Géographie de l`Europe

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Géographie de l’Europe
Geog-F-210
Ch. Vandermotten
Géog-F-210 - 1
Chapitre I : Introduction
1. Un Continent de 10 millions de Km² occupant 1/15 des terres émergés
Voir syllabus
2. Les grands traits de la répartition de la population
Tout comme pour la répartition des richesses, une banana bleue (voir cours géographie de la
Belgique) est visible. Cependant celle-ci se prolonge jusqu’en Sicile.
A cette banane bleue vient se greffer un bras de forte densité de population partant de la Ruhr
en passant par la Saxe jusqu’en Silésie et dans la région de Cracovie. Autour de ce dernier, on
peut également observer des zones ponctuelles de fortes densités de population en Europe
centrale et dans les Balkans. Parallèlement à cela, on peut observer une large zone de faible
densité de population partant du Sud de l’Espagne jusqu’à la province du Luxembourg en
passant par la France à l’exception de Paris et de Madrid.
Les marges occidentales et nord des Iles britanniques sont également peu peuplées tout
comme la Scandinavie. Enfin mise à part les régions de l’Attique et de Salonique, la Grèce est
peu peuplée. Ceci est dû à une forte immigration grecque et une forte concentration dans les 2
villes (Athènes et Thessalonique).
3. Les grands traits de la répartition de la richesse
La répartition des richesses peut être calculée via les valeurs ajoutées, c'est-à-dire l’ensemble
des biens fabriqués moins le coût de production. Il faut néanmoins être critique face à ces
valeurs car elles ne signifient pas nécessairement le bonheur.
Ces valeurs sont calculées soit à partir du pouvoir d’achat des habitants d’un pays, soit à partir
du taux de change (moyenne des échanges de devises). Ce deuxième moyen ne tient pas
compte de l’activité économique à l’intérieur d’un pays, il ne reflète que des transferts
financiers à l’échelle mondiale. Une correction est donc indispensable qui tient compte du
coût réel de la vie dans un pays.
Par exemple, un ouvrier chinois gagne 2% du salaire d’un ouvrier belge, si le coût de la vie
était le même qu’en Belgique et en Chine, l’ouvrier chinois mourrait de faim.

Commentaire des figures 4,5,6
o Figure 4
Sur cette carte, la banane bleue (ici au niveau économique) est encore assez bien visible.
Celle-ci constitue le 1er foyer de richesse de l’Europe de l’ouest.
Le 2ième foyer est constitué par l’île de France. Enfin on peut noter l’existence de plusieurs
plus petits foyers de richesses en périphérie.
Par exemple Madrid pour l’Espagne ou encore quelques villes de Scandinavie.
o Figure 5,6
On peut clairement distinguer les différences de richesses à l’intérieur de l’Europe. On peut
noter deux facteurs importants.
D’abord, il y a une grande différence entre l’Europe de l’ouest et l’Europe de l’Est.
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Secondement, en Europe de l’ouest, la partie nord est beaucoup plus riche que la partie sud.
Remarque :
- Il ne faut pas croire que les valeurs de richesses les plus élevées par habitant se situent dans
les grandes métropoles. Il peut y avoir des transferts de richesses produites en ville vers sa
périphérie (comme à Bruxelles).
- On peut remarquer que les parties de l’Europe de l’Est les plus proches de l’Europe des 15
sont plus riches que les parties les plus éloignées => plus on est en périphérie de l’Europe de
l’ouest, plus on est pauvre.
- Certaines villes de l’Europe de l’Est (Prague) ont une production de richesse par habitant
plus élevée que la moyenne européenne.
4. Explication de cette répartition des richesses et de population

Introduction
Une des explications possibles de la fracture Est-Ouest en Europe pourrait être donnée par le
fait que la partie est a été sous domination communiste pendant plus de 50 ans. Cependant, si
l’on regarde plus loin dans l’histoire, on s’aperçoit que cette différence existe déjà avant la
révolution industrielle et qu’au contraire, la période communiste avait en partie résorbé cet
écart grâce à une politique d’industrialisation très active. Ce n’est qu’après ma chute du
communisme (91-92) que l’écart de richesse se ragrandira.
Aujourd’hui, certains pays de l’est ont pu retrouver leur niveau de 91-92 comme la Pologne,
la Slovénie, la Hongrie, la république tchèque,… Il faut donc trouver une autre explication.

