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Donaldson, Bailey, Roeser et Price, et Shailer et Al, tous ont
trouvé que les techniques d´équilibrage de la sonie résultent
généralement en une valeur comprise entre 0 à 20 dB SL.
Nous exprimons les résultats ici en dB SL (Sensation Level)
étant donné qu´il s´agit de la différence entre les résultats en
dB HL et le seuil auditif absolu à la fréquence de la tonie. Gé-
néralement, la tonie ne se retrouve pas dans les fréquences
conventionnelles, donc la recherche d´un seuil à la fréquence
spécifique de la tonie est nécessaire afin de convertir le
résultat en une valeur absolue exprimée en dB SL.
Stimuli de comparaison
Stimulus jugé comme
étant le plus proche
de l´acouphène
Essais 1 55 dB vs 60 dB 60 dB
Essais 2 60 dB vs 65 dB 65 dB
Essais 3 65 dB vs 70 dB 65 dB
Essais 4 65 dB vs 68 dB 65 dB
Essais 5 65 dB vs 66 dB 65 dB
Mesure #3 : l’effet de masque
Le masquage de l´acouphène est souvent considéré comme
la partie la plus importante de l´évaluation de l’acouphène.
Cette procédure permet au professionnel d´évaluer si le
patient est candidat pour un générateur de bruit afin de
contrôler l´acouphène. Il précise également les oreilles qu´il
faudrait appareiller et aide à identifier la cause et le site de la
lésion. Cependant, la corrélation entre la condition et l´effet
de masque n´est pas totalement prouvée. Selon Goldstein
(2000) et Vernon (1987) la population acouphénique pour
laquelle il n´y a pas d´effet de masque est d´environ 18% et
9% et ces patients ne peuvent pas être candidats respective-
ment au masquage acoustique ou à la stimulation électrique.
Le fait que l´acouphène puisse être masqué suggère que
l’acouphène et la réponse à la stimulation acoustique parta-
gent les mêmes canaux neuronaux dans le système nerveux.
Le seuil de masque d´un acouphène fut initialement décrit
par Feldmann dans Audiology (10 :140) en 1971 où différ-
entes courbes de masquage furent classées selon 6 types.
Les courbes de masquage sont établies ipsilatéralement et
controlatéralement en utilisant des bruits blancs et à bandes
étroites. Le masquage en psycho-acoustique diffère du mas-
quage de l´acouphène selon les façons suivantes:
1. Dans des systèmes auditifs sains, le signal à masquer et
le stimulus masquant ont des paramètres bien définis
et la sensation est prédictible. Dans un système auditif
déficient avec acouphène, la sensation est imprédictible
(Feldmann, 1934) étant donné que le signal qu´il faut
masquer est inconnu.
2. Dans les cas d´acouphènes, la relation de dépendance en-
tre l´effet de masque et la fréquence n´existe plus ou peut
être inversée, par exemple les hautes fréquences pouvant
être plus masquantes que les basses fréquences.
3. En situation sans acouphène, on ne peut pas masquer un
bruit blanc par un son pur, en situation d´acouphène, cela
est possible et avec un niveau faible de son pur.
4. Dans le cadre d´un masquage normal, le stimulus mas-
quant peut être appliqué de façon ipsilatérale, sinon le
niveau du stimulus doit être très important pour être effi-
cace (Liden, Nilsson et Anderson, 1959). Dans une oreille
acouphénique, un son très faible appliqué dans l´oreille
controlatérale à l´acouphène peut être très efficace. On
parlera généralement dans ce cas de « masquage central
» (Zwislocki, Buining et Gantz, 1968, Penner, 1987).
5. Le post effet de masque (ou inhibition résiduelle) de-
meure moins d´une seconde dans le cas d´un masquage
classique. Celui de l´acouphène peut être prolongé plus-
ieurs minutes.
Le bruit et les sons peuvent être utilisés durant cette mesure.
La masquabilité est considérée comme positive ou négative
selon qu´il y ait un effet ou non sur l´acouphène.
La mesure de l’effet de masque peut être réalisée à la
fréquence de l´acouphène (tonie) seule, à travers toute la
gamme fréquentielle audiométrique ou les deux. Tout type
de stimulus de masque peut être utilisé mais il est cepen-
dant recommandé d´utiliser les bruits à bandes étroites, les
sons purs ou dans le meilleur des cas le bruit FRESH. Il n´y
a cependant pas de préférence ou indication claire entre le
côté de la stimulation (Ipsi- ou contra- latérale). Ainsi les
deux méthodes peuvent être pratiquées. La comparaison
entre les masques ipsi- ou contra-latéraux suggère que des
mécanismes centraux sont impliqués chez plusieurs patients
(Tyler, 2000) et pourrait aider à distinguer les patients avec
des composants centraux ou périphériques. La méthode
ascendante est généralement utilisée avec une présentation
du stimulus masquant n´excédant pas 2 secondes, puis en
demandant si le bruit peut masquer l´acouphène. La réponse
définit le niveau de masque minimal (MML). Afin d´obtenir
une valeur en dB SL (valeur absolue), avant d´obtenir le