CHAPITRE 3 : LA CRISE DES ANNEES 1939 EN EUROPE : Le cas de la France et de l’Allemagne Introduction : L’Europe se relève de la WW1. La crise économique et ses conséquences sociales (chômage) sont un coup dur : - En France, la démocratie est solide (déjà établie depuis 1870) En Allemagne, la démocratie est fragile car elle est nouvelle (depuis 1919). Comment ces 2 démocraties européennes font-elles face à la crise pendant les 30s ? I- La France face à la crise a) La montée de l’extrême droite Face aux nombreuses difficultés, le mécontentement s’installe. Certains Français se tournent alors vers des partis extrémistes comme les ligues d’extrême droite nationalistes, racistes (contre les Juifs et les étrangers) et antiparlementaires (contre les communistes). 6 Février 1934 : manifestation violente (émeute) des ligues devant la Chambre des députés, contre la république parlementaire. b) Le rassemblement de la gauche dans le Front Populaire Les partis de gauche (le PCF, la SFIO, les Radicaux) s’unissent pour former le Front Populaire afin de lutter contre les ligues. En juin 1936, derrière leur chef Léon Blum, ils prennent le pouvoir en obtenant la majorité à l’Assemblée. Léon Blum forme son gouvernement et engage de profondes réformes sociales. Les Accords de Matignon, destinés à améliorer les conditions de travail des ouvriers (hausse des salaires, congés payés de 2 semaines, semaine de 40h au lieu de 48h, élection de délégués du personnel, liberté syndicale), sont signés le 7 juin 1936 sous la pression des grèves joyeuses. Le Front populaire disparaît en 1938 face aux nombreuses attaques ainsi que la persistance de la crise économique. Malgré cet échec, ces mesures demeurent un des fondements du système social français. II- L’Allemagne face à la crise a) Les difficultés de la jeune République de Weimar Après le renversement de l’empereur Guillaume II, la République de Weimar est mise en place en 1919. Mais l’incapacité de la République à résoudre la crise (difficultés financières dues aux réparations exigées pas le traité de Versailles dans les 20s, conséquences sociales de la crise : chômage dans les 30s) favorise la montée des partis extrémistes et pousse les électeurs à voter pour le parti nazi (extrême droite) ou pour le parti communiste (extrême gauche) aux élections du Reichstag. 1933 : Le parti nazi, promettant la fin du chômage, de la misère et du traité de Versailles, remporte les élections et Adolf Hitler devient chancelier. b) La dictature nazie 1) La fin des libertés et les pleins pouvoirs au chancelier Début de la dictature. En quelques semaines seulement. Février 1933 : Suppression de la liberté de presse. Mars 1933 : Le Reichstag donne les pleins pouvoirs à Hitler. Mai 1933 : Restriction. Seuls le parti et le syndicat nazis sont autorisés. Juin 1934 : Nuit des longs couteaux. Assassinat des alliés d’Hitler, chefs de la SA. 2) L’embrigadement de la population Hitler utilise tous les médias modernes de l’époque comme le cinéma et la radio pour diffuser la propagande nazie (en possession de son propre ministère dirigé par Goebbels) qui met en avant le culte du chef et organise de grands rassemblements : parades militaires tous les ans à Nuremberg montrant la force du régime. Toute la société est encadrée et doit participer au nouveau régime totalitaire. Les jeunes sont embrigadés dans les jeunesses hitlériennes et les ouvriers encadrés pendant leur temps libre : on les oblige à adhérer au syndicat unique (La Force par la Joie). 3) La politique antisémite et raciste. Le régime nazi s’appuie sur des idées racistes. Dès 1921, Hitler expose sa volonté de purifier le sang allemand dans son ouvrage Mein Kampf. Il y expose sa théorie raciste de hiérarchie des « races ». « Race » supérieure : race « aryenne » qui désigne la « race » sensée représenter la « race pure allemande ». « Races » subordonnées : toutes les autres « races ». « Races inférieures » (Untermenschen) : les Juifs et les Slaves → le régime nazi organise le boycott des magasins juifs. Les Juifs sont les premières victimes de cette idéologie raciste avec les lois de Nuremberg ou lois antisémites (1935), la nuit de Cristal du 9 novembre 1938 pendant laquelle les maisons et les magasins et juifs sont saccagés et leurs propriétaires tabassés. Tous ceux considérés comme sous-hommes sont internés et privés de leur droit. c) La marche à la guerre La doctrine du régime imposé par Hitler est : « Ein Volk, ein Reich, ein Führer » = « Un peuple, un empire, un chef ». L’ambition d’Hitler est de réunir tous les peuples germanophones comme les Autrichiens (ein Volk) au sein d’un même empire (ein Reich) guidés par lui seul (ein Führer). 1) Le réarmement de l’Allemagne Pour appliquer sa doctrine expansionniste, Hitler viole le traité de Versailles en réarmant sur pays. Il crée des alliances : Avec l’Italie : signature de l’axe Rome-Berlin + le pacte d’Acier Avec le Japon qui est aussi un empire expansionniste. 2) Les annexions territoriales déclenchent la WW2 Conquête de « l’espace vital » Le 30 septembre 1938 : Réunion des dirigeants européens autour Hitler. Aucun ne conteste l’annexion des territoires : l’Italie est alliée à l’Allemagne tandis que la France et le R-U espèrent ainsi éviter une guerre. Pourtant toutes les clauses du traité de Versailles ont été violées : Hitler n’a pas respecté le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et a remilitarisé l’Allemagne. En août 1939, Hitler conclut secrètement le pacte de non-agression germano-soviétique avec l’URSS (qui prévoit le partage du territoire polonais). Le 1er septembre 1939, l’armé allemande envahie la Pologne. Ne pouvant plus fermer les yeux, le 3 septembre 1939, La France et le R-U déclarent la guerre à l’Allemagne. Boite A Vocabulaire AID E Fascisme : régime qui vise à établir un pouvoir totalitaire. Totalitarisme : régime à parti unique n’admettant aucune opposition politique et qui cherche à obtenir par la propagande, l’embrigadement de la population. Ligue : une organisation d’extrême droite violemment opposée à la république parlementaire (Action française, Jeunesses patriotes, Croix de feu, Solidarité française,…). SFIO : (Section française de l’Internationale ouvrière) c’est le nom du parti socialiste français de 1905 à 1971. Front populaire : nom donné au rassemblement des partis et organisations de gauche en 1935, puis au gouvernement de gauche de 1936 à 1938. Chancelier : le chef du gouvernement allemand. Inflation : la hausse généralisée des prix. Reichstag : le parlement allemand. Les SA : (initiales de Sturm Abteilung : section d’Assaut) service d’ordre du partie nazi jusqu’en 1934. Ils sont vêtus d’un uniforme brun et organisé sur le modèle militaire. Les SS : (initiales de Schutzstaffel : échelon de protection) service d’ordre du parti nazi spécialement chargés de la protection de Hitler. Ils portent des uniformes noirs. Antisémitisme : la haine envers les juifs. Gestapo : la police nazie, chargée de traquer les opposants au régime. Anschluss : (mot allemand signifiant réunion) le rattachement de l’Autriche à l’Allemagne. Pacte : un accord avec des obligations réciproques.