FIGURES DE STYLE Une figure de style (ou de rhétorique) est un

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FIGURES DE STYLE
Une figure de style (ou de rhétorique) est un procédé qui agit sur la langue afin de créer un
effet de sonorité ou de sens.
Accumulation (n. f.) : juxtaposition de termes de nature semblable (adjectifs, verbes, noms)
souvent séparés par de virgules ou des conjonctions de coordination (et).
Ex : « Cela tintait, grinçait, cognait, cela grondait, haletait, soufflait et stridait et hoquetait, et
trépidait, à croire que les murs de la grange allaient se fendre et s’écrouler » (Maurice
Genevoix)
Ex : « Elle centre, elle aligne, elle justifie, elle paragraphe, elle tabule, elle mémorise... et tout
ça sur un grand écran. » (Olivetti)
Allégorie (n. f.) : personnification ou figuration d’une entité abstraite (l’amour, la mort, etc.)
Ex : « La rêverie (...) une jeune femme merveilleuse, imprévisible, tendre, énigmatique, à qui
je ne demande jamais compte de ses fugues. » (André Breton)
Ex : « Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! » (Charles Baudelaire, « Le voyage »)
Allitération (n.f.) : répétition d'une consonne ou d'un groupe de consonnes dans une phrase,
un vers.
Ex : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ? » (Racine, Andromaque)
Ex : « Aboli bibelot d'inanité sonore » (Mallarmé).
Anaphore (n. f.) : répétition d'un mot ou d'un groupe de mots au début de plusieurs phrases
successives ou en tête de vers, pour insister sur une idée, produire un effet de symétrie.
Ex : « Marcher à jeun, marcher vaincu, marcher malade. » (Victor Hugo, La Légende des
siècles)
Ex : « Paris ! Paris outragée ! Paris brisée ! Paris martyrisée ! Mais Paris, libérée ! » (Charles
de Gaulle)
Antiphrase (n. f.) : figure ironique qui permet de dire le contraire de ce que l’on pense.
Ex : « C’est malin ça ! » (bête)
Ex : « Dis-donc, t’es une lumière, toi… » (idiot)
Apostrophe (n. f.) : figure de rhétorique par laquelle on s'adresse directement aux personnes
ou aux choses personnifiées.
Ex : « Ô soldats de l’an deux ! Ô guerres ! Épopées ! » (Victor Hugo, Les Châtiments)
Ex : « Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère ! » (Charles Baudelaire, Au lecteur, Les
Fleurs du mal)
Assonance (n. f.) : répétition d'un son ou d’une voyelle dans une phrase ou un vers.
Ex : « Le pacha se pencha, attrapa le chat, l’emmena dans sa villa et le plaça près du lilas. »
Ex : « Tout m’afflige et me nuit, et conspire à me nuire » (Racine, Phèdre)
Chiasme (n. m.) : figure de style disposant en ordre inverse les mots de deux propositions qui
s'opposent (ABBA).
Ex : Il était très riche en défauts, en qualités très pauvre.
Ex : « Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés » (Jean de La Fontaine, « Les
animaux malades de la Peste »)
Comparaison (n. f.) : elle rapproche deux éléments comportant une caractéristique commune,
une analogie (le terme comparé et le terme comparant), à l'aide d'un mot comparatif (comme,
pareil à, semblable à, il semble, tel, etc.). C’est une métaphore avec un outil de comparaison.
Ex : « Son regard est pareil au regard des statues » (Paul Verlaine, « mon rêve familier »)
Ex : « La musique souvent me prend comme une mer ! » (Charles Baudelaire, « La
Musique », Les Fleurs du mal)
Ellipse (n. f.) : procédé syntaxique ou stylistique consistant à omettre un ou plusieurs mots à
l'intérieur d'une phrase, leur absence ne nuisant ni à la compréhension ni à la syntaxe.
Ex : Pierre mange des cerises, Paul des fraises. (Ellipse du verbe)
Ex : « je t'aimais inconstant, qu'aurais-je fait fidèle ? » (Jean Racine) : ellipse de « qu'aurais-je
fait si tu avais été fidèle? »
Euphémisme (n. m.) : figure permettant d'atténuer une idée déplaisante.
Ex : Un « demandeur d'emploi » pour un « chômeur ».
Ex : « Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine... » (André Chénier, Les Bucoliques) : le poète
entend par là que Myrto est morte.
Gradation (n. f.) : progression dans une suite croissante ou décroissante de mots.
