louping ill v2

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LOUPING ILL
Historique – Etiologie – Epidémiologie et importance – Modes de
transmission – Symptômes – Lésions – Diagnostic – Traitement –
Prophylaxie - Bibliographie
Historique
Maladie longtemps limitée aux Iles Britanniques, le louping ill s’est
développé sur le continent depuis plusieurs années.
Etiologie
- dû à un Flavivirus transmis par des tiques de l’espèce Ixodes ricinus.
- le virus, assez fragile dans le milieu extérieur, est proche
génétiquement des virus tick-borne.
- touche principalement les moutons, mais peut aussi atteindre les
caprins, bovins, porcins, l’Homme et le chien.
- le virus se multiplie dans le nœud lymphatique drainant la zone de
morsure, puis diffuse par voie sanguine ou lymphatique jusqu’au
cerveau et à l’ensemble des organes lymphoïdes.
- chez le mouton, la virémie est importante mais décroît rapidement
dès l’apparition des anticorps. La clinique est déterminée par la
rapidité de réponse sérologique.
Epidémiologie et importance
- la maladie est directement liée à l’activité des tiques.
- les moutons porteurs de tiques peuvent infester des régions
indemnes lors de déplacements.
- les tiques restent contaminantes pendant un an.
- les jeunes au pâturage ne bénéficiant plus de l’immunité maternelle
paient le plus lourd tribut à la maladie.
- dans l’espèce caprine, on a montré expérimentalement que le lait
pouvait provoquer une affection aiguë chez les chevreaux. Ceci n’a
pas été montré chez les agneaux.
- il y a par ailleurs une forte proportion d’animaux infectés
asymptomatiques.
- importance liée à la gravité médicale de la maladie et au risque
sanitaire, l’Homme pouvant développer une grippe suivie
d’encéphalite grave lorsqu’il est infecté par le virus.
- la transmission à l’Homme se fait soit par inoculation par les tiques,
soit par inhalation, contact avec une plaie ou ingestion. Le lait
infecté présenterait un risque, surtout s’il est d’origine caprine.
Modes de transmission
L’inoculation par les tiques est la voie principale, mais l’ingestion de lait
contaminé est une voie possible, au moins chez la chèvre.
Symptômes
- les symptômes ne sont observés que pendant la période d’activité
des tiques.
- chez la chèvre, l’infection est très souvent inapparente.
- première phase d’hyperthermie (pouvant atteindre 41 à 42°C), 2 à
3 jours après l’inoculation, durant environ 24 à 36 heures, mais qui
passe généralement inaperçue. Ensuite, le virus envahit le système
nerveux.
- il y a un second pic thermique moins net, accompagné de signes
nerveux : ataxie, apathie, tremblements de la tête et du corps,
surtout marqués au niveau des membres postérieurs au début. On
note souvent une hyperesthésie et de l’incoordination motrice,
parfois de la marche en cercle.
- les animaux atteints se déplacent par petits bonds (« leaping », d’où
le nom de la maladie).
- en 24 à 48 heures, l’animal présente des convulsions, tombe dans le
coma et meurt.
- les jeunes peuvent mourir soudainement, sans signes nerveux.
- si on pratique le nursing, les animaux peuvent récupérer en deux à
trois semaines, mais il peut subsister des séquelles de torticolis et
de parésie.
On observe parfois des guérisons spontanées.
L Gonzalez
Photo prêtée par CEVA santé animale
Incoordination motrice et marche en cercle
L Gonzalez
Photo prêtée par CEVA santé animale
Apathie, tremblements, incoordination motrice
Lésions
Les lésions nécropsiques ne sont pas spécifiques.
Diagnostic
- assez facile en zone d’endémie, il est plus délicat dans les zones
habituellement indemnes, où le virus a été amené par des
déplacements d’animaux infectés.
- lorsque les signes apparaissent, le virus n’est plus présent que dans
le système nerveux central. On réalise donc un diagnostic par
couplage de sérologie par hémagglutination et histologie du système
nerveux central.
- on peut confirmer le résultat par inoculation de sang ou de cerveau
par voie intracrânienne à une souris.
Diagnostic différentiel
- chez l’agneau avec l’ataxie enzootique, les abcès de colonne
vertébrale et certaines pyohémies à tiques,
- chez les moutons à l’engrais avec la coenurose, les premiers stades
d’une nécrose cérébrale,
- chez les adultes avec la tremblante, le tétanos, les hypocalcémie ou
magnésémie et la toxémie de gestation.
Traitement
Une étude (Gray, Webster, Berry, 1988) montrerait un intérêt de
l’oxytétracycline longue action, mais en dehors de celle-ci, aucun
traitement n’est proposé hormis un soutien des fonctions physiologiques.
Prophylaxie
- les animaux contaminés ne doivent pas être déplacés dans des
régions indemnes pendant la période d’activité des tiques.
-
dans les zones faiblement infestées, les malades sont éliminés. On
lutte contre les tiques au moyen de bains antiparasitaires ou de
pour-on.
dans les zones d’endémie, la vaccination est la règle avant toute
sortie sur les pâturages à risque. Elle se pratique un mois avant
exposition, puis une fois par an au moyen d’un vaccin inactivé.
la protection colostrale est solide.
il a été proposé de déplacer les moutons en les maintenant en zone
indemne pendant deux ans pour rompre le cycle, mais cette
méthode est difficile à mettre en œuvre.
Bibliographie
- BRUGERE PICOUX J. Les affections nerveuses des ruminants.
Bulletin des GTV, 1994, 3, 55-64
- CASAMITJANA P. Le louping ill. La Dépêche technique vétérinaire.
1993, 32, 14-15
- GRAY D. et al. Evidence of louping il land tick borne fever in goats.
Vet Record, 1988, 122, 66.
- HUDSON P. Louping ill vaccination, sheep and grouse. Game
conservancy animal review, 1987, 56-59
- LAURENSON MK. And al. The role of lambs in louping ill virus
amplification. Parasitology, 2000, 120(2), 97-104
- LAURENSON MK, HUDSON P, NEWBORN D, BOOTH F. A new look at
louping ill. Game conservancy review, 1994, 26, 129-130
- LEWIS C. Vaccination of sheep- an update. In practice, 2000, 22,
34-39
- REID HW. Louping ill. Diseases of sheep, 2000, 218-223
- REID HW, POW I. Antibody response of sheep following
administration of louping ill virus vaccine. Vet record, 1995, 136,
638-639
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