Immunologie Immunité Anti-virale, Méca d’échappement au SI page 1/8
Elsa Brallet
Julie Lermuzeaux
27/02/09
Truie azzopardi et truie bertieri
Immunologie
14h-15h
Sèv’
Immunité anti-virale ( suite )
Mécanismes d’échappement à la réponse immunitaire
La réponse immunitaire est très bien adaptée au virus. Il existe plusieurs systèmes plus ou
moins redondants arrivant à l’éliminer. Cependant, il existe des infections virales pour lesquelles le
virus persiste.
Pour chaque effecteur de la réponse immunitaire, il existe un virus qui sait lui échapper.
C’est la coévolution entre le virus et l’hôte : le système immunitaire développe une voie alternative
pour contrer l’infection, le virus cherche à la contourner, donc le système immunitaire met en place
une autre voie alternative et ainsi de suite. Cela explique qu’il y ait tant de voies différentes.
INVISIBILITÉ AU SYSTÈME IMMUNITAIRE:
Le silence immunologique
Le virus disparaît aux yeux du système immunitaire. Plusieurs stratégies peuvent être mises en
place.
Perte d’expression de protéines immunogènes:
Les protéines d’origine virale sont normalement dégradées et présentées par l’intermédiaire du
CMH-I ou bien à la surface de la cellule infectée. Mais certains virus arrivent à se répliquer sans
présenter ce type de protéines. Les anticorps et cellules cytotoxiques ne fonctionnent donc plus.
Ex : virus de l’hépatite B : l’Ag E, le plus immunogène disparaît. Il n’existe donc plus de marqueur
de la présence du virus, bien que celui-ci se réplique.
Phases de latence : pas de production de protéines virales :
Le génome viral est bien présent dans la cellule infectée mais le virus ne se réplique pas tant que le
SI est efficace. Il profitera d’une faiblesse du SI pour recommencer sa réplication. Quand il y a
latence, le SI ne peut pas voir le virus et ne peut donc pas tuer les cellules contenant celui-ci.
Ex : Herpès Virus, Rétrovirus.
Persistance dans les tissus inaccessibles au SI
Pour se préserver du SI le virus peut atteindre des tissus le SI n'a qu'un accès limité.Ce sont des
tissus qui perdent leur fonctinnalités s'ils sont détruits : SNC, Œil, Foie. Quand le virus arrive à y
entrer, il est à l'abris d'une attaque.
Ex : Dans le SNC : On retrouve le virus de la maladie de Carré,
Dans l’œil : On retrouve des Herpes virus.
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LA SUBVERSION DU SYSTÈME IMMUNITAIRE
C’est lorsque le virus utilise la machinerie du SI pour son propre profit, ou bien est capable de
bloquer une fonction bien précise du SI.
Echappement à la phagocytose.
Pour qu’il y ait une réponse immunitaire, il faut que des peptides viraux soient présentés et qu’il y
ait donc auparavant phagocytose de l'Ag. Tout virus y échappant limite son élimination directe et
diminue la qualité de la réponse immunitaire induite.
Blocage de la formation de la vacuole phagocytaire et donc pas d’entrée du virus dans la cellule
phagocytaire.
Ex : polio virus, virus de la fièvre jaune.
(Ou) Évitement de la vacuole de phagocytose : Les virus sortent des vacuoles phagocytaires avant
la confrontation avec les lysosomes, et se retrouvent donc libres dans le cytoplasme de la cellule
ils vont se répliquer. C’est typiquement le cas des virus pouvant infecter des cellules phagocytaires.
Ex : Rétrovirus
Utilisation des Ac.
Normalement, une fois reconnu par des Ac neutralisants le virus ne peut se fixer sur la cellule cible.
Il y a alors opsonisation et présentation à la cellule phagocytaire, ce qui rend la phagocytose plus
facile.
Il existe des virus qui se servent des Ac neutralisants spécifiques pour entrer encore plus facilement
dans la cellule cible qui est le plus souvent la cellule phagocytaire.
Ex : CAEV, virus de la dengue (homme).
Chez l’homme, une partie des Ac produits sont des Ac facilitants (ils facilitent l’entrée du virus
dans la cellule) et non neutralisants, ils ne sont donc pas protecteurs.
Attention à la production de ces Ac facilitants après vaccination! Il est très compliqué de mettre en
place un vaccin vraiment efficace et protecteur.
Diminution de la présentation antigénique
Certains virus font disparaître les molécules du
CMH-I voire du CMH-II à la surface de la cellule
infectée, il n’y aura donc pas de peptides viraux
présentés et cette cellule deviendra invisible aux
yeux des LT cytotoxiques (plus de CMH-I). C’est
un avantage majeur pour le virus.
Exemple : Herpès Virus et Poxvirus.
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L’IMMUNOSUPPRESSION
Infection des cellules du système immunitaire
Des virus qui infectent les cellules du SI, ils ont parfois un effet cytopathique qui amène à la
destruction de la cellule. Si cet effet n’a pas lieu, l’entrée du virus entraînera juste un
dysfonctionnement du SI.
