4 UNE PRÉSENTATION DE LA SYNTAXE 4
”MC” désigne l’appellation ”morphème complémentaire”. Ici aussi, la grammaire tradition-
nelle parle de ”pronoms” (”clitiques”, ”atones”, etc.), mais, pour la même raison que plus
haut, nous réserverons la notion de ”pronom” à des éléments qui constitueront un type
spécique d’unité nominale 2.
les suxes : celui de personne est solidaire du préxe de personne, comme nous l’avons vu.
Selon les verbes et les conjugaisons, il peut être assez facile de bien distinguer chaque mor-
phème : nous mangerions :mang- lexème, -er- marque de innitif / futur / conditionnel,
-i- conditionnel, -ons personne. Dans d’autres cas, il est plus dicile de les distinguer
car les morphèmes connaissent un amalgame, et le lexème du verbe peut lui-même être
amalgamé : par exemple : il a.
De manière générale, on perçoit que ces unités, ”nominale” et ”verbale”, sont structurées
autour d’un lexème, qui peut être environné ou non par d’autres morphèmes. Nous considérerons
que le chien est une unité nominale, tout comme et avec le chien : si, dans certains cas,
tous les morphèmes potentiels ne sont pas présents, on décrira simplement l’unité avec ou sans
ces morphèmes (on pourra parler d’absence signicative, cf. cours de morphologie), mais on
leur donnera le même statut. De même, je mange et pour que je ne le mange pas seront
tous deux considérés comme des unités verbales au même titre, mais la seconde contient plus
de morphèmes explicitement présents ; néanmoins, la première les contient aussi virtuellement,
puisque l’on peut établir des rapports d’opposition pertinents entre je mange et je mange-rai,
je le mange,je ne mange pas, et observer dans tous les cas une régularité dans la position
des diérents éléments.
4.1.3 Diérentes formes d’unités :
L’approche que nous avons proposée se concentre autour de deux types d’unités principales,
nommées ”unité nominale” et ”unité verbale”. En établissant les morphèmes qui peuvent ou non
s’y trouver, elle propose un schéma relativement simple pour expliquer la plupart des construc-
tions syntaxiques du français. Néanmoins, elle soulève deux dicultés : premièrement,, l’état
actuel de ce que nous avons présenté ne permet pas de rendre compte de l’existence de notions
présentes dans la grammaire traditionnelle : adjectifs, pronoms, adverbes ; deuxièmement,,
elle ne rend pas compte de toutes les constructions possibles du français.
Pour résoudre ces deux dicultés, il faut considérer que les schémas donnés pour les unités
nominale et verbale ne sont que des formes canoniques qui connaissent ensuite un certain
nombre de variantes ou formes.
Les formes de l’unité verbale :
Par exemple, sans prétendre ici donner une liste exhaustive de toutes les constructions
possible, on observera que l’unité verbale pourra connaître un certain nombre de changements
selon les cas, où certains morphèmes se trouveront ou non présents, et leur ordre inversé :
2Il serait possible de revenir de manière plus détaillée sur ces éléments : on y observerait l’existence de deux
séries : me, te, le / la, nous, vous, les et me, te, lui, nous, vous, leur, et d’autres éléments comme
en,y. La première série correspond aux relations ”objet direct”, où l’unité verbale est mise en relation avec une
autre unité, sans préposition, et la seconde, aux relations dites ”objet indirect”, introduites par la préposition
à. On verrait aussi que certaines combinaisons sont possibles : le lui,lui en,l'en.