Évolution du climat à Rennes entre 1951 et 2008 : analyse des chiffres disponibles Emmanuel Chabot, octobre 2008 Remarque préliminaire : ce document n’est pas un article ni un travail fini, mais une présentation de données chiffrées concrètes, destinées à servir immédiatement à un certain nombre de personnes, au premier rang desquelles les rédacteurs du nouvel atlas des oiseaux nicheurs de Bretagne 2004-2008. Ceci dit, ce texte succinct et ces tableaux pourront être complétés (en 2009, avec les chiffres complets et définitifs de 2008) et mis en forme pour une publication. oOo Objectif : il s’agit avant tout de prévenir les “peut-être”, “probablement” et autres tournures de phrases plutôt vagues, redondantes, poussant au doute et n’apportant pas grand-chose, qui pourraient émailler les monographies spécifiques, alors que l’ensemble des chiffres utiles pour étayer les propos sur le climat existent et sont aisément accessibles. Il ne s’agit certes pas ici de prouver le réchauffement global de la planète, ni de prévoir son évolution au XXIe siècle (laissons cela au GIEC, aux météorologues professionnels, et surtout, pour l’avenir, aux citoyens placés devant des choix cruciaux). Simplement, entre la seconde moitié du XXe siècle et le début du XXIe, il y a eu, de façon évidente, nette, chiffrée : une forte augmentation des températures et des pluies, une forte diminution des jours de gel et des heures d’ensoleillement, à Rennes comme dans toute la Bretagne et les régions voisines. Ce n’est pas du futur, de la prospective : c’est déjà de l’Histoire, une histoire du climat déjà enregistrée (même si non encore publiée, les publications officielles de moyennes météorologiques intervenant de longues années plus tard). C’est un fait, à connaître et mesurer, sans même préjuger de l’avenir. Voici ces chiffres basiques, avec la mise en relief de leur ampleur et de leur concordance. oOo Sources : elles proviennent de deux origines (gratuites, accessibles à tous) : Météo-France : publications anciennes et chiffres donnés par son nouveau site web : <http://france.meteofrance.com>. WeatherOnline : <http://www.wofrance.fr/Bretagne/Rennes.htm>. Ce dernier reprend évidemment des données émanant de la première, mais en les présentant quant à lui de façon brute (avec pourcentages de disponibilité), jour par jour et au jour le jour. Les recoupements sont plus qu’utiles pour comprendre ces chiffres, éviter les erreurs et boucher tous les trous. Cette étude utilise exclusivement les données météorologiques de la station de Rennes-Saint-Jacquesde-la-Lande (Ille-&-Vilaine, 36 m d’altitude, sur la Vilaine en aval de l’agglomération). Ces sources et tableaux pourraient tout aussi bien servir à des études semblables sur d’autres stations - qu’on s’attende à des résultats fort similaires, mais pouvant éclairer d’autres points de détail intéressants. oOo Méthode : sont comparées les moyennes trentenaires fournies par Météo-France, 1951-1980, 19611990, et récemment 1971-2000, avec les moyennes sur 12 ans, non publiées, mais dont le calcul est permis par les séries de données disponibles sur les sites de Météo-France et WeatherOnline, soit 1997-2008. Certes, 12 ans sont beaucoup plus courts que 30 ; un mois pluvieux, une vague de chaleur ou de froid y influencent beaucoup plus une moyenne. Mais cet intervalle de temps s’avère assez idéal en l’occurrence : c’est en 1997 que les courbes d’évolution du climat ont réellement et brusquement décroché, de façon quasi-exponentielle ; et c’est en 2008 que s’achève l’atlas breton 2004-2008. Remarque : une analyse restreinte à ces 5 dernières années reste réalisable. Les chiffres auraient toutefois moins de valeur en tant que moyennes à long terme ; ils révèleraient moins des tendances lourdes que les événements météorologiques survenus de 2004 à 2008, qui