LE THÉÂTRE DE LAMANTE ANGLAISE
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au Théâtre Artistic Athévains
production
Centre dramatique régional de Haute-Normandie/Théâtre des deux rives,
en coproduction avec Madani Compagnie
Le Centre dramatique régional de Haute-Normandie / Théâtre des deux rives est subventionné
par le Ministère de la Culture et de la Communication - DRAC de Haute-Normandie,
la Ville de Rouen, la Région Haute-Normandie, le Département de la Seine-Maritime, la Ville
d’Elbeuf-sur-Seine
Création/production
2010
Centre dramatique régional
de Haute-Normandie
Théâtre des deux rives
48, rue Louis Ricard - 76000 Rouen
02 35 70 22 82
www.cdrdeuxrives.com
LE THÉÂTRE DE L’AMANTE ANGLAISE
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de 
création du Centre dramatique régional de Haute-Normandie
conception et
mise en scène 
avec
 (Claire Lannes)
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scénographie 
lumières 
création sonore 
création des costumes 
réalisation des costumes 
maquillages et coiffures 
régie lumières 
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direction technique 
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création 2010
production
Centre dramatique régional de Haute Normandie / Théâtre des deux rives
coproduction Madani Compagnie
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métro : Voltaire
Bus : 46 / 56 / 61 / 69
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mardi à 20h30
mercredi, jeudi à 19h00
vendredi à 20h30
samedi à 15h30 et 20h30
relâche dimanche et lundi
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avec Joëlle Pagès-Pindon,
universitaire et membre de
l’association Marguerite
Duras, auteur de Le crime
l’obscur objet du désir
durassien.
vendredi 26 mars
après la représentation
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Valérie Maillard
Stéphane Maisonneuve
06 72 40 79 09 / [email protected]
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Les spectateurs sont répartis sur trois côtés d’une scène couverte du sol au
plafond de carreaux blancs.
En cet espace proprement clinique, on dirait que l’écriture est littéralement
calligraphiée. Tout repose sur le jeu, d’une précision millimétrée.
Ce qu’impose Elizabeth Macocco est d’autant plus prégnant qu’elle fait
sans cesse dans son corps honneur à l’écriture.
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Marguerite Duras sous le regard d’Élizabeth Macocco et d’Ahmed
Madani.
Une variation élégante et sensible autour de celle qui
s’inspirait des faits divers.
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Le spectacle se joue dans un dispositif scénique tri frontal qui s’installe sur
les plateaux de théâtre, derrière le rideau de fer.
Il nécessite un espace de 10 mètres d’ouverture et de profondeur.
La jauge offerte est de 100 personnes.
6 personnes en tournée (3 comédiens, 3 techniciens)
+ le metteur en scène en début de série.
conditions nancières nous consulter
montage 3 services, démontage 1 service
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Loin de soi, loin du monde
Elizabeth Macocco
Je ne peux pas répondre à vos questions dit Claire Lannes, la meurtrière, au
mystérieux interrogateur, car vous ne me posez pas la bonne : celle qui contient
toutes les autres…
Marguerite Duras place ses personnages devant le rideau de fer du théâtre, car
la représentation na pas commencé ou est, peut-être, déjà terminée ou pourquoi
pas, ne peut avoir lieu.
Ne restent alors que des questions sans réponses et si les mots sont impuissants
alors nulle issue, nul partage, nulle compassion.
Rien que la solitude de cette drôle d’amante dont la bouche, à l’image du ciment
du banc sur lequel elle est assise, narrive plus à nommer le futur puisque l’amour
salvateur appartient dénitivement au passé.
Rien que l’enfouissement dans un monde sans traces, un monde de traces pures.
Peut-être ce monde de l’écriture, ce monde de liberté absolue qui nous enseigne
que raconter une histoire, essayer de comprendre une vie, c’est en faire partie.
Alors si écrire, c’est vivre, reste la question toujours posée du comment et du
pourquoi.
Dans mon parcours théâtral, à travers les spectacles que j’ai conçus et interprétés,
j’ai toujours été emportée par de grands destins féminins, par exemple avec
Médée, Callas ou Dorothy Paker ou dans L’Usage de la vie, texte commandé à
Christine Angot.
Mon projet pour le Centre dramatique de Haute-Normandie accorde une très
grande importance à l’écriture et au partage par le verbe et le langage. J’avais
envie d’essayer de porter et faire entendre la langue durassienne, très poétique
et stylée. Je voulais également aborder les thématiques du couple et de la folie.
Aussi, quand j’ai relu LAmante anglaise, il m’est apparu évident que je devais aller
vers ce texte et cette écriture.
J’ai proposé cette pièce à Ahmed Madani et j’ai été très heureuse qu’il me rejoigne
dans ce désir et que nous entamions ensemble ce dialogue avec Marguerite
Duras.
Comme toutes les héroïnes de Marguerite Duras, Claire Lannes est en quête d’un
amour idéal. Ici, l’amour est derrière elle, et le crime est à la fois une renaissance
et un suicide. Avant le passage à l’acte, elle s’enferme en elle-même ; après le
crime, elle retrouve le langage.
