Rapport final du projet GICC-MedWater (mars 2006) page 5
du climat régional actuel en guidant LMDZOR à l’extérieur du domaine par des ré-analyses
des scénarios climatiques produits par le modèle de climat global (IPSL-CM4) dans le cadre de
IPCC à basse résolution spatiale en guidant une fois encore à l’extérieur du domaine par les
scénarios.
Une voie originale à explorer est le guidage du modèle LMDZOR zoomé sur la Méditerranée par
des champs issus d’expériences de changement climatique effectuées à l’échelle globale avec des
modèles couplés. L’utilisation de LMDZOR en mode guidé et zoomé pour comparer les
simulations du modèle aux observations effectuées une année durant au SIRTA d’une part et pour
évaluer la nébulosité sur l’ensemble du bassin Méditerranéen pour un mois entier nous rendent
confiants sur la faisabilité de la méthode. Néanmoins, il est nécessaire d’évaluer plus largement les
performances de cette approche dans le cadre du climat actuel pour savoir comment les mécanismes
connus de variabilité du climat méditerranéen sont restitués par ce type de simulations.
4.1.2 Downscaling climatique dans la région méditerranéenne
La descente d'échelle de l'information climatique, à travers un modèle avec zoom, est l'approche
adoptée dans GICC-MedWater pour étudier les impacts régionaux du changement climatique. Pour
avoir une évaluation sur la validité de cette approche, une expérience de 10 ans (1991/2000) a été
effectuée avec LMDZOR guidé par les ré-analyses ERA40. La résolution du modèle est de
120x90x19 avec un zoom sur la Méditerranée (15°E/40°N) de facteur 6 en longitude et 4 en
latitude. La résolution spatiale sur la Méditerranée est de 50 km.
Figure 3 montre la nébulosité du modèle en nuages haut, moyen et bas respectivement. La
nébulosité observée issue des données spatiales est aussi tracée pour évaluer le réalisme du modèle.
On peut voir que le modèle est assez réaliste en termes de nébulosités haute et moyenne. En
revanche, pour la nébulosité basse, l'écart entre le modèle et l'observation est grand. L'observation
révèle une forte nébulosité basse en Méditerranée, en Mer Noire et en Atlantique, tandis que le
modèle ne simule pratiquement pas de nébulosité sur la surface aquatique du domaine et qu'il
simule de la nébulosité sur le relief. Ceci montre très certainement que le schéma de couche limite
n'est pas suffisamment performant pour produire des nuages bas. Ceci semble un problème général
pour la plupart des modèles du climat.
Comme pour la nébulosité basse, la précipitation produite par le modèle est aussi très abondante sur
le relief du domaine. Figure 4 compare la précipitation simulée et la précipitation fournie par le
projet GPCP, à base des données spatiales. L'observation est donnée sur une grille de 2.5°, on ne
voit pas très bien les détails de la distribution géographique. La comparaison modèle/observation
est globalement satisfaisante.
4.1.3 Dernier maximum glaciaire comme un cas de validation
Tester la modélisation dans la configuration d'un climat avéré du passé constitue une validation
intéressante des modèles pour juger leurs capacités à prévoir le climat du futur. Les travaux déjà
rapportés l'an dernier concernaient essentiellement le climat du DMG (dernier maximum glaciaire,
il y a 21000 ans) en Méditerranée dans une version à très haute résolution du modèle LMDZ. La
problématique était de savoir si un modèle à haute résolution pouvait simuler les températures et
précipitations glaciaires de manière plus satisfaisante que les modèles moyenne et basse résolutions
(voir les résultats du projet PMIP, Paleoclimate Modelling Intercomparison Project, reportés dans
Kageyama et al, 2001). Les résultats ont montré que la résolution du modèle atmosphérique
apportait une nette amélioration dans la simulations de l’assèchement de la zone méditerranéenne et
en Europe de l’Ouest, mais que la simulation du refroidissement hivernal, sous-estimé dans tous les
modèles moyenne et basse résolution, l’était également dans le modèle haute résolution.