MOMI Conférence d’Economie
Jean-Daniel HARNAY Sophie
Si le marché du travail répondait aux critères traditionnels des néo-classiques, les employeurs
n’auraient aucune raison, à cause de la concurrence parfaite, d’employer des salariés pour une
longue période. Or, ce n’est généralement pas le cas. En effet, au fur et à mesure du temps, la
productivité d’un salarié augmente parce qu’il s’adapte à l’entreprise concernée : son capital
humain se spécialise (acquisition de savoir-faire, méthodes et utilisation d’équipement
spécifiques à l’entreprise). Lorsqu’un employeur embauche un nouveau salarié, il réalise un
investissement en capital humain :
- au début, on a : salaire de l’employé > productivité marginale de l’employé. En effet, il
est payé selon le salaire équivalent sur le marché mais il est encore peu productif selon
les critères spécifiques de l’entreprise. L’employeur réalise un investissement en capital
humain.
- puis on trouve : salaire < productivité marginale de l’employé. L’employé est payé selon
le salaire du marché mais comme il s’est formé au sein de l’entreprise, sa productivité
spécifique à celle-ci a augmenté. L’employeur perçoit alors le rendement de son
investissement en formation.
2) Le problème des inégalités des revenus du travail
La difficulté a longtemps été de savoir quelle était la source de ces inégalités de salaires.
Grâce à la théorie du capital humain, on peut alors dire que le salaire d’un employé dépend de
l’utilité qu’en tire son employeur ou son entreprise : cette utilité est directement liée au capital
humain de l’employé.
Ainsi, comme les individus ont différents niveaux de capital humain, ils ont des productivités
différentes et par conséquent perçoivent des salaires différents.
(Attention ! ne pas tomber dans l’écueil qui a longtemps valu de l’hostilité à la théorie de
Becker, à savoir qu’un capital humain > à un autre, parce que déterminant des salaires ne
signifie absolument pas qu’un être humain est > à un autre !!)
Par exemple, la théorie du capital humain permet d’expliquer l’augmentation du niveau
général des salaires dans le temps : les gens ont de meilleures qualifications aujourd’hui qu’au
début du siècle.
La théorie du capital humain permet d’expliquer des inégalités de salaires à court terme (par
exemple, on constate que cette inégalités augmente fortement depuis les années 1970 : en
effet, les nouveaux secteurs valorisent souvent des qualifications très élevées. cf la haute