seront probablement examinés dans le bilan de cet atlas. En outre, la situation des oiseaux nicheurs en 2004-2008 dépend assez largement des conditions prévalant dans les années précédentes. Huit paramètres sont pris en compte : Quatre non cumulables (mois ou année = moyenne), relatifs aux températures mensuelles : deux de base, les températures maximales et minimales ; deux calculés à partir des deux autres, les températures moyennes et l’amplitude thermique. Quatre cumulables (mois ou année = somme) : les jours de gel, comptés à partir de la température minimale jour par jour ; les précipitations en millimètres ; les jours de pluie excédant 0,1 mm, calculés à partir des précipitations jour par jour ; l’insolation (en heures de soleil cumulées sur héliographe). Deux tableaux de synthèse : METEO RENNES-SAINT-JACQUES : COMPARAISON DES MOYENNES PLURIDECENNALES présente les évolutions entre les quatre séries pluridécennales pour ces huit paramètres et pour chaque mois et l’année. METEO RENNES-ST-JACQUES : EVOLUTON DES MOYENNES PLURIDECENNALES EN SAISON DE REPRO présente les évolutions entre les quatre séries pluridécennales pour sept paramètres (sans les jours de gel) et pour quatre périodes de 2 à 4 mois choisies entre mars et août, soit au sens large la saison de reproduction des oiseaux, durant laquelle le climat a les incidences les plus directes sur la nidification et sa réussite. Ces chiffres et les périodes prises en compte permettent de visualiser immédiatement les modifications intervenues, susceptibles d’impacts variables sur l’alimentation, la reproduction et la survie des oiseaux. En particulier, ils apportent un éclairage pour préciser le cas échant les notions de “printemps pourri”, d’“étés frais et humides”, voire d’“atlantisation”, d’ordinaire formulées sans chiffre ni référence, en restant au stade de l’impression personnelle. oOo Résultats : cette masse de chiffres fournit une masse d’indications, dont seules les plus saillantes seront commentées ici - surtout celles attestant une concordance des phénomènes. Remarque : les deux tableaux présentent quelque 677 chiffres différents. Il faut noter qu’à la base, il y a 84.368 chiffres (4 paramètres x 21.092 jours). De là sont tirés 480 chiffres : pour 4 séries de 12 mois, sur 10 paramètres indépendants (les 4 basiques + les jours de gel et de pluie + les pourcentages de disponibilité pour 4 paramètres cumulatifs). On ajoute ensuite les températures moyennes, l’amplitude thermique, les moyennes annuelles, enfin les évolutions absolues et en pourcentage, afin de “faire parler les chiffres” et d’éviter les raccourcis hasardeux. A noter que, Météo-France recourant logiquement dans ses moyennes trentenaires à des extrapolations fondées sur les pourcentages de disponibilité, ceux-ci, fournis “en vrac” par WeatherOnline, sont nécessaires pour produire des moyennes comparables sur d’autres périodes (comme 1997-2008). Enfin, on retiendra que les valeurs affichées ne comportent en général que deux chiffres “représentatifs” (plus pour l’insolation, moins pour les températures basses), le 3e (ou dernier) chiffre étant un arrondi. Ceci doit inciter à la prudence dans la comparaison de chiffres proches et le calcul d’évolutions de faible ampleur. Augmentation générale des températures C’est certainement le phénomène le plus marquant, la manifestation la plus évidente du changement climatique, ce qui était prévisible puisqu’elle en est aussi la plus directe : le réchauffement est à la fois une cause (effet de serre) et un effet (modification des mouvements des masses d’air et des courants marins, fonte des banquises et glaciers, baisse de la salinité océanique, libération de gaz enfouis, diminution de la productivité et augmentation de la transpiration végétales, etc.). L’augmentation moyenne des températures est