Listes indicatives avec leur description
MADAGASCAR
Nom du bien : La Haute Ville d’Antananarivo
Coordonnées : S18 55 20 E47 31 58
Date de soumission : 02/02/2016
Critères :
Soumis par : Ministère de la Culture et de l'Artisanat de Madagascar
Liste du PM (nom,id) :
Etat, province ou région : Commune Urbaine d’Antananarivo, Région d’Analamanga
Brève description
Antananarivo fut appelée Analamanga — la « forêt bleue » — jusqu’en 1610, année où le roi merina Andrianjaka fit
construire son palais sur la plus haute colline de la ville (à plus de 1 300 m d’altitude) et y btit le tout premier Rova
avec le palais Besakana pour y poster une garnison de 1 000 hommes. L’ancienne Analamanga prend alors le nom
d’Antananarivo : la « ville des Mille », en réalité un village fortifié, protégé́ par de nombreux fossés circulaires et dont
l’accès se fait par sept portes mégalithiques. C’est depuis l’emplacement du premier Rova que la cité se développe
progressivement pour s’étendre sur l’ensemble de la colline (et devenir le noyau historique actuel). Son essor
coïncide avec celui de l’Imerina, territoire de l’ethnie merina, dominante sur les Hauts Plateaux et son statut de
capitale est définitivement scellé à la fin du XVIIIe siècle, lorsque le roi Andrianampoinimerina parvient à unifier les
peuples des Hautes Terres et quitte définitivement Ambohimanga.
Les années de rivalités entre Anglais protestants et Français catholiques, voient finalement ceux-ci, en lutte contre la
monarchie merina, obtenir, en 1885, l’autorisation d’installer un diplomate dans la ville. Dix ans plus tard, les troupes
françaises prennent possession de l’île. Le nom d’Antananarivo est alors francisé pour devenir Tananarive.
Dès le début du XXe siècle, la puissance coloniale transforme profondément la ville et son urbanisme. Jusque-là,
Antananarivo se limitait presque exclusivement à la Haute Ville, l’actuelle « ville basse » étant couverte de rizières.
Soucieux de s’affranchir de la royauté merina, les Français décident d’assécher une vingtaine d’hectares de marais
et de rizières et de créer un nouveau quartier (Analakely, la « petite forêt ») au pied de la ville haute. Ces grands
travaux aboutissent à la création de l’avenue Fallières — aujourd’hui avenue de l’Indépendance —, la construction
des grands escaliers de la ville, de nombreux btiments (dont la gare Soarano), d’un réseau d’égouts et de fontaines
publiques, et à l’alimentation en électricité. La ville atteint ainsi 140 000 habitants en 1940.
En 1960, à l’indépendance du pays, la ville reprend son nom d’Antananarivo et conserve son statut de capitale.
Durant les dernières décennies, la ville a continué d’évoluer (elle compte près de 1,7 millions d’habitants aujourd’hui)
grâce à la réalisation de travaux initiés par la Commune Urbaine —notamment dans le domaine des transports et de
la salubrité —, le partenariat avec des institutions internationales — la coopération avec la Région Paris Ile-de-
France, active depuis 1989, a abouti, en 2008, à la création de l’Institut des Métiers de la Ville — et à l’Etat qui
soutient la capitale malgache et notamment la culture, par l’intermédiaire du Ministère de la Culture et de l’artisanat.
Cette collaboration a porté ses fruits en terme de protection du patrimoine et de contrôle du développement, avec
comme résultat le plus significatif la création d’un secteur sauvegardé et d’une zone de protection du patrimoine
architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) sur l’ensemble des zones historiques de la Ville de Antananarivo. Ce
document a notamment permis d’apporter une meilleure connaissance scientifique du site et constituera le socle du
nouveau système de gestion.
L’histoire et le patrimoine sont présents sur les douze collines sacrées qui ceinturent la ville (dont Ambohimanga,
inscrite sur la liste du patrimoine mondial en 2001 et sise à 20 km au nord), mais Antananarivo, et notamment la
Haute Ville, abrite quelques-uns des plus impressionnants vestiges historiques du pays (dont le Rova).