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conception de la santé et de la maladie différente de celle qui prévaut dans la société d’accueil,
méconnaissance des services disponibles, priorité mise à la recherche d’emploi, etc.
Les besoins en soins de santé des Premières Nations sont en croissance. La population augmente, jouit
d’une espérance de vie plus faible et a des problèmes de santé nettement plus répandus que dans la
population québécoise en général : mortalité infantile, alcoolisation fœtale, VIH/SIDA, hépatite C,
diabète, obésité... Les problématiques sociales sont en recrudescence (pauvreté matérielle et sociale,
négligence et mauvais traitements subis à l’enfance, surpeuplement des logements, chômage, faible
scolarisation, taux élevé de suicide, de dépression, etc.). La complexité de la gouvernance à plusieurs
paliers gouvernementaux des services nuirait à l’efficacité des programmes (délais, listes d’attente,
absence de dépistage, zones grises, etc.).
Globalement, malgré des gains réalisés au cours des dernières années les inégalités sociales et de santé
persistent. Les problèmes sociaux et de santé sont plus fréquents chez les personnes défavorisées. Ainsi,
l'écart en espérance de vie en santé peut atteindre 14 ans entre les groupes les plus favorisés et les moins
favorisés. Les taux de prises en charge par la Protection de la jeunesse ont tendance à augmenter avec le
degré de pauvreté du milieu. Réduire les inégalités de santé requiert de lutter contre la pauvreté et agir sur
les conditions de vie qui sont des déterminants de la santé (revenu, scolarité, logement, sécurité
alimentaire, transport, capital social).
B. Dépenses de santé, gestion des ressources et gouvernance
1. Les dépenses de santé
Un des principaux problèmes auxquels sont confrontés de nombreux systèmes de santé est celui d’assurer
un financement adéquat tout en contrôlant les coûts. Le Québec ne fait pas exception. La hausse soutenue
et continuelle des dépenses de santé depuis 1975 menace la viabilité des dépenses publiques en santé, car
elle dépasse le taux de croissance économique et des revenus de l’État. Cette réalité fait en sorte que les
dépenses de santé accaparent une part importante des dépenses gouvernementales, ce qui exerce une
pression sur les autres missions de l’État. Dans un contexte de lutte aux déficits, de restrictions
budgétaires et d’incertitude économique, le contrôle des coûts de santé prend une grande importance.
Enfin, la diminution des transferts fédéraux de santé après l’année 2016-2017 est un autre facteur à
prendre en considération.
Selon le dernier budget du gouvernement du Québec, les dépenses de santé vont continuer de croître à un
rythme de 4,8 % par année, pour atteindre un total de 31,3 milliards de dollars. En 2012-2013, elles
représentent 47,8 % des dépenses par mission du gouvernement québécois (répartition excluant le
paiement de la dette), ce qui en fait le plus important poste budgétaire. Au Québec, le financement de la
santé est principalement public, à l’instar de la majorité des pays de l’OCDE. Il concerne près de 70 % des
dépenses totales en santé. Les dépenses totales de santé composent 12,7 % du PIB en 2012, ce qui dépasse
la moyenne canadienne, qui est de 11,6 %.
Déterminants de l’accroissement des dépenses en santé
Selon l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS), les principaux facteurs d’accroissement des
dépenses de santé au cours de la dernière décennie ont été la hausse des coûts de production (ex. :
rémunération des dispensateurs de soins de santé), l’utilisation accrue de services (ex. : médicaments et
services médicaux) ainsi que l’évolution de l’offre de services (ex. : émergence de nouveaux médicaments
et de nouveaux outils diagnostiques et chirurgicaux) et de la demande de services (ex. : évolution des