Installations d`eau chaude sanitaire dans les bâtiments

Information du domaine Sanitaire | eau | gaz
Installations deau chaude sanitaire dans les bâtiments (SIA 385/1 et 385/2)
Introduction
La norme SIA 385/1 « Installations deau chaude sanitaire dans les bâtiments Bases générales et
exigences » est parue en mai 2011. Elle remplace la norme SIA 385/3 de 1991. Elle vise notamment à
réduire au strict minimum la consommation dénergie et deau, ainsi quà garantir lhygiène dans les
installations deau chaude sanitaire. Sur la base de ces objectifs, des exigences ont été définies pour
les temps de soutirage et les températures dans le système, de même que des exigences globales
pour les installations deau chaude sanitaire. La deuxième partie, la norme SIA 385/2 « Installations
d’eau chaude sanitaire dans les bâtiments Besoins en eau chaude, exigences globales et
dimensionnement » a été publiée en janvier 2015. Cette norme décrit la procédure et les méthodes
de calcul pour la planification des installations deau chaude.
La documentation sur ces deux normes, soit la troisième partie, sera disponible au cours du premier
semestre 2015. Elle doit permettre de clarifier et dapprofondir les normes à laide dexemples. De
nombreux malentendus liés à des erreurs dinterprétation devraient ainsi être dissipés.
La mise en consultation de la norme SIA 385/2 a provoqué de nombreuses discussions et
incertitudes au sein de la branche sanitaire. Lors de conférences, des intervenants et membres de
commission ont été critiqués et qualifiés dirréalistes. Certes, il peut sembler utopique dinfluencer le
projet dun architecte par des normes. Mais dispose-t-on dun autre moyen pour diminuer les
dépenses énergétiques liées à la production deau chaude ? Il apparaît aussi clairement que les
projeteurs sanitaires se trouvent dans une position délicate (concepts de distribution plus complexes
en raison des temps de soutirage). Dans ce contexte, les questions suivantes se posent :
Qu’est-ce qui a changé aujourd’hui ?
Faisions-nous mal les choses à lépoque ?
Dans lancienne norme SIA 385/3 de 1991 figure larticle suivant à propos des temps de soutirage
(article 2 32 22) :
Domaines dutilisation
Pour que les déperditions dues au soutirage se situent dans des limites économiquement acceptables,
on peut recommander, pour les temps de soutirage, les valeurs indicatives suivantes :
Points de soutirage deau chaude
Temps de soutirage en secondes (s)
Lavabos, bidets, douches
jusquà 10
Eviers
jusquà 7
Fondamentalement, rien na changé concernant les temps de soutirage ; pour les éviers, ils ont
même été prolongés.
Sur le plan juridique, il existe une différence entre une recommandation de 1991 et une prescription
de 2011. Néanmoins, le consommateur a toujours attendu un temps de soutirage de 7 à
10 secondes.
Auf der Mauer 11, Case postale, 8021 Zurich, T 043 244 73 00, F 043 244 73 79, info@suissetec.ch, www.suissetec.ch
De nombreuses installations sanitaires fonctionnant parfaitement prouvent quun grand nombre de
choses étaient faites correctement à lépoque (consciemment ou non). Les réclamations liées à des
temps de soutirage trop longs ne sont pas nouvelles, mais cela na rien à voir avec les normes.
Généralement, lutilisateur se plaint lorsque le temps de soutirage atteint 28 secondes à deux
minutes. Aucun professionnel du sanitaire ne pourra prétendre que cette durée est normale. En
d’autres termes : de très grandes fautes ont été commises dans ces installations.
Peut-être que les normes sensibilisent davantage les utilisateurs, et que les réclamations
augmenteront. La présente fiche informative doit attirer l’attention des projeteurs et des
installateurs sanitaires sur ce point afin de garantir des installations deau chaude efficaces pour les
utilisateurs, et réduire ainsi le nombre de réclamations.
La présente fiche informative traite des thèmes suivants :
temps de soutirage, définitions, calculs et mesures ;
température de leau chaude (hygiène vs économie dénergie). Pour un spécialiste du sanitaire, il
devrait être clair que lhygiène prime sur léconomie dénergie ;
répercussion des exigences globales sur la planification des installations sanitaires ;
convention dutilisation.
Temps de soutirage
La définition suivante figure dans la norme SIA 385/2 :
Retard au soutirage
Délai qui sécoule entre louverture complète du robinet de soutirage et lécoulement de leau chaude
sanitaire à la température de 40 °C. Le retard au soutirage équivaut à la somme de la durée de la
phase froide et de la durée du réchauffement.