L’essor urbain médiéval
o L’Europe de l’ouest
L’Europe de l’ouest sera après l’effondrement de l’empire romain et après les invasions
viking moins exposée aux invasions mongoles.
Ceci lui permettra de développer un plus grand artisanat et un capitalisme urbain : c’est
l’apparition de la bourgeoisie marchande (Xième et XIième siècle).
Cette bourgeoisie se développera assez bien dans la plaine du Pô, là arrive les produits venant
d’orient et en Flandre terminus des voies commerciales de la Baltique et de la mer du nord.
Entre ces deux centres de développement commercial et urbain se développeront deux axes
commerciaux :
- un axe passant par le Rhin
- un axe passant par les foires de Champagne
Néanmoins, l’axe de Champagne s’affaiblira vite à cause de la concurrence parisienne. En
revanche l’axe du Rhin verra se développer toute une série de villes étapes (30Km). Celles-ci
sont à l’origine de la banane bleue.
Remarque :
On peut également identifier un troisième pôle marchand en Andalousie mais ce centre
disparaîtra petit à petit après la reconquista espagnole sur les arabes. La reconquête espagnole
instaurera un système médiéval où les grands seigneurs terriens utiliseront le réseau urbain
développé par les arabes comme point de prélèvement d’impôts. Par la suite se système sera
exporté en Amérique latine.
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o L’Europe de l’est
Sur la carte (pg 38), on peut remarquer que l’Europe de l’est est un désert urbain. Ceci est dû
à plusieurs facteurs :
- Les invasions mongoles : jusqu’au 13ième siècle, l’Europe de l’est sera fortement pillée
par les hordes de cavaliers mongols. Ceci empêchera tout développement urbain. De
plus Venise est alors au 13ième siècle à son apogée.
- Le développement des empires ottoman et russe : ces deux empires seront des empires
centralisés où une coure exploite directement les richesses de tout l’empire. Il n’y a
donc pas besoin de villes intermédiaires donc pas de réseaux urbains. Les quelques
villes qui existent servent de points de contrôles administratifs, militaires et de
prélèvements des impôts.

La formation des états royaux mercantiles
A la fin du Moyen-âge et au début de la Renaissance, les monarchies absolues vont s’imposer
au système féodal. Ceci permettra à la haute bourgeoisie de faire du commerce à grande
distance (colonisation) et au Roi de profiter des ressources financières de cette bourgeoisie.
L’une des conséquences de ceci est la colonisation de l’Amérique et de l’Afrique. Cette
colonisation va entraîner un transfert des pôles économiques de l’Italie (Venise, Pise,…) vers
les ports de l’Atlantique, là où arrive les richesses des colonies.
Remarque :
- Le Portugal et l’Espagne ne profiteront pas de cet essor colonial parce que leur
noblesse a empêché tout participation de la bourgeoisie urbaine dans cette aventure.
Ceci est l’inverse des Pays-Bas, de l’Angleterre et de la France qui eux permettront à
la bourgeoisie de participer à cette colonisation. (voir tableau 10 pg 41).
- Une autre conséquence de ce transfert économique, les parties les plus éloignées de
l’Europe de l’est se spécialiseront dans la livraison de l’Europe du nord-ouest des
matières agricoles et ensuite dans certains cas de matières premières minérales.
L’Europe de l’est se retrouve en périphérie par rapport à l’Europe de l’ouest.

Formation des Etats nations et révolution industrielle
o Commentaire figure 47 pg 44
Sur cette carte à l’exception de l’Europe du sud oriental, la population semble être répartie de
façon plus ou moins homogène. Le vide de l’Europe du sud oriental est expliqué par le fait
que ces régions de steppe ont été soumises jusqu’au 18ième siècle aux invasions mongoles.
C’est pourquoi les populations habitants ces régions se sont réfugiés dans les forêts situées
plus au nord. Ce n’est qu’avec Ivan le Terrible et Catherine II de Russie que ces régions
seront totalement sécurisées.
Par la suite, ces régions du sud oriental se repeupleront et on assistera à une inversion de la
situation.