Ex : Rétrovirus (VIH), Virus de la maladie de Carré
Le VIH entre dans ses cellules cibles, les LT via le récepteur CD4. Une fois le VIH rentré dans le
LT, la molécule CD4 ne fonctionne plus correctement. En effet, le récepteur ne reconnaît plus les
molécules du CMH-II de façon systématique et ainsi les LT ne seront pas toujours activés : ils ne
peuvent mettre en place une RI correcte. On a un dysfonctionnement des molécules cibles.
Le détournement des cellules cibles que sont les leucocytes aboutit à l’apparition d’une
immunodéficience acquise qui entretient le phénomène.
Leurres immunologiques
Il existe des virus capables de faire des leurres immunologiques, c’est-à-dire de fausses molécules
du système immunitaire. L’objectif est de modifier la qualité de la réponse immunitaire grâce à ces
faux signaux.
Expression de faux CMH-I : Récepteurs des cellules Natural Killer:
Les cellules NK sont des cellules cytotoxiques naturelles, elles sont donc extrêmement puissantes et
potentiellement dangereuses.
Ces cellules NK possèdent des récepteurs spécifiques nommés NK-Récepteurs. Ils reconnaissent les
molécules du CMH-I quel que soit le peptide présenté. Lorsque la liaison se fait cela envoie un
signal « off » à la cellule NK. Les cellules de l’organisme exprimant quasiment toutes des
molécules du CMH-I ( sauf GR et cellules du SNC ), elles sont pratiquement toutes protégées des
cellules NK.
Le signal « off » peut être contrebalancé par un signal « on » déclenché par la présence d’immun
complexes. Donc, à partir du moment les molécules du CMH-I ont disparu, le signal « off »
n’existe plus, il y a donc lyse de la cellule concernée par la cellule NK.
Dans l’évolution, des virus (Herpès & Poxvirus) ont appris à produire de fausses molécules du
CMH-I : -suffisamment fausses pour ne pas être reconnues par les LT cytotoxiques,
-suffisamment normales pour être reconnues par les cellules NK.
Le virus échappe ainsi aux deux lyses.
Il existe autant de leurres immunologiques que d’effecteurs du système immunitaire. Plus le
génome du virus est grand, plus le nombre de leurres exprimés par le virus est important.
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Analogues des cytokines, chémokines, inhibiteurs du complément : Poxvirus:
Ils sont capables :
- D’inhiber l’activation du complément.
- D’inhiber les effets de :
o IL-1 ( via analogues du récepteur soluble et des protéases spécifiques anti-IL-1 )
o TNF α, β ( via analogues du récepteur soluble et protéases spécifiques anti-TNF )
o IFN I et II ( via analogues du récepteur soluble et inhibition de la transduction du
signal )
Mécanismes d’action des pseudo-récepteurs :
Les cellules spécifiques effectrices antivirales produisent des cytokines (TNF α, INF γ) qui limitent
la prolifération du virus. Or, certains virus sont capables de bloquer les liaisons des cytokines avec
leurs récepteurs en produisant de faux récepteurs à cytokines : les pseudo récepteurs. Ils sont
produits pendant la phase précoce de leur réplication et seront libérés dans le milieu extérieur. Donc
les effecteurs sont bloqués par ces faux récepteurs et n’atteignent pas les vrais qui sont sur la
membrane de la cellule.
Le virus humain de la mononucléose produit notamment des IL-10, cytokines anti-inflammatoires
bloquant la réponse Th1.
Inhibition de l’apoptose:
Il existe d’autres virus capables de bloquer tous les signaux qui induisent la mort de la cellule par
apoptose. Les signaux sont bloqués précocement par certains effecteurs viraux. Le blocage est
transitoire et se fait pendant le temps de la réplication du virus. Quand les virions sortent de la
cellule après la fin du cycle de réplication, le signal d’apoptose est redéclenché et la cellule meurt
après leur sortie.
Cela représente un double désavantage pour l’organisme : il a tué une cellule
pour rien et il y a plein de particules virales.
« J'Suis.ds.la.merde! »
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LES VARIATIONS ANTIGÉNIQUES:
La réponse spécifique du système immunitaire dépend entièrement de la reconnaissance des
antigènes viraux. Ci ceux-ci sont modifiés, ils ne sont plus reconnus par le système immunitaire et
la réponse spécifique devient inefficace.
Certains virus ont donc adopté une technique de variations antigéniques afin d’échapper au système
immunitaire.
L’influenza aviaire, qui utilise à la fois la dérive antigénique (évolution
progressive du virus, responsable par exemple de l’évolution du virus de la grippe
chaque année) et la cassure antigénique (évolution brutale du virus, entraînant de
grandes pandémies).
Les rétrovirus, qui utilisent des mutations aléatoires à chaque cycle de
réplication pour provoquer des variations antigéniques.
Conclusion : La connaissance de tous ces facteurs de virulence est indispensable à la mise au
point raisonnée de vaccins.
A suivre...
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