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MECANISMES DE L’EVOLUTION
Selon Darwin, il s’agit pour les espèces de survivre dans un système de contraintes lui-même en
changement. La survie s’effectue par la reproduction qui induit des contraintes héréditaires, et par la
sélection de parentèle qui est la condition d’apparition des gènes.
Selon la théorie des évolutionnistes, les gènes se transmettent grâce à la coopération.
Mécanismes de reproduction :
1. asexuée : par mitose, qui permet la reproduction d’une cellule à l’identique, avec les mêmes
informations génétiques.
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3. sexuée : par méiose, qui consiste en la division d’une cellule. Elle conduit à la production de
gamètes à x chromosomes et permet une grande quantité d’individus différents. D’une méiose
à l’autre, ce ne sont pas les mêmes chromosomes qui sont échangés.
Le déterminisme chromosomique explique que le sexe des individus, par exemple, est la combinaison
bien définie, pour une espèce donnée, de chromosomes l’inverse des mammifères, les oiseaux
femelles sont YY et les oiseaux mâles sont XX, contrairement aux reptiles dont le sexe est fonction de
la température d’incubation de l’œuf.)
Dans certains cas, reproduction sexuée et asexuée alternent en fonction des enjeux où le rapport coût /
bénéfice est optimisé. Dans d’autres cas, elles sont associées et existent en même temps.
Le mode de reproduction peut évoluer avec les conditions environnementales. C’est le cas de l’hydre,
qui adopte le mode de reproductions sexuées dans des conditions de pH, de température, etc.
constantes. Dès que ces conditions changent, elle adopte le mode de reproduction asexué.
La reproduction sexuée est une ressource potentielle d’adaptation par création de la diversité, mais elle
est plus coûteuse que la reproduction asexuée.
Se pose alors le problème de la régulation des systèmes complexes (oiseaux, mammifères,…) qui sont
plus fragiles que les systèmes simples (bactéries, éponges,…) et se dérégulent plus fréquemment.
D’où le paradoxe : un système complexe favorise la diversité mais il est susceptible de dérégulation
et les prédictions d’avenir sont difficiles, à l’inverse des systèmes simples.
Il aura fallu un siècle après les découvertes de Darwin pour expliquer les comportements sexuels et le
choix des partenaires.
En 1960, suite à l’observation des comportements de séduction, on découvre que le choix du
partenaire est guidé par l’investissement consenti, en temps et en énergie, dans la gestation puis le
nourrissage de la descendance. C’est pourquoi la femelle, qui a le plus à perdre, est plus attentive dans
le choix du partenaire.
Il y a, de plus, dissymétrie entre la mise à disposition des quantités d’ovules et de spermatozoïdes.
Les comportements reproducteurs s’inscrivent et s’observent dans quatre temps :
Comportements et stratégies de reproduction :
1. compétition intra-sexuelle
2. choix de partenaires
3. fertilisations sélectives
4. effets parentaux
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1. compétition intra-sexuelle :
D’une part la place dans la hiérarchie et le statut prévalent dans le choix du partenaire, car ils
conditionnent aussi la position de la descendance dans le groupe.
D’autre part, l’objectif de la compétition est de se donner plus de chance de se reproduire en se mettant
en position de choisir ou d’être choisi.
2. choix du partenaire :
Quels sont les processus à l’œuvre et quelles expérimentations peut-on faire sur ceux-ci ?
Monogamie sociale et monogamie sexuelle ne vont pas de pair, il y a des oisillons « illégitimes ».
3. fertilisations sélectives :
Quelles sont les stratégies à l’œuvre dan les systèmes monogames et polygames ? De quelle stratégie
comportementale naissent les individus des générations suivantes ? Dans les copulations multiples,
quel gamète mâle va féconder le gamète femelle, celui du premier mâle accueilli ou du dernier ? Qui
décide de l’ordre de copulation des mâles ?
Dans la perspective évolutionniste la question est de savoir quel est le système qui marche dans la
transmission des gènes.
4. effets parentaux :
Quel est l’intérêt des jeunes et celui des parents dans la durée des soins apportés ? quelle est la
stratégie des parents face à leurs enfants ? quelle est la stratégie des enfants ? les stratégies peuvent ne
pas être convergentes.
L’intérêt de l’espèce passe-t-il par celui des mâles ou celui des femelles ? celui des jeunes ou celui des
parents ?
Quand il y a déséquilibre des intérêts, la solution passe soit par la coopération, soit par le conflit, à
chaque niveau, à chaque instant.
Le point de vue évolutionniste ne s’embarrasse pas de morale. Elle regarde les individus comme des
structures éphémères. La question est : qu’est-ce qui marche dans la transmission des gènes qui assure
la poursuite de la reproduction et de l’espèce.
De quelle manière à une génération donnée des individus d’une espèce vont procréer pour que des
individus existent à la génération suivante et procréent à leur tour ?
Comment des mâles et des femelles se mettent en situation de se reproduire ?