Conclusion
Le développement industriel de l’Europe occidental est essentiellement dû au développement
de la bourgeoisie marchande des villes médiévales (foyers capitalistes) qui a permis
l’accumulation de richesses et une forte urbanisation. De plus la ville est aussi un lieu
d’innovation technologique.
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L’Europe de l’est n’a pu connaître cela pour 3 raisons :
- Les invasions Mongoles qui ont perturbées tout le développement.
- La forte indépendance de l’aristocratie vis-à-vis d’un pouvoir central ce qui a empêché
tout développement d’une bourgeoisie.
- Le cantonnement de l’Europe de l’est dans un rôle de fournisseur de l’Europe de
l’ouest lors de la colonisation.
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Chapitre II : L’Europe physique
1. Le relief
Au niveau du relief, on peut séparer l’Europe en deux parties :
- Le monde méditerranéen
- L’Europe « stable »

Le monde méditerranéen
Le relief de l’Europe méditerranéenne est complexe. Ceci est dû à la collision entre les
plaques tectoniques de l’Europe et de l’Afrique. Ceci signifie que les reliefs plissés
(géosynclinal), les nappes de charriage, les reliefs calcaires, les karsts et grabens, le
volcanisme,… n’y sont pas rare.
On peut identifier trois types de montagnes dans cette partie de l’Europe :
- Les chaînes linéaires dues au choc frontal des deux plaques : Les Pyrénées
- Les chaînes géosynclinales : celles-ci sont dues au passage d’un bloc sur un autre. Ces
chaînes sont en forme d’arc et on y décèle des nappes de charriage dans les parties
centrales du massif montagneux : Les Alpes.
- Les chaînes provoquées par une différence de vitesse de progression à l’intérieur
même d’une plaque : les Apennins.
o La circulation dans le monde Méditerranéen
Même si le monde méditerranéen peut souffrir de temps à autre de sécheresse, cela n’a jamais
empêché l’établissement du commerce. La mer permet un transport facile et efficace d’ouest
en est. Cette même mer a également permis l’établissement d’une culture commune dans toue
la Méditerranée.
- Les Alpes
A priori, les Alpes semblent être un frein pour un passage vers le nord, cependant, ce n’est pas
le cas parce que :
- Les Alpes sont contournables par l’est ou par l’ouest.
- Les Alpes sont découpées en un système de vallée à moyenne altitude.
Les Systèmes de vallée
On y rencontre deux types de vallées : les vallées longitudinales et les transversales.
-
Les vallées longitudinales (fig 14-15)
Ces vallées sont très larges et sont toutes plus ou moins alignées. Leurs formations sont dues
aux nappes de charriage et à l’érosion provoquée par les glaciers de l’époque glacière du
quaternaire. Ces mêmes glaciers ont permis la constitution de cols assez bas en altitude =>
facilement traversable.
Au niveau humain, ces vallées forment de véritables petits pays avec une culture spécifique
par vallée. Par exemple, la vallée de l’Yser ou du Valais,…
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-
Les vallées transversales
Ces vallées sont moins importantes que les premières. Celles-ci sont constituées par des blocs
calcaires résultant des nappes de charriage. Comme ceux-ci progressent à des vitesses
différentes, il y a formation de faille => faillement qui facilite l’érosion et le creusement des
vallées.
Remarques :
- Les villages alpins sont en général des villages tas. Ceci s’explique par le fait que la
culture de la vigne est fort répandue dans les Alpes et que cette dernière ne demande
pas de grands bâtiments agricoles. Les vignobles s’organisent donc en tas serrés. Ceci
facilité une vie de type urbaine. La présence d’une église romane dans un de ces
villages montre bien qu’une influence artistique venue du nord peut aisément traverser
les Alpes (analyse photo).
- A l’inverse des Alpes, les Pyrénées forment plus une coupure car les vallées
transversales y sont moins fréquentes.