Ex : « Va, cours, vole, et nous venge. » (Pierre Corneille, Le Cid)
Ex : « C'est un roc ! C'est un pic ! C'est un cap !
Que dis-je, c'est un cap ? C'est une péninsule ! »
(Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand)
Hyperbole (n. f.) : figure de style consistant à employer des expressions exagérées pour
frapper l'esprit.
Ex : « Dans des ruisseaux de sang Troie ardente plongée. » (Jean Racine, Andromaque)
Ex : une avalanche de cadeaux
Litote (n. f.) : figure de rhétorique consistant à dire moins pour faire comprendre plus.
Ex : « Va, je ne te hais point. » (Chimène à Rodrigue dans Le Cid de Corneille)
Ex : « Ce garçon n’est pas un sot. »
Métaphore (n. f.) : figure de rhétorique qui établit une assimilation entre deux termes (sans
outil de comparaison).
Ex : Le printemps de la vie (pour parler de la jeunesse).
Ex : « Ma soif est un esclave nu » (Paul Valéry, Charmes)
Métonymie / synecdoque (n. f.) : figure consistant à prendre la partie pour le tout, la matière
pour l'objet, le contenant pour contenu, la cause pour l'effet, et inversement.
Ex : La salle applaudit (pour « les spectateurs applaudissent »)
Ex : une « fourrure » pour un « manteau de fourrure »
Onomatopée (n. f.) : catégorie d'interjection émise pour simuler un bruit particulier associé à
un être, un animal ou un objet, par l'imitation des sons que ceux-ci produisent.
Ex : « crac »
Ex : « boum »
Oxymore (n. m.) : alliance de deux mots de sens incompatibles.
Ex : « Cette obscure clarté » (Corneille)
Ex : « Mon luth constellé porte le soleil noir de la mélancolie » (Gérard de Nerval)
Paradoxe (n. m.) : figure d'opposition qui consiste à contredire l'opinion commune. Alliance
de 2 propositions dans un même énoncé qui produit un énoncé contraire à l'opinion générale.
Ex : Il était si paresseux qu'il organisait au mieux son travail.
Ex : Rien n'était si beau, si leste, si harmonieux que les deux armées. (Voltaire, Candide)
Parallélisme (n. m.) : figure qui souligne une similitude ou une opposition par la reprise
identique d’une même construction de phrase :
Ex : « Rodrigue, qui l’eût cru ?
Chimène, qui l’eût dit ? »
(Corneille, Le Cid)
Ex : « Dieu aima les oiseaux et inventa les arbres.
L’homme aima les oiseaux et inventa les cages. »
(Jacques Deval)
Paronomase (n. f.) : figure qui assemble des mots offrant une ressemblance de forme et de
prononciation entre eux.
Ex : Qui se ressemble s'assemble.
Ex : Qui terre a guerre a.
Périphrase (n. f.) : figure qui consiste à évoquer un mot par un groupe de mots ou une phrase.
C’est un bon moyen d’éviter les répétitions !
Ex : « Le roi de la pop » = Mickael Jackson
Ex : « La Ville lumière » = Paris
Personnification (n. f.) : figure consistant à évoquer un animé non humain, une abstraction
ou un objet concret sous les traits d'un être humain.
Ex : « Le soleil aussi attendait Chloé, mais lui pouvait s'amuser à faire des ombres. » (Boris
Vian, L’écume des jours)
Ex : J'appuyais tendrement mes joues contre les belles joues de l'oreiller.
Polyptote (n. m.) : répétition de plusieurs termes de même racine, ou encore un même verbe
sous différentes formes.
Ex : « Rome vous craindra plus que vous ne la craignez » (Corneille, Horace)
Ex : « Ce n’étaient qu’amours, amants, amantes » (Flaubert, Madame Bovary)
Prétérition (n. f.) Figure qui consiste à dire quelque chose en déclarant qu'on se gardera de la
dire.
Ex : Inutile de vous dire que...
Ex : Je n'ai pas besoin de vous présenter monsieur Untel.
Zeugme ou zeugma (n. m.) : figure de style qui consiste à faire dépendre d'un même mot
deux termes disparates qui entretiennent avec lui des rapports différents ; dans la plupart des
cas il s'agit d'un verbe suivi de deux compléments d'objet.
Ex : « Ils savent compter l'heure et que la terre est ronde » (Musset, Nanouma)
Ex : « Vêtu de probité candide et de lin blanc. » (Victor Hugo, La légende des siècles)
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