http://www.hs.fi/english/print/1101978960379 Les téléchargements illégaux de logiciels et de films sur Internet épuisent les ressources des réseaux informatiques Près de la moitié de la capacité en données du réseau est avalée par les téléchargements de films, de musique et de logiciels Les films, la musique et les logiciels téléchargés sur Internet via les réseaux peer-to-peer engloutissent une gigantesque proportion de la capacité de transfert des universités finlandaises. A l’automne dernier, par exemple, près des deux tiers de la capacité des serveurs à l’université de Turku étaient consacrés au transfert de données sur des réseaux peer-to-peer. Pour l’université d’Helsinki, le chiffre atteint 30-50 %. C’est par centaines que les étudiants se servent des réseaux peer-to-peer dans chaque université. "Au moins 90% de l’information qui circule dans les réseaux peer-to-peer est protégée par les lois sur le copyright", explique Mauri Rosendahl, responsable de la sécurité de l’information à l’université d’Helsinki. Rosendahl explique que les autorités interviennent au niveau de la dissémination illégale de matériels protégés par les droits d’auteur chaque fois que les organisations internationales de protection des droits d’auteur leur signalent des activités délictueuses. En moyenne, ceci se produit deux fois par semaine pour les universités d’Helsinki et de Turku. Appartenir à des réseaux peer-to-peer n’a en soi rien d’illégal. Selon la législation finlandaise, la copie de films, de musique ou de logiciels informatiques n’est pas illégale, à condition de la réserver à son propre usage. De nombreux réseaux peer-to-peer exigent cependant de leurs membres qu’ils autorisent l’accès aux matériaux qu’ils ont téléchargés, à des fins de redistribution. Ceci, en revanche, est illégal. La semaine dernière, l’université de technologie de Tampere a pris la décision d’expulser trois étudiants qui avaient été identifiés comme étant les auteurs de distribution illégale de matériels. Dans d’autres universités, ces mesures draconiennes n’ont pas encore été prises. A Helsinki et à Turku, les accès Internet ont été temporairement désactivés, tandis que dans d’autres universités de technologie, les étudiants ont fait l’objet d’avertissements. "La supervision du réseau peut s’avérer problématique. Nous ne pouvons pas décider à la place des utilisateurs du caractère légitime ou illégal de leur usage d’Internet. Les réseaux peer-to-peer ne peuvent pas être mis hors service dans la mesure où la communauté scientifique en bénéficie également", explique le responsable de la sécurité de l'information à l’université de Turku, Mats Kommonen. Les réseaux peer-to-peer causent des problèmes surtout dans les universités où l’accès Internet des logements étudiants et de l’université font partie du même réseau. "En fin de compte, le nombre d’étudiants coupables de piratage de logiciels et de films/musique est relativement faible, mais il suffit d’un petit nombre de serveurs pirate pour ralentir considérablement le trafic d’autres informations", explique le responsable de la sécurité de l’information à l’université d’Oulu, Kaisu Rahko. Antti Kotilainen, le directeur du CIAPC, le Centre anti-piratage, en Finlande, considère que la décision de l’université de technologie de Tampere d’expulser les étudiants soupçonnés de piratage représente un pas encourageant dans la bonne direction. "Rien ne justifie que des réseaux ayant été installés avec de l’argent public soient utilisés par les étudiants pour obtenir gratuitement de la musique et des films sur Internet", souligne Antti Kotilainen, qui pense que la Finlande devrait prendre des mesures encore plus sévères pour mettre un terme à l’utilisation des réseaux peer-topeer, coupables de violation des droits d’auteur. Aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, les campagnes de surveillance se sont avérées efficaces pour réduire la copie illicite de musique. Ceci a permis d’arrêter la tendance à la baisse des chiffres de vente dans le secteur de la musique. Chaque année, on estime que les 50 000 utilisateurs de réseaux peer-to-peer en Finlande copient à eux seuls plus de 340 000 films, l’équivalent de près de 800 000 CD, plus des centaines de milliers de jeux et de programmes informatiques. Helsingin Sanomat