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RESUME
En 2006, la situation économique mondiale se caractériserait par une croissance
relativement forte et une inflation modérée. Sur les marchés monétaires et financiers, les
conditions seraient au resserement monétaire. Les taux d’intérêt de long terme resteraient
relativement bas. Le dollar resterait quasiment stable par rapport à l’euro voire en légère
baisse.
C’est dans cet environnement international relativement favorable que s’inscriraient les
activités économiques et financières de la Communauté pour l’année 2006. Celle-ci
connaîtrait une croissance économique modérée, une situation budgétaire renforcée, une
stabilité de la monnaie commune et une amélioration du solde du compte courant, avec
toutefois une accentuation des tensions inflationnistes.
En effet, selon les projections disponibles, l’an 2006 se caractériserait par la poursuite d’une
croissance économique soutenue. La hausse du PIB réel se situerait autour de 3,3 %, contre
4,0 % en 2005. Dans ces conditions, le revenu réel par habitant s’apprécierait de 0,8 %. Du
côté de l’offre, le développement rapide des activités des secteurs primaire et tertiaire
constituerait les locomotives de la croissance économique en 2006, avec principalement le
redressement des cultures vivrièrs et maraîchères, l’expansion continue de la téléphonie
mobile dans les principales villes de la Sous-région, la densification du trafic routier et le
dynamisme du commerce.
Par ailleurs, le secteur pétrolier continuerait d’exercer une forte influence sur la croissance,
du fait du raffermissement de la production de pétrole brut, au Congo et au Cameroun, ainsi
que de la forte hausse de la production du méthanol en Guinée Equatoriale. Cette tendance
serait néanmoins tempérée par une baisse de la production au Gabon, en Guinée
Equatoriale et au Tchad. En définitive, la production pétrolière enregistrerait une baisse de
3,7 % en 2006, contre une hausse de 2,3 % un an plus tôt, tandis que celle du métanole
progesserait de 10,3 %. Du côté de la demande, le principal moteur de la croissance
économique en 2006 resterait la demande intérieure, tirée principalement par le dynamisme
de la consommation privée et des investissements bruts. La demande extérieure nette
tirerait la croissance à la baisse. Les pressions inflationnistes devraient sensiblement
s’accroître, dépassant même la norme communautaire de 3 %. A cet effet, la variation de
l’indice des prix à la consommation des ménages se situerait à 5,2 % en 2006 en moyenne
annuelle.
Au niveau des finances publiques, l’excédent budgétaire, base engagements, hors dons,
progresserait, traduisant à la fois une augmentation des recettes pétrolière et non pétrolière.
En effet, les recettes pétrolières enregistreraient une hausse imputable à la bonne tenue des
cours de pétrole brut malgré une légère diminution de sa production. De même, la relance
des activités non pétrolières conjuguées avec la poursuite des mesures visant à élargir
l’assiette fiscale et à améliorer l’efficacité du recouvrement des différentes régies financières
contribueraient à l’amélioration des recettes non pétrolières. Pour leur part, les dépenses
budgétaires se renforceraient, du fait d’une hausse des dépenses en capital, en relation avec
les efforts des Autorités de la Sous-région pour réorienter la structure des dépenses
publiques en faveur des secteurs prioritaires.
S’agissant du compte extérieur, son solde courant deviendrait positif, reflétant le
raffermissement de l’excédent commercial, en relation essentiellement avec la hausse des
ventes de pétrole brut qui compenserait largement la progression des importations. Cette
évolution des échanges extérieurs procèderait de l’évolution favorable des termes de
l’échange attribuable d’une part, à l’augmentation des prix à l’exportation, induite par la
hausse des cours du Brent ainsi que des prix de la plupart des matières premières exportées
par les pays de la CEMAC, et d’autre part, à la progression moins importante des prix à
l’importation, liée à la poursuite de la dépréciation du cours du dollar.