attestée sur tous les mois sans exception, pour les maximales comme pour les minimales. Elle est d’ailleurs très régulière : toujours comprise entre + 0,4°c et + 2,1 °c, et dans un cas sur deux entre + 1,1°c et + 1,6°c (moyenne + 1,35°c, écart-type +/- 0,40°c, idem pour les minimales seules, +/- 0,37°c seulement pour les maximales). La hausse des températures minimales est plus forte (+ 1,47°c), mais de 20 % seulement (+ 1,23°c pour les maximales), et le resserrement de l’amplitude thermique (- 0,24°c en moyenne) ne s’observe pas tous les mois (elle augmente légèrement sur 4 des 12 mois). L’augmentation moyenne des températures est également attestée sur les moyennes pluridécennales successives. Elle l’est de façon très nette sur les moyennes annuelles, avec l’aspect “exponentiel” : hausse plus forte en 1971-2000 qu’en 1961-1990, et encore beaucoup plus forte en 1997-2008 (en notant bien que l’écart moyen par rapport à 1971-2000 est de 17 ans, au lieu de 10 ans pour les autres). Elle l’est également sur tous les mois pour les minimales, à l’exception de 2 cas en 1961-1990 (statu quo en mars, baisse de 0,1°c en décembre). Pour les maximales, 1961-1990 marque une évolution très faible sur l’année, donc variable selon les mois, par rapport à 1951-1980 (2 mois égaux, 4 de légère baisse, 6 de légère hausse) ; ensuite l’augmentation est pratiquement aussi forte et unanime que pour les minimales (excepté octobre pour 1971-2000). Au total, on peut affirmer que la température moyenne à Rennes a augmenté, de façon globale (voire “structurelle”), de 1,36°c en 37 ans (intervalle entre 1965-66 et 2002-03, moyennes des deux périodes de référence extrêmes), et d’environ 1°c en 20 ans. En période de reproduction, on relève que c’est en mai-juin, au pic de la saison, que le réchauffement global est le plus fort (+ 1,75°c en moyenne). La hausse est conforme à celle de la moyenne annuelle en début de saison. Elle est un peu moins marquée en plein été, même si les maximales progressent alors plus fortement qu’en moyenne et que les minimales. Effondrement du nombre de jours de gel Conséquence directe de la hausse des températures minimales, le gel matinal devient de plus en plus rare à Rennes (il pourrait se faire tout à fait anecdotique d’ici à quelques années, si la tendance actuelle est confirmée). Il résiste relativement en automne, mais chute d’un tiers en hiver, comme sur l’année entière, et disparaît presque au printemps. Pas une seule gelée de mai en 12 ans (une tous les 3 ans il y a 30-40 ans) ; 8 d’avril en 12 ans, contre une pour 15 jours d’avril jadis. Les modifications observées sur les autres paramètres sont des effets secondaires du réchauffement climatique, résultant de mécanismes encore plus complexes, indirects, inégaux selon la latitude et la situation géographique, même si leurs impacts peuvent être aussi voire encore plus lourds sur l’évolution des conditions globales de vie sur Terre, du rythme des catastrophes et du phénomène lui-même. Hausse remarquable des précipitations L’“aridité (relative) de la steppe jacolandine” devient un mythe ancien : ceux qui ont mémorisé de longue date le chiffre de “632 mm” peuvent y ajouter désormais 90 mm (soit + 14 %), ce qui rapproche Rennes d’autres moyennes bretonnes, françaises et européennes. La tendance est forte, nette, également accentuée au fil des décennies, mais elle touche inégalement les différents mois : avril et surtout juillet, anciens mois arides dans l’Ouest de la France, sont beaucoup plus arrosés qu’autrefois ; mais février et juin le sont nettement moins, août et novembre un peu moins, et septembre sans changement. Les précipitations se sont également fortement accrues en mai (les ornithologues entre autres l’ont bien remarqué), ainsi qu’en décembre et surtout octobre. Certes, sur une période de calcul