Cours de Droit dispensés à la Roche sur yon / année 2001
économique n’est pas évidente à la lecture des ouvrages de ces philosophes. Extrait de”
l’Emile “ de Rousseau:
"L’homme est bon; c’est la société qui le corrompt. Laissez faire l’enfant et s’il
fait mal, il en pâtira et se corrigera de lui même"
Ou est la réflexion économique dans cet extrait ? Il faut faire confiance à l’individu. S’il y a
corruption, c’est la faute de la Société (de l’Etat). Laissez à chacun la liberté de créer une
entreprise etc.. .S’il fait mal, il prendra les mesures nécessaires pour assurer la pérennité
de son affaire.
Ce sont les premiers jalons du libéralisme dans un ouvrage de français, par
un écrivain et non dans un ouvrage économique.
Les idées de Rousseau vont être reprises par un groupe de penseurs qui se
veulent économistes, qu’on a appelé des physiocrates (de physis = nature et kratos =
pouvoir).
La physiocratie est la première école à appliquer une forme de mécanique
naturelle aux faits économiques (des choses s’imposent naturellement à nous en économie).
Ils présentent leur thèse en quatre points:
- seule la terre est source de richesse,
- l’activité économique est animée par la circulation de la production
agricole et minière à travers un circuit économique (1 ere formulation de la notion de circuit
économique - Exemple : un salarié travaille - en échange il a un salaire = c’est un circuit
économique). En quoi ceci est-il naturel ? Un siècle plus tôt, on avait découvert la
circulation sanguine avec des acteurs ayant des fonctions bien précises : on transpose à
l’économie.
- la propriété privée est l’assise de tout ordre social (pour que les
terres ne restent pas en friche),
- la liberté des échanges doit être assurée par la suppression des
taxes (ils disent de supprimer tout ce qui n’est pas en rapport avec l’activité économique).
Les physiocrates, contrairement à Rousseau, sont reconnus par les autorités.
Ca aboutit à la pensée libérale classique. C’est une logique par rapport à ce
qu’on a dit. Elle est d’abord anglaise sous l’impulsion d’auteurs comme Adam SMITH,
comme Jean-Baptiste SAY, comme Thomas Robert MALTHUS et comme David RICARDO.
Malgré cette diversité d’auteurs, quelques grands principes demeurent. Ce
qu’il y a de commun, ce sont trois choses qui sont les principes fondamentaux du
libéralisme:
- l’individualisme : pour tous les auteurs libéraux, l’être humain est
guidé par la recherche de son intérêt personnel. Cette recherche de l’intérêt personnel
s’appuie sur des droits de propriété privée et individuelle.
- la liberté économique : le marché (la rencontre de l’offre et de la
demande) constitue le régulateur le plus efficace de l’activité économique. A l’inverse,
l’intervention de l’Etat est fâcheuse (le marché est le régulateur, donc l’Etat n’a pas besoin
d’intervenir).
- la permanence de l’équilibre économique : l’idée est la suivante : la
liberté économique doit aboutir naturellement à un équilibre (naturellement = référence à la
physiocratie - équilibre = rencontre et accord entre l’offre et la demande). Ils complètent en
disant: si cet équilibre n’est pas spontanément atteint, les prix s’ajustent à la hausse ou à
la baisse pour le réaliser (l’équilibre va se réaliser car, s’il n’y a pas rencontre entre vendeur