Par rapport à lancienne norme, cette définition est très détaillée et précise. Ce point avait
justement suscité de nombreuses questions par le passé. Par exemple, à partir de quand il faut
prendre en compte le facteur 2 (temps de soutirage = 2 x phase froide). Dans le cadre juridique, on
avance souvent largument de la date du permis de construire, mais ce n’est pas correct. Comme les
temps de soutirage sont définis avec précision depuis 2011 et que les conditions « physiques » ne
dépendent pas des normes, il faut tenir compte du facteur 2. Pour être plus précis, ce facteur a
toujours été valable, mais une grande partie des spécialistes ne lappliquaient pas.
La formule suivante est utilisée depuis de nombreuses années :
=
̇
t = temps de soutirage
VC = volume de la conduite
V = débit
Cette formule permet de calculer la durée de la phase froide, mais pas le temps de soutirage. Ainsi,
au niveau du temps de soutirage, elle est fausse. Elle ne tient pas compte du fait que lensemble de
la conduite, distributeurs et robinetteries compris, doit être chauffé. Ce paramètre prolonge le
temps de soutirage du facteur 2 déjà mentionné.
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Ce facteur 2 est une valeur moyenne résultant de mesures effectuées en laboratoire. Il est influencé
par la longueur de la conduite, le matériau du tuyau ainsi que les températures et léventuelle
isolation des distributeurs. Dans la pratique, ce facteur peut être plus petit lorsque les conditions
sont idéales, et plus grand dans le cas dune mauvaise planification ou exécution.
Les températures ont une influence déterminante sur ce facteur et donc sur le temps de soutirage
effectif. Il y a dune part la température dans la conduite deau chaude avant le soutirage et, dautre
part, la température de leau chaude dans la conduite maintenue en température. En laboratoire, les
mesures ont systématiquement été effectuées à 12 °C. Dans la pratique, la température ne sera
jamais inférieure à la température ambiante ou à la température de la gaine. Autrement dit, elle se
situe entre 25 °C et 35 °C. Le facteur peut ainsi diminuer à environ 1,5. Lorsque le distributeur est
placé dans la cave non chauffée dune maison individuelle, il est important de déterminer si le
distributeur est maintenu en température ou non par la chaleur issue de laccumulateur, et den
tenir compte.
Des étudiants de la Haute école de Lucerne ont effectué un essai et obtenu les résultats suivants :
Les mesures montrent que, lorsque le distributeur est parfaitement raccordé et isolé, la température
ne descend pas en dessous de 35 °C. A droite du diagramme figurent des remarques sur la
prolifération des légionelles. On ne peut effectivement pas nier que la prolifération de légionelles est
Refroidissement du distributeur
avec isolation
sans isolation
situation idéale
Isolation: λ = 0,04 W/mK ; ép. = 2 cm
Distributeur Optiflex = bronze ¾ "
Elimination de
légionelles
pas de prolifération
Prolifération
optimale de
légionelles
pas de prolifération
Temps [h]
Température [°C]
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favorisée par ce maintien en température. Toutefois, il convient de relativiser ce point : dune part,
le volume deau est moindre et, dautre part, il est soutiré plusieurs fois par jour.
Cela explique en partie pourquoi les installations planifiées à lépoque ne posaient pas
nécessairement problème. Le distributeur étant maintenu en température, le temps de soutirage
était sensiblement plus court ; autrement dit, sans même que les spécialistes y prêtent attention, le
temps de soutirage était respecté.
Les températures de lalimentation deau chaude influencent le temps de soutirage. En dautres
termes, en cas de températures plus basses, par exemple à 45 °C (stations de production deau
chaude sanitaire), le temps de soutirage effectif correspond à presque trois fois la durée de la phase
froide. Il convient de tenir compte de cette remarque et de lintégrer dans les conventions
d’utilisation.
Comment respecter les temps de soutirage :
Idéalement, larchitecte a conçu les locaux sanitaires de manière optimale et les tracés vers les
robinetteries de soutirage sont courts. Comme cest rarement le cas, la distribution deau chaude
doit être planifiée en conséquence.
Le distributeur deau chaude doit être bien placé, c’est-à-dire entre les locaux sanitaires. Il faut
s’écarter de lidée de placer les colonnes montantes dans la salle de bains. Un réduit situé de
manière centrale entre les locaux sanitaires constitue peut-être un meilleur emplacement.
