Expo3
Philosopher avec
L’islam ?
7 décembre 2015
Expansion islamique
A la mort de Mahomet en 632 se succèdent 4 califes issus de son entourage, jusqu’à
l’assassinat du dernier, Ali en 656 qui cristallise le schisme entre sunnites et chiites.
A l’avènement de la dynastie des Omeyyades en 662 jusqu’en 750, un courant de
pensée appelé « jabarite » déterministe, fataliste et donc conservateur l’emporte. Le cours
des choses est fixé, écrit à l’avance.
Sous la dynastie des Abbassides de 750 à 1258, c’est le courant de pensée affirmant le
libre-arbitre, appelé « qadarite » qui eut la faveur du pouvoir politique. En 750, la conquête
arabe s’étend jusqu’en Espagne. (1)
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Double naissance
La philosophie en langue arabe a aussi été portée par des philosophes de tous
horizons : de Perse (Avicenne, Al Râzî), d’Asie centrale (Al Fârâbi), d’Andalousie
(Averroès, Avempace)…
Elle est née deux fois, d’abord comme théologie originale le « kalâm » fendue par
Al Ghazâlî et sera renouvelée aux sources grecques dans un courant philosophique baptisé
« falsafa » où l’on retrouvera Averroès et Avempace. (*2)
La raison est nécessaire à la foi
L’accueil de la philosophie
En l’an 832, le Calife Al Ma’mun (786-833), à la suite d’un songe où il dialogue avec
Aristote, créé la Maison de la Sagesse à Bagdad, institution vouée aux sciences
philosophiques d’où naîtra une tradition philosophique falsafa de son nom grec arabisé.
Les meilleurs savants qui furent au début des chrétiens y firent la traduction en arabe
d’ouvrages de la pensée grecque préservés dans les monastères de Syrie ou d’Irak, écrits en
langue syriaque.
La philosophie en islam fut un carrefour de rencontres et de traditions entremêlées :
païenne, chrétienne, musulmane, juive, orientale et occidentale, méditerranéenne et
continentale, arabe ou non (perse, turque…) (*2)
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Avicenne
Ibn Sînâ (980-1037) d’origine iranienne, (Avicenne en latin) fut médecin et savant
aux connaissances multiples. Il a laissé une œuvre gigantesque.
Il fut le premier à penser la liaison entre la doctrine de l’être (ontologie) et la
théologie, en concevant une théologie rationnelle, qui soit une compréhension scientifique du
gouvernement divin du monde.
Pour lui la philosophie doit produire le système complet du monde et de ce qui est
au-delà du monde. (*3)
Averroès
Ibn Rushd (1126-1198), d’origine andalouse (Averroès en latin) fut médecin, juriste
et homme de pouvoir au service de la dynastie almohade.
Il fût un commentateur subtil dAristote dont il a corrigé les traductions et qu’il a
enrichi. Il sera exilé pour résie par le calife berbère almohade Al Mansour et ses livres
seront brûlés.
L’occident a eu un rapport très particulier avec lui, fait à la fois de fascination, il a
inspiré la pensée européenne, mais aussi de rejet car en tant qu’arabe, il devrait être un
barbare, alors qu’en fait il nous ressemble. (*4)
La parole révélée doit s’interpréter
Pour le philosophe S. Bachir Diagne (né en 1955) : Dieu a créé une parole pour les
humains, dans le langage accessible à leur raison, laquelle est invitée à l’interpréter et à lui
appliquer toute sa capacité de libre examen.
La science de cette parole est le kalâm qu’accompagne la science du commentaire le
tafsir, la science de la jurisprudence, le fiqh et une science du hadith, des traditions orales
relatives au Prophète. (*1)
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Loi Divine et philosophie
Pour Averroès (1126-1198), le Coran nous invite à rechercher la connaissance et à la
développer sous sa forme rationnelle, selon les modes de syllogisme (raisonnement à deux
propositions) définis par Aristote, qui fondent la logique.
La croyance qui provient de la démonstration va de pair avec la connaissance de
l’interprétation. La Loi Divine appelle à comprendre et à démontrer les vérités qu’elle
communique. (*2)
Le syllogisme d’Averroès
Prémisse majeure : La philosophie est la méditation sur ce qui est.
Prémisses mineures :
- Méditer sur ce qui est, conduit à la connaissance de l’auteur de toutes choses.
- La connaissance de l’auteur de toutes choses est une obligation.
Conclusion : méditer sur ce qui est, est une obligation.
Ainsi donc, l’étude de la philosophie est un devoir religieux. (*1)
Une morale par la raison
Pour Avicenne, l’usage de la raison permet de se libérer du corps, de ses désirs et
passions.
Il faut selon lui sortir des adhésions confessionnelles et de la littéralité de la charia en
privilégiant une interprétation rationnelle et allégorique de la révélation prophétique.
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Il critique la superstition et l’adhésion aveugle et craintive aux interdits. Le travail
moral sur soi n’est pas une obéissance aveugle par crainte d’un châtiment ou par espoir d’un
paradis dans l’au-delà. (*3)
Interpréter les allégories du Coran
« Les plantes et les arbres se prosternent… » Coran V6 S55 dite de « La
miséricorde »
Les mots peuvent être ambigus ainsi prosterner signifie à la fois poser le front sur la
terre et faire acte d’obéissance pour ce qui n’a ni front ni paume ni genoux.
Il y a donc lieu de comprendre dans cette sourate que plantes et arbres obéissent à un
principe premier, les lois de la nature. (*2)
Conciliation entre foi et raison
Pas de religion sans connaissance
Pour Al Fârâbi, la religion n’est qu’une image de la philosophie.
Mais seule la philosophie donne accès au concept.
S’il est vrai que les adeptes des deux visions, mutazilites et acharites s’opposent,
religion et philosophie ont en réalité partie liée. (*2)
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