
anglaise quant à elle favorise un modèle de gouvernement indirect, c'est-à-dire qui combine le contrôle de la puissance
coloniale avec des structures traditionnelles pré coloniales. Les élites traditionnelles ont alors un rôle d'intermédiaires.
Dans les faits, les populations locales y compris leurs élites sont soumises au pouvoir colonial.
Si les pays sont sortis de la colonisation, il reste encore aujourd'hui certaines traces de cette époque, notamment à
travers des institutions politiques laissées en l'état et plus ou moins adaptées à la réalité nationale. Dans l'ex-Afrique
d'influence française, le modèle constitutionnel de la Ve République a prévalu, surtout à partir des années 60. En outre,
une libéralisation politique se met en oeuvre après la Seconde Guerre Mondiale. Cette phase de libéralisation voit
émerger des partis politiques plus ou moins proches des partis métropolitains en ce qui concerne l'Afrique française, et
plus particulièrement en Côte d'Ivoire avec le RDA ou Rassemblement Démocratique Africain. Le syndicalisme se
développe, de nouvelles élites s'affirment, familiarisées avec les mécanismes de l'élection et de la représentation ou
encore concernant les fonctions ministérielles. Beaucoup de pays africains ont ensuite appliqué le mimétisme
institutionnel, copiant le modèle français : un président maîtrisant l'exécutif, un parlement bicaméral, des élections au
SU, un système multi-partisan...Néanmoins, les pays colonisés ne sont pas le reflet d'une démocratie parfaite.
En outre, à partir des années 1960, la volonté des pays colonisateurs est de pérenniser leur tutelle économique à défaut
d'une tutelle politique. C'est ce qui caractérise le néocolonialisme. Ce néocolonialisme se traduit toujours par une
dépendance.
2- La dépendance économique à travers le néo-colonialisme
Les pays occidentaux dans leur rapport aux pays anciennement colonisés vont chercher à maintenir des liens,
cette fois-ci plus économiques, en raison notamment comme on le verra d'échecs dans la politique.
La place prépondérante de l'économie se remarque dans l'idéologie véhiculée par les puissances occidentales : le
libéralisme. Pour Serge Latouche, l'impérialisme des occidentaux a déterminé le capitalisme imposé dans les pays du
Sud. Cette nouvelle dépendance des pays périphériques se traduit par la forte importance qu'acquièrent les
investissements occidentaux dans leur structure économique, la présence des firmes multinationales, l'ingérence des
associations humanitaires... Ainsi, la dépendance se traduit pour certains par un assistanat. Dans l'exemple africain, le
phénomène d'ingérence humanitaire serait pour certains « la traduction à la fois du statut dévalorisé du continent
africain et de l'incapacité des États à agir selon les procédures internationales classiques. » Au Rwanda et en Somalie,
la lourdeur de l'intervention humanitaire serait proportionnelle au renoncement politique généralisé.
Ces dernières années, l'impérialisme s'impose dans les pays périphériques par le recours aux intermédiaires comme les
organisations internationales et onusiennes particulièrement. Ceci fonde les thèses néo-dépendantistes.
Dans cette théorie comme dans beaucoup d'analyses récentes de la dépendance des systèmes politiques périphériques,
l'économie a une place déterminante car elle agit sur le politique. En effet, l'économie devient aujourd'hui un facteur
explicatif de la domination des Occidentaux. Néanmoins, l'on doit souligner les importantes motivations politiques qui
subsistent dans cette domination.
Dans le même ordre d'idée, on peut aussi souligner le néocolonialisme des Etats-Unis à travers des accords bilatéraux
qu'ils concluent avec des pays périphériques comme c'est actuellement le cas pour une dizaine de pays en voie de
développement, concernant des accords de libre-échange, dont des pays d'Amérique latine. On voit aussi l'application
de ce néocolonialisme à travers les institutions internationales comme le FMI ou la Banque mondiale qui accordent des
prêts à des pays du tiers monde s'ils prennent des mesures favorables à leurs propres intérêts financiers. La dette des
pays du tiers monde est donc renforcée par cette dépendance des pays périphériques aux pays occidentaux.
Ainsi, la périphérie est ici comprise négativement dans le sens où les pays périphériques sont dépendants
politiquement et économiquement des pays occidentaux. Leur système politique propre garde encore aujourd'hui de
nombreuses traces du colonialisme et cela a peu de chances d'évoluer si l'on considère l'importance actuelle du
néocolonialisme économique principalement. Toutefois, il ne faut pas s'en limiter à cette définition de la périphérie
mais il convient de prendre notamment en compte le facteur culturel afin d'appréhender la notion de « système politique
périphérique » comme un système également différent du système central occidental. En ce sens, le terme
« périphérique » cesserait d'avoir une connotation péjorative car on s'intéresserait plus à penser les sociétés du Tiers
Monde en elles-mêmes et pas « par rapport à l'Occident ».
Afin d'appréhender la notion « périphérique » dans un autre sens que celui de la dépendance, nous allons ici exposer les
échecs de transposition du modèle politique occidental liés aux différences culturelles. Puis nous analyserons la
trajectoire propre à certains systèmes politiques périphériques, pour se demander si ceux-ci ne font pas le choix d'une
autre modernité. Prendre le facteur culurel en compte, idée de politique comparée proche de l'anthropologie.
II- Des systèmes politiques périphériques aussi en tant que différents de l'Occident