L’Europe stable
Celle-ci s’étend de la France à la Pologne en passant par l’Allemagne.
o Le « W » hercynien
-
Description
Les monts hercyniens sont des chaînes montagneuses de la fin du primaire arasées,
recouvertes en partie par des sédiments et ensuite soulevées en partie au Tertiaire. Les zones
non soulevées vont former des bassins sédimentaires, par exemple : le bassin parisien ou
d’Aquitaine.
Le « W » désigne les parties soulevées.
- 1ière branche du « W » : celle-ci débute de l’Armorique au massif central.
- 2ième branche : Des Vosges à la Forêt Noire en passant par les Ardennes et l’Alsace.
En Alsace, les blocs hercyniens se sont effondrés ce qui a permis la formation de la
vallée du Rhin.
- 3ième branche : Celle-ci s’étend des Monts des Géants (Rép tchèque) au mont
Charbenier en Silésie.
- 4ième branche : celle-ci est constituée par l’Oural.
Enfin, les zones situées entre les bassins sédimentaires, les reliefs hercyniens et la
Scandinavie vont fortement être influencée par les glaciations du quaternaire. En effet, la
calotte glacière située sur le nord de l’Europe va pousser des moraines qui seront nettoyées
par les vents. Les grains de poussière issu de celles-ci iront fertiliser ces terre (ex : le Brabant,
la Saxe, …) C’est d’ailleurs sur ces terres fertiles situées au nord des massifs qu’une forte
densité de population pourra être identifiée.
-
Développement humain
La grande fertilité des sols au nord des massifs hercyniens permettra une grande densité de
population. De plus ces massifs ont été beaucoup plus minéralisés que les montagnes. La forte
densité de bois dans ces régions (Forêt Noire) et la présence de métaux (fer, cuivre, charbon,
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…) va permettre le développement d’une métallurgie artisanale qui facilitera le
développement de la révolution industrielle.
o Vers le Nord
Après la fonte des glaciers, les massifs hercyniens ont été fortement rehaussés par isostasie,
c’est pourquoi ils peuvent avoir des allures alpines.
Dans ces régions, les seules terres plus ou moins fertiles sont situées dans le sud de la Suède.
Enfin la Russie constitue un vaste plateau qui n’a pas bougé depuis le primaire.

Conclusion
On voit bien que les circulations à l’intérieur du continent européen sont faciles. Les mers
intérieures (Méditerranée au sud et Baltique au nord) permettent une circulation est-ouest
facile.
Une série de grands fleuves dans le nord-est de l’Europe permet également un voyage nordsud simple.
Enfin, la plupart des éléments du relief ne jouent pas vraiment le rôle de barrières.
2. Le climat

Introduction
Le climat européen est un climat tempéré grâce aux courants océaniques (Gulf Stream). Si
ceux-ci n’existaient pas, l’Europe aurait un climat du type continental c'est-à-dire hiver très
froid et été caniculaire. Ce climat a donc favorisé le développement humain.
Comme pour le relief, on peut distinguer deux parties en Europe : l’Europe du Nord et le
monde méditerranéen.

L’Europe du Nord
Le climat est de moins en moins tempéré d’ouest en est. Les écarts saisonniers sont donc plus
importants au fur et à mesure qu’on avance vers l’est.
Au niveau pluviométrique (pg 24), il pleut moins à l’est qu’à l’ouest mais ceci est compensé
par le fait qu’à l’est les pluies tombent plus en été => l’agriculture n’est pas défavorisée.
De plus, le fait qu’il fasse chaud en été est important. En effet, cela permet à de nombreuses
plantes comme les conifères de se développer plus au nord.
Par exemple, les forêts de conifères poussent très bien en Scandinavie mais pas en Islande qui
est pourtant à la même latitude parce que les températures d’été sont plus hautes (15-20°) en
Scandinavie qu’en Islande (12°). Ceci même si les températures hivernales sont beaucoup
plus basses en Scandinavie.