limitée à 12 ans, quelques mois très pluvieux ou très secs pèsent excessivement sur les statistiques, et il n’est pas certain que toutes ces tendances mensuelles se voient confirmées par la suite. En revanche, l’augmentation annuelle globale a tout d’une tendance lourde. Pour les oiseaux nicheurs, la forte hausse des précipitations en mars, avril, mai et juillet (à l’exception donc de juin) a nécessairement des conséquences très lourdes : destruction de nids et mort de poussins (d’autant plus si la pluie est associée à des épisodes de temps frais ou tempétueux), impact sur l’accès à la nourriture et la disponibilité des proies - même si l’humidité favorise certaines familles. Les chutes de pluie ont augmenté de plus de 35 % en avril-mai : l’expression populaire (récente ?) de “printemps pourri” a donc maintenant des fondements très sérieux. Ensuite, juin paraît plus favorable qu’autrefois aux nichées, mais juillet, de plus en plus fréquemment “pourri” lui aussi (+ 54 % !), dresse de nouveaux obstacles à l’émancipation des plus tardives et des secondes pontes. Le nombre de jours de pluie suit grosso modo les mêmes tendances, avec toutefois des nuances sensibles : les pluies de mars-avril-mai et juillet s’avèrent plus violentes ou mouillantes qu’autrefois ; à l’inverse, juin et août-septembre semblent être devenus des mois à averses ou crachins fréquents (comme novembre), puisque les jours mouillés augmentent nettement tandis que la hauteur d’eau tombée diminue ou stagne. Pluies diluviennes ou temps pluvioteux qui s’éternise : chaque aspect a ses désavantages... Sur 37 ans, le nombre de jours de pluie ne diminue qu’en janvier et février (ce dernier devenant le nouveau mois aride avec juin). Baisse sensible de l’insolation C’est une des facettes les plus désagréables de l’évolution du climat, pour nous en tout cas sinon pour les oiseaux, mais peut-être aussi pour certaines de leurs proies : Rennes a perdu en 37 ans plus de 100 heures d’ensoleillement annuel. La tendance est marquée, même si septembre et novembre-décembrejanvier ont gagné quelques heures à l’inverse, et même si l’insolation avait légèrement augmenté en 1961-1990 par rapport à 1951-1980 (ce qui pouvait être attribuable en partie à un changement de type d’héliographes). A remarquer l’insolation très faible de la décennie 1990 : par rapport à ces chiffres, ce sont 100 heures que nous avons regagnées en 7 ans. L’avenir reste donc incertain sur ce point précis. Plus globalement, l’évolution de l’insolation est logiquement assez corrélée (négativement) à celle des pluies : c’est en mars-avril-mai, puis juillet et octobre, mais aussi juin, que la baisse est la plus marquée. Conclusion On peut donc retenir qu’à Rennes, comme sans doute un peu partout en Bretagne, en 1/3 de siècle, durant la période de reproduction des oiseaux, la température a augmenté assez uniformément d’environ 1,5°c, les précipitations d’un quart, les jours de pluie de 1/6, tandis que l’insolation baissait de 10 % - mais remontait par rapport aux années 1990, alors que la progression des autres paramètres a été unidirectionnelle et en accélération au fil des décennies. Les oiseaux nicheurs, notamment sédentaires, sont donc moins soumis aux rigueurs climatiques (il gèle beaucoup moins souvent, les nuits de janvier ont gagné 2°c !), mais ils sont plus exposés aux pluies brutales de printemps, à un temps humide et terne en été, également aux fortes chaleurs et au décalage des cycles biologiques. Malgré l’ampleur indiscutable de ces changements, les oiseaux peuvent bien sûr rester plus sensibles à d’autres facteurs - concernant les milieux, leur statut de protection, les équilibres interspécifiques, l’hivernage, ou leurs propres dynamiques cycliques… En outre, beaucoup d’espèces sauront s’adapter, comme elles l’ont fait durant des millions