
On appelle supplétisme ce recours à un autre mot qui est l’étymon de la forme
simple.
III. Identification des constituants
Ce processus repose substitutions ou commutations paradigmatiques.
Par exemple, la segmentation des mots « embarquement » et « somnambule »se
fait par les commutations/substitutions suivantes :
1. embarquement/débarquement, qui permet d’isoler les éléments em-, de-
2. embarquement/emprisonnement, qui permet d’isoler les éléments barque,
prison
3. embarquement/embarcation, qui permet d’isoler les éléments –ment,
-ation ; « barque » et « barc » étant des allomorphes.
1. somnambule/noctambule, qui permet d’isoler les éléments somn-, noct-
2. somnambule/somnifère, qui permet d’isoler les éléments –ambule, -ifère
Somnambule n’est pas un mot dérivé mais un mot composé car il a deux
radicaux : somn- et –ambule.
Il faut considérer que les éléments existent dès lors qu’on les retrouve combinés
à d’autres avec le même sens et la même forme.
C’est la condition pour qu’ils fassent partie du stock lexical.
La forme d’un élément peut varier légèrement ; les variantes, comme barque,
barc, somn, somni, sont appelées allomorphes (allo « autre », morphe « forme »).
Lorsqu’on à affaire à un mot très complexe, dans lequel plusieurs morphèmes
dérivationnels sont identifiables, il faut procéder par étapes : déshumanisation :
1. on isole le suffixe –ation, qui permet de former le nom d’action signifiant
« action de déshumaniser », sur la base verbale de déshumaniser
2. on remarque que déshumanis(er) sert de base à déshumanisation
3. humaniser sert de base à déshumaniser
4. human (allomorphe de humain) sert de base à humaniser
5. hum (allomorphe de homme) sert de base à human
On a donc : homme humain humaniser déshumaniser déshumanisation.
Hum- est le radical, dés- est un préfixe, et -an-, -is-, et –ation sont des suffixes.