Le monde méditerranéen
Une analyse des courbes isothermes du mois de janvier (pg24) montre que la baisse de
température due à la continentalité est beaucoup moins importante.
L’effet de continentalité est tout de même perceptible en été où les températures sont un peu
plus importantes à l’est qu’à l’ouest.
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Au niveau pluviométrique, le monde méditerranéen n’est pas aussi sec qu’il paraît. Les
précipitations à Lisbonne sont équivalentes à celle de Bruxelles. Cependant certaines zones
sont plus sèches que d’autres comme l’est méditerranéen ou le sud de l’Espagne.
Remarque, certaines régions comme la plaine du Pô ou l’intérieur des Balkans ne font pas
partie du climat méditerranéen. Ces zones ont un climat semi continental qui a une importance
pour l’agriculture car le maïs pousse très bien dans ces contrées mais pas l’olivier.

Les schémas climatiques typiques (pg23-27)
L’Europe se caractérise par 9 schémas typiques : 3 pour l’été et 6 pour l’hiver.
Les précipitations en Europe proviennent pour la plupart de dépressions ou de cyclones
mobiles formés sur l’Atlantique. Les cyclones sont poussés par l’air froid venant des pôles et
de l’air chaud venant des tropiques. Ces masses d’air s’affrontent.
o En été
-
-
Les hautes pressions tropicales (anticyclone des Açores) remontent jusqu’au détroit de
Gibraltar. Les perturbations venant de l’Atlantique sont donc déviées vers le nord. Il y
a donc de la pluie et des orages jusqu’en Russie.
Il se peut qu’il y ait également quelques précipitations ou orages sur la Méditerranée
mais celles-ci proviennent d’une formation locale.
L’anticyclone des Açores s’est développé jusqu’en Scandinavie. Les précipitations
sont alors repoussées à l’extrême nord de l’Europe.
L’anticyclone des Açores s’est développé sur la Méditerranée, toutes les précipitations
arrivent donc sur l’Europe médiane et du nord => temps orageux et humide.
o En hiver
-
-
-
-
Une grande haute pression (anticyclone de Sibérie) s’étend sur tout l’Europe du Nord.
Parallèlement l’anticyclone des Açores est redescendu. Le monde méditerranéen n’est
plus protégé contre les intempéries et une ligne de dépression s’établit sur la
Méditerranée.
L’anticyclone des Açores n’est pas redescendu et l’anticyclone sibérien est très
étendu. Il y a alors formation d’une crête anticyclonique. Les perturbations viennent
s’effondrer sur celle-ci. Les zones situées en dessous sont constamment arrosées
(Grande-Bretagne).
L’anticyclone des Açores s’est développé sur la Méditerranée, toutes les précipitations
arrivent donc sur l’Europe médiane et du nord => temps orageux et humide.
L’anticyclone sibérien est peu développé et l’anticyclone des Açores reste sur la
Méditerranée. Il pleut dans le nord-ouest de l’Europe mais la Méditerranée est au sec.
L’anticyclone des Açores est remonté sur les îles britanniques et l’anticyclone sibérien
est peu étendu. Les perturbations doivent contourner l’anticyclone des Açores soit par
le sud => se charge d’air chaud et humide, soit par le nord => se charge d’air froid et
de neige.
Il y a formation d’une crête anticyclonique et formation d’un anticyclone sur l’Islande.
Il y a donc une succession de précipitations sur l’Europe occidentale.
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o Conclusion
Le temps en Europe est essentiellement déterminé par l’anticyclone des Açores en été et les
anticyclones des Açores et sibérien en hiver.
Il pleut presque toute l’année en Europe du nord-ouest. Il pleut plus en été en Europe du nordest (Russie) car en hiver, la zone est protégée par l’anticyclone sibérien.
Il n’y a qu’un seul scénario pour qu’il pleuve abondamment en Méditerranée.
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Chapitre III : La construction de l’espace européen : identités,
diversités, urbanités
1. La formation de l’espace européen avant la révolution industrielle

Introduction : les migrations
La progression des peuplades en Europe se fera d’abord su sud-est au nord-est (fig32 pg34).
Ensuite du nord-est au nord-ouest via l’exil successif des Huns chassés par les Mongols. Les
Huns chasseront les Slaves qui chasseront les Germains qui chasseront les Celtes. Mais ces
migrations seront plutôt destructrice que civilisatrice.
Par la suite, les Germains repousseront les Slaves à l’est. Seulement, ils ne vont pas se
contenter de les repousser, ils vont aussi prendre le contrôle des points de commerce et ils
vont prendre la place d’une bourgeoisie slave qui aurait dû se développer.

