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Actuellement, alors que, plus de 97% des recettes algériennes à l’exportation sont
alimentées par la rente pétrolière, près de 20% de la population active au
chômage15, un accroissement effrayant de la pauvreté notamment au sein des
populations rurales, une baisse du pouvoir d’achat du citoyen algérien, une
insuffisance d’investissements étrangers, l’économie algérienne doit se pencher sur
d’autres rentes que celle du pétrole, afin que sa situation ne se complique
d’avantage, pour assurer un avenir fleurissant et un développement durable et
solidaire de l’Algérie et de ses générations futurs.
Incontestablement, l’un des facteurs qui pourrait contribuer à la relance de
l’économie algérienne, sera sans doute celui du développement de l’agriculture. Ce
secteur, qui a déjà contribué fortement à la croissance économique dans le passé,
en matière de production et en matière d’absorption de la main-d’œuvre, n’assure
aujourd’hui que partiellement la couverture des besoins en produits alimentaires de
base. Ainsi, les importations alimentaires algériennes pour l’année 2005 ont dépassé
les 3 milliards de $ et le recours aux importations des céréales, des huiles
alimentaires, du sucre et de lait s’impose de jour en jour et de plus en plus pour
couvrir les besoins de la population, ce qui fait augmenter le poids de la facture
alimentaire, et ne cesse de croître les ressources en devises consacrées à cet
objectif, au lieu de les consacrer à d’autres fins : 1 milliard de $ dans les années 70,
2 milliards dans les années 80, 2,5 milliards dans les années 90, 3 milliards en 2005.
La dépendance alimentaire, plus que jamais devient une dure, coûteuse et durable
réalité.
L’analyse de cette situation, incite à réfléchir à l’avenir de l’agriculture algérienne. Il
est impératif de développer l’or vert au lieu de compter sur l’or noir, surtout que les
chiffres parlent d’eux-mêmes ; L’Algérien est l’un des plus grands consommateurs
des céréales dans le monde à la hauteur de 201.27 Kg/an16. Au même temps, la
production algérienne (production de blé illustrée dans le tableau n°1) est loin de
faire face à la demande énorme de la population (tableau n°2).
Tableau n° 1 : Quantité du blé produite en Algérie (en 1000 tonnes)
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996
750.08 1,869.40 1,836.75 1,016.50 713.96 1,499.92 2,982.60
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
661.51 2,280.00 1,470.00 760.36 2,039.21 1,501.80 2,964.85
Tableau n° 2 : Quantité du blé alimentaire consommés (en 1000 tonnes)
1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997
4,796.42 5,190.10 5,313.35 5,334.07 5,431.85 5,587.60 5,423.88
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
6,093.75 6,159.73 5,740.54 5,982.75 6,030.03 6,400.41 5,550,25
Source : FAOSTAT | © OAA Division des Statistiques 2006
15 Une polémique sur les chiffres du chômage en Algérie, le gouvernement évoque le chiffre de 15,3%, or les plus septiques
parlent quant à eux de 30% de la population active en chômage.
16 En 2003 selon les données de FAOSTAT.