« Samedi de l’économie » du 5 septembre 2015
Thème : Les banques commerciales au Sénégal : agents de
développement ou agents de prédation ?
Introduction
Très souvent, on a entendu les critiques proférées par les PME et PMI contre les banques
commerciales établies au Sénégal et dans les autres pays de l’UEMOA. C’est un fait que ces
banques financent peu les PME, qui constituent pourtant l’essentiel du tissu économique de
ces pays. Cela veut tout simplement dire que les banques contribuent très peu au financement
du développement des pays utilisant le franc CFA. Selon un membre du patronat sénégalais,
le système bancaire participe à hauteur de moins de 20% du PIB au financement de
l’économie. L’ancien gouverneur de la BCEAO, Charles Konan-Banny, a reconnu la faiblesse
du financement bancaire dans les pays de l’UEMOA, tout en faisant porter la responsabilité
plus aux entreprises qu’aux banques elles-mêmes. En tout état de cause, même le président de
la Commission de l’UEMOA a publiquement dénoncé la faiblesse du financement bancaire
pour les économies de l’Union.
Comme expliquer cette faiblesse du financement bancaire ? L’une des raisons majeures est
l’absence de banques de développement, depuis leur démantèlement dans les années 1980 et
1990 par les programmes de la Banque mondiale et du FMI. Ensuite, la majeure partie des
banques commerciales actuelles sont des filiales de banques françaises et occidentales, sur
lesquelles les gouvernements et la BCEAO ont très peu d’influence. La troisième raison se
trouve dans la priorité que s’assignent ces banques : collecter l’épargne publique et privée et
l’utiliser à des opérations de court terme et à forte rentabilité, comme l’immobilier, le
commerce et le crédit à la consommation.
Cependant, la collecte de l’épargne des ménages s’accompagne d’abus et d’escroqueries de
toutes sortes. Malgré les directives de la BCEAO, entrées en vigueur en octobre 2014, rendant
gratuits plusieurs services offerts par les banques, celles-ci n’ont pas obtempéré. Et la
BCEAO reste impuissante à faire respecter ses propres directives. Sur ce point, il faut rappeler
que la BCEAO, en tant que correspondante du Trésor français, a pour préoccupation
principale la « lutte contre l’inflation », suivant en cela le credo monétariste de la Banque
centrale européenne.
Ainsi donc, nos pays se trouvent-ils en face d’un système monétaire et financier qui contribue
très peu à leur développement. A quoi sert l’épargne des ménages collectée par les banques ?
Pourquoi la BCEAO reste-t-elle impuissante face au comportement de celles-ci ? Que font les
pouvoirs publics pour les contraindre à respecter leurs obligations vis-à-vis de leurs clients ?
Telles sont quelques-unes des questions qui seront débattues au cours de ce « samedi de
l’économie ».
Conférencier
Pour introduire le sujet, ARCADE et la Fondation Rosa Luxemburg ont invité Famara
Ibrahima Cissé, président de l’Association des clients et sociétaires des institutions financières
(ACSIF).
Monsieur Cissé est diplômé en Bureautique et Informatique de gestion.
Il est professeur de Lettres et Consultant en banque et finance.
Comme président de l’ACSIF, il a notamment entrepris les actions suivantes :
- Recommandations faites au président de la République, lors du Symposium marquant
le 50e anniversaire de la BCEAO, relatives à révision des taux d’intérêt.
- Participation au Rapport annuel de l’Observatoire pour la qualité des services
financiers (OQSF), rattaché au ministère de l’Economie et des Finances.
- Recommandations à la BCEAO ayant abouti à la validation des19 mesures de gratuité,
entrées en vigueur depuis le 1er octobre 2014.
- Conseils et orientations des clients et sociétaires des banques sur leur choix.
- Installation des bureaux ACSIF dans tous les départements du pays.
A la tête de l’ACSIF, il a réussi à mis en lumière certaines escroqueries pratiquées par les
banques et la nature frauduleuse de certaines de leurs opérations vis-à-vis de leurs clients et
sociétaires. Monsieur Cissé et son Association ont contribué à la prise de conscience de la
nature prédatrice de la plupart des activités des banques installées au Sénégal. Leur combat a
également permis d’exposer davantage les limites de la BCEAO et son impuissance face aux
banques commerciales.
Agenda
8:30-9:15: Arrivée & inscription des participants
9:15-9:30: Mots de bienvenue de la FRL
9:30-10:00: Introduction de Demba Moussa Dembélé& de Henriette Faye
10:00-10:45: Présentation par Famara Ibrahima Cissé
10:45-11:00: Pause-santé
11:00-12:30: Débats
12:30-12:45: Synthèse & Conclusion
12:45: Cocktail
Pour Rappel :
Quoi : « Les banques commerciales : agents de développement ou agents de prédation ? »
Qui : ARCADE et Fondation Rosa Luxemburg.
Quand : Samedi 05 septembre à partir de 09h.
Où : Fondation Rosa Luxemburg : Lot Sotrac Mermoz 43, située au fond de la rue se trouvant
entre l’Université du Sahel et la maison de Cheikh Béthio Thioune.
Tél : 33 869 75 19
Email: info@rosalux.sn; Web: www.rosalux.sn; www.arcade-afrique.org
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