Souvent, on est contraints de définir des colonnes montantes supplémentaires. Sil est ainsi
possible dexécuter des conduites de soutirage plus courtes, les pertes énergétiques ne seront pas
plus importantes. En dautres termes : grâce aux temps de soutirage courts (< 10 secondes), les
pertes énergétiques dues aux colonnes montantes supplémentaires sont largement compensées.
La question se pose souvent de savoir si lon peut définir des temps de soutirage plus longs dans une
convention dutilisation. Il est clair que cest possible, mais il faut veiller au fait que lon conclut
rarement la convention dutilisation avec lutilisateur effectif (p. ex. dans le cas de copropriétés) ; par
conséquent, le non-respect des temps de soutirage définis dans la SIA 385 risque de conduire à de
longues procédures judiciaires. Le résultat de telles procédures judiciaires nest évidemment pas
prévisible, tout comme la position du juge par rapport à la convention dutilisation. Tout spécialiste
du sanitaire devrait essayer de planifier une bonne distribution avec des temps de soutirage courts
et ne pas se reposer sur une convention dutilisation.
Que faut-il éviter ?
De longues conduites de raccordement depuis le distributeur
d’eau chaude
Distributeur raccordé depuis le haut (thermosiphon comme sur
la photo)
Amener la circulation vers le distributeur, car cela ne
fonctionnera pas dans la pratique pour des raisons hydrauliques
Installations avec boîtes doubles
Températures basses dans la distribution deau chaude
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Remarque : Les installations avec tés conduisent souvent à de bons résultats au niveau des temps de
soutirage car les conduites sont généralement courtes. Cest seulement lorsque les conduites de
raccordement sont noyées que les tracés sont plus longs et donc les temps de soutirage aussi. Dans
le cas des conduites de raccordement noyées, il peut y avoir de plus grandes différences entre la
planification et lexécution. Il faut sensibiliser les installateurs à cet aspect pour que les conduites de
raccordement soient aussi courtes que possible.
Enfin, pour le calcul de la durée de la phase froide, il convient de souligner que les débits suivants
doivent être observés :
Appareil sanitaire Débit
l/s l/min
Lavabo, lave-mains, bidet 0,1 6
Douche, table de rinçage, évier 0,2 12
Baignoire 0,3 18
Ces débits sont théoriques ; dans la pratique, ces valeurs peuvent être inférieures, notamment dans
le cas de robinetteries et de douchettes à économie deau. Cela signifie que les résultats obtenus
(temps de soutirage) lors des mesures doivent être convertis aux débits indiqués ci-dessus selon une
règle de trois. Prenons lexemple dune douche : si un temps de soutirage de 18 secondes résulte de
la mesure avec une douchette à économie deau (6 l/min), les prescriptions de la SIA 385 sont
respectées car une robinetterie normale atteindrait un temps de soutirage de 9 secondes seulement.
L’utilisation de robinetteries et de douchettes à économie deau devrait être thématisée dans la
convention dutilisation. On pourrait ainsi préciser que les variations de température sont courantes
dans le cas de robinetteries et de douchettes à économie deau. De telles variations de température
peuvent très difficilement être compensées par dautres mesures. Même un mitigeur
thermostatique atteint ses limites, notamment lorsque la température de leau chaude est baissée
en raison dimportants efforts déconomies.
On se demande souvent (précisément lors de mesures sur place) où le temps de soutirage doit être
respecté. Cette question trouve son fondement dans la « Directive pour installations deau potable »
W3, qui calcule les pertes de charge jusquà la dernière équerre de raccordement ; autrement dit, le
robinet de soutirage nest pas pris en compte. En ce qui concerne le temps de soutirage, la situation
est différente, car il nest pas possible de mesurer sans robinet de soutirage. Ainsi, le temps de
soutirage est mesuré avec le robinet de soutirage ; une douchette extensible dans une cuisine ou un
flexible de douche peut donc prolonger le temps de soutirage. Outre les longues conduites de
soutirage et les raccordements peu optimaux des distributeurs, les débits sont une cause fréquente
de temps de soutirage trop longs. En plus de mesurer la durée, il est donc important de mesurer le
débit et les températures.
Température de leau chaude
L’hygiène est une exigence absolue.
Lorsque les installations de pompe à chaleur ont un bon coefficient de performance (COP), des
températures deau chaude de 45 °C à 55 °C sont planifiées. On entend souvent laffirmation fausse
selon laquelle les pompes à chaleur peuvent seulement atteindre les 55 °C. Il faudrait ajouter que les
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