rombeaux P, Hamoir M, Bertrand B, Aubert G, Liistro G, Rodenstein D.
Postoperative pain and side effects after uvulopharyngopalatoplasty, laser-assis-
ted uvulopalatoplasty and radiofrequency tissue volume reduction in primary
snoring. Laryngoscope 2003;113:2169-73.
5.
Nelson LM. Radiofrequency treatment for obstructive tonsilar hypertrophy.
Arch Otolaryngol Head Neck Surg 2000;126:736-40.
6.
Fischer Y, Khan M, Mann WJ. Multilevel temperature-controlled radiofrequency
therapy of soft palate, base of tongue and tonsils in adults with obstructive sleep
apnea. Laryngoscope 2003;113:1786-91.
7.
Lin HC, Lin PW, Su CY, Chang HW. Radiofrequency for the treatment of aller-
gic rhinitis refractory to medical therapy. Laryngoscope 2003;113:673-8.
Que faire en cas d’hypertrophie amygdalienne, de luette
longue ou de macroglossie associée ?
L’existence d’une hypertrophie amygdalienne peut faire opter pour
une UPPP. Certaines électrodes permettent le traitement de l’hyper-
trophie amygdalienne sous anesthésie locale (fulguration de sur-
face ou puncture dans l’amygdale). Nelson rapporte une réduction
de 70 % du volume de l’amygdale, avec un résultat durable sur
1an (“Tonsil Somnoplasty”)(5).
Une luette supérieure à 2,5 cm est, pour certains opérateurs, une
indication à la section de celle-ci. La section peut être réalisée dans
le même temps opératoire avec la même électrode pour certains
générateurs. Les douleurs sont majorées par rapport à une séance
de radiofréquence seule, obligeant à recourir le plus souvent aux
antalgiques de niveau 2.
La radiofréquence au niveau de la base de langue a été proposée
par certains auteurs en association à la radiofréquence vélaire en
cas de SAOS modéré avec obstacle rétrolingual associé à l’obs-
tacle vélaire. Le geste est réalisé le plus souvent sous anesthésie
générale. Les auteurs rapportent 60 % de guérison ou de nette
amélioration de l’IAH (6). La morbidité est supérieure à celle de
la radiofréquence vélaire, avec un risque d’œdème et d’abcès de
la base de langue (un cas rapporté de trachéotomie).
T
RAITEMENT DE L
’
HYPERTROPHIE TURBINALE
Le traitement est réalisé en ambulatoire, sous contrôle visuel ou
optique. L’anesthésie est réalisée par pulvérisation ou méchage,
puis infiltration à la xylocaïne seule, le but étant d’augmenter le
volume du cornet. L’électrode est insérée dans le cornet en sous-
muqueux, en restant à distance de l’os turbinal. Une seule séance
est le plus souvent suffisante. Les risques de saignement et de
synéchie sont exceptionnels. L’avantage par rapport au laser est
la préservation de l’épithélium de surface et du transport muco-
ciliaire. Toutes les études rapportent une amélioration significa-
tive de l’obstruction nasale, mais avec un recul de quelques mois
et un faible nombre de patients pour la majorité d’entre elles. À
un an, Lin et al. rapportent une amélioration des symptômes de
rhinite allergique chez 90 % des patients (n = 108) : amélioration
significative de l’obstruction nasale, de la rhinorrhée, des éter-
nuements et du prurit (7).