PAÏSSY CHRISTOV
GRAMMAIRE TRANSPOSITIONNELLE
DU FRANÇAIS
Този труд представлява опит да се разгледат редица явления от
морфологията и синтаксиса на съвременния френски език в светлината
на теорията за транспозицията като езиково явление. Той е
предназначен за студентите, които продължават образованието си в
магистърската степен на специалност френска филология във Велико-
търновския университет “Св. св. Кирил и Методий”.
PRESSES UNIVERSITAIRES
“SAINTS CYRILLE ET METHODE”
Veliko Tirnovo, 2005
© Паисий Христов, автор, 2005
© Университетско издателство Св. св. Кирил и Методий,
В. Търново, 2005
ISBN 954 524 445 3
INTRODUCTION
POSITION ET TRANSPOSITION
Les efforts des savants qui s’étaient proposé de ranger la linguistique dans
le groupe des sciences exactes avaient pour but d’établir le caractère
systématique de la langue. Le système linguistique comprend des sous-systèmes
(phonétique, dérivationnel, morphologique, syntaxique, etc.), organisés sur des
principes spécifiques. Toute théorie a pour principe générateur le rapport entre
le général et le particulier. “La pensée construisant la langue inscrit son action
entre des limites - qu’elle se donne selon le problème à résoudre - et entre ces
limites se donne la liberté d’un mouvement dans les deux sens”
1
. Le rapport en
question organise la matière linguistique aussi bien au niveau du système global
qu’au niveau des sous-systèmes. Le général et le particulier sont les deux
positions extrêmes entre lesquelles, par des saisies plus ou moins précoces ou
tardives, se présente l’évolution des éléments de chaque système. Tout élément
linguistique occupe, dans le système respectif, une position sous-tendue par
certaines références. La valeur d’un élément dépend avant tout de la position
qu’il occupe. On a une valeur de système (dans notre cas une valeur de langue)
quand il s’agit des caractéristiques de cet élément qui découlent de la position
il se trouve et qui constituent, par conséquent, ses références positionnelles.
Etant donné le dynamisme de la langue, on peut prévoir qu’un élément pourrait
prendre, pour des raisons d’ordre différent et par des moyens appropriés, une
position autre que celle qui lui est réservée dans le système. On est alors en
1
G. Guillaume. Principes de linguistique théorique. Laval - Paris, 1973, p. 98-99.
présence d’un changement de position - d’une trans-position. Le général est,
donc, ce qui est posé dans le système, alors que pour obtenir le particulier on a
deux voies à suivre. La première est celle qui reste dans le cadre des références
propres à la position en système, autrement dit, l’élément réalise dans le
contexte sa valeur initiale. En suivant la deuxième voie, on transgresse les
références de départ et l’élément s’avère dans une position dont les références
sont plus ou moins éloignées de celles de la position initiale. Dans ce cas il sera
question d’une valeur particulière obtenue par transposition, d’un emploi
transposé. Un élément en position initiale doit être considéré, au niveau du
système, comme un fait de langue, et un élément en transposition - comme un
fait de discours. En d’autres mots, la position initiale est ouverte, de l’ordre de
la compétence, elle rend compte de la fonctionnalité du système; la
transposition est résultative, de l’ordre de la performance, elle rend compte du
fonctionnement linguistique. Il faut donc étudier la transposition comme une
corrélation entre la fonctionnalité des faits et le fonctionnement linguistique
1
.
Pour bien prendre connaissance de ces mécanismes, il faut procéder à l’analyse
des éléments qui en sont concernés.
La transposition en tant que phénomène linguistique est signalée par un
grand nombre de chercheurs, mais, à notre connaissance, elle n’a pas été objet
d’une étude plus détaillée qui couvre tous les niveaux linguistiques. Dans son
ouvrage Eléments de syntaxe structurale, Lucien Tesnière parle de translation
(la parenté sémantique entre transposition et translation est plus qu’évidente).
Selon Tesnière “la translation consiste à transférer un mot plein d’une catégorie
grammaticale dans une autre”
2
. Charles Bally
1
souligne qu«au fond de toute
1
D. François-Geiger. Etre linguiste aujourd’hui, in La Linguistique, Paris, 1988, vol.
24, fasc. 2, p. 56.