Les conditions de la disparition de l’empire romain
Les densités de population étaient nettement plus élevées à l’est de l’Empire romain qu’à
l’ouest. A l’est, il a conquis des régions où des sociétés rurales fortes s’étaient établies et
pratiquant l’agriculture inondée. Pour que cela soit possible, il fallait un pouvoir central. Dans
ce contexte, le paysan est un esclave attaché à une terre produisant pour lui-même et pour tout
le monde en échange de l’utilisation du réseau d’irrigation.
En revanche, à l’ouest, l’espace étant plus vide, les romains vont y implanter de grandes
cultures esclavagistes exploitées par des esclaves venus de tout horizon (=> pas d’attachement
à la terre) et travaillant au profit de Rome oµ tout est exporté. Etant donné que le rendement
d’une telle agriculture est faible, l’empire a toujours dû s’étendre pour entretenir une ville
parasitique romaine de plus d’un million d’habitants.
A un moment donné, l’Empire dû être scindé en 4 puis en 2 car il était devenu ingérable (fig
40 pg35).
Les 2 parties de l’Empire (Empire romain d’occident et d’orient) connurent deux destins
différents.
- Le premier ne survécu pas longtemps aux invasions barbares qui le firent éclater en
millier de petites entités seigneuriales. On peut noter que l’infiltration barbare dans
l’Empire romain n’était pas neuve puisque ayant besoin de soldats, les Romains
avaient engagé de nombreux mercenaires barbares.
- Le second survécu 1000 ans, le paysan était là-bas plus attaché à ses terres.

Le Moyen-âge
o Le rôle des Eglises chrétiennes
Jusqu’en 1053, le christianisme jouera un rôle fédérateur. A partir de cette date (1ier grand
schisme), les Eglises catholique et orthodoxe évolueront de différentes manières.
- L’Eglise orthodoxe restera une Eglise d’Etat et autoritaire. Celle-ci sera la conscience
de l’appartenance ethnique et la porteuse des valeurs traditionalistes.
- L’Eglise catholique va, elle, morceler le pouvoir religieux et le mélanger au pouvoir
féodal (évêque et seigneur en même temps) occidental.
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o Le morcellement de l’Europe occidental
Suite à la chute de l’Empire romain d’occident, l’Europe occidentale va se morceler en
milliers de petites seigneuries toutes jalouses de leur indépendance et toutes concurrentes.
C’est pourquoi, les petites luttes de pouvoir entre seigneurs ou même entre ecclésiastiques
locales y sont fréquentes. Ceci sera une force pour l’Europe occidentale car le morcellement
du pouvoir politique et religieux va donner aux marchands la possibilité de négocier et de
faire jouer les luttes de pouvoirs en leur faveur. C’est ainsi qu’ils pourront acquérir un pouvoir
économique et politique. Les villes flamandes en sont un exemple.
-
L’axe rhénan
Si on analyse la disposition des villes romaines, on remarque une prédominance de celles-ci
dans le sud-est de la France, le long du coté est des Alpes et enfin le long du Rhin qui formait
la limite naturelle de l’Empire. La densité de population dans cette zone était donc plus élevée
qu’ailleurs, il y eut donc une plus forte résistance aux invasions barbares et ces derniers s’y
installeront par la suite.
Après la chute de l’Empire, ces villes pourront survivre soit en devenant un évêché soit grâce
au développement de monastères. En effet, ce sont les monastères qui permettront un
développement de l’agriculture et donc indirectement du commerce ? Les routes de fer sont
d’ailleurs situées dans ces mêmes régions.
Une des preuves du fort développement des monastères est la vigne (vin de messe) sur tout
l’axe rhénan même dans les zones les plus marginales comme en Moselle.
Par la suite, c’est sur le même axe que se développera la réforme (15ième siècle) qui remet en
question l’autoritarisme grandissant des Etats. Cette réforme aboutit au protestantisme qui
sera un facteur de développement de l’imprimerie (fig 45 pg12). Ceci car tout le monde doit
pouvoir lire la bible.
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