Le fait divers dont s’inspire Marguerite Duras devient sous sa plume une tragédie
: elle dépasse la dimension sociale pour entrer dans le mythe. Claire Lannes tue sa
propre chair et par là-même son couple. Cet assassinat est un cri d’amour, un crime
fondateur. Claire Lannes persiste à chercher cet amour idéal qui est derrière elle.
Il y a souvent chez Duras ce moment d’incandescence amoureuse qui ne peut
durer tel quel, et cette incapacité à se xer dans une situation et s’y reconnaître.
La vraie vie, pour elle, est ailleurs dans une autre vie impossible à vivre. Marguerite
Duras décrit merveilleusement cette inadaptation à la vie. Ses personnages sont
loin du monde et loin d’eux-mêmes et c’est sans doute pour cela que nous avons
tant d’empathie pour leurs destins singuliers. Ce qui m’a intéressée également
c’est le chemin fait sur l’œuvre, et notamment le passage entre le roman et le
texte théâtral totalement épuré. Dans la pièce, le personnage de l’interrogateur
devient une chose essentielle, il est tout, il est la justice, il est la société qui
demande des comptes, il est le livre en train de s’écrire, ce qui nous ramène à la
convocation, devant le peuple.
Nous avons voulu avec Raymond Sarti, qui a conçu la scénographie, un dispositif
scénique qui replace les spectateurs au cœur de l’agora. L’interrogateur devient
ainsi la société qui interroge la criminelle et s’interroge sur elle-même. Il est
l’humain qui cherche à se comprendre.
La proximité avec les spectateurs nous oblige à une pureté du jeu, à une
incarnation à la fois très concrète et très poétique. Claire Lannes n’est pas une
héroïne désincarnée, c’est au contraire une femme de chair, avec ses désirs et ses
contradictions, tout en s’exprimant dans une langue construite et stylisée. Il y
a une incandescence des personnages féminins chez Duras et c’est précisément
cette incandescence-là qu’il faut parvenir à incarner.
Le crime de LAmante anglaise
Marguerite Duras
Le crime évoqué dans LAmante anglaise s’est produit dans la région de
l’Essonne, à Savigny-sur-Orge, dans le quartier dit de «La Montagne Pavée»
près du viaduc du même nom, rue de la Paix, en Décembre 1949.
Les gens s’appelaient les Rabilloux. Lui était militaire de carrière à la
retraite. Elle, elle avait toujours été sans emploi xe. Ils avaient eu deux
enfants, deux lles.
Le crime avait été commis par la femme Rabilloux sur la personne de son
mari : un soir alors qu’il lisait le journal, elle lui avait fracassé le crâne avec
le marteau dit «de maçon» pour équarrir les bûches.
Le crime fait, pendant plusieurs nuits Amélie Rabilloux avait dépecé le
cadavre. Ensuite, la nuit elle en avait jeté les morceaux dans les trains de
marchandises qui passaient par ce viaduc de la Montagne Pavée, à raison
d’un morceau par train chaque nuit. Très vite, la police avait découvert
que ces trains qui sillonnaient la France avaient tous ceci en commun : ils
passaient tous justement sous ce viaduc de Savigny-sur-Orge.
Amélie Rabilloux a avoué dès qu’elle a été arrêtée.
Je les ai appelés les Lannes. Elle, Claire, Claire Lannes. Lui, Pierre, Pierre
Lannes. J’ai changé aussi la victime du crime : elle est devenue Marie-
Thérèse Bousquet, la cousine germaine de Pierre Lannes, celle qui tient la
maison des Lannes à Viorne.
Je crois que la peine d’Amélie Rabilloux a été considérablement écourtée.
Au bout de cinq ans, en effet, on l’a revue à Savigny-sur-Orge. Elle est
revenue dans sa maison, rue de la Paix. Quelquefois on l’a encore revue.
Elle attendait l’autobus en bas de sa rue. Toujours elle était seule. Un jour
on ne l’a plus vue. A Savigny-sur-Orge personne ne se souvient plus. Le
dossier du crime d’Amélie Rabilloux a rejoint dénitivement les Archives
Judiciaires Nationales en Indre-et-Loire.
C’est dans la chronique de Jean-Marc Théolleyre que j’ai appris l’existence
du crime d’Amélie Rabilloux. Le génial chroniqueur du Monde disait
qu’Amélie Rabilloux, inlassablement, posait des questions pour essayer de
savoir le pourquoi de ce crime-là, qu’elle avait commis. Et qu’elle ny était
pas parvenue….
LE THÉÂTRE DE L’AMANTE ANGLAISE
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L’INTERROGATEUR :
« Je cherche qui est
cette femme,
Claire Lannes,
et pourquoi elle dit
avoir commis ce crime. `
Le reste mest égal.
Elle, elle ne donne
aucune raison à ce
crime.
Alors, je cherche pour
elle. »
Le Théâtre de l’Amante anglaise,
Marguerite Duras
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