La préservation des forêts tropicales est une priorité
mondiale www.notre-planete.info sep 2008 (adapté)
Selon le GIEC, la part de la
déforestation représente environ
2O % des émissions de carbone
mondiales et les émissions directes
issus de l’exploitation des terres et
de la forêt ont augmenté de 40%
entre 1970 et 2004 (combustion,
dégradation de la biomasse, de la
tourbe et déforestation). Une des
recommandations du Groupement
d’experts climatiques pour
atténuer le réchauffement
planétaire est donc de réduire les émissions issues de la déforestation,
notamment sous les tropiques, dans les pays en voie de développement
comme le Brésil, en Afrique subsaharienne et en Indonésie.
Les forêts tropicales couvrent 1,681 millions d’hectares dont environ 900 millions
en Amérique du Sud, 500 millions en Afrique et 260 millions en Asie. Les taux de
déforestation actuels varient de 1,1% en Asie à 0,7% en Amérique latine et en
Afrique. Les forêts primaires constituent des réservoirs stables de carbone, alors
que les jeunes plantations et forêts en reconstruction fixent le dioxyde de carbone
de l’air sous forme de carbone organique. D’autre part, les incendies et la
combustion du bois correspondent à des libérations de carbone dans l’atmosphère
tandis que les usages qui prolongent l’existence du bois en retardent la restitution.
Les forêts tropicales renferment 45 % des 958 milliards de tonnes de carbone
présents dans les écosystèmes forestiers. Le climatologue réputé Philippe Ciais
affirme qu’un hectare de foret tropicale plantée sur un sol nu permet en moyenne
de stocker 350 tonnes de carbone en incluant le carbone dans le sol.
Une étude publiée par la revue Science en 22 juin 2007 a montré que les forêts
de l’hémisphère Nord n’absorberaient qu’ 1,5 milliard de tonnes de CO2 contre
2,4 milliards calculés par les modèles. Ce qui signifie que les concentrations de
CO2 dans l’hémisphère Nord seraient plus importantes que prévu. En revanche,
malgré les brûlis agricoles, les forêts tropicales ne relargueraient pas dans
l’atmosphère 1,8 milliard de tonnes de CO2, mais seulement 100 millions.
Une autre étude publiée en avril 2007 dans le PNAS (Proceedings of the National
Academy of Science) a montré que planter et préserver des forêts tropicales
pourraient ralentir le réchauffement climatique, alors que planter des forêts dans
les hautes latitudes pourrait contribuer au réchauffement. Cette étude, menée
par des chercheurs du Lawrence Livermore National Laboratory (LLNL), prouve
que seules les forêts tropicales sont fortement bénéfiques au ralentissement du
réchauffement global car non seulement elles absorbent le gaz carbonique mais
elles favorisent également les nuages qui aident à refroidir la planète.
Les forêts plantées et préservées sous les tropiques contribuent donc de
manière puissante à ralentir le réchauffement de l’atmosphère, alors que
planter des arbres en d’autres endroits de la planète pourrait aggraver le
réchauffement. Ces études remarquables et complémentaires convergent
pour confirmer le rôle majeur des forêts tropicales sur l’atmosphère et le
climat.