d’années agitées, profitant d’aspects positifs plus qu’elles ne souffriront des négatifs. Parmi les insectes par exemple, certains bénéficient largement de l’évolution climatique (chaleur et humidité) ; ce sont des proies pour des oiseaux qui ont souffert des pesticides et de l’artificialisation des milieux. Les atlas et relevés météorologiques des décennies à venir apporteront inévitablement la confirmation de certaines tendances, en même temps que de nouveaux enseignements. Atlantisation : un mot sur cette notion qui est revenue régulièrement dans la littérature et pourrait s’avérer plus que jamais de circonstance désormais. Il s’agit de comprendre pourquoi des espèces thermophiles, qui devraient profiter du réchauffement sous nos latitudes, ont malgré cela tendance à disparaître de nos régions. A l’origine, l’atlantisation désigne un phénomène bioclimatique plutôt favorable à la faune : à la fin du Würm, il y a 12 millions d’années, la fonte de la calotte glaciaire a laissé le terrain à la mer et à des paysages baignés par un climat tempéré, doux et humide, propice à l’expansion d’une biodiversité importante, aux dépens bien sûr de la faune “laineuse” indigène. On retrouve cette acception dans les perspectives pour le XXIe siècle en Arctique : une faune américaine diversifiée devrait bientôt prendre la place de l’ours polaire, des phoques et narvals. En ornithologie contemporaine, on a parlé d’atlantisation pour tenter d’expliquer le recul historique de certaines espèces au début du XXe siècle (telle la pie-grièche à poitrine rose), ou aux alentours de 1980, et maintenant bien sûr, mais toujours de façon très hypothétique, sans avancer de chiffres ni de références. A noter que ces “atlantisations” successives jalonnent des étapes de l’artificialisation des milieux… En fait, le mot n’est pas défini assez clairement pour qu’on puisse déterminer s’il correspond bien à l’évolution actuelle. Plaident en sa faveur : la hausse importante des températures minimales, la réduction de l’amplitude thermique (en hiver et printemps surtout), le gel plus rare, sur moins de mois, évidemment les précipitations plus abondantes et régulières, la moindre insolation due aux passages de nuages. Mais tous ces faits peuvent refléter simplement le réchauffement global, avec stimulation de l’évaporation, et non nécessairement une influence océanique accrue. Dans le même temps, la hausse presque aussi importante des températures maximales, le réchauffement nettement plus fort au printemps (quand l’océan joue une rôle de réfrigérateur) qu’en automne (quand il joue un rôle de radiateur), parmi d’autres détails plus subtils, plaident fortement en défaveur d’une accentuation de l’influence atlantique. On ne pourra donc guère plus s’avancer sur cette question, qui réclamerait des modèles de calcul beaucoup plus fins, professionnels, avec comparaison de stations “atlantiques” typiques. Autres références et bibliographie : - «The effect of climate change on birds», David Leech, 2002, revue de détail (surtout prospective) sur le site du BTO : <http://www.bto.org/research/advice/ecc/index.htm>. - «Un nouveau climat», Ph. J. Dubois & P. Lefèvre, 2003, éd. La Martinière, 256 pages. Un ouvrage utile, détaillant tous les tenants et aboutissants du bouleversement climatique à l’œuvre à l’échelle mondiale, notamment ses impacts sur le monde sauvage et les oiseaux. S’y reporter également pour une bibliographie étoffée. Emmanuel Chabot, octobre 2008 Ce document peut être cité avec la référence provisoire suivante : Chabot E. (2008) - L’évolution du climat à Rennes entre 1951 et 2008 : analyse des chiffres disponibles. 6 pages. <http://emchabot.free.fr/climato/19512008/EvolRennes.html>. L’analyse et les tableaux peuvent être téléchargés aussi sous les formats Word et GIF : Texte - Tableau 1 - Tableau 2