Les réponses à ces questions font apparaître des systèmes contraignants qui se répètent au fil des
générations.
I la compétition intra-sexuelle
I.1 la hiérarchie chez les primates
Lorsqu’on observe des troupes de primates, on voit très souvent des manifestations agressives entre
individus et également des préséances entre individus (priorité pour l’accès à l’ombre, à la nourriture,
à la copulation…)
Les différents types de système reproducteur :
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- monogamie : un mâle, une femelle et les jeunes. Toutefois la différence entre monogamie
sociale et monogamie sexuelle rend ce système plus complexe qu’il n’y paraît.
- Polygamie : plusieurs mâles et plusieurs femelles et les enfants. La question est celle de la
paternité dans la filiation.
- Polygynie : un mâle et plusieurs femelles. C’est un type particulier de polygamie.
- Polyandrie :une femelle et plusieurs mâles. Il n’existe pas chez les mammifères pour des
raisons physiologiques évidentes. Il existe chez 1% des oiseaux. La femelle laisse le soin au
mâle de couver et d’élever les petits.
Toutes les espèces primates ne vivent pas en groupe hiérarchisé.
- les plus rares, environ 20%, vivent en structures couple + enfants
- les 80% restant vivent en structures polygames
o unimâle : un mâle et plusieurs femelles + les jeunes (le harem)
o multimâles : plusieurs males et plusieurs femelles + les jeunes.
Les structures multimâles :
Dans les structures multimâles, comme les gorilles, les chimpanzé, certains macaques, on observe que
certains individus, aussi bien mâle que femelle, font ce qu’ils veulent, choisissent leur nourriture, leurs
partenaires sexuels etc.
Il y a donc de la dominance et de la hiérarchie.
Cette hiérarchie n’est pas de type linéaire (A domine B qui domine C qui domine D etc.)
Elle suit un type de système d’alliances :
Dans les systèmes d’alliance, un petit groupe d’individus s’allient s’entraident pour dominer le reste
du groupe. Au sein même du petit groupe, une hiérarchie se dessine.
Ce système permet une sorte de paix ou d’absence de chaos.
C’est une paix fragile, un système en équilibre instable, parce qu’il peut être remis en question
facilement par d’autres individus :
- le dominant peut se trouver malade ou blessé, donc affaibli et à la merci d’individus créant une
autre alliance pour devenir dominants. L’état physique des individus varie et peut mener à de
nouvelles alliances qui dessine une nouvelle hiérarchie
- certains individus quittent ou intègrent le groupe ce qui modifie sa composition donc les
alliances.
Pour un individu, ça peut être intéressant d’être dominant, ça apporte des avantages, mais cela a aussi
un coût : il faut maintenir son rang. Cela applique des affrontements, de veiller au maintien des
alliances.
Les conflits peuvent être bénéfiques pour des individus mais ils coûtent également au groupe. Le
groupe peut payer cher une situation d’instabilité permanente. Il y a des bagarres et des conflits
incessants avec leurs risques de blessures, la vigilance envers les prédateurs est moins importante, le
temps consacré aux bagarres pour la place de dominant est pris sur le temps consacré aux
déplacements à la recherche de nourriture…
C’est pourquoi on observe également dans ces groupes des mécanismes de réconciliation lorsque des
individus sont rentrés en conflit.
- s’ils étaient dans le même système d’alliance, ils ont intérêt à se réconcilier pour rester
dominants
- les dominés ont intérêt aussi à se réconcilier pour ne pas descendre dans l’échelle
hiérarchique.
Ce qu’on observe :
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Dans les heures qui suivent le conflit les opposants se rapprochent, se livrent à des embrassades, des
séances d’épouillage soit directement, soit par les bons offices d’un intermédiaire, qui va épouiller l’un
puis l’autre et enfin les faire s’épouiller mutuellement. L’intermédiaire y trouve aussi son compte en
gain dans la hiérarchie.
Lorsqu’il y a eu réconciliation, le temps qui sépare le conflit du conflit suivant est plus long que
lorsqu’il n’y a pas eu réconciliation.
En conséquence, la réconciliation assure une paix plus longue.
Conflit et Coopération sont les deux faces d’un même système. La vie sociale est la régulation entre
ces faces.
Aux débuts, les auteurs étudiaient la hiérarchie pour elle-même et pour les avantages qui en
découlaient, notamment l’accès plus facile aux femelles. Dans la plupart des cas, effectivement, plus le
rang hiérarchique est élevé plus la copulation est aisée.
MAIS :
- il est des groupes ce ne sont pas les mâles dominants qui copulent le plus. Mais dans ce
cas, ils copulent au bon moment (oestrus des femelles)
o donc ils engendrent plus de jeunes que les autres mâles. Du point de vue de la
reproduction, de la fertilisation il est plus important de copuler au bon moment plutôt
que souvent en dehors de l’œstrus.
o Les mâles ne peuvent pas agir ainsi en connaissance de cette règle.
