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Certaines marques de reprise sont des marques directes :. D’autres marques de reprise sont des marques
indirectes (voir l’anaphore nominale associative ci-après).
L’anaphore pronominale (reprise par un pronom, personnel, relatif ou autre) peut être :
- totale : « mon père… il », « ma maison… qui », « mes parents… lesquels », ces pommes… je les ai
achetées »,
- partielle : « mes parents… l’un habite Paris », « mes trois invitées… l’une est coiffeuse, l’autre est
médecin, la troisième est enseignante », « ce riz… j’en ai consommé »,
- intégrative : « Mylène était ici. Arnold aussi, sans doute, puisque je viens de les croiser dans
l’entrée » (« les » reprend les deux référents pour les fondre en un tout constituant une nouvelle unité
référentielle).
L’anaphore nominale (reprise par un substantif ou un groupe nominal) peut être directe, c’est-à-dire
qu’elle reprend le référent, tout le référent, mais rien que le référent :
- fidèle, par répétition : « Félix était… Félix aimait le soleil », « j’aime le Portugal… Le Portugal est
un pays »,
- déterminative, marquée par un changement de déterminant : « des pommes… les pommes… ces
pommes », « un roi… ce roi… notre roi »,
- infidèle, avec reformulation : « Félix était… le chat aimait le soleil », « j’aime le Portugal… Ce pays
est accueillant »,
- conceptuelle, par nominalisation et venant résumer l’information précédente : « une fillette du village
s’est fait renverser par une voiture… Cet accident a ému tout le monde », « les chefs d’état du G20
doivent se rencontrer prochainement à Genève. Le sommet portera notamment sur… » .
L’anaphore nominale peut aussi être indirecte ou associative, construite sur la base d’une relation
sémantique entre le référent initial et sa reprise (il s’agit en fait plus d’une ré-évocation que d’une reprise
au sens strict), laquelle peut introduire un nouveau référent lui-même susceptible d’être repris
ultérieurement dans le texte. La ‘reprise’ rappelle le référent initial par le biais d’un déterminant possessif,
d’un déterminant démonstratif, ou simplement en vertu du lien sémantique qui les unit. L’anaphore peut
reposer sur les relations suivantes :
- relation liant la partie et le tout, soit hyponymique : « la bourse a vu ses taux augmenter
aujourd’hui », « La jeune fille marchait d’un pas léger. Son visage… ses yeux… sa robe… », soit
hypéronymique : « Il avait un fils étudiant à… et une fille encore au lycée. Les jeunes gens se voyaient
fréquemment… » ;
- relation métonymique : « une moto tourna brusquement dans la rue devant lui… il ne put éviter le
guidon qui le fit tomber » ; « la bourse a vu ses taux augmenter aujourd’hui. L’indice du CAC 40 à est
passé de… ».
- relation métaphorique : « on aperçut alors le sorcier sortant de la fumée. Le prince noir arborait un air
de triomphe ». « Au salon, on présent également la toute dernière des Audi. Cette pure merveille aux
lignes galbées de chez Bertone… »
- ou d’autres relations et associations encore, la liste n’est pas close !
On peut identifier une anaphore verbale lorsqu’un verbe reprend l’information linguistique supportée par
un autre verbe, ce qui est le cas de bien des emplois du verbe « faire » : « Elle aimait marcher jusqu’à son
travail. Elle l’a fait durant des années » ; « tu ne sais pas réparer ta machine, mais si tu veux je peux le
faire ».
On peut identifier une anaphore adverbiale lorsqu’un adverbe reprend une information linguistique du
texte : « Elle aimait marcher jusqu’à son travail. Son mari pareillement ». Plus fréquemment, l’anaphore
adverbiale s’appuie sur l’emploi d’un adverbe de lieu : « La décision a déjà été prise. C’est là ce que je
viens d’apprendre » ; « Il va falloir s’entendre sur de nouvelles règles en matière d’exploitation des
ressources maritimes. C’est ici que subsiste des désaccords entre pêcheurs et scientifiques ».
On peut identifier une anaphore adjectivale lorsqu’un adjectif reprend une information linguistique du
texte. C’est le cas de l’adjectif « tel », comme dans : « La décision de clore l’unité a été prise. Telle
n’était pas la bonne décision à prendre ! ».
Les reprises directes d’un référent sont généralement signalées par des indices grammaticaux (soulignés et
en italiques dans les exemples) :
- terminaisons verbales rappelant la personne (au sens linguistique) du référent repris : « Mon père était
médecin. Il nous enseigna l’attention à autrui, et nous apprit la fragilité des êtres ».
- terminaisons adjectivales rappelant le genre et le nombre du référent repris : « j’ai acheté ma maison
chez un notaire. Elle est ancienne mais en bon état, vaste, très bien située et elle est très accueillante ».