2
L. Tesnière. Eléments de syntaxe structurale. Paris, 1976 p. 364. Pour Tesnière la
translation, selon son objet, peut être désubstantivale, déadjectivale, déadverbiale et
déverbale. Selon son résultat elle peut être substantivale, adjectivale, adverbiale et verbale.
substitution on aperçoit une transposition d’une catégorie dans une autre» et il
parle d’un échange fonctionnel dans les cas de passage tels que paternel de
père et qui appartient au père. Les éléments engagés occupent des niveaux
d’analyse différents (respectivement le niveau du mot, le niveau du syntagme et
le niveau de la phrase) et c’est le contexte qui, en les faisant changer de
position, leur communique des références positionnelles semblables tous les
trois, ils prennent le statut de déterminant du nom. À la suite de Ch. Bally nous
pourrions affirmer que ce changement résulte d’une transposition réalisée au
niveau respectif: paternel - niveau dérivationnel ; de père - niveau
syntagmatique (le translateur de forme avec le substantif qui suit, mais qui est
déjа sorti de son assiette nominale et privé de ses références catégorielles, un
adjectif fonctionnel) ; qui appartient au père - niveau phrastique (le pronom
relatif qui, à part son rôle référentiel, a, lui aussi, une fonction translative - il fait
passer (il transpose) la proposition en adjectif fonctionnel.
R. Martin considère la transposition comme “un mécanisme syntaxique
par lequel on crée au niveau du discours des substantifs, des adjectifs et des
adverbes fonctionnels au moyen d’opérateurs tels que les prépositions et les
conjonctions”
2
.
Il y a lieu de faire un parallèle entre transformation et transposition. Dans
les cas de transformation il y a un changement de forme - un passage d’une
forme à une autre. Les transformations sont codifiables. C’est ce qui explique le
fait que depuis longtemps déjà sont rédigées des grammaires
L’auteur distingue des translatifs (marquant la translation) de premier degré (les prépositions)
et de deuxième degré (les conjonctions de subordination). Dans le groupe des premiers sont
rangés les verbes semi-auxiliaires qui permettent au verbe de passer d’une sous-catégorie en
une autre. (p. 365 et suiv.).
1
Ch. Bally. Le langage et la vie. Paris, 1926, p. 160.
2
R. Martin. A propos de la dérivation adjectivale . Travaux de linguistique et de
littérature, Strasbourg, 1970. p. 157.
transformationnelles
1
. Les transpositions ne regardent pas seulement la forme,
elles peuvent avoir pour objet aussi bien le côté formel que le côté sémantique.
Une grammaire transpositionnelle doit couvrir un champ bien plus large parce
qu’il faut prendre en considération l’ensemble des faits de langage l’on
constate un écart des références positionnelles qu’un élément donné possède
dans le système auquel il appartient.
Le problème de la transposition trouve un fondement théorique
incontestable dans les ouvrages de Gustave Guillaume et de ceux qui ont fait
l’école guillaumienne. Le guillaumisme se présente comme “une linguistique de
position, une linguistique regroupant trois disciplines: la psycho-mécanique,
science de la pensée en action de langage, la psycho-systématique, science du
système de représentation, et la psycho-sémiologie, sceince des signifiants”
2
. La
théorie guillaumienne repose sur quelques points cardinaux qui nous intéressent
particulièrement, à savoir:
1. Les changements linguistiques se réduisent à des changements de
position lesquels se ramènent à une suite d’états constituant le développement
global d’une unité donnée. Il s’agit de se représenter vectoriellement un
phénomène linguistique, c’est-à-dire d’en rapporter le dynamisme à un
cinétisme vecteur au moyen de coupes portées successivement par le travers.
Ces coupes marquent dans le cinétisme vecteur des positions prises. De
l’appellation justifiée de “linguistique de position”. L’essentiel pour cette
linguistique c’est de “représenter chaque phénomène linguistique sous l’aspect
premier de son veloppement longitudinal et d’en faire l’analyse, ainsi que le
1
Voir: M. Gross. Grammaire transformationnelle du français. Syntaxe du verbe.Paris,
1968.
2
M. Wilmet. Gustave Guillaume et son école. Paris - Bruxelles, 1978, p.22.
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