« L’intégration régionale euro-méditerranéenne à la croisée des chemins :
le cas des stratégies de développement. »
La mondialisation des échanges , dominée par un vaste phénomène d’intégration , a ouvert
des perspectives pour un libéralisme régionaliste avec l’émergence des marchés communs
régionaux et la conclusion d’accords de libre-échange à travers de nombreuses régions du
monde.
Les schémas envisagés du nouvel ordre mondial font que la reconfiguration du monde passe
par le développement des grands ensembles régionaux ou interrégionaux.
En fait, les accords commerciaux régionaux ( ACR) représentent prés de la moitié des
échanges mondiaux et devraient prendre une importance encore plus grande dans les années à
venir
Par ailleurs, la décennie 90 a vu apparaître un nouveau type de forme dite régionale : les
zones de libre-échange Nord-Sud.
Ces accords revêtent un intérêt particulier du fait qu’ils regroupent des pays à niveau de
développement inégal, ce qui constitue un défi majeur pour les pays en développement.(PED).
En Méditerranée et depuis les années 70 , la communauté européenne a voulu donner un cadre
global à ses relations avec les pays tiers méditerranéens (PTM).
L’objectif est de favoriser l’industrialisation de ces pays en accordant à leurs exportations des
produits manufacturés et des produits agricoles transformés des concessions ou des
exemptions tarifaires. Ces accords , à côté de l’aide financière, ont constitué le principal
instrument de la politique économique de la communauté en Méditerranée au cours des
années 1970 et 1980.Les résultats de cette politique n’ont été à la mesure ni de l’attente des
pays méditerranéens, ni de l’ambition affichée par l’Europe.
Le caractère stratégique des PTM , la dépendance commerciale prononcé de ces pays à
l’égard de l’Europe , le développement tendanciellement inégal par rapport au Nord , le risque
de marginalisation croissante, voire d’exclusion ( avec les risques de déstabilisation socio-
économique qu’elle comporte) ont conduit la communauté à rechercher la nécessité d’un
renouveau qui s’est concrétisé à travers le processus de Barcelone ( novembre 2005).Ce
dernier est le signe d’une reformulation de la politique euro-méditerranéenne à l’égard de sa
périphérie Sud.
A cet effet, du point de vue des PTM et vu l’importance du différentiel économique les sépare
de l’Europe , la problématique qui se pose est la suivante :
La nouvelle approche de l’UE qui consiste à instaurer une zone de libre-échange est-elle
susceptible de corriger les distorsions à travers l’ouverture des PTM en propulsant leurs
échanges et en assurant une base solide de leur développement ? tout en sachant que
l’approche traditionnelle des années 70 qui consiste à octroyer des préférences unilatérales au
Sud méditerranéen n’a pas suffi à faire en sorte que ces pays puissent connaître un
développement économique similaire à ceux d’Asie du Sud-Est qui n’ont pas bénéficié
d’avantage aussi large .
En d’autres termes, dans quelle mesure , l’intégration euro-méditerranéenne peut –elle être
utile à la rive Sud de la Méditerranée ? .