
n
RESUME
Cette étude porte sur les prépositions orphelines en français, i.e. les prépositions
lexicales simples et les prépositions complexes apparaissant sans complément dans cette
langue, telles qu'évoquées par Zribi-Hertz (1984) dans une analyse de ces éléments ne
manifestant aucun déplacement syntaxique, contrairement aux prépositions esseulées en
anglais. N'appartenant pas à la structure argumentale des verbes, les éléments orphelins
sont traditionnellement reconnus comme arguments circonstants et donc, à fonction
adverbiale, provoquant le changement de catégorie grammaticale des éléments. Rejetant
l'intransitivité des prépositions orphelines, Zribi-Hertz analyse ces dernières comme étant
suivies du pronom implicite pro. Remettant en cause ce traitement des prépositions
orphelines, l'étude montre que les structures locatives orphelines du français sont de même
nature nominale et de même comportement que les possessions inaliénables du corps
humain apparaissant dans le même type de contexte, soit avec déterminant défini et
argument implicite. D'où le caractère relationnel des structures orphelines exprimant les
parties intrinsèques des objets dans une relation partie-tout, parallèment aux noms parties
du corps exprimant les parties inhérentes du corps humain dans une relation possédé-
possesseur. De façon similaire aux noms parties du corps, les orphelins en français se
révèlent donc être décomposables et leur argument optionnel, i.e. sans position structurale,
et ce, de façon similaire à tout syntagme libre employé avec défini et ellipse de l'objet.
D'où l'existence d'un continuum des objets locatifs s'étalant des noms de lieu à caractère
concret aux noms de lieu à caractère abstrait ou relationnel et donc, la nature pragmatique
de la relation entre l'objet relationnel et le réfèrent de son argument implicite. La relation
de coréférence entre l'objet locatif et le réfèrent de son argument implicite est opérée par
indiciation par l'entremise du défini lié à ses conditions discursives d'emploi. Cette
solution est présentée sous forme de règle lexicale dans le cadre de la théorie Head-driven
Phrase Structure Grammar.