
WO/GA/31/1
Annexe I, page 2
M. Iliescu a fait observer qu’une révolution est sur le point de se produire en ce qui
concerne la propriété et la façon dont les individus se définissent par rapport à elle. Si une
nouvelle économie est en marche, il s’agit d’une économie fondée sur des biens nouveaux,
“symboliques”, qui peuvent être diffusés en temps réel sur des vecteurs tels que l’Internet et
les réseaux de communication mobile. Il est impératif de bien comprendre le principe
fondamental selon lequel la nouvelle économie a directement induit un accroissement de
l’importance des biens immatériels. Les idées – concrétisées par les brevets, les droits
d’auteur, les marques et autres titres de propriété intellectuelle – déterminent les nouvelles
sources du pouvoir économique. Il importe de prendre conscience de l’ampleur de cette
révolution et de la difficulté qu’éprouvent un grand nombre de personnes à l’appréhender.
Cette mutation doit être gérée et expliquée avec soin et il importe que la propriété
intellectuelle ne soit pas simplement considérée comme un objet à protéger, mais aussi
comme un instrument de développement.
Pour se développer, les pays ont besoin de systèmes de propriété intellectuelle fiables,
susceptibles de favoriser l’investissement et la création. Or, dans un même temps, les brevets
et les autres formes de protection de la propriété intellectuelle doivent devenir plus accessibles
et plus faciles à utiliser. À terme, il faudra trouver un juste milieu. Le président a fait sienne
l’opinion exprimée à une précédente occasion par le directeur général de l’OMPI selon
laquelle il s’agit fondamentalement et à long terme de parvenir à une “mondialisation sans
marginalisation”. À cet égard, M. Iliescu a noté avec regret que le fossé traditionnel entre les
riches et les pauvres s’est doublé récemment d’une “fracture numérique” entre ceux qui ont
accès au savoir et à l’enseignement et ceux qui en sont concrètement privés pour cause de
sous-développement socioéconomique.
La Roumanie, a-t-il déclaré, veut optimiser les avantages offerts par les activités de
création. Des efforts soutenus sont déployés afin de faciliter la transition vers une économie
du savoir dans laquelle la propriété intellectuelle jouerait un rôle fondamental. M. Iliescu
s’est félicité que l’une des premières étapes de cette transition ait été franchie la veille, le
13 novembre 2003, avec l’adoption par le Gouvernement roumain de la stratégie nationale en
matière de propriété intellectuelle. Il s’agit là d’un processus complexe dans lequel l’OMPI
sera considérée comme un partenaire essentiel.
Le président a souhaité faire cinq observations concernant non seulement les thèmes
examinés à la session en cours, mais s’inscrivant également dans une optique plus large et à
long terme. Ces observations sont les suivantes :
– Une “discrimination positive” est possible : des mesures peuvent être prises
pour faciliter l’accès aux biens intellectuels dans des pays qui, en raison de leur
économie et de leurs infrastructures, ne parviennent pas à en tirer pleinement parti dans
les conditions normales du marché.
– Il convient de trouver des moyens légitimes et viables de persuader les créateurs
de rester dans leur pays d’origine, de telle sorte qu’eux-mêmes mais aussi leur pays
tirent un avantage de leurs activités.
– Des partenariats entre des pays disposant de technologies avancées et des pays
dotés d’un fort potentiel créatif sont souhaitables et réalisables.