Des spermatozoïdes et des ovules fabriqués en labo

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Delphine Malan – Lycée du Grésivaudan – La Tronche
Commentaire rédigé – Thème Féminin-masculin
(seulement SVT…étant donné le thème)
Des spermatozoïdes et des ovules fabriqués en labo
Par Pascal Riché | Rue 89 (journal en ligne) | 31/10/2009 | 14H51
L'annonce a un petit côté flippant : des ovules et des spermatozoïdes humains ont été créés dans un laboratoire
californien à partir de cellules souches* issues d'embryons. Cette percée, qui pourrait aider à résoudre des problèmes
d'infertilité, n'est pas sans poser des questions éthiques.
Première réaction du blogueur Koz sur twitter : « Comment mieux montrer que ce qui est possible n'est pas forcément
souhaitable ? »
L'équipe de Stanford qui est à l'origine de cette recherche a travaillé sur des cellules d'embryons humains (ce qui fait
hurler les « pro-life ») mais il sera possible de poursuivre ces recherches à partir de cellules prises sur la peau. Sur la
base de cette découverte, les imaginations peuvent s'échauffer. Une personne stérile pourrait ainsi avoir un enfant qui
soit « biologiquement » le sien : l’œuf serait créé à partir d'une des cellules souches de sa peau.
Ira-t-on jusqu'à autoriser des personnes stériles à « cultiver » leurs propres spermatozoïdes ou ovules ? Fabriquera-t-on
du « sperme de femme » ou des « ovules d'homme », ce qui permettrait à des couples homosexuels d'avoir des enfants
biologiques ? On peut fantasmer sur des scénarios plus délirants : des êtres humains entièrement conçus en
laboratoire, par exemple.
Les scientifiques qui ont publié cette recherche ne sont pas des savants fous. C'est une équipe de Stanford University.
Pour eux, il ne fait guère de doute que leurs travaux aideront, très concrètement, la médecine. Renee Reijo Pera, qui a
conduit la recherche, explique ainsi sur le site de Stanford pourquoi elle se réjouit de cette « avancée » scientifique : «
10 à 15% des couples sont stériles. Pour la moitié d'entre eux, il s'agit d'une impossibilité de produire des
spermatozoïdes et des ovules. Découvrir en laboratoire la “recette” génétique de la production de gamètes nous
donnera les outils pour comprendre ce qui ne fonctionne pas chez ces personnes. »
La recherche sur l'infertilité était jusque là limitée par le fait qu'elle est impossible à conduire « in vivo », dans le ventre
de femmes. Avec la récente découverte de l'équipe de Stanford, elle sera donc facilitée, et permettra peut-être de
déboucher sur des traitements contre l'infertilité.
Cellule souche : Cellule indifférenciée, capable de s'auto renouveler, de se différencier en d'autres types cellulaires et
de proliférer en culture. Les cellules souches sont issues soit de l'embryon, soit du fœtus, soit de tissus adultes, elles
peuvent aussi être obtenues par transfert de noyau. Elles contiennent la totalité de l’information génétique d’un individu.
Les gamètes, ovules et spermatozoïde, contiennent chacun la moitié de l’information génétique d’un individu.
Vous rédigerez un commentaire de ce document visant à expliquer en quoi cette technique est novatrice par
rapport aux techniques déjà utilisées en cas de stérilité de l’un des parents, et ce qu’elle peut apporter de positif
ou de négatif à la société actuelle.
Propositions :
- scénariser : répondre au blogueur sur twitter…afin de lui expliquer en quoi cette technique est novatrice
et donc peut-être souhaitable et en quoi elle peut être dangereuse donc à limiter avec des lois réfléchies.
- ajouter un ou deux documents servant de base à l'argumentation (tableau récapitulatif des techniques
actuelles de PMA (avec ou sans donneur) afin de montrer le côté novateur de la technique, un document
invitant à une réflexion sur le tri possible des gamètes (donc dangereux !), mais quel document ?
Exemple de réponse attendue :
L’article du journal en ligne rue 89 présente une nouvelle technique (datant de 2009 ) permettant d’obtenir des
ovules et spermatozoïdes en laboratoire. Nous allons expliquer ce que cette technique apporte aux techniques de
PMA et quels problèmes éthiques y sont associés.
Lorsqu’un couple rencontre des problèmes d’infertilité, la médecine actuelle peut intervenir à plusieurs niveaux ; si
l’homme est stérile on peut faire appel à un donneur de sperme, qui servira à féconder l’ovocyte in vitro ; Le père
biologique de l’enfant est alors le donneur. En cas de stérilité de la mère, le processus est plus complexe, il faut
appel à des stimulations hormonales afin de récolter plusieurs ovocytes en suite fécondés in vitro par le sperme
du père. Dans les deux cas l’embryon est ensuite réimplanté dans l’utérus de la mère. Si la mère ne produit pas
d’ovocytes fonctionnels il est possible de faire appel à des dons, mais ceux ci sont rares en France.
L’ article du journal numérique Rue 89 présente une technique permettant d’obtenir des ovules ou spermatozoïdes
à partir de cellules souches, ce qui pourrait permettre de fabriquer des spermatozoïdes à partir de cellules d’un
homme stérile ( par exemple celles de sa peau dans l’article), en passant par les cellules souches. Dans ce cas par
Delphine Malan – Lycée du Grésivaudan – La Tronche
exemple il n’y aurait plus besoin de faire appel à un donneur, le père biologique de l’enfant pouvant alors être
l’homme stérile. Le processus serait similaire dans le cas d’une mère stérile…
L’article oriente le lecteur en donnant la réaction d’un blogueur, mais cette avancée n’est elle vraiment pas
souhaitable ? a-t-elle vraiment un côté « flippant » ? Les chercheurs à l’origine de cette technique ont-ils besoin
d’être dédouannés ? En effet cette technique est un espoir formidable pour les nombreux couples souffrant
d’infertilité, et le fait que ses parents soient ses véritables parents biologiques par l’utilisation des cellules
souches pourrait éviter bien des tourments autour de la recherche d’identité. De plus comme l’article le dit, cette
technique ouvre la voie de nouvelles recherches sur l’infertilité…cependant, au delà de la question de l’utilisation
d’embryons, il serait souhaitable que les possibilités offertes par cette technique soient encadrées afin qu’un
enfant ait bien biologiquement deux parents, et non pas un seul comme dans les dérives possibles dont il est
question dans l’article.
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