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présence d’un changement de position - d’une trans-position. Le général est,
donc, ce qui est posé dans le système, alors que pour obtenir le particulier on a
deux voies à suivre. La première est celle qui reste dans le cadre des références
propres à la position en système, autrement dit, l’élément réalise dans le
contexte sa valeur initiale. En suivant la deuxième voie, on transgresse les
références de départ et l’élément s’avère dans une position dont les références
sont plus ou moins éloignées de celles de la position initiale. Dans ce cas il sera
question d’une valeur particulière obtenue par transposition, d’un emploi
transposé. Un élément en position initiale doit être considéré, au niveau du
système, comme un fait de langue, et un élément en transposition - comme un
fait de discours. En d’autres mots, la position initiale est ouverte, de l’ordre de
la compétence, elle rend compte de la fonctionnalité du système; la
transposition est résultative, de l’ordre de la performance, elle rend compte du
fonctionnement linguistique. Il faut donc étudier la transposition comme une
corrélation entre la fonctionnalité des faits et le fonctionnement linguistique
.
Pour bien prendre connaissance de ces mécanismes, il faut procéder à l’analyse
des éléments qui en sont concernés.
La transposition en tant que phénomène linguistique est signalée par un
grand nombre de chercheurs, mais, à notre connaissance, elle n’a pas été objet
d’une étude plus détaillée qui couvre tous les niveaux linguistiques. Dans son
ouvrage Eléments de syntaxe structurale, Lucien Tesnière parle de translation
(la parenté sémantique entre transposition et translation est plus qu’évidente).
Selon Tesnière “la translation consiste à transférer un mot plein d’une catégorie
grammaticale dans une autre”
. Charles Bally
souligne qu’ «au fond de toute
D. François-Geiger. Etre linguiste aujourd’hui, in La Linguistique, Paris, 1988, vol.
24, fasc. 2, p. 56.
L. Tesnière. Eléments de syntaxe structurale. Paris, 1976 p. 364. Pour Tesnière la
translation, selon son objet, peut être désubstantivale, déadjectivale, déadverbiale et
déverbale. Selon son résultat elle peut être substantivale, adjectivale, adverbiale et verbale.