L’évolution de l’agriculture turque Hamdi KARA, professeur à l’université d’Ankara Notions, mots-clés Agriculture Turquie Inscription dans les programmes 1re bac pro. Les dynamiques des périphéries : un pays émergent au choix Voir le diaporama. I. Le problème naturel (Voir diapo 3) La carte géographie physique de la Turquie montre un pays situé dans l’hémisphère nord, au sud de la zone tempérée dont l’altitude moyenne est de 1 132 m (Europe = 330 m), ce qui influence l’agriculture. D’ouest en est de la Turquie, l’altitude s’élève à 2 000 m. (Voir diapo 4) La carte de la superficie des sols montre qu’un tiers des sols est peu cultivé et que deux tiers sont occupés par des pâturages ou par des forêts. En Anatolie intérieure, beaucoup de terres sont cultivables, mais ce sont des sols secs, avec un plateau de 800 à 1 000 m d’altitude. En Thrace (près de la mer de Marmara), les sols cultivables sont assez nombreux. La plaine d’Antalya possède deux plaines au nord, riches et irriguées. Dans l’Est, il n’y a pas de culture mais surtout du petit et du gros bétail, selon la topographie du terrain favorable à l’élevage. FIG 2012 – H. KARA – L’évolution de l’agriculture turque 1 (Voir diapo 5) Le climat pose problème pour l’agriculture en Turquie En été, il fait très chaud, il faut irriguer. Il n’y a pas de sécheresse dans le Nord qui profite des bords de la mer Noire. Dans l’Est, pas de sécheresse non plus. La région la plus sèche de Turquie se trouve à la frontière syrienne avec de longs mois sans pluie (4 à 6 mois), malgré la présence de deux fleuves, le Tigre et l’Euphrate, mais il existe des conflits d’usage des eaux entre la Turquie, la Syrie et l’Irak. Le climat influence donc beaucoup l’agriculture turque. Sur les bords de la Méditerranée, de l’Égée et en Anatolie intérieure, la sécheresse dure de 4 à 5 mois, tandis qu’elle n’est que de 2 à 3 mois en Marmara : il faut donc irriguer en été. Exemple de l’évolution de la production de blé entre 1993 et 1994 : baisse de 17 % de production à cause de la sécheresse, qui a entraîné des importations. La montagne et l’Est de la Turquie sont dominés par l’élevage à cause de l’altitude et de l’inclinaison des sols : 80 % des terres arables sont ainsi sur des pentes raides ou escarpées. (Voir diapo 6) Seulement 20 % de la terre agricole peut être irriguée (8 % plat, 4 % légèrement incliné, 6 % incliné). La population agricole (Voir diapo 8) 1927 : 75 % de la population active 1940 : 75 % 1980 : 56 % 1996 : 41 % 2010 : 25 % Les problèmes humains et économiques influencent l’économie turque. La population agricole représente un quart de la population active. La division du sol et de la superficie totale agricole 65 % de la surface utile est cultivée. (Voir diapo 9) FIG 2012 – H. KARA – L’évolution de l’agriculture turque 2 Évolution de la production agricole (Voir diapo 10) Il y a beaucoup de petites exploitations en Turquie, avec moins de 5 ha pour 65 % des exploitations. C’est là un des gros problèmes. Un autre problème important concerne les engrais : depuis 1950, il existe une utilisation massive d’engrais, même si elle ne représente seulement que la moitié de la consommation française. (Voir diapo 11). II. Évolution de l’agriculture turque Depuis 1925, le produit agricole a été multiplié par 15. Le blé, l’orge et le maïs (Voir diaporama diapo 15) Le blé représente la moitié des sols semés, c’est une culture très importante en Turquie car la population consomme beaucoup de pain (production de 20 millions de tonnes et importation de 20 millions de tonnes). À partir de 1950, avec la mécanisation, il y a eu une augmentation de la consommation de blé, et à partir de 1970 également, grâce à l’utilisation d’engrais. Mais après 1980, la production a commencé à baisser car moins de sols sont semés. L’orge : il sert de nourriture pour le bétail et les volailles mais aussi pour la bière dont la production a augmenté jusqu'en 1960. Le maïs : pas d’évolution de la production jusqu’en 1985. À partir de cette date, la Turquie atteint une productivité identique à celle de l’agriculture européenne grâce à une culture irriguée. Le coton : production surtout localisée dans la région de la mer Noire, de la Méditerranée et de l’Égée. Aujourd’hui, la culture du coton se trouve surtout dans le Sud-Est de la Turquie grâce à l’irrigation tirée du Tigre et de l’Euphrate. Avec 50 % d’exportations vers l’Europe, l’industrie textile turque a fortement augmenté. Sa production turque de coton (817 000 t) n’est pas suffisante et nécessite l’achat de 500 000 t à 800 000 t de coton par an (essentiellement en Ouzbékistan, gros producteur de coton, avec une population turcophone). Le tournesol : essentiellement destiné à l’industrie, sa production intérieure ne suffit pas. La betterave à sucre : la consommation turque augmente plus vite que la production. La pomme de terre : en Turquie, la production suffit à la consommation, c’est une culture irriguée qui produit 4,5 millions de tonnes. FIG 2012 – H. KARA – L’évolution de l’agriculture turque 3 Conclusion La Turquie est un pays agricole important au Moyen-Orient, comparé aux pays du Caucase. Le pays offre beaucoup de possibilités mais il faut développer l’irrigation afin d’assurer la sécurité alimentaire du pays dont la population est en croissance. Si 10 % du revenu national provient de l’agriculture, 25 % de la population reste agricole, ce qui représente une part proportionnellement trop importante. Il faut donc développer l’agriculture turque, la rendre plus productive, grâce à une mécanisation accrue, l’usage d’engrais et une irrigation maîtrisée. Compte rendu réalisé par Damien Boulonnais, académie de Reims. FIG 2012 – H. KARA – L’évolution de l’agriculture turque 4