- Il peut y avoir une alliance momentanée pour asseoir son autorité. L’individu « aidant » gagne
alors le droit de copuler plus.
Les individus d’une espèce n’ont pas besoin de connaître les raisons de leurs comportements pour se
comporter ainsi. Ils ne connaissent pas nécessairement la conséquence de leur acte au niveau de
l’évolution des espèces.
La dominance entre mâles est également sous la dépendance des femelles, au sein desquelles il y a
aussi une hiérarchie. Elles jouent un rôle dans la hiérarchie des mâles. Par exemple, une femelle
dominante en copulant avec certains mâles permet à ceux-ci de monter dans la hiérarchie.
Les femelles dominantes, chez les chimpanzés, ont une descendance plus nombreuses que les femelles
d’un rang inférieur
Les marqueurs génétiques permettent depuis une quinzaine d’années de tracer la paternité.
Les rangs hiérarchiques entre femelles et entre mâles, issus de la compétition intra-sexuelle,
aboutissent à mettre des individus en meilleure situation que d’autres d’avoir une descendance.
Les structures unimâles :
Dans ces structures, il n’y a pas de compétition intra-sexuelle au sein du groupe, mais ça n’est pas de
tout repos pour les mâles.
Une partie des mâles vivent en célibataires forcés par groupe de deux ou trois. Régulièrement ils
attaquent à plusieurs l’unimâle. Quand ce dernier est évincé, le conflit se situe entre les nouveaux
mâles vainqueurs.
Ce qui reste encore insuffisamment éclairci, c’est le rôle des femelles dans ces changements. Car une
des conséquences est que le nouveau mâle dominant tue tous les jeunes de l’ancien mâle. Ça a d’abord
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été considéré comme anormal, inhabituel, pourtant ce comportement s’observe assez souvent chez les
lions.
Chez les lions, les groupes sont constitués de trois ou quatre mâles pour une dizaine de femelles. Il y a
peu de compétition, car chaque mâle aura suffisamment de femelles et chaque femelle sera fécondée.
Les lions mâles ne chassent pas, ils vivent sur la chasse des femelles. Ils peuvent être chassés par un
groupe de mâles célibataires plus jeunes. Dans ce cas, les jeunes mâles tuent systématiquement tous
les jeunes. Ces comportements apparaissent parfois chez les primates unimâles.
L’évolution ne situe pas dans une démarche morale. Dès lors comment expliquer ces comportements
en terme d’avantage pour les individus ?
Il faut, pour cela, considérer que le vivant ne se réduit pas à des individus et que les individus sont
mis au service d’un système qui les dépassent et qui vise la reproduction de l’espèce.
Dans ce cadre, tuer les jeunes permet d’éliminer les gènes des vieux lions et de les remplacer par des
gènes plus neufs. C’est donc un des systèmes possibles pour faire passer ses gènes à la génération
suivante.
« une partie de l’existant n’est pas forcément ce que nous aurions souhaité ».
La question reste posée de l’attitude des femelles, pourquoi ne protègent-elles pas leurs jeunes ?
Elles pourraient affronter les nouveaux mâles et éventuellement les repousser. La réponse tient peut-
être dans le coût physique à payer cette bataille, en termes de blessures et donc de handicap pour la
chasse. Pour rappel, ce sont les lionnes qui chassent et nourrissent la troupe.
On voit que dans ce cas également, la compétition intra-sexuelle a des conséquences sur la
reproduction et sur la descendance.
I.2. l’utilisation de l’espace chez les oiseaux
Les animaux ont des relations entre eux, avec leur milieu, avec les autres espèces. Les éthologistes
observent les comportement les plus évidents qui en découlent.
Chez les oiseaux le chant est un comportement facilement observable ainsi que la défense du territoire
face à un congénère. Les oiseaux utilisent l’espace.
Exemple des migrateurs :
Au printemps, les hirondelles font leur retour. On les voit chanter, voler, former un couple, construire
un nid… les mâles et les femelles n’arrivent pas en même temps. Les mâles arrivent les premiers et
après avoir voyagé de concert, se séparent à l’approche des zones de reproduction. Chacun s’approprie
un espace dont il va chercher à exclure les autres.
Cette compétition entre mâles se fait à l’intérieur d’une même espèce, parce qu’ils ont le même régime
alimentaire, les mêmes besoins en matériaux divers et qu’ils sont en concurrence pour attirer les
femelles.
On observe que les premiers arrivés s’approprient les espaces l’année précédente il y avait le plus
de nourriture et plus de jeunes ont survécu. Ce sont les plus âgés qui s’approprient les meilleurs
espaces. Les mâles reviennent ils sont nés car ils ont une bonne connaissance de cette zone. Les
femelles se dispersent davantage. Cela évite les accouplements frère-sœur (mécanisme d’exogamie).
Grâce à leur chant, les males se signalent aux autres mâles (l’espace est occupé) et aux femelles
(fonction d’attraction des femelles). Le chant remplit deux fonctions de la compétition